Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
  • Contact

Profil

  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!

Recherche

28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 12:22
 SILENCE par l'écrivain Henri Lhéritier

Depuis que j’écris, je me heurte à cette difficulté qui n’est pas tant l’art de trouver le mot adéquat, celui qui coule de source, n’a nul besoin d’adjectif et qu’aucun autre mot ne peut remplacer, j’y réussis parfois, ce n’est pas non plus l’emploi d’un verbe dont la précision rend l’adverbe inutile, pas plus que l’invention d’un rythme ou d’une couleur, mélancolie ou allégresse, qui sont le plus souvent du domaine du fortuit, non, ma grande interrogation est : comment dire le silence dans le champ de la littérature ?
Il existe la virgule, elle marque une pause, le point virgule qui force la durée de cette pause, le point, silence temporaire plus impérieux ou encore les points de suspension, hésitation ou doute. Ces symboles, les uns comme les autres, ne qualifient pas le silence et ne précisent en rien sa durée, ils sont seulement des arrêts, extérieurs à la littérature, ils n’ont pas plus de sens qu’une consonne isolée au milieu d’une page. Quelle est la force d’invention d’un point ou d’une virgule, vers quel imaginaire envoient-ils ?
Cesser d’écrire serait une solution. Surtout pour un type comme toi, ricane un ami, lorsque j’évoque ce problème. Je sais ce qu’est le silence, j’exerce régulièrement cette non activité, lui réponds-je, et si les moments de vide me sont difficiles à supporter, ma vie est plus souvent silence que mots, mais ce que je veux trouver, à l’intérieur même de la littérature, c’est justement un moyen d’exprimer ce silence auquel les musiciens savent donner une durée, les sculpteurs une forme, les peintres des couleurs, alors qu’aucun écrivain, à ma connaissance, n’a été capable lui inventer une existence littéraire.
C’est une tâche bien vaniteuse de m’en préoccuper. Qui suis-je pour imaginer que je pourrais un jour trouver une réponse à cette question ?
Un matin, cependant… Un artiste n’est rien s’il ne rencontre pas un consommateur de son art qui réinvente sa création.
C’est plus sensible encore dans la littérature qui n’est ni images, ni sons, et qui laisse au lecteur la liberté de les produire, celui-ci devient co-auteur. Si les mots ne sont pas de lui, la représentation sonore et imagée qui se forme dans son esprit est sa propre création, et le silence aussi lui appartient.
Au fond le silence, en littérature, n’est pas l’affaire de l’auteur, c’est celle du lecteur.
C’est une idée qu’il me faut creuser, ou alors me taire à jamais.

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier ici:

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

Partager cet article
Repost0
27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 16:22
Y a-t-il des troupes russes qui occupent l'école?
Y a-t-il des troupes russes qui occupent l'école?

La vie continue et s'organise à l'école d'art. Les commerçants du centre ville affichent dans leurs vitrines le manifeste de l'école occupée par ses étudiants. Certains viennent de loin Chine ou Russie. Comme Dasha de Moscou, où elle avait déjà obtenu son diplôme d'art (niveau bac plus 6) d'un enseignement très classique. Ce qu'elle aime à l'école d'art à Perpignan: c'est la liberté (Ce que déteste la mairie de Perpignan à l'école c'est la même chose) dans le travail, même si il n'y a pas beaucoup de moyen (Ce qui est reproché dans le rapport de l'ARS, mais dont la faute provient de la mairie de Perpignan, qui ne donne pas les moyens à l'école de faire correctement son travail: ce sont ceux qui nous crèvent les yeux, qui nous accusent d'être aveugle!) C'est pourquoi, elle se bat contre la fermeture de l'école (on pourra dire qu'il y avait des troupes russes à l'école)

Aprés le soutien de l'Andéa association des écoles d'art de France

Perpignan:7 éme jour d'occupation de l'école des beaux-arts,toujours pas de repos! par Nicolas Caudeville
Perpignan:7 éme jour d'occupation de l'école des beaux-arts,toujours pas de repos! par Nicolas Caudeville

Des vidéos de soutien commence à apparaître, comme celle du président de slow food Jean-Lhéritier pour qui "c'est humiliant de devoir dire pourquoi il en faut une (école d'art), la moindre ville qui a des prétentions humanistes et culturelles a une école des beaux arts " . Les jeunes socialistes aussi (mais rien du conseil départemental) , une délégation communiste (avec l'organisation par la mairie d'Alénya d'une rifle de soutien), de la nourriture pas les commerçants et les habitants: bref, Jean-Marc Pujol, finira par comprendre à quel point, il s'est mis dans un bourbier pour des raisons idéologiques!

