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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 22:07

À la demande d'une de ses très proche fan, l'archipel contre attaque a répondu positivement.Et s'est interrogé si l'adjoint à la culture de Louis Aliot, très préoccupé que celui-ci soit invalidé suite à son procès, et qu'il doivent prendre sa suite à son corps défendant: enfin si André Bonet était aimé à la hauteur de ce qu'il fait à la ville et ses habitants ?

Vous êtes-vous déjà demandé si, au fond de vous, vous étiez secrètement un inconditionnel d'André Bonet, alias l'indétrônable Président du Centre Méditerranéen de Littérature, ou si, au contraire, toute mention de son nom vous provoque un frisson d'angoisse culturelle ? Ce test est là pour vous éclairer sur cette question existentielle : êtes-vous Andrébonetophle (célébrant) ou Andrébonetophobe (fuyant) ? Attention, ce test est à prendre avec tout le sérieux de l’ironie.

Question 1 : Quand vous entendez le nom « André Bonet », quelle est votre première réaction instinctive ?

    A) « André Bonet ? L’immense président du Centre méditerranéen de la littérature ? J'ai tous ses livres dédicacés ! »
    B) « André Bonet ? C’est qui, déjà ? »
    C) « André Bonet... n’était-ce pas lui qui a signé ces éloges hasardeux d’auteurs au passé douteux ? »
    D) « J'aimerais fuir, mais il semble être partout dans Perpignan... »

Question 2 : L’idée de lire Une Vie du saint curé d'Ars ou Une Vie de sainte Rita vous inspire…

    A) Une excitation quasi-mystique. Deux chefs-d'œuvre indispensables !
    B) Une curiosité prudente. Après tout, je pourrais en apprendre sur la foi, non ?
    C) Un grand soupir. Pourquoi ces sujets ?
    D) Une envie pressante de sortir et de consulter des auteurs moins... pieux.

Question 3 : L’Encyclopédie illustrée du Pays Catalan est publiée, signée par Christian Bourquin avec des passages littéraires d’André Bonet. Votre réaction ?

    A) J’achète immédiatement deux exemplaires ! Vive le patrimoine catalan et littéraire !
    B) Honnêtement, ça pourrait faire un joli cadeau de Noël pour quelqu'un de ma famille.
    C) J'ai un doute... n’y avait-il pas eu un petit scandale là-dessus ?
    D) Où est la touche "annuler" pour tout cela ?

Question 4 : On vous parle de Robert Brasillach, dont les écrits littéraires sont défendus dans l'encyclopédie. Que ressentez-vous ?

    A) Je suis prêt à analyser Brasillach avec distance, après tout, on parle de littérature !
    B) Il faut bien séparer l’homme et l’œuvre, non ?
    C) Malaise… Pourquoi parler de Brasillach ?
    D) Tout mon corps se crispe. On ne peut pas être sérieux, là.

Question 5 : Un dernier mot pour qualifier votre rapport à André Bonet ?

    A) Inspirant.
    B) Intriguant.
    C) Ambigu.
    D) Incommode

Résultats

Additionnez vos points selon vos réponses :

    A 4 points (Esprit ardent d’Andrébonetophilie)
    B : 3 points (Curiosité Andrébonetomodérée)
    C : 2 points (Indifférence Andrébonetomixte)
    D : 1 point (Andrébonetophobie franche et assumée)

De 15 à 20 points : Vous êtes un(e) Andrébonéophileophile (e) ! Vous admirez profondément André Bonet et ses œuvres, et chaque paragraphe est pour vous une fenêtre sur l’esprit littéraire catalan. Nul doute, vous êtes prêt(e) à défendre bec et ongles toute mention de son nom et vous songez à l'inviter à votre anniversaire.

De 10 à 14 points : Vous êtes un(e) Etrénéophile occasionnel(le). André Bonet vous intrigue mais sans susciter une passion débordante. Vous vous dites qu’il faut reconnaître ses efforts culturels même si certaines de ses positions littéraires vous échappent.

De 5 à 9 points : Vous êtes Andrébonetophobe en devenir. Entre admiration forcée et perplexité, votre relation à André Bonet est un mélange d'intérêt et de malaise. Vous ne pouvez ignorer son impact, mais l'idée de lire ses éloges littéraires vous donne des sueurs froides.

Moins de 5 points : Vous êtes un(e) Andrébonetophobephe(e). Toute cette histoire vous dépasse, et la simple évocation de ce nom vous exaspère. Une encyclopédie sans controverses serait plus à votre goût !

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2 novembre 2024 6 02 /11 /novembre /2024 11:37

"Un politicien ne peut faire carrière sans mémoire, car il doit se souvenir de toutes les promesses qu’il lui faut oublier. "

 "Traiter son prochain de con n’est pas un outrage mais un diagnostic. "

Frédéric Dard

 

Ah mes petits loupiots, mes p’tits râleurs de Perpignan ! Faudrait peut-être qu’on se décolle un peu les paupières, qu’on regarde la chose bien en face, la gueule dans le rétro, les mains sur le guidon ! Parce que c'est pas beau, ce qu'est devenue notre belle Catalane ! Perpignan, autrefois, ça pétait le feu ! Le logos, le bon vieux verbe qui claquait comme une mandale, un truc qui te remuait les tripes et te soulevait les foules ! Aujourd'hui ? Pff… il a perdu tout son jus, le logos. C’est plus qu’une pauvre pétarade de mots creux, une coquille vide !

Autrefois, ce machin-là, ça t'envoyait du lourd, ça balançait de la conviction qui te faisait grimper les murs, moi j'te dis ! Mais maintenant, où est-ce qu’il est, ce logos musclé ? Hein ? Où est passée cette patate, ce souffle qui te rendait inébranlable ? Fini, terminé, c’est que dalle ! Maintenant, on a un logos qui cause, oui, mais qui cause pour causer, qui fait du bruit pour se donner un genre, mais dans le fond, y’a plus rien. C’est du vent, un murmure asthmatique, comme une vieille chaudière qui s'étouffe.

Parce que voyez-vous, mes costauds, pour qu’un verbe, ça pète vraiment, faut du jus dedans, faut un vrai souffle, un pneuma comme ils disent les intellos.

Sans ça, ça reste une vieille loque sans souffle, un pantin de bois, un géant en carton-pâte qui s’effondre au premier courant d’air. Et pourtant, on continue à nous pondre des discours creux, des phrases à la gomme, des beaux mots bien léchés qui ont la consistance d’une biscotte mouillée !

Mais alors, pourquoi on a laissé tomber ce foutu logos ?

