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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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14 février 2025 5 14 /02 /février /2025 13:05

    "Nous fûmes les Guépards, les Lions ceux qui nous remplaceront seront les chacals et des hyennes... Et tous, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la Terre."

Le Guépard (1959) de Giuseppe Tomasi di Lampedusa

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gu%C3%A9pard

Ah, ils veulent encore changer quelque chose... Comme si ça allait changer la misère, la débâcle, la chienlit du quotidien... Les élus du conseil départemental des Pyrénées-Orientales, eux, ils ont des idées, des ambitions, des plans... Toujours des plans... Il faut un nouveau nom, il faut que ça sonne, que ça claque ! Les Pyrénées-Orientales, trop long, trop fade, pas assez vendeur... Alors ils veulent consulter, interroger, donner la parole au bon peuple... Comme si le bon peuple n'était pas trop occupé à essayer de boucler ses fins de mois, à suer sous un soleil trop lourd, à gérer les urgences du quotidien...

Ah, les urgences ! Parlons-en des urgences... Parce que pendant qu'on disserte sur le nom du département, elles, elles s'accumulent, elles étouffent, elles prennent toute la place... Des factures qui s'entassent, des dettes qui rattrapent, des administrations qui croulent sous la paperasse, des situations critiques qu'on laisse traîner... Mais non, il faut prioriser, il faut "hiérarchiser" ! Alors on classe, on trie, on jauge l'urgence de l'autre comme on pèse des carottes sur un marché... "Vous êtes en difficulté ? Mais est-ce bien urgent, madame ?"...

Et pendant ce temps-là, les élus organisent des consultations citoyennes... Ah, le grand mot, la belle trouvaille ! Faire semblant d'écouter, de démocratiser la mascarade... "Pays Catalan" qu'ils disent... "Pyrénées Méditerranée" d'autres rétorquent... Et nous, nous dans tout ça ? Nous qui vivons ici, qui trimons, qui vieillissons sur des routes trouées, dans des villes assoupies sous la chaleur, entre la mer et les montagnes, entre le désœuvrement et l'oubli...

Alors ils changeront le nom, peut-être... Et après ? On résoudra les problèmes du quotidien ? On arrêtera de fermer des classes, de rogner sur tout ? Ah non, faut pas rêver... On aura de belles pancartes flambant neuves aux entrées de ville, de belles brochures pour les touristes... Mais pour nous, le fond du problème restera le même : toujours cette sensation étouffante d'être les oubliés d'une farce qui nous dépasse...

Allez, buvons, trinquons, rions un peu... Il paraît qu'ils nous demandent notre avis, profitons-en avant qu'ils ne fassent ce qu'ils ont décidé dès le départ...

 

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11 février 2025 2 11 /02 /février /2025 20:20

"Après tout on n'est pas là pour s'amuser. Pour faire quoi, alors ? Je n'en ai pas idée, pour durer, sans doute, pour tuer le temps avant qu'il ne vous tue."

" Les Bienveillantes" Jonathan Littell

 

À l'Archipel contre attaque, on observe la vie des élus, en télétravail, le cul bien vissé sur notre fauteuil en cuir de vachette synthétique (à base de culture de champignons ) , à travers le périscope des comptes des édiles sur les réseaux sociaux: l'impression générale, c'est qu'ils ou elles passent beaucoup de temps en discours et coupages de rubans pour des inaugurations. Alors, est-on passer de la définition de la démocratie selon Montesquieu par la séparation du pouvoir, à celle de " l'achipelisation" du pouvoir et sa dilution par mille-feuille administratif interposé? « Je n'ai pas été élu président de la République pour inaugurer des expositions de chrysanthèmes », déclarait lors d'une conférence de presse le général de Gaulle et eux ?

Les Élus des Pyrénées-Orientales : Un Cimetière de Promesses et de Carpette Républicaine  ?

Ah, la République… **Ce vieux cadavre qu’on trimballe à bout de bras comme une dépouille mal enterrée, une momie qu’on exhibe les jours de fête pour faire croire qu’elle respire encore.** Ah, les élus ! Ces figurants de pacotille, ces guignols en écharpe qui jouent les notables en goguette, les discours bien propres, les sourires en vitrine… **mais les poches vides et les mains liées.**  

C’est du théâtre de boulevard, une farce jouée par des gérants de succursale, **des domestiques du pouvoir, bons à courber l’échine et à obéir, toujours, obéir.** Et dans les **Pyrénées-Orientales**, c’est encore plus risible, encore plus minable… **Des vassaux sans fief, des rois sans couronne, des marquis sans château, réduits à quémander une subvention comme un chien attend son os.**  