" Et si nous avons perdu cette force
Qui autrefois remuait ciel et terre,
Ce que nous sommes, nous le sommes :
Des cœurs héroïques et d'une même trempe,
Affaiblis par le temps et le destin,
Mais forts par la volonté
De chercher, lutter, trouver et ne rien céder." Alfted Tennyson in Ulysse

 

Partager cet article
Repost0
27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 15:06
Avoir un bon copain!
Avoir un bon copain!

Vendredi 29 mai (jour anniversaire des émeutes de Perpignan) à 18 heure à la librairie Torcatis à Perpignan conférence débat:"Béziers – Perpignan : le jumelage le temps d’un soir"

Dans son édition du 3ème trimestre 2014, la revue de géographie et de géopolitique Hérodote revient sur les élections municipales de Béziers et Perpignan de 2014. Dans un article intitulé « Les nouveaux maîtres du Sud », les géographes David Giband et Marie-Anne Lefèvre dressent une cartographie comparative de ces deux villes du sud où l’extrême-droite métastase à la faveur d’une misère sociale grandissante et d’une clique politicienne obnubilée par sa reproduction clanique. « Béziers et Perpignan figurent parmi les villes les plus pauvres de France et se caractérisent par l’ "ultrapaupérisation" des quartiers centraux et par une fragmentation socioéthnique de l’espace urbain. (…) La "souffrance du centre-ville", argument des discours de Ménard et d’Aliot, sert à dénoncer l’inefficacité des équipes municipales en place. Aliot dénonce "les politiques clientélistes éhontées, la situation désastreuse de certains quartiers. On achète la paix sociale". Pendant que Ménard se veut le porte-parole d’un "ras-le-bol généralisé après dix-ans de gestion UMP". Elle alimente une rhétorique antisystème amalgamant insécurité, crise du centre, paupérisation, immigration, pauvreté, clientélisme et communautarisme. » Dans cette configuration de cloaque, les communautés (gitanes, arabes, pied-noires, etc.) sont soit courtisées en tant que réservoir de votes soit stigmatisées et promises au karcher d’une République qui ne s’est jamais remise de l’effondrement de son ancien empire colonial.

Après avoir garni les panneaux publicitaires de Béziers de flingues, « nouveaux amis » de la police municipale, Ménard créé à nouveau le buzz avec ses statistiques ethniques visant à ficher les enfants scolarisés. Jouant la même partition que Le Pen avec son « détail de l’histoire », le communicant Ménard a bien compris qu’une politique dans l’air du temps se construit avant tout sur un savant mélange de faux dérapages et d’habiles provocations. Les périodes de crise ont toujours été propices aux crispations xénophobes. Jouant avec le sifflet d’une cocotte-minute prête à imploser, Ménard enchaîne ses numéros de triste clown et pleurniche son paradis perdu : cette terre d’Algérie où les Français firent tant de merveilles durant plus d’un siècle. « Coloniser c’est mettre en valeur » nous rappelle, à Perpignan, le Centre national de documentation des Français d’Algérie.

Il y a dix ans éclataient les « émeutes gitano-arabes » de Perpignan. Le 29 mai 2005, Driss Ghaib était assassiné devant chez lui, une semaine après le meurtre de Mohamed Bey Bachir, et la ville s’embrasait. Résumée dans les colonnes du Figaro du 31 mai 2005, la première nuit d’émeute prend des airs de western catalan : « Ils [les Maghrébins] sont très vite des centaines dans la rue. Ils portent des barres de fer, des battes de base-ball, des cocktails Molotov. On verra même des sabres. Et ils déferlent en direction du quartier gitan, saccageant au passage vitrines et abribus, retournant sans distinction voitures et poubelles avant d'embraser le tout. La rue Foch n'est plus qu'un champ de bataille. Place Cassanyes, au pied du quartier gitan assiégé, des coups de feu partent des balcons. Plus de quatre cents policiers et gendarmes sont là pour s'interposer, mais la foule est définitivement incontrôlable. Aux deux compagnies de CRS déjà mobilisées, viendront s'ajouter des renforts venus de tout le Sud. » Pendant une semaine, Perpignan, l’archipel des ghettos, sera quadrillée par un millier de flics. Depuis, on nous l’assure, le calme est revenu. Le 29 mai 2015, nous recevrons une poignée de biterrois animateurs du journal numérique En vie à Béziers qui lutte pied à pied, avec un humour corrosif, contre le verbe « nauséabond » de Ménard. Sous l’égide du site l’Archipel contre-attaque, autre poil à gratter au sein de la presse catalane, on vous propose une petite causerie au sein de la digne librairie Torcatis, à 18h00. La rencontre se veut

avant tout échange : parce que ces villes, nos villes, avant d’être des professions de foi sur papier glacé pour politiciens battant la campagne, naissent dans la bouche des peuples qui les habitent. Parce que mettre des mots sur ce que nous vivons est déjà le début d’une certaine reprise en main.