Hein ? Pourquoi on s’accroche aux mots polis et lisses comme des culottes de soie au lieu de foutre des coups de poing sur la table ? Parce que, les copains, on a la trouille, voilà ! On flippe de la vérité toute nue, celle qui te secoue, qui t’envoie valser les convenances. Alors on l’a ligoté, on l’a emmailloté dans des rubans, on l’a domestiqué, et au final, on lui a pompé toute sa sève, sa castagne ! Ce logos-là, il vaut plus un clou, c’est un souffle de flan, un verbe qui se casse la tronche dès qu’il se prend une bise de travers.

Écoutez-moi bien : le monde bouge, mes gaillards, il se plie ou se redresse au gré de la force des mots qui le traversent !

On peut pas rester là comme des moules accrochées à leur rocher, en train de se farcir des discours sans âme. Non ! Ce qu’il nous faut, c’est un logos qui arrache, un verbe gonflé à bloc, rempli de ce souffle vivant qui jaillit du plus profond des tripes ! Faut qu’ça chauffe, qu’ça brûle, qu’ça emporte tout sur son passage, modes, peurs, faux-semblants !

Allez, faut qu’on le retrouve, ce logos habité, ce verbe bourré de vitamine et de hargne, un truc qui envoie des étincelles !

Il faut que chaque mot cogne comme un uppercut, que chaque phrase frappe en plein cœur, comme la foudre ! On va pas se contenter de causer dans le vide ; on va faire revivre le verbe, lui redonner cette grandeur qui a fait gronder les foules et tombé les empires !

Alors, mes petits apôtres du logo, c’est maintenant ou jamais : on laisse tomber ce logos asthmatique et on remet un coup de fouet au verbe vigoureux !

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31 octobre 2024 4 31 /10 /octobre /2024 11:58

"Tous les hommes rêvent, mais inégalement. Ceux qui rêvent la nuit dans les recoins poussiéreux de leur esprit s'éveillent au jour pour découvrir que ce n'était que vanité ; mais les rêveurs diurnes sont des hommes dangereux car ils peuvent jouer leur rêve les yeux ouverts, pour le rendre possible. C'est que j'ai fait. "

 Les Sept Piliers de la sagesse - Intégrale
Thomas Edward Lawrence


"On affirme, en Orient, que le meilleur moyen pour traverser un carré est d'en parcourir trois côtés."

 Les Sept Piliers de la sagesse - Intégrale
Thomas Edward Lawrence

"Mos Eisley était la plus importante cité portuaire de Tatooine, jadis visitée par Obi-Wan Kenobi et Luke Skywalker.

Situé sur Tatooine, Mos Eisley est l'un des plus importants spatioports de la planète - ce qui, sur un monde aussi désolé que Tatooine, ne signifie pas grand-chose. Considéré comme un repaire mal famé peuplé de tout ce que la galaxie peut compter de hors-la-loi, Mos Eisley est un lieu dangereux pour les personnes peu méfiantes et la plupart des habitants de Tatooine ne s'y rendent que pour y mener leurs petites affaires sans trop s'y attarder.

  La fondation de Mos Eisley remonte aux premiers temps de la colonisation de Tatooine à l'époque moderne. Après le crash du vaisseau Dowager Queen au milieu des dunes, une petite communauté se développa autour de la carcasse de l'appareil, cette dernière devenant finalement le centre d'un petit village qui, en grandissant, devint le spatioport de Mos Eisley - ce qui explique d'ailleurs la forme concentrique de la petite cité, les points les plus importants (centrale énergétique et installation de distribution d'eau potable) étant installés au centre. A l'époque moderne, l'épave du Dowager Queen est toujours présente au centre de Mos Eisley bien que l'endroit ne soit désormais guère plus qu'un point de rassemblement supplémentaire pour les vagabonds et les diseurs de bonne aventure." Tatooine - Mos Eisley

Peindre et dépeindre Perpignan, semble de plus en plus difficile lorsqu'on vie dans ce désert depuis trop longtemps. Arrivant à 17 ans pour y vivre, j'y suis resté à quelques exceptions près pour des voyages plus lointains dans ce qu'on appelait l'Orient compliqué, ou le Levant,ou encore derrière les ruines du rideau de fer . C'est pourquoi, j'ai eu le temps de la voir se rabougrir depuis la queue de la comète d'énergie du début des années 2000. De voir aussi, ce qui était des évidences disparaitre et être niées, comme si elles n'avaient jamais existé...Alors 15 ans d'Archipel contre attaque n'ont pas arrangé les choses. Ainsi, mon écriture a petit à petit glissé sur un mode narratif pittoresque et impressionniste.Comme si, pour une description du réel avec plus d'acuité et de lucidité, elle fallait en passer par la pulpe de la fiction.Ainsi, le thème du désert  est récurant sur le site. Il était même climatique, jusqu'à ce que la pluie semble vouloir revenir...#mercisantgaldric


La Tatooinisation de Perpignan : du sable, des vautours, et des mirages

Perpignan ! On aurait pu croire à un soleil radieux… Mais voilà qu’elle s’étiole en pleine « Tatooinisation ». Comme ce caillou paumé de Star Wars, cette terre catalane fait penser à un désert où seuls les petits chefaillons prospèrent dans l’ombre, barbouillés de pouvoir, coupés des lumières du centre. De loin, elle étincelle, cette ville, mais de près ? Juste de la poussière, des petites combines, du grand n’importe quoi !


Un désert d'idées, de projets… la rente comme seule monnaie !

Le centre, c’est là-bas, bien loin d’ici. Ici, c’est comme Tatooine, on vit au jour le jour, à la sauce Jabba le Hutt, à coups de petits trafics, de privilèges bien arrosés. Perpignan a ses notables, ses rentes et ses ronds de jambe, mais l’idée d’un avenir ? Une ville figée, qui stagne, coincée entre deux soleils qui ne réchauffent rien ! Les voisins progressent, eux, ils se mettent aux énergies nouvelles, aux nouvelles technologies. Et ici ? Ici on rame avec les reliques du passé, un vieux tourisme et des vignes qui étouffent. Ça ronronne, ça mijote, ça chuchote, mais pour quoi ? Pour rien. Le désert de l’avenir, c’est ça, la « Tatooinisation ».


Des puissants dans l’ombre : des seigneurs sans foi, juste des petits empires

À Perpignan, tout le monde a son coin, son clan, sa petite table où ça se passe – et rien ne bouge sans le dire aux bonnes personnes. Dans l’univers de Lucas, c’était Jabba qui tirait les ficelles ; ici, c’est les élus et les amis, dans le noir, dans les ruelles, à grands coups de rires gras. La ville appartient à ceux qui tirent les ficelles, qui bloquent, qui verrouillent, qui divisent pour mieux régner. Et pour le citoyen ? Un cirque, un foutu numéro ! Des alliances qui changent au gré des tempêtes, comme un groupe de Jawas prêts à vendre tout et son contraire, pourvu que ça rapporte.