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Acte I : L’Empire des Tampons et des Bureaucrates Sadiques

Ici, pour poser une brique, faut remplir **cent pages de formulaires**. Pour planter un arbre, faut l’aval de **dix commissions et trois ministères**. Et pour voir un projet aboutir ? **Faut attendre que les corbeaux aient fini de bouffer le cadavre du bon sens.**  

Tenez, prenez **Baixas**, un trou perdu depuis la capitale, mais un trou qui voulait **passer à l’éclairage LED**. Trois ans de paperasse, trois ans de **courbettes à la Région, de génuflexions à Paris, de lamentations à Bruxelles.** À la fin, **ils sont restés à la chandelle**, et la facture d’électricité a bondi de **40 % en un an**. **Bienvenue en France.**  

Et les subventions ? **Ah, les subventions !** Ces chimères qu’on agite sous le nez des élus comme on appâte un âne avec une carotte. **85 millions d’euros promis aux communes des P.-O. en 2023. Mais seulement 62 % réellement versés.** Le reste ? **Égaré, retardé, broyé dans l’engrenage administratif, ce grand intestin qui digère l’argent public et ne chie que du papier.**  

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Acte II : L’Europe, ce Maître Lointain qui tire les ficelles 

Là-bas, à Bruxelles, **ils tracent des plans, pondent des règlements, pondent des lois comme d’autres pondent des œufs.** Et ici, on obéit. On baisse la tête. On signe. **On ferme sa gueule.**  

Regardez les **vignerons du Roussillon.** Des siècles qu’ils font du vin, qu’ils en vivent, qu’ils en crèvent. **Mais Bruxelles a décidé que c’était trop.** Alors ils doivent arracher des vignes, changer leur métier, suivre la musique. **30 % des exploitations viticoles rayées de la carte en vingt ans.**  

Mais ne vous inquiétez pas ! **L’Europe nous envoie 21 millions d’euros.** Pour compenser quoi ? **La destruction programmée ?** **L’abandon du territoire ?** Les bureaucrates rigolent bien, là-haut. **Ils ont le pouvoir, eux. Ici, on n’a que les dettes.**  

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Acte III : Des Caisses Vides et des Mains Tendus

Vous voulez savoir où va l’argent ? **Moi aussi.**  

- **Budget du département des P.-O. : 817 millions d’euros.** Mais la moitié **part en RSA, en aides sociales, en gestion de la misère.**  
- **Le RSA ? 120 millions d’euros. L’aide aux vieux ? 61 millions.**  
- **Et les communes ? Elles crèvent.** **190 millions d’euros de dette cumulée.**  

Les maires, ces pauvres diables, ils veulent encore croire qu’ils peuvent changer quelque chose. **Ils harcèlent la Région, le Département, l’État.**  
> "On veut refaire une école, le toit fuit."  
> **"Voyez avec la Région."**  
> "La Région nous dit de voir avec le Département."  
> **"Le Département nous envoie vers l’État."**  
> "Et l’État ?"  
> **"L’État nous envoie une lettre de soutien."**  

**Voilà où on en est.** **Des seaux sous les fuites et du plâtre acheté au rabais.**  

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Acte IV : Voter ? Pour Qui ? Pour Quoi ? 

Les électeurs, eux, **ils ont compris.** **Que tout ça, c’est du pipeau.** Alors **ils ne votent plus.**  

- **Élections départementales 2021 ? 36 % de participation.**  
- **Régionales 2021 ? 34 %.**  
- **Législatives 2022 ? 40 %.**  

Pourquoi voter ? **Pour élire des pantins qui n’ont aucun pouvoir ?** Des maires, des conseillers, des députés qui **parlent, parlent, mais qui, au final, n’ont même pas le droit de décider de la couleur des bancs publics sans une validation en six exemplaires ?**  

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Final : L’Âge des Clowns Numériques?

Alors **ils se recyclent.** **Ils n’ont plus de pouvoir, mais ils ont encore un iPhone.**  

Ils font des **stories Insta** : "Regardez ce joli rond-point qu’on a inauguré aujourd’hui (après dix ans de retard)".  
Ils font des **TikToks pédagogiques** : "On vous explique pourquoi on n’a pas pu rénover l’école (c’est pas notre faute, hein !)".  
Ils font des **posts LinkedIn inspirants** : "Le combat politique est un sacerdoce" (photo en écharpe tricolore, regard pensif, hashtags #Engagement #Démocratie).  