Voir aussi:

Perpignan: le 29 mai prochain, on fêtera les 10 ans des émeutes! interview Sébastien Navarro par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/05/perpignan-le-29-mai-prochain-on-fetera-les-10-ans-des-emeutes-interview-sebastien-navarro-par-nicolas-caudeville.html

Des images:de la grande manif après la mort de Bay Béchir, les échauffourées de la place Cassanyes, les incendies de la rue Foch

Partager cet article
Repost0
23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 19:37
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville

Trois jours déjà que les étudiants occupent l'école suite aux mauvaises conditions de passages de leurs examens de fin d'année et qu'il n'y est toujours pas de directeur suite au dernier conseil d'administration. Une grande banderole a été hissé, des slogans, des ateliers "d'agit prop": enfin le réveille. Résultat, beaucoup de visites et de soutiens. Cela va finir par faire tache, et la mairie va devoir finir par réagir, avant que tout ce qui proteste en silence pour le moment (et ils sont nombreux) finissent par faire jonction derrière ces nouveaux portes drapeaux! Mais, il faux tenir, aller crescendo, rallier la population en l'informant et en la faisant s'impliquer parce c'est aussi leur école de 200 ans que l'on veut fermer. Pour les soutenir, vous pouvez les rejoindre à l'école avenue Maréchal Foch, où sur leur blog http://lecomitedoccupationheart.tumblr.com/

Voir aussi:

Perpignan: l'école d'art toujours sans directeur! Interview Jorg Bader et Enrique Fontanilles par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/05/perpignan-l-ecole-d-art-toujours-sans-directeur-interview-jorg-bader-et-enrique-fontanilles-par-nicolas-caudeville.html

Perpignan: les étudiants occupent l'école d'art depuis hier! interview Josep Maria Martin par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/05/perpignan-les-etudiants-occupent-l-ecole-d-art-depuis-hier-interview-josep-maria-martin-par-nicolas-caudeville.html

Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville
Partager cet article
Repost0
19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 11:23
: Chronique moscovite (épisode 16) : Всегда готов! (Toujours prêts, devise des pionniers soviétiques)par Félix Edmundovitch Dzerjinski

« Mieux vaut moins, mais mieux ». (Lénine, mon pote, le Chauve)

« Les puissances capitalistes de l'Europe occidentale, en partie sciemment, en partie spontanément, ont fait tout leur possible pour nous rejeter en arrière, pour profiter de la guerre civile en Russie en vue de ruiner au maximum notre pays ». (et encore le Chauve, quel visionnaire, tu ne trouves pas que cette phrase trouve un écho tout particulier aujourd’hui ?)

Mais je ne suis pas avare en citations, je suis en verve ces temps-ci.

« Un peuple qui n’enseigne pas son histoire est un peuple qui perd son identité » (François Mitterrand, un socialiste, à ce qui paraît…)

« L’ignorance du passé ne se borne pas à nuire à la connaissance du présent : elle compromet, dans le présent, l’action même ». (Marc Bloch) Tes politiques, je ne te parle même pas de tes scribouillards de journalistes vendus, petit Frantsouz, devrait méditer sur cette citation du grand Bloch. Vois leur attitude à l’égard de la Russie aujourd’hui, ils passent à côté et c’est normal car vous avez perdu la culture historique, toi, tes politiques, tes journalistes…

Les cérémonies du 9 mai sont passées, et ce fut un bien bel événement. Les chiens d’Occidentaux n’ont pas été à la hauteur de l’événement mais nous, Russiens, avons l’habitude d’être déçus par ces gens. Me ne frego comme disait l’autre italien bien habillé, parce qu’en fait, ce n’est pas le Russien qui est offensé, c’est l’Histoire, vous êtes petits, vous les Occidentaux et oublieux de l’Histoire, bande d’ingrats et nous, nous sommes fiers de notre pays… En tout cas, je pense que le message de Blondin est clair et les Occidentaux ont pu, à l’occasion de la parade évaluer nos capacités de frappe et de riposte et surtout notre capacité à défendre les frontières de la Russie et du peuple russe où qu’il se trouve, en Ukraine, à Chypre, à Nice, à Courchevel... Tu te rends compte, si les Ricains n’avaient pas débarqué le 6 juin 1944, à l’heure qu’il est tu parlerais russe…