La culture ? Elle se bat… pour un peu de lumière

Perpignan, c’est une terre, un peuple, des traditions, une langue ! Mais voilà, c’est comme si on avait oublié qu’elle existe, cette culture catalane. Elle lutte, elle se débat contre un avenir en charpie, figée dans un musée des erreurs et des promesses jamais tenues. Le catalan ? Mis sous cloche. Les traditions ? Confinées aux jours de fête. La ville pourrait vibrer, mais elle se laisse engloutir, comme Tatooine, sous une couche de sable, de poussière. Alors, elle s’éteint, doucement. Elle survit. Elle s’accroche, mais on la laisse à l’ombre.

Un étalement urbain : du béton pour qui, pour quoi ?

On bâtit, on bétonne, on gratte des mètres carrés. Tatooine a sa soif, Perpignan son étendue. Mais ici, c’est le béton qui coule sans fin, un désert de béton et d’immeubles sans âme, sans plan. Et à quoi bon, toute cette extension ? De l’immobilier qui enfle, des chantiers qui poussent sans queue ni tête, comme si tout ce sable avait de l’importance. Ça grandit, ça s’étale, mais tout ça c’est du mirage. Un étalement qui n’apporte rien, sinon des factures, des routes embouteillées, des déchets de plus en plus loin du centre. Ça grouille et ça s’étouffe en silence. C’est tout.

Peut-on espérer que ce désert fleurisse ?

Ah, la Tatooinisation de Perpignan. On pourrait y croire. Imaginer qu’un sursaut arrive, qu’une lumière perce au-dessus des deux soleils. Mais pour ça, il faudrait secouer tout ça. Du changement, pas des coups de brosse ! Il faudrait un miracle. Du courage. Peut-être qu’un jour cette ville fera son réveil. Que la politique lâchera ses mirages pour se nourrir de la terre, de ses gens, de ses vraies racines. Mais tant que ça ronronne, que tout le monde s’arrange avec ses petites combines, rien ne bougera.

Perpignan n’est pas condamnée à être une Tatooine. Elle peut renaître, sortir du désert et vibrer pour de vrai. Mais il faut pour ça un réveil, un élan qui dépasse l’ombre, qui dépasse l’ombre des vautours.

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19 octobre 2024 6 19 /10 /octobre /2024 11:06

“Un libéral est une personne pensant avoir une dette envers ses semblables, dette qu’il se propose de régler avec votre argent.”
G. Gordon Liddy Le renard et le bouc

 
"J'aurais renié mon nom pour un bout de pain. À certains moments, j'aurais vendu ma peau pour un bol de soupe. La faim il faut en parler: ça a son importance dans une psychologie. J'ai eu tout le temps d'apprendre. Quand on a interminablement faim, que la faim exaspérante s'accroche à vous, ça vous conduit à tout accepter de tout le monde. Qu'on ne vienne pas me dire que la faim incite à la révolte: ce n'est pas vrai. Ça vous ramollit, au contraire. On a le sourire obséquieux pendu à la bouche. Toute l'existence se centre d'un coup sur un repas complet. Ça tourne à l'obsession. "
Requiem des innocents Louis Calaferte

On a fait semblant de découvrir la dette de la France en 2024budget ! Pourtant nous avons fait barrage "au chaos",et élu 2 fois le Mozart de la finance, qui a fait en 7 ans un réquiem pour le pays...À QUAND LE GRAND RETOURNEMENT Parachute dorée où est donc ta poignée?

Roman-photo : La dette française, héritage de la loi Pompidou-Giscard

Scène 1 : Café perpignanais, dialogue entre deux étudiants en droit du Campus Mailly, Hugo et Camille

Hugo, un homme en costume-cravate, feuillète l'Indépendant tandis que Camille, assise en face de lui, est plongée dans des notes manuscrites. Le café place Rigaud est animé, d'autres étudiants discutent autour d'eux.

Hugo (soufflant, pensif) :
— On ne s’en sortira jamais. La dette de la France est un gouffre qui ne cesse de s’élargir... et tout ça, c’est en partie à cause de cette maudite loi de 1973.

Camille (relevant la tête) :
— La loi Pompidou-Giscard ? Celle qui a interdit à l’État d’emprunter directement à la Banque de France ? Tu crois vraiment qu’elle est responsable de tout ça ?

Hugo (ironique) :
— Il ne s’agit pas de croire, c’est un fait. On a coupé les ailes de l’État en le forçant à s’endetter auprès des banques privées. C’est là que le piège s’est refermé.

Scène 2 : Flashback, janvier 1973, intérieur feutré d’une salle de réunion à l’Assemblée nationale

Un groupe de députés discute autour d’une table. Au centre, un jeune Valéry Giscard d'Estaing, ministre des Finances, expose sa vision de la loi. Pompidou est assis en retrait, observant les débats.

Valéry Giscard d'Estaing (debout, confiant) :
— Messieurs, nous ne pouvons plus permettre à l’État de puiser sans limite dans les coffres de la Banque de France. Ce n’est pas sain pour l’économie. Nous devons moderniser notre approche, comme le fait l’Amérique. C’est une question de discipline budgétaire.

Député 1 (perplexe) :
— Et en coupant cet accès direct, vous croyez vraiment que les déficits disparaîtront ?

Pompidou (calme, posant son cigare) :
— Nous n’avons plus besoin de reconstruire comme après-guerre. L’État doit apprendre à gérer ses finances comme une entreprise, en empruntant de manière responsable, et non en imprimant de la monnaie. C'est une mesure d'avenir.

Scène 3 : Retour au café, Hugo et Camille débattent

Camille sirote son café, l’air songeuse.

Camille :
— C’était dans l’air du temps, tu sais. Après la reconstruction, on voulait en finir avec les déficits. C’était une décision "moderne", comme on le disait alors, inspirée par le modèle américain.

Hugo (sourcils froncés) :
— Moderne ? Oui, mais à quel prix ? En se coupant de la Banque de France, l’État s’est livré pieds et poings liés aux banques privées. Depuis, les intérêts de la dette explosent et les banques en profitent grassement. Cette loi, c’était une erreur monumentale !

Camille (calme) :
— Je suis d’accord que les conséquences sont lourdes aujourd’hui. Mais dire que c’était un complot pour enrichir les banques... C’est exagéré. Dans les années 70, personne n’imaginait que les déficits publics deviendraient si ingérables. La crise pétrolière de 1974 a tout bouleversé.

Hugo (sardonique) :
— Peut-être pas un complot... Mais les banques s’en sont quand même bien sorties, non ? Elles prêtent à l’État à des taux d’intérêts colossaux, tout en accumulant les bénéfices. Un sacré coup de pouce pour elles, tu ne trouves pas ?