Mais attention, **pas influenceurs à Dubaï.** Non. **Ici, c’est l’influence de la lose.**  

- **L’influence du mec qui n’a rien décidé mais qui prend la pose.**  
- **L’influence du type qui inaugure un abribus comme s’il lançait un porte-avions.**  
- **L’influence du fantôme qui tweet mais qui ne tranche plus.**  

**Bienvenue dans la politique moderne.**  

Et dans vingt ans ? **On élira nos maires sur YouTube, et les conseils municipaux seront sponsorisés par des marques de téléphones.** **D’ici là, surtout, ne demandez pas trop d’action.** **Ils ont déjà assez de mal à faire semblant.**

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1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 18:31

"Quand un homme se retourne sur sa vie, faut qu'il puisse être fier de tout ce qu'il a fait, pas seulement des années où il portait son casque, pas seulement des souvenirs de quand il était bon. Faut que t'apprennes ça Willie, là-dedans. Si tu le fais pas, tu seras pas un homme, tu seras qu'un tocard."

in "L'enfer du dimanche" Oliver Stone

Bon, mon gars, maintenant voila, tout ce qu’il faut. T’as plus qu’à mettre les mains dans le cambouis et y aller à la hargne, sinon Perpi est foutu! Sempre endavan !

**1. Pas de baratin, balance une promesse qui sent le vrai, pas le vieux pastaga éventé !**  
Si tu veux convaincre, faut pas leur chanter la messe comme un curé fatigué. **Du concret, du costaud, un programme qui tient mieux qu’une grillade de canigou !** Moi, quand je cogite, j’vais me promener entre la place Cassanyes et le Vernet, j’écoute les mamies râler sur les bus qui passent jamais, les commerçants pester contre les rues désertes, et je me dis : **« Bon, mon gars, si tu veux pas finir comme le dernier guignol qui nous a foutus dans ce merdier, faut taper fort et taper juste ! »**  

**2. Arrête de tchatcher avant que les gens pioncent !**  
Si tu veux que ça percute, faut y aller en mode espresso, pas tisane de mamie. **Un bon coup de punch, pas un rapport de 400 pages que personne va lire !** Tu balances une idée béton, et basta ! Si tu les fais chier avec des phrases à rallonge, ils t’écoutent plus, ils pensent déjà à leur rousquille et au rosé du soir. **Et pendant ce temps, l’autre camp, lui, il fait son trou…**  

**3. En dehors des meetings, cause d’autre chose que de politique, sinon t’es cuit.**  
Si tu passes ta vie à radoter sur ton programme, même **ta propre grand-mère votera pour l’autre.** Tu crois que les gens ont que ça à foutre d’entendre tes grandes théories pendant qu’ils essayent de boucler leurs courses sans se faire plumer au marché ? **Parle USAP, grogne sur le prix du stationnement, râle sur les écoles qui partent en vrille, bouffe du fuet et bois un coup.** Laisse ton cerveau mijoter en sourdine, c’est comme ça que viennent les bonnes idées.  

**4. Avant de causer aux gens, vérifie que ton programme tient mieux qu’un vieux parasol par tramontane !**  
On part pas en porte-à-porte avec des promesses en mousse ! **Relis ce que t’as écrit,** ajuste avec ce que les gens te balancent, sois pas un perroquet de bureau. **Un programme, c’est comme une bonne bullinada : faut que ça mijote, que ça s’épaississe, que ça accroche bien au palais.** Pas un vieux gloubi-boulga qui se barre dès la première critique.  

**5. Laisse tomber les grands discours, fais sentir les emmerdes aux gens !**  
Tu crois que ça sert à quelque chose de dire : « Nous allons revitaliser le tissu économique local » ? **Pfff… ça pue la phrase toute faite !** Parle-leur de la galère de trouver un taf qui paye mieux qu’un paquet de chips, des gamins qui traînent dans la rue parce qu’ils ont rien à foutre, du centre-ville qui devient un cimetière après 19h… **Ça, c’est du vrai !** Pas des mots creux qu’on balance pour faire genre.  

**6. Ouvre tes esgourdes avant d’ouvrir ta gueule !**  
Un bon candidat, c’est **pas une machine à slogans, c’est un collecteur de galères.** Tu prends un carnet, un bic, et tu notes ce que les gens te disent, point par point. Si t’as toujours le même programme qu’au début de la campagne, **c’est que t’as pas écouté et que tu mérites de finir au bar avec une tape dans le dos et un « Bien essayé, champion ! »**  

**7. Du concret, du vrai, bordel, pas du blabla de concours d’éloquence !**  
Les envolées lyriques, c’est bien pour les plateaux télé à Paris. Ici, **on veut du dur, du palpable.** Pas des grands mots, mais **des bus qui passent à l’heure, des écoles qui ferment pas, des loyers qui t’obligent pas à vendre un rein, un centre-ville qui crève pas à petit feu.** Faut que ça tienne sur un post-it et que ça cause direct aux gens.  