Il fait beau à Moscou en ce moment, je me sens tout guilleret, primesautier même, ces cérémonies du 9 mai m’ont redonné la pêche. Pas de doutes, le soleil se lève à l’est ! Il fait chaud à Moscou en ce moment. Nos femmes vont endurer pendant trois mois, ce qu’il est convenu d’appeler la crise du tissu, de quoi faire tourner les têtes des mâles occidentaux, qui n’attendent qu’une seule chose, c’est que femme et progéniture regagnent la Mère-Patrie cet été pour être tout seul à écumer la ville, les yeux exorbités, tant le tissu manque, la langue pendante. Non seulement vous êtes petits, mais vous n’êtes pas très beaux à voir, surtout dans cet état, vous ne savez même pas vous contrôler. Et nous savons en profiter, n’oublie pas… Les plus argentés de tes compatriotes vont au KM 19 de Jean-Michel et le tout-venant se rabat sur le Crazy Daisy et autres bars dont la ville regorge (http://www.daisybar.ru/main.php). L’homme russe, il est volage, il est nomade et tout est assumé. C’est courant chez nous que la bania, tu sais le sauna dont je t’ai parlé, soit « garni »… Avec la chaleur vient la saison des glaces. Les meilleures, celle faites à l’ancienne, c’est-à-dire version soviétique, tu les trouveras au GOUM, prends celle à la vanille. Dès qu’elle fond dans ta bouche, tu es transporté en URSS et j’aime ça. Toujours bon d’avoir des repères comme cela, y compris pour la jeune génération qui n’a pas connu l’époque de la grande épopée.

Tu le sais, nous, ce n’est pas la patrie de Mickey ou de Casimir (prince polonais !). Récemment, à l’initiative du Ministère de la Défense, un parc d’attraction patriotique va ouvrir en marge d’un salon de l’armement (http://www.bfmtv.com/international/russie-un-parc-d-attractions-patriotique-ouvre-en-juin-a-moscou-886551.html). Je retiens tout particulièrement le test des capacités d'un lance-roquettes portable dernière génération et que des stands sont prévus avec un large choix d'armes de poing et de fusils, de la Kalachnikov au fusil de sniper. Ben ouais, les minots, ça se forme tôt. Tu vois, avec les célébrations du 9 mai, dans les detsky sad, tu pouvais admirer des dessins et des peintures d’enfants, filles et garçons, car chez les Russiens, y a pas de discrimination, de tanks dans la taïga, dans les montagnes, fusco dans le désert.... Très beau tout ça ! Si tu le veux, tes enfants peuvent même s’entraîner en mode spetsnaz (http://art-durov.ru/photogall_child/43.html). Et puis si tu veux organiser une chouette fête d’anniversaire, tu peux faire ça au bunker 42, un des anciens bunker de Staline. Pas de doutes, le Russien, il sait vivre. Elle est pas belle la vie en Russie ? C’est pas la liberté, ça ? Quand je pense aux petits Frantsouzy, sont pas vraiment préparés au monde qui vient… Je te l’ai dit dans ma dernière chronique, les Russiens, c’est un peuple de guerriers, qui n’a pas peur des dégâts humains et matériels, qui n’a pas peur des privations. Le Russien, il se prépare jute pour la prochaine et crois-moi, il est prêt. Tu vois, je te le disais, entre l’Occident et la Russie, c’est juste un problème de valeurs et probablement aussi n’avons-nous pas eu la même histoire. Le problème par chez toi, petit Frantsouz, c’est qu’avec les enseignants idéologisés et médiocres que tu as et en plus la réforme du collège, ben pour connaître l’Histoire, tu repasseras… Peut-être que les malenkie Frantsouzy connaîtront l’histoire du rap, du football, parce que l’école par chez toi, elle ressemble plus à une MJC… Ouais, je sais, je suis réac et alors. Moi au moins, je connais l’Histoire et puis être réac n’a jamais été contraire à mon métier, tchékiste, c’est même une qualité. Placer son pays et ses intérêts au-dessus de tout, c’est normal ! Connaître l’Histoire de son pays, c’est donc important pour se structurer et comprendre les problématiques que ton pays affronte aujourd’hui, souvent le résultat du passé, après, à toi de choisir le narratif. Nous, par exemple, les Russiens, avec tous les envahisseurs que nous avons va passer sur notre terre riche et hostile à la fois, eh ben tu vois, nous sommes prêts, au cas où…

Bon, je vais arrêter avec tout ce kaki, toute cette verdure, t’es pas bien habitué, tu frises l’indigestion, tu te dis « ce Félix, quel facho », la verdure, tu préfères l’avoir dans l’assiette, tes 5 fruits et légumes par jour. Fais gaffe quand même, conseil d’ami ! La pliue et le froid sont de retour, eh oui, chez les Russiens, rien n’est jamais acquis à l’homme comme le chantait le poète. Mais ni la pluie, ni le vent ne m’empêcheront de m’enivrer de la reine des villes, mon Moscou. Je finis par une chanson, hommage à la ville par le groupe préféré de Blondin, Liube : https://www.youtube.com/watch?v=JsEnxEbxv-Y Bon, sûr en voyant cela et en te disant que c’est du rock, cela doit te faire rire, mais quand tu parles Russie, faut relativiser… Il fait ça aussi,https://www.youtube.com/watch?v=b35t2DJuJPs, Родина-Мать Мы вместе! (Mère-Patrie, nous sommes ensemble). Sûr, c’est pas les Stones, Iggy Pop ou les Clash… Sinon, si tu aimes le ska, tu as ça, ça s’appelle Leningrad, https://www.youtube.com/watch?v=1x98GpZc0S4,https://www.youtube.com/watch?v=k48KNAzuI1Q. Je vais t’étonner, je les aime bien ces petits, ils sont très Russiens, dans le fond !