Scène 4 : Flashback, années 90, dans les couloirs d’une banque privée

Deux banquiers discutent discrètement. Ils portent des costumes impeccables et affichent des sourires satisfaits.

Banquier 1 (confidentiel) :
— Depuis la privatisation des banques, c’est nous qui prêtons à l’État. Cette loi de 1973… une bénédiction, non ?

Banquier 2 (hoche la tête) :
— Absolument. L’État doit passer par nous pour financer ses déficits. À long terme, c’est une rente assurée. Et avec les déficits qui explosent... (rire) on n’a pas fini d’encaisser.

Scène 5 : Retour au café, Hugo et Camille concluent leur échange

Hugo croise les bras, pensif, tandis que Camille termine son café.

Hugo (résigné) :
— Quoi qu’on en dise, cette loi a mis en place un système où l’État est devenu dépendant des marchés financiers. Et ça, c’est bien plus qu’une simple erreur de jugement.

Camille (réfléchie) :
— C’est vrai. Mais on ne peut pas dire qu’elle a été pensée pour favoriser les banques dès le départ. Il n’y avait pas encore cette vision ultralibérale. Cela dit, aujourd’hui, les banques profitent d’un système qu’elles n’ont même pas eu à créer. Le vrai problème, c’est que personne n’a vu venir les conséquences.

Hugo (soulevant son verre) :
— Et maintenant, nous sommes pris au piège. La dette est devenue un monstre incontrôlable. La loi de 1973… un mal pour des générations.

Camille (regardant dehors) :
— Peut-être est-il temps de la réviser. Mais cela suppose de remettre en question tout un pan de notre système économique.

Ils se regardent un moment en silence, chacun plongé dans ses réflexions.

Hugo (d’un ton grave) :
— Oui… mais est-ce que quelqu’un aura le courage de le faire ?

La scène se termine sur cette question, ouverte, tandis que la caméra se déplace vers la fenêtre du café, montrant les rues agitées de Perpignan. Une image qui illustre l'agitation et l'incertitude de l'avenir économique.

Une critique radicale et raffinée (en alexandrins) du capitalisme et de ses crises économiques.

Une critique radicale et raffinée (en alexandrins) du capitalisme et de ses crises économiques.

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8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 09:57

Depuis des décennies, les sociétés humaines traversent des crises d'envergure : effondrement écologique, montées des inégalités, instabilité politique. Face à ces défis, l’histoire a souvent tourné ses yeux vers une figure attendue avec espoir : l’homme providentiel.

Cet être charismatique, sorte de super-héros politique, censé apparaître dans les moments critiques pour remettre de l’ordre, guérir les maux de la société, et mener le peuple vers un avenir radieux. Mais et si nous avions cherché au mauvais endroit ? Et si, au lieu d’un être humain, l’homme providentiel tant attendu n'était autre qu'un Doberman ?

Cela peut sembler radical, mais cette proposition mérite toute notre attention. Derrière la façade canine de cet animal, se cache sans doute la solution à nos problèmes politiques actuels. Essayons de démontrer pourquoi un Doberman est, sans conteste, la figure providentielle dont nous avons besoin.

1. Le Charisme Naturel du Doberman

Il ne faut pas minimiser l'importance du charisme dans la vie politique. Un Doberman, avec son allure imposante, son regard perçant, et son port altier, est incontestablement doté d’un charisme naturel supérieur à la plupart des hommes politiques actuels. Il suffit de comparer l’énergie transmise par un Doberman entrant dans une pièce à celle d’un énième politicien technocrate pour comprendre l’écart abyssal.

En outre, contrairement à un humain, un Doberman ne parle pas pour ne rien dire. Pas de promesses électorales floues, pas de discours creux. Un aboiement ferme et puissant suffit à inspirer respect, crainte, voire admiration. Ce charisme canin, direct et sans artifice, est exactement ce dont le peuple a besoin pour se sentir guidé et protégé.

2. L’Instinct de Leadership

Le Doberman, race réputée pour son intelligence et sa loyauté, possède un sens inné du leadership. Il n'a pas besoin de faire des calculs stratégiques ou de manipuler les foules pour asseoir son autorité. Son instinct de protection est naturel et bienveillant. Si nous voulons un dirigeant capable de veiller à la sécurité et à la prospérité de la société, il est indéniable qu’un Doberman est bien plus fiable qu’un politicien ordinaire, souvent perverti par les jeux de pouvoir et les intérêts particuliers.

Imaginez un gouvernement où le Premier ministre, un Doberman au regard alerte, trône fièrement derrière son bureau. Aucun politicien véreux n’oserait s’approcher pour corrompre un chien aussi vigilant. De même, face à une crise économique, le Doberman ne panique pas. Il reste droit, attentif, prêt à bondir pour défendre les intérêts du peuple. Cela semble beaucoup plus rassurant que les tergiversations bureaucratiques habituelles.

3. L’Absence de Corruption

Nous savons tous que la politique est gangrénée par la corruption. Mais un Doberman ne se laisse pas acheter. Il est incorruptible. Ni le pouvoir, ni l’argent ne peuvent infléchir sa détermination à protéger ceux qui sont sous sa garde. Avez-vous déjà vu un Doberman accepter un pot-de-vin sous la forme d’une friandise ? Impossible. Et même si vous lui offriez un steak de luxe, il garderait toujours un œil suspicieux sur vos intentions.

Dans un contexte où les scandales politiques éclatent les uns après les autres, confier la destinée de la nation à un Doberman garantirait une moralité exemplaire au sommet de l'État. Pas de comptes offshore, pas d’entente secrète avec des lobbies. Avec un Doberman au pouvoir, nous pourrions enfin rêver d’une gouvernance honnête.

4. La Gestion Rigoureuse du Territoire

Si l'on parle de gouverner un territoire, qui mieux qu'un Doberman pourrait le faire ? Les Dobermans sont connus pour leur capacité à garder des zones entières en sécurité, à surveiller les frontières et à repousser les intrus. Imaginez la scène : un Doberman installé à la tête du ministère de l’Intérieur. Avec un flair infaillible et un instinct protecteur, il ferait preuve d’une efficacité redoutable pour gérer les crises migratoires, sécuriser les frontières et maintenir l’ordre public.

Et ne parlons même pas des manifestations. Un Doberman au pouvoir calmerait les foules d’un simple regard, évitant ainsi les débordements, sans même avoir besoin d’armer la police. La paix publique régnerait, non pas sous l’effet de la coercition, mais par l’aura incontestable d’un Doberman providentiel.

5. Un Programme Économique Révolutionnaire

S’il est vrai que les économistes humains n’ont cessé de débattre entre keynésianisme, libéralisme ou protectionnisme, le Doberman providentiel apporterait une nouvelle approche radicale : la politique de l’os. Le principe est simple : tout citoyen a droit à un os. Une mesure simple et directe qui répond à la faim de justice sociale que ressentent tant de peuples à travers le monde.