---

Bon, maintenant, t’as plus qu’à remonter tes manches, **mettre les mains dans le cambouis et foncer dans le tas !** Parce qu’ici, si tu fais le malin avec des promesses en carton, **tu finis comme une saucisse trop cuite sur la braise : cramé et oublié.**  

**Allez, fot-li canya !**

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29 janvier 2025 3 29 /01 /janvier /2025 00:42

"Notre seul programme, c'est de prendre le pouvoir!"

Benito Mussolini

  "  Le fascisme peut revenir sur la scène à condition qu’il s’appelle anti-fascisme."

Pier Paolo Pasolini – Lettres luthériennes (1976)

Chapitre 1 : L'ombre du mot

Le fascisme, ce spectre sans repos, hante les discours sans jamais se fixer. Il fut un temps où il avait une chair, un nom, une odeur âcre de poudre et de certitudes. Mussolini, Hitler, Franco : ces momies sanglantes qui ont donné au concept sa consistance première. Mais comme tout ce qui prétend à l’éternité, le fascisme s’est dissout dans la vulgarité de l’usage, il est devenu un fantôme commode, un épouvantail brandi par des tribuns à court d’arguments.

On le nomme, on l’invoque, et comme un dieu usé, il apparaît sous des formes trop diverses pour encore effrayer. Un dirigeant ferme-t-il trop fort la porte ? Fasciste. Un gouvernement raffermit-il ses frontières ? Fasciste. Le mot ne pèse plus rien, vidé de substance, flottant dans l’éther des imprécisions. Jadis précis, il est devenu impressionniste, tachiste, une étiquette que l’on colle à la paresse de la pensée.

Comme l’a écrit Cioran : « Nous sommes condamnés à la généralité dès que nous voulons exprimer une souffrance ou une idée intense. » Et ce mot, autrefois chargé de terreur et de poids, s’est dissous dans l’inflation des discours.

Chapitre 2 : Les docteurs du vide

L’académie, elle, s’échine à en fixer les contours, à en exhumer les squelettes conceptuels. Robert Paxton, Roger Griffin et d’autres tracent des lignes, définissent des seuils, posent des critères comme des remparts contre l’approximation. Dans leurs écrits, on retrouve des mots-clés : « ultranationalisme », « mobilisation de masse », « volonté de régénération ». Mais qui écoute encore les doctes dissections quand l’invective seule suffit à éreinter un adversaire ?

Dans leur solitude, ces chercheurs semblent s’acharner à préserver une flamme éteinte. Ils répertorient les formes passées, décryptent les déviations modernes, tout en sachant qu’à mesure qu’ils cataloguent, le monde avance sans eux. Le fascisme qu’ils décrivent n’est plus celui des masses, mais celui des esprits qui bricolent des idéologies à la carte.

« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil, » disait Cioran, et ces académiciens, lucides mais impuissants, scrutent une ombre qui leur échappe à mesure qu’elle se déforme.

Chapitre 3 : Les visages multiples

Le fascisme est mort mille fois et mille fois ressuscité, sous des masques si divers qu’il finit par n’être plus rien. Ce qui fut un projet totalitaire s’est transformé en injure de café du commerce, un mot-valise où s’engouffre l’ignorance satisfaite. Aujourd’hui, on voit fleurir des pseudo-fascismes à la mode, épars et déstructurés, empruntant quelques traits de l’ancien régime mais sans jamais en égaler la cohérence morbide.

L’ironie réside dans cette prolifération : le fascisme n’a plus besoin d’uniformes ni de marches triomphales. Son essence se dilue dans les discours, dans les comportements autoritaires banalisés, dans les pulsions identitaires de la modernité. Les visages du fascisme moderne se confondent avec ceux d’élus populistes ou de leaders de sectes. Il n’est plus un état, mais une humeur, une tentation qui sourd partout où la peur domine.

Cioran écrivait : « Quand on cesse d’être un homme, on doit se réfugier dans un rôle. » Et c’est bien là que réside le danger du fascisme moderne : dans ces rôles interchangeables, ces figures de façade qui masquent des ambitions démesurées.