Voir aussi, les autres chroniques moscovites!

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/chroniques%20moscovites/

: Chronique moscovite (épisode 16) : Всегда готов! (Toujours prêts, devise des pionniers soviétiques)par Félix Edmundovitch Dzerjinski
: Chronique moscovite (épisode 16) : Всегда готов! (Toujours prêts, devise des pionniers soviétiques)par Félix Edmundovitch Dzerjinski
: Chronique moscovite (épisode 16) : Всегда готов! (Toujours prêts, devise des pionniers soviétiques)par Félix Edmundovitch Dzerjinski
Partager cet article
Repost0
15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 14:55
Marianne Stokes - La jeune fille et la mort, 1900
Marianne Stokes - La jeune fille et la mort, 1900

Au moment où l'on va recruter un directeur pour l'école, qui n'aura pour but que de l'euthanasier, c'est la grande débandade pour élèves et professeurs qui préparent l'avenir: le leur! C'est dire, s'ils quittent le navire. Pourquoi ne défendent-ils pas l'école, me direz-vous? C'est que élèves, comme professeurs sont issus de la société de consommation:ils ont un rapport utilitariste à l'école d'art. Tant qu'ils pensent pouvoir en tirer quelques choses, ils font semblant de la défendre (à base d'actions inefficaces qui n'ont pour but que de mettre en avant leurs égos et être devant la caméra, là où ils auraient du être derrière!) , mais lorsqu'il leur semble que tout est perdu ( grâce à leur lâcheté,leur paresse et leur inaction): il leur semble légitime de passer à autre chose!

Ces petits bourgeois, feront leur gras ailleurs, trouveront une autre activité prétexte pour masquer leur oisiveté.

Mais l'art existe malgré eux, la mauvaise image qu'ils en donnent ,et les prétextes qu'ils fournissent au maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol pour fermer l'école!

Mais ceux n'est pas parce qu'eux, ont renoncé que le citoyen Perpignanais et du département des Pyrénées-Orientales doive renoncer. On lui a déjà retiré tant de choses.

Voir aussi:

Perpignan école des Beaux-Arts: on transférera les cendres à l'université dans une urne dite Master! par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/04/perpignan-ecole-des-beaux-arts-on-transferera-les-cendres-a-l-universite-dans-une-urne-dite-master.html

Serge Fauchier, dernier directeur de l'école des beaux-arts de Perpignan, libéré de son devoir de réserve! interview par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/04/serge-fauchier-dernier-directeur-de-l-ecole-des-beaux-arts-de-perpignan-libere-de-son-devoir-de-reserve-par-nicolas-caudeville.html

Perpignan: Si le FN voulait fermer l'école des beaux arts, vous auriez hurlé! par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/08/perpignan-si-le-fn-voulait-fermer-l-ecole-des-beaux-arts-vous-auriez-hurle-par-nicolas-caudeville.html

Partager cet article
Repost0
15 mai 2015 5 15 /05 /mai /2015 11:23
Elvis presley vieilli
Elvis presley vieilli