Les Dobermans, ayant un rapport fondamentalement sain avec la possession matérielle (os enterrés ou savourés), sauraient parfaitement réguler les excès de l’économie spéculative. En effet, un Doberman au pouvoir mettrait fin à l’avidité humaine : pourquoi thésauriser des richesses inutiles quand un bon os vous suffit pour vivre heureux ? Avec un Doberman, l'économie serait stable, sans inflation ni dette excessive. Un os pour chacun, et la paix pour tous.

6. Un Leader Empathique, Mais Ferme

Contrairement à l’image de bête féroce que l’on pourrait avoir, le Doberman est en réalité un animal empathique, très attaché à sa communauté. Ce qui en fait le candidat idéal pour diriger un pays en crise de confiance. Il sait se montrer doux avec les plus vulnérables, tout en restant implacable face aux dangers. La politique sociale sous l'égide du Doberman serait donc à la fois humaniste et juste.

Inutile de préciser que les débats parlementaires s'en trouveraient nettement simplifiés. Fini les querelles interminables : un Doberman résoudrait chaque conflit d’un coup de patte (ou d’une simple course en rond si besoin). Cette fermeté dans la simplicité est exactement ce que réclament les citoyens fatigués par la complexité bureaucratique.

 L'Avenir est Canin

Il est temps d’accepter cette réalité qui s’impose à nous : l’homme providentiel n’est pas un homme. C’est un Doberman. Dans un monde en proie à l’incertitude, la méfiance et la corruption, seul un être incorruptible, charismatique et profondément loyal peut nous guider vers des jours meilleurs. Ce Doberman providentiel, avec son flair infaillible et sa mâchoire solide, est prêt à nous sortir de l’ornière.

Alors, peuple du monde, ne cherchez plus l’homme providentiel parmi les hommes. Il est là, à vos pieds, prêt à bondir pour défendre vos droits. Sa loyauté est inébranlable, sa vision, claire, et sa gouvernance, sans faille. Oui, l’avenir appartient aux Dobermans.

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24 septembre 2024 2 24 /09 /septembre /2024 08:22

“L'écureuil a beau être petit, il n'est pas l'esclave de l'éléphant.” Proverbe

 

Les Pyrénées-Orientales, ce département à la croisée des cultures catalanes et françaises, est connu pour sa beauté naturelle, ses montagnes imposantes et ses villages pittoresques. Cependant, une information étonnante commence à se propager parmi les habitants : 99 % d’entre eux seraient humains, mais le 1 % restant ? Ils ne seraient autres que des écureuils… déguisés. Une révélation aussi surprenante que mystérieuse qui mérite qu’on s’y penche sérieusement.
Le mystère du 1 % : Comment tout a commencé ?

Cette théorie, qui semble tout droit sortie d’un film de science-fiction ou d’un conte absurde, a pris racine au sein de la communauté locale. Certains témoignages affirment que des écureuils se cacheraient parmi les humains, adoptant des comportements et des habits "très semblables" aux nôtres. Mais d’où vient cette idée farfelue ?

L’histoire semble avoir commencé avec une série d’observations dans les forêts proches du Canigou. Des randonneurs affirment avoir vu des écureuils au comportement… étrange. "Ils me regardaient droit dans les yeux, comme s’ils essayaient de comprendre mes pensées", raconte un habitant de Vernet-les-Bains, encore troublé par cette rencontre. "Ils ne fuyaient pas comme des animaux sauvages, ils semblaient réfléchir."
 

Des écureuils dans les villages ? Les témoignages intrigants

Rapidement, les rumeurs se sont étendues des montagnes aux villages. Des habitants de Prades, Céret et même Perpignan ont commencé à rapporter des histoires d’"humains" au comportement inhabituel. "Je croisais ce voisin tous les matins, il portait toujours un grand chapeau et parlait peu", raconte Madeleine, une commerçante de Thuir. "Puis, un jour, il a laissé tomber une noisette en plein milieu d’une conversation. Ce n’est qu’à ce moment-là que j’ai commencé à me poser des questions."

D’autres témoignages rapportent des comportements plus subtils. "Certains habitants semblent s’intéresser anormalement aux arbres et aux réserves alimentaires. J’ai même surpris une personne grimper en quelques secondes jusqu’à la cime d’un pin", témoigne Julien, un guide de montagne. Ces détails, bien que troublants, alimentent la conviction croissante que les écureuils déguisés ne sont peut-être pas une simple blague locale.

La science à la rescousse : Mythe ou réalité ?

Face à ces allégations, il est naturel de se tourner vers la science pour démêler le vrai du faux. La biologiste Anne-Lise Durand, spécialiste de la faune pyrénéenne, a été interpellée par cette rumeur. "À première vue, cela semble absurde, mais nous devons toujours étudier les faits", explique-t-elle. "Les écureuils sont des animaux intelligents, capables de s’adapter à divers environnements. Cependant, il est hautement improbable qu’ils puissent imiter le comportement humain au point de se déguiser et de tromper la population."

Anne-Lise poursuit en expliquant que, bien que certains animaux puissent développer des comportements mimétiques pour se protéger des prédateurs ou survivre dans des conditions extrêmes, l’idée d’un écureuil se déguisant en humain relève de la fiction. "C’est probablement une forme de projection culturelle, où les gens interprètent des comportements d’animaux à travers un prisme anthropomorphique."

Psychologie collective : Pourquoi y croyons nous ?

Pour comprendre cette étrange croyance, il faut également plonger dans la psychologie collective. Selon le sociologue Paul Marquet, les habitants des Pyrénées-Orientales, comme beaucoup de communautés proches de la nature, ont une relation particulière avec leur environnement. "L’idée d’une cohabitation avec des êtres différents, peut-être plus malins que nous, répond à un besoin presque mythologique", explique-t-il. "Dans des régions comme celle-ci, où la nature domine encore largement, il n’est pas rare de voir émerger des légendes et des croyances qui mêlent réalité et imaginaire."

Cette idée d’écureuils déguisés pourrait également être une forme de folklore moderne. "Dans un monde de plus en plus technologique et rationalisé, nous avons tendance à réenchanter notre quotidien avec des récits fantastiques. Cela nous permet de maintenir une forme de lien mystique avec notre environnement", ajoute le sociologue.

Et si c’était vrai ? Une société parallèle dans nos forêts!

Mais pour les plus crédules ou les amateurs de théories complotistes, l’idée que les écureuils aient développé une société parallèle en symbiose avec les humains est un récit fascinant. "Et si ces écureuils avaient évolué plus rapidement que nous le pensons ?" se demande un passionné de cryptozoologie. "Peut-être qu’ils ont appris à se fondre dans la masse pour survivre, en observant nos comportements et en nous imitant."