Chapitre 4 : La dilution du langage

Dans l’effritement du langage, il y a une ironie tragique. On ne combat plus le fascisme, on le proclame, on le fabrique, on l’invente. Mais à trop crier au loup, on finit par dormir tranquille au milieu des fauves. L’usure des mots, cette érosion du sens, finit par désarmer la conscience. Dire « fasciste » ne provoque plus ni frisson, ni indignation, ni réflexion. Le mot est un soupir, une habitude, un réflexe sans consistance.

Et pourtant, dans cette banalisation, le danger s’insinue. L’indifférence au mot reflète une indifférence au phénomène lui-même. Nous ne voyons plus les germes, nous ne reconnaissons plus les mécaniques. Les dictateurs en herbe n’ont plus besoin de casques ni de chemises brunes, ils avancent masqués sous les auspices du pragmatisme ou de la nécessité.

« Le temps n’est qu’une trahison des possibilités, » écrivait Cioran, et ici, cette trahison se manifeste dans l’effacement progressif des signifiants. Chaque mot perd sa gravité, et avec lui, la capacité de nommer et de combattre l’horreur.

Chapitre 5 : Retour aux sources

Face à cette confusion, il est urgent de revenir aux sources, à l’histoire, aux analyses rigoureuses. Il faut relire les manifestes, étudier les discours, revisiter les archives. Non pour ressusciter le passé, mais pour démasquer ses échos dans le présent. Le fascisme, pour ce qu’il fut et pour ce qu’il est devenu, exige un regard impitoyable.

« Penser contre soi-même est le privilège des élus, » disait Cioran. C’est ce que nous devons faire : ne pas céder à la facilité, ne pas céder aux illusions d’un monde dénué de menaces. Car ce n’est qu’en reconnaissant les nuances, en comprenant les mécanismes et en refusant la paresse intellectuelle que l’on pourra éviter le retour de ce spectre, non pas comme caricature, mais dans toute sa dangereuse subtilité.

Nous devons désormais nous méfier non seulement des fauves, mais aussi de ceux qui, par leur indifférence ou leur opportunisme, leur préparent la cage dorée.

 

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 17:24

"Là-bas
Tout est neuf et tout est sauvage
Libre continent, sans grillage
Ici, nos rêves sont étroits
Oh-oh, c'est pour ça que j'irai là-bas"

JJ Goldman

 **La métamorphose des ondes : Ici et Là-bas**

Lundi 6 janvier. L’heure est 5 heures du matin, mais le temps lui-même vacille, se plie et se tord dans un éclat de brume. La radio, cette entité invisible, s’éveille comme une créature aux mille voix. Ce jour-là, France Bleu est morte et renaît, non pas dans un cri mais dans un murmure insidieux : *Ici*. Trois lettres, comme un symbole alchimique, gravées sur l’éther.

Mathilde, technicienne au regard trouble, ajuste son casque. Mais ce casque pèse aujourd’hui. Il est lourd d’une matière absurde, presque liquide, comme si le cuivre avait fondu sous une chaleur invisible. Les ondes autour d’elle vibrent et se croisent, devenant une toile mouvante qui encercle le studio. Dans la pièce, Jérôme, l’animateur, répète le nouveau jingle. Ce jingle, étrange, hypnotique, s’étire dans l’air comme un camembert trop mûr, fondu sur le bord d’une table.

« *Ici*, » répète-t-il, la voix rauque. Mais où est *Ici* ? Et si *Ici* n’était qu’un mirage, un mirage qui absorbe tout ce qui l’entoure ? Mathilde, dans une transe inexplicable, se surprend à penser que ce mot n’est pas un nom mais une énigme. Chaque fois qu’elle cligne des yeux, le studio lui semble à la fois plus vaste et plus oppressant. La console qu’elle manipule se déforme, devient un insecte aux pattes lumineuses, capturant des fréquences fugitives.

---

Pendant ce temps, loin de là, Lina se prépare dans le studio international de RFI. Non. Pas RFI. Plus maintenant. *Radio Là-bas*. Ce nom, ce concept, cette idée... il s’infiltre dans son esprit comme une goutte d’encre noire tombée dans un verre d’eau claire. Les notes de son émission, autrefois limpides, semblent soudain lui glisser entre les doigts. Une question la hante : si *Là-bas* devient le nouveau nom, alors où se trouve le *ici* de ses auditeurs ? *Là-bas* pour qui ? Pour quoi ?

Les murs du studio se resserrent autour d’elle. Les microphones, ces objets familiers, se transforment en appendices inquiétants, comme des trompes d’éléphants s’étirant à l’infini. Elle pense à ses auditeurs dans le désert, dans les forêts tropicales, dans des îles perdues où le temps lui-même semble se dissoudre. *Là-bas* n’est qu’un mot, mais un mot capable de briser l’espace et