Je venais d’acheter une voiture, « une allemande ». Tout à ma joie d’être installé dans une automobile produite par un pays qui avait fait les « réformes nécessaires », je bombais, je bombais, doublant à tour de bras, sur l’autoroute, des « françaises » fabriquées par un pays qui lui ne résolvait pas à se corriger, d’après certains, de sa gabegie sociale et financière. Guderian d’un blitzkrieg, économique, je ricanais en dépassant les laissés pour compte du libéralisme triomphant.
Tout à ma découverte, je touchais les boutons, comme un adolescent palpe les formes naissantes de sa camarade de classe, vérifiant les voyants et expérimentant les options lorsqu’une radio du bord jusqu’alors dissimulée et soudainement réveillée me délivra une effarante nouvelle.
Les éditeurs sont des gens chanceux, je le savais, ils ne cessent de trouver dans des placards, des inédits d’auteurs morts et archi morts.
Un record venait d’être battu ! On avait découvert une quarantaine de romans posthumes de Barbara Cartland, décédée en l’an 2000. On était sûr que Barbara était morte, on ignorait qu’elle écrivait encore. Un miracle ! En théorie, on a plus de chances de tomber, dans un grenier, sur des inédits d’un inconnu que sur ceux de Barbara Cartland, épongée jusqu’à l’os, de son vivant, du moindre de ses aurifères romans.
Les éditeurs de musique ne sont pas en reste : on exhume régulièrement une sonate, un concerto ou même une symphonie de Mozart et des clones de Wolfgang et de da Ponte nous préparent sans doute pour les années à venir des opéras redécouverts.
Il existe une industrie lucrative de « la création posthume ». On prétend que va apparaître un « Journal » inédit et néanmoins d’outre-tombe d’Arthur Conte et comme certains affirment avoir vu passer Elvis Presley dans une Cadillac rose, un sandwich à la banane dans la bouche, des « Love me tender » doucereux ne manqueront pas d’apparaître un jour.
Mon « allemande » n’avait-elle pas été inventée par Speer ou même Hitler et redécouverte par madame Merkel ? Cela traversa tout à coup mon esprit, en un choc mental pire que Stalingrad !
Ce fut au tour des véhicules français de me dépasser, leurs occupants me faisaient des bras d’honneur. Je me garai sur une aire d’autoroute et faisant le tour de mon « allemande », je vérifiai si elle ne commençait pas à porter des stigmates de sa mutation probable en char Tigre.

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier ici

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

Partager cet article
Repost0
12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 08:47
 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski

Je ne te ferai pas l’affront en te disant d’où vient le titre de cette chronique, chien de Pavlov.

« La mort n'éblouit pas les yeux des partisans ». (Louis Aragon)

« La guerre nous ayant été imposée, notre pays est entré dans un combat à mort avec son pire et perfide ennemi, le fascisme allemand. Nos troupes se battent héroïquement contre un ennemi abondamment pourvu de chars et d’aviation. » (Joseph Staline)

« La guerre est antérieure au commerce; car la guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d'atteindre le même but, celui de posséder ce que l'on désire. » (Benjamin Constant)

Tac tac badaboum, me revoilà, frais et dispo, la truffe fraîche et le poil brillant ! Je me suis régalé chez les Turcomans. Mais mon plaisir a failli être gâché dès l’avion par ma voisine, une de ces Russiennes « modernes » ou plutôt postmoderne. Nous engageons la conversation, tu me connais, petit Frantsouz, de par mon métier, je suis plutôt liant, c’est la base. Et la voilà qu’elle dégoise sur Blondin, sur son pays qui n’est pas une véritable démocratie et voilà qu’elle me fait l’apologie de l’anarchie, mais attention m’assure-t-elle, il faut être intelligent pour l’anarchie. Et elle m’explique qu’elle est végétarienne et tout le bataclan… Je peux te dire, petit Frantsouz, qu’en l’écoutant, je caressais la crosse de mon Nagant, mais bon, j’étais en vacances et donc plutôt enclin à la clémence. Chez les Turcomans, je te conseille la destination en cette période, j’ai vu des vieilles pierres, Ephèse, Didyme (temple d’Apollon), et j’ai laissé le soleil caressé mon cuir. Et me voici de retour enfin auprès de la Mère-Patrie !

Tiens, j’en vois par chez toi, petit Frantsouz, qu’il y en a chez toi qui s’émeuvent à propos d’un projet de loi Renseignement qui autorise des trucs très banals chez nous, notamment des écoutes et pleins de trucs en rapports avec les nouvelles technologies. Ben faut savoir ce que vous voulez, la sécurité ou le chaos ? Tu choisis. Ce qui est drôle petit Frantsouz, c’est que c’est toujours les mêmes brebis qui bêlent par chez toi. Tu n’es pas lassé de les entendre ? Elles ne comprennent rien et te donnent des leçons sur tout. Elles n’ont pas encore compris que pour qu’il y ait liberté, il faut de la sécurité, c’est pas moi qui le dit, c’est pas Hobbes non plus, c’est Benjamin Constant, un des philosophes de votre cher (car il coûte cher aux peuples) libéralisme. Voilà ce qu’il disait exactement : « Le but des modernes est la sécurité dans les jouissances privées ; et ils nomment liberté les garanties accordées par les institutions à ces jouissances. » En fait, je dois être libéral au sens philosophique du terme sans le savoir et Blondin et le FSB itou, vu les garanties qu’ils accordent… ou pas.