Certains évoquent même la possibilité d’une intelligence animale plus avancée que ce que la science admet. Et si les écureuils des Pyrénées-Orientales avaient développé, en secret, un réseau social souterrain, vivant parmi nous pour mieux comprendre notre espèce ? Une hypothèse qui fait sourire, mais qui, pour certains, relève du possible.

Conclusion : Fiction collective ou réalité alternative ?

Finalement, que faut-il penser de cette idée d’écureuils déguisés en humains ? Si les scientifiques et les experts s’accordent à dire qu’il s’agit là d’une projection anthropomorphique ou d’une forme moderne de légende, la fascination persiste. Peut-être est-ce une manière pour les habitants des Pyrénées-Orientales de rappeler qu’ils vivent dans une région où l’homme et la nature sont étroitement liés, où les forêts regorgent de mystères et où, parfois, les frontières entre le monde humain et animal semblent s’effacer.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez un voisin au comportement étrange, méfiez-vous. Peut-être cache-t-il une queue touffue sous son manteau.

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12 septembre 2024 4 12 /09 /septembre /2024 11:14

“Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais donne autant de lumière.”
Abbé Pierre

"Ce qui compte dans l'âme, c'est ce que tu en fais de ton vivant, abruti !
Je ne cherche pas à être un saint.
Je ne suis pas contre, mais un saint, c'est dur.
La vie d'un saint est chiante.
Je préfère être ce que je suis.
Un innocent.
Quelqu'un à qui les choses arrivent, qui laisse les choses lui arriver sans aucune préméditation.
Quelqu'un qui traverse la beauté des choses et qui est traversé par la beauté des choses.
Je suis quelqu'un qui se fie à la vie, aux autres, je ne suis pas quelqu'un qui se méfie.
C'est là, en général où tu te fais ratatiner la gueule mais ça ne fait rien.
L'innocent, il est comme le chien errant, il sent les gens, il s'approche toujours, et s'il prend un coup de pied, c'est pas grave, il se barre, il va voir plus loin. "

Innocent
Gérard Depardieu

L'Abbé Pierre : Ombres et Lumières
Un film d’Ettore Scola (réinterprétation imaginaire) avec Gérard Depardieu

Synthèse :
Dans un style cru, acerbe et sans concession, "L'Abbé Pierre : Ombres et Lumières" réinvente l’image publique d’un homme adoré de tous, mais déchiré de l’intérieur. Gérard Depardieu incarne l'abbé Pierre, à la fois héros des pauvres et personnage controversé. Loin de la biographie traditionnelle, le film plonge dans une fresque humaine où la misère matérielle côtoie la déchéance morale, à la manière d’un sordide tableau du sous-prolétariat, rappelant la brutalité de Affreux, ventes et méchants.

Décor :
Le film se déroule dans un Paris des années 1950-60, mais en retrait des grands monuments et des nobles causes, il s’enfonce dans les bas-fonds, les ruelles sales où la pauvreté règne en maître. Les bidonvilles, les campements d’Emmaüs, sont filmés avec la même rugosité que les quartiers romains du film de Scola. C’est une humanité déchue, des âmes perdues qui gravitent autour de l’abbé, symbolisant la saleté du monde réel, mais aussi celle cachée derrière la soutane.

Intrigue :
Le film s'ouvre sur l'appel mythique de l'abbé Pierre en 1954. Dans la boue des rues, il crie à la télévision pour aider les sans-abri. L’instant est solennel. Mais au fur et à mesure que le film avance, des fissures apparaissent dans l’image du héros national. Les scènes de charité et de discours flamboyants sont entrecoupées de flashbacks troublants de son séjour aux États-Unis, où des accusations d’inconduites sexuelles émergent dans l’ombre.

On assiste à une série de confrontations avec ses supérieurs, de lettres remplies de fureur où l’abbé, incarné avec violence par Depardieu, menace et nie en bloc les accusations portées contre lui. Son visage, marqué par la fatigue, le poids de la culpabilité, mais aussi une colère sourde, exprime cette tension constante entre l'abbé des pauvres et l'homme prisonnier de ses pulsions. Le film ne cache rien : sa chute dans les scandales, ses séjours en psychiatrie en Suisse, et surtout la complicité silencieuse de l’Église qui le couvre à chaque dérapage.

Personnages secondaires :

    Suther Marshall, l'étudiant américain d les incarne de l'abbé, est montré dans une lutte perdue d'avance face à l'autorité de ce dernier. Dans un style presque comique et grotesque, sur le le verven de naviguer dans le chaos par l'abbé, ses remontrances balacides d'un revers de main.

    Jacques Maritain, le théologien influent, tente d’endiguer le scandale tout en conservant les apparences. Les échanges entre lui et l’abbé sont teintés de mépris et d’hypocrisie, soulignant la faillite morale des élites catholiques.

    Monier de prospérité, le “socius” chargé de surveiller l’abbé, devient une figure tragique, dépassé par le rôle de chaperon d’un homme aussi imprévisible qu’ingérable. Son impuissance à contenir les débordements de l'abbé devient une parabole de la complaisance générale autour de cette figure presque intouchable.

Style visuel et atmosphère :
Comme Affreux, ventes et méchants, le film baigne dans une atmosphère délabrée, où la dégradation matérielle des décors reflète la corruption morale des personnages. La caméra de Scola – ici imaginée dans ce biopic – se fait complice de la misère ; elle s’attarde sur les visages des démunis, crasseux, affamés, mais jamais glorifiés. L’abbé Pierre, à la fois sauveur et bourreau, est montré en pleine lumière, mais toujours entouré d'ombres. Les scènes de foules hystériques, cherchant à toucher sa robe, contrastent violemment avec des moments où il s’isole, fuyant la lumière, tourmenté par ses désirs et ses pulsions.

Thèmes:

    Décadence morale : Comme dans Affreux, sales et méchants, la vérité n’est pas seulement physique, elle surtout est morale. Derrière la façade du prêtre bienveillant se cache un monde de noirceur que les règles n’ont plus de sens, et les pulsions prennent le pas sur la foi.

    Hypocrisie institutionnelle : L’Église est dépeinte comme une institution complice et hypocrite, prête à tout pour protéger son héros, même au prix de vérités innommables. L’abbé Pierre est montré comme un pantin de l’establishment catholique, tantôt vénéré, tantôt couvert.

    Humanité déchue : L’abbé Pierre, tel un patriarche grotesque, voit son empire moral se désagréger sous ses yeux. Il incarne la faillite d’une figure humaine, prisonnière de ses faiblesses, où chaque acte de charité semble contaminé par un mal intérieur.

Interprétation de Gérard Depardieu :

Depardieu s’empare du rôle avec une intensité brute. Il est l’abbé Pierre, aussi rugueux que les quartiers miséreux où il officie. Avec son visage buriné, ses explosions de colère, il habite un personnage à la fois grandiose et pathétique. Sa présence physique imposante souligne le poids des scandales qui l’écrasent, ses crises de rage sont des catharsis où le personnage semble sur le point d’imploser.

Conclusion :
Dans "L'Abbé Pierre : Ombres et Lumières", Gérard Depardieu, sous la direction imaginaire d’Ettore Scola, offre une performance mémorable dans ce biopic iconoclaste et corrosif. Loin du portrait lisse d’un saint, le film dévoile un homme complexe, pétri de contradictions, tiraillé entre ses engagements et ses failles, et dont la lumière ne fait que mieux révéler les ombres. Un film à la fois dur et humain, qui met à nu la nature humaine dans toute sa fragilité et sa violence.

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26 août 2024 1 26 /08 /août /2024 13:23

Dans le monde de l’entreprise, la segmentation du marché est une étape cruciale qui consiste à diviser le marché en groupes homogènes de consommateurs. Chaque groupe, ou "segment", partage des caractéristiques communes qui influencent leurs comportements d'achat. L’objectif est simple : adapter l’offre de produits ou services à ces segments pour maximiser l’efficacité des ventes. Mais que se passe-t-il lorsque cette stratégie est transposée à la politique ? On transforme les idées en simples produits, les électeurs en consommateurs, et la campagne électorale en stratégie marketing.

L'Utilité de la Segmentation du Marché Politique

Les élections, autrefois perçues comme un moment sacré de la démocratie, semblent désormais susciter de moins en moins d'intérêt dans des régions comme les Pyrénées-Orientales et à Perpignan. Qui s’intéresse encore aux élections ? Les candidats, bien sûr, leurs colistiers, et ceux qui espèrent toucher une part de gâteau si leur "cheval" arrive en tête. Pourquoi ce désintérêt ? Parce que, sous couvert de "modernisation", la politique a été réduite à un marché comme un autre.

La segmentation du marché politique s'inscrit dans cette logique.

On ne cherche plus à défendre une idéologie ou à proposer des solutions aux problèmes concrets des citoyens. Au contraire, il s'agit de cibler des groupes spécifiques d'électeurs avec des messages sur-mesure, calibrés pour séduire et attirer. Le résultat ? Une politique vidée de son contenu, où les idées ont été remplacées par des slogans et les débats par des campagnes de communication sur-saturées.

Mode d'Emploi : Segmenter pour Mieux Régner

Si vous voulez réussir sur le marché politique, il vous faudra adopter les techniques des meilleurs marketeurs :

    Identifier les segments de marché : Qui sont vos électeurs ? Quelles sont leurs préoccupations ? Dans une ville comme Perpignan, par exemple, on peut segmenter les électeurs par âge, profession, statut social, ou préoccupations principales (sécurité, emploi, écologie, etc.). Chaque groupe devient alors une "cible" à séduire.

    Adapter votre message : Une fois les segments identifiés, il s'agit de développer un message politique qui résonne avec chacun d'eux. Les jeunes ? Parlez d'écologie et de réformes éducatives. Les retraités ? Mettez l'accent sur la sécurité et la santé. Vous devenez alors un "produit" adapté à chaque segment, prêt à satisfaire leurs attentes et désirs apparents.

    Maximiser la visibilité : Utilisez les médias sociaux, la presse locale, et les rencontres de terrain pour assurer votre présence dans l’esprit de chaque segment. Les électeurs doivent vous voir comme la réponse à leurs besoins, même si ces "besoins" ont été soigneusement fabriqués par vos équipes de communication.

Quand la Politique Devient un Marché

Dans ce jeu, ce ne sont pas les idées qui comptent, mais la perception que vous en donnez. Les citoyens sont traités comme des consommateurs de malbouffe politique, auxquels on propose des plats réchauffés et insipides sous des emballages alléchants. Dans cette perspective, la compétence n’est qu’une question de présentation, et la légitimité, une notion désuète. Si la ville de Perpignan fonctionne mal, ce n'est pas parce que l'administration est incompétente ou mal dirigée, mais simplement parce que le "produit" vendu n'a pas été bien positionné sur le marché.

Un Électorat Lassé, des Consommateurs Désabusés

Pour les citoyens, qui ne sont plus que de simples segments de marché, la fatigue démocratique s'installe. Ils ont des factures à payer, des services publics défaillants à gérer, et des promesses électorales en guise de réponses. La segmentation du marché politique, loin de les motiver, ne fait que les aliéner davantage. Pourquoi participer à un jeu truqué d'avance, où leurs préoccupations réelles ne sont qu’un prétexte à la promotion d’ambitions personnelles ?

Vers une Politique de la Conséquence

Il est temps de dire "non" à cette logique de marché. Tant que la politique sera perçue comme un simple exercice de segmentation, d’analyse de parts de marché et de marketing d’image, les électeurs refuseront de jouer le jeu. Peut-être est-il temps d’instaurer un quorum de mandat, un dispositif qui obligerait les candidats à se concentrer sur l'essentiel : gouverner pour le bien commun, et non pour l’illusion de pouvoir.

En somme, la segmentation du marché en politique pourrait bien être le pire service qu’on ait jamais rendu à la démocratie. Les citoyens ne sont pas des parts de marché, et leurs attentes ne se résument pas à des indices de satisfaction. Il est temps de revenir à une politique d'idées, de débats et de responsabilités.

Alors, mes chers candidats de la politique moderne, si vous voulez vraiment vous lancer dans ce marché, réfléchissez bien. Car il se pourrait que ce ne soit pas le marché qui décide de votre avenir, mais bien les citoyens, les vrais, ceux qui ne se contentent plus d’être des consommateurs passifs de vos ambitions.

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13 août 2024 2 13 /08 /août /2024 12:44

“Bien des métiers marchands pourraient être remplacés progressivement par des activités gratuites et bénévoles, ce qui pourrait réduire la nécessité de disposer d’un revenu pour en bénéficier.”

De Jacques Attali / La Voie humaine

 

Nous avons tous entendu parler des « esclaves » de l’Empire Romain. Ces pauvres hères, enchaînés, forcés à travailler sous le joug impitoyable des patriciens romains. Mais, et si toute cette histoire d’esclavage n’était qu’un gigantesque malentendu ? Et si, en réalité, les Romains avaient inventé le bénévolat bien avant qu’on ne pense à organiser des collectes de fonds pour sauver les dauphins ?