Mais bon, laisson tomber ton petit pays mesquin et laisse-moi de te parler de l’événement de ce mois de mai pour Blondin et les Russiens, qui en ce moment, ne font qu’un !! Les préparatifs vont bon train pour la parade du 9 mai, le pays ne semble plus vivre que pour cela, que pour célébrer notre exploit, à nous peuple soviétique. Je tiens au « soviétique » car cette victoire n’est pas le seul fait des Russes ethniques, si chers à Blondin, mais de l’ensemble des peuples de l’URSS, que le Chauve et moi avant contribué à bâtir. Ce sont nos héritiers, ceux d’Octobre 1917, qui ont remporté la victoire, qu’ils soient Russes, Ukrainiens, Géorgiens, Ouzbeks ou Tadjiks importe peu, c’est la victoire d’un collectif, mobilisé par Jo le Moustachu ! Faudrait pas oublier l’état du pays lorsque les Nazis et leur armée moderne nous ont attaqué et ensuite le sursaut qui s’en est suivi. Jo le Moustachu a fait feu de tout bois pour obtenir le meilleur de son peuple : propagande (souviens-toi d’Alexandre Nevski d’Eisenstein), punitions… Et dire que la plupart des dirigeants occidentaux vont bouder la parade parce que Blondin, il est méchant, il a fait mal à l’Ukraine, il lui a pris la Crimée… Ben non, il est pas méchant, il a juste fait valoir les intérêts de son pays et comme je te l’ai dit, nous le payons au prix fort (chute du rouble, chute des prix du pétroles, sanctions, mise au ban des nations et dire que certains disent que le pays se ferme mais c’est vous qui vous fermez…) mais nous resterons les Russiens !! Et tous ces Européens de dire, « pas question que je sois présent dans un pays qui est l’agresseur d’un autre »… Les mecs n’ont rien compris même si je ne te cache pas que Blondin compte faire de l’événement une démonstration de force avec le tout dernier char de notre vaillante armée… Après, je t’avoue qu’il y a un truc qui me chiffonne, tu sais j’aime mon pays mais je suis bolchevik avant tout : c’est le sort des vétérans. La plupart de ces héros, d’âge canonique aujourd’hui, vivent tout de même dans la misère et ce serait bien que Blondin fasse un geste, hormis prendre le thé avec eux. Y qu’à rançonner un oligarque, eux, ils peuvent et même moralement, ils doivent mettre au pot !!

Mais revenons sur l’événement. Vois l’hypocrisie, l’Angela ne sera pas là le 9 mai mais vient le 10 mai et vous, les Frantsouzy, qui n’avez pas oublié d’être bêtes, vous nous envoyez votre Ministre des Affaires étrangères. C’est drôle, protocole oblige, il passera après les Chefs d’Etat, qui eux, sont venus, y compris après les Présidents de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, un peu l’équivalent de présidents de conseils départementaux, si tu vois ce que je veux dire. Bonjour l’humiliation. Le Russien, il est comme ça, il compte sur ses véritables amis. Et puis, ton Ministre, petit Frantsouz, faut que tu saches qu’il s’est dispensé de parade, alors… Doit préférer l’art contemporain, tu sais ces gens qui font caca sur leurs toiles et te les vendent très chers. Au fait, gare à la Tata Teutonne, c’est une rusée puisqu’elle envoie pour la parade du 9 mai le président-potiche de l’Allemagne, fine mouche l’Angela !!

Laissons tomber la politique et vois sur ces quelques clichés comment les Russiens célèbrent l’événement. Ben ouais, avec le Noël orthodoxe, c’est la principale fête du pays, mais c’est une fête avec « les larmes aux yeux » comme le dit la chanson. Saches petit Frantsouz que chaque famille a contribué à l’exploit, qu’il y ait eu des morts au combats ou durant des bombardement ou qu’il y ait eu des vétérans. Regarde ces foules en calot ou arborant le ruban ce Saint Georges, tout le monde communie, jeunes, vieux, familles, célibataires, riches ou pauvres. Vois ce défilé du régiment immortel, avec Blondin et des descendants de vétérans ou de soldats morts, qui défilent avec le portraits de leurs aïeux.

J’en entends de par chez toi qui disent que c’est une manipulation de Blondin. Ils n’ont rien compris. Le Russien, dès sa plus tendre enfance, a l’exploit de la victoire chevillé au corps, il est éduqué comme cela et pour aimer sa patrie. Tu vois sur ces photos cette foule pacifique et bon enfant et bien laisse-moi te dire que si jamais le pays était agressé, elle se lèverait pour le défendre. Ben ouais, le Russien, il est prêt pour la prochaine !! Faut comprendre entre vous et nous, c’est juste un problème de valeurs, nous ne pouvons pas assimiler les vôtres et à la différence des Occidentaux, nous ne vous avons jamais demandé ou obligé à assimiler les nôtres. Bon à une exception près, quand le Chauve et moi tenions le gouvernail de la patrie des prolétaires, là c’est vrai, nous voulions le grand chambardement mondial, mais c’est la seule fois. Après, nous, tu peux nous laisser tranquilles dans notre coin et tout se passera bien, faut juste pas venir nous chercher ou réveiller l’ours dans la taïga !

Et au fait, pour toi, c’est quoi le 8 mai ? Je crois savoir, c’est un jour férié pour salariés fatigués… Faut dire que la guerre, toi petit Frantsouz, tu l’as perdue…

Voir aussi les autres chroniques moscovites:

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/chroniques%20moscovites/

 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski
 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski
 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski
 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski
 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski
 Chronique moscovite (épisode 15) : En rangs serrés l’ennemi nous attaque, autour de notre drapeau groupons-nous.‏par Félix Edmundovitch Dzerjinski
Partager cet article
Repost0
5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 17:24
France tu m'as eu!
France tu m'as eu!

Dans cet hôtel du Havre où je regarde passer les heures, le néon de l’enseigne, dont la lumière clignote à travers les persiennes, m’a tenu éveillé dans le souvenir continu de mon ancienne épouse que je suis venu accueillir. Je dis ancienne, mais elle est encore ma femme et je vais la retrouver cet après-midi, de retour des USA, après une séparation et une longue absence, car nous avons échangé à nouveau les serments les plus éternels.
Modern-Hôtel, dit l’enseigne qui indique un nombre assez médiocre d’étoiles, ce que confirme le bidet de la chambre voisine qui n’a pas cessé sa plainte hygiénico-génitale tout au long de la nuit.
Le papier peint est hideux, pourquoi les papiers peints des hôtels sont si laids ? Sans doute ne veulent-ils pas que leurs clients s’installent ou bien chassent-ils les cafards de cette manière ? Qu’importe ! Je ne suis pas riche, mais je serai ce soir l’homme le plus fortuné du monde.
Je me lève, fais attention en descendant l’escalier car le tapis des marches rebique, je ne voudrais pas me casser une jambe, un jour comme aujourd’hui.
Je descends le cours de la République, j’emprunte le quai Colbert, cette ville me fascine, elle n’a pas eu peur du béton, martyrisée mais fière, elle s’est lancée, après la guerre, dans une reconstruction moderne, délaissant les restaurations à l’identique, factices et théâtrales.
Dans ce béton magnifié, on se sent un homme du XXVè siècle.
Le bateau n’est pas là ! Le France qui ramène mon épouse n’est pas à quai. Ah, ça y est, je l’aperçois au large, imposant et fumant, costume noir, chemise blanche, cravate rouge, dans l’arrogante majesté d’un orque de jeux aquatiques. Il me semble qu’il n’arrivera jamais tant il marche au pas d’un sénateur romain, pourtant il grossit sans cesse. Soudain le voilà ! Je trépigne. Mon cœur bat.
Je ne vois pas Monique dans la foule qui débarque, je remonte la cohue des quais, retourne les femmes, bouscule les valises et les enfants, secoue les bagagistes, évite les mouchoirs, soulève les voilettes, elle n’est pas là !
Désespéré, les épaules basses, à nouveau quitté, je regagne mon hôtel.
Monsieur, monsieur !
On me tend un papier : « Je suis désolé, Norbert » (elle s’appelle Monique et je suis Norbert), il y a eu un changement. » J’ai compris, je n’ai pas besoin de continuer ma lecture.
France, tu m’a eu !

Voir aussi:

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier ici

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

Partager cet article
Repost0
29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 15:52
Perpignan/offre d'emploi: directeur ou embaumeur de l'école des beaux-arts! par Nicolas Caudeville

Il ne vous reste plus qu'un jour pour postuler au poste de directeur des beaux-arts de Perpignan. La proposition trouvée sur http://www.talents.fr/offre-emploi/directeur-general%2c1354126?recherche_id=553fbc7d4335c ,fait état des qualités recherchées sur ce poste qui ne sera qu'un CDD pour ammener la vieille maison de quasi 200 ans dans sa dernière demeure. Lui organiser une dernière fête avec vidéo de ses moments de gloire, pour que le trépas soit plus doux que l'agonie #soleilvert .

Les talents véritablement nécessités pour ce poste sont plutôt ceux d'un équarrisseur, d'un taxidermiste (l'objet empaillé sera en mostration à l'université), d'une hôtesse d'acceuil des pompes funêbres: #cen'estqu'unaurevoirmonfrère!

Mais, c'est sûrement bien payé et ça fait des points retraites...

Voir aussi:

Serge Fauchier, dernier directeur de l'école des beaux-arts de Perpignan, libéré de son devoir de réserve! interview par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/04/serge-fauchier-dernier-directeur-de-l-ecole-des-beaux-arts-de-perpignan-libere-de-son-devoir-de-reserve-par-nicolas-caudeville.html

Perpignan école des Beaux-Arts: on transférera les cendres à l'université dans une urne dite Master! par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/04/perpignan-ecole-des-beaux-arts-on-transferera-les-cendres-a-l-universite-dans-une-urne-dite-master.html

Partager cet article
Repost0