Le « Benevolatus Romanus » : Un modèle de solidarité

Alors que la civilisation moderne pense avoir inventé le bénévolat, les Romains, eux, l’avaient déjà érigé en institution. Ces hommes et femmes, que les historiens qualifient hâtivement d’esclaves, étaient en fait de dévoués bénévoles, engagés à servir la société romaine.

Vous vous demandez pourquoi ces volontaires prenaient part à des tâches si ardues et exigeantes ? La réponse est simple : l’amour du devoir. Les Romains avaient un sens aigu de la res publica, la « chose publique ». Ainsi, quand un citoyen romain, disons un certain Lucius, se portait volontaire pour nettoyer les écuries ou récolter le blé, il ne le faisait pas sous la contrainte, mais par pur amour de la communauté.

« Servus », ou le bénévole modèle

Prenons l’exemple du « servus », traditionnellement traduit par « esclave ». En réalité, ce terme était probablement mal interprété. Le « servus » était en fait un bénévole modèle, dévoué corps et âme à son maître, ou plutôt, à son tuteur dans l’art de vivre selon les vertus romaines. Les écrits de Cicéron témoignent d'ailleurs que ces servus étaient souvent récompensés par un toit et de la nourriture, de quoi renforcer leur engagement sans faille envers leur noble cause.

Certains cyniques modernes pourraient appeler cela « travail forcé ». Mais nos ancêtres romains, toujours ingénieux, avaient simplement compris que le véritable bonheur résidait dans le fait de donner sans compter, que ce soit son temps, sa sueur, ou même ses liens de liberté. Quelle grandeur d’âme !

Le Colisée : le summum du bénévolat sportif

Le Colisée, cette merveille architecturale, où se déroulaient les fameux combats de gladiateurs, n’était pas une arène de violence, mais un lieu où les bénévoles les plus courageux et engagés s’adonnaient à des sports extrêmes pour divertir les foules. Quelle meilleure manière de montrer sa gratitude envers la société que de combattre un lion ? Les gladiateurs, ces sportifs bénévoles, acceptaient ces défis avec le sourire (ou du moins avec des dents serrées, signe évident de leur enthousiasme).

Le bénévolat, un acte citoyen intergénérationnel

L’idée de « bénévolat à vie » était même ancrée dans la culture romaine dès la naissance. Les nouveau-nés étaient « adoptés » par les familles patriciennes non pas pour être exploités, mais pour être éduqués aux vertus du bénévolat dès le plus jeune âge. Les familles s’assuraient ainsi que la tradition d’altruisme se perpétue de génération en génération, créant une société où chaque individu contribuait de bon cœur.

Une leçon pour l’humanité

Ainsi, loin d’être des tyrans exploitant une main-d’œuvre captive, les Romains avaient simplement réussi à institutionnaliser le bénévolat. Une forme d’altruisme si profonde que, pendant des siècles, nous l’avons mal interprétée. Au lieu de s’indigner sur des chaînes imaginaires, peut-être devrions-nous plutôt admirer cette société qui a su, avec tant d’avance, développer un système où chacun trouvait sa place en contribuant au bien commun… et cela, sans jamais compter les heures.

Alors, la prochaine fois que vous lirez qu’un Romain fouettait son « esclave », rappelez-vous : il ne faisait que stimuler l’esprit d’équipe de son bénévole préféré.

Car, après tout, qui refuserait un tel privilège ?

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8 août 2024 4 08 /08 /août /2024 15:33

"Tant va la cruche à l'urne, qu'à la fin, elle se déshydrate !" anonyme gilet jaune

Le "Politoblog de Salon" représente l'évolution contemporaine du politologue traditionnel, intégrant les compétences analytiques du politologue avec les capacités de communication modernes et l'accessibilité des médias numériques. La reconnaissance officielle par un diplôme d'État de ce métier permettrait de professionnaliser davantage le domaine, d'assurer une qualité et une éthique irréprochables, et de répondre aux besoins croissants de la société en matière d'information et d'analyse politique.

1. Évolution du Rôle du Politologue

  1.     Traditionnellement : Le politologue a longtemps été perçu comme un expert académique, souvent limité à l'enseignement ou à la recherche universitaire.
  2.     Aujourd'hui : Avec l'essor des technologies numériques et des plateformes de communication, le rôle du politologue s'est élargi. Le "Politoblog de Salon" est un politologue qui utilise les blogs, les réseaux sociaux et les médias en ligne pour diffuser ses analyses et engager un dialogue avec le public.

2. Compétences et Contributions du "Politoblog de Salon"

  1.     Analyse de l'actualité : Fournir des analyses en temps réel sur des événements politiques.
  2.     Éducation civique : Informer et éduquer le public sur les processus politiques et les enjeux sociétaux.
  3.     Engagement et Interaction : Encourager la participation citoyenne et le débat public en interagissant directement avec les lecteurs et les abonnés.
  4.     Éthique et Vérification des Faits : Maintenir un haut niveau d'éthique professionnelle et de vérification des faits pour lutter contre la désinformation.

3. Besoin de Reconnaissance Officielle

  1.     Professionnalisation : Un diplôme d'État officialiserait le statut professionnel du "Politoblog de Salon", assurant une formation rigoureuse et standardisée.
  2.     Crédibilité : La reconnaissance académique et institutionnelle renforcerait la crédibilité et la légitimité de ces experts aux yeux du public et des institutions.
  3.     Éthique et Responsabilité : Un cadre éducatif structuré permettrait d'intégrer des cours sur l'éthique journalistique, la vérification des faits et la responsabilité sociale.

4. Structure du Diplôme

  1.     Programme Multidisciplinaire : Combiner des cours de sciences politiques, de communication, de journalisme, et de nouvelles technologies.
  2.     Stages Pratiques : Inclure des stages dans des médias, des think tanks, et des institutions politiques pour une expérience pratique.
  3.     Formation Continue : Proposer des modules de formation continue pour s'adapter aux évolutions rapides des technologies et des médias.

5. Bénéfices pour la Société

  1.     Information de Qualité : Des analyses politiques de qualité accessibles à tous, favorisant une société mieux informée et plus engagée.
  2.     Renforcement de la Démocratie : En facilitant la compréhension et la participation aux processus démocratiques.
  3.     Lutte Contre la Désinformation : Des experts formés et responsables pour contrer les fausses informations et les manipulations médiatiques.

Conclusion

La reconnaissance officielle du métier de "Politoblog de Salon" par un diplôme d'État est une étape cruciale pour adapter les compétences des politologues aux réalités contemporaines. Cela permettrait de professionnaliser le domaine, de garantir des standards élevés d'information et de contribuer positivement à la société en renforçant la démocratie et l'engagement citoyen. En intégrant la rigueur académique à l'accessibilité numérique, le "Politoblog de Salon" représente le politologue dans sa meilleure version, à visage humain et au service du public.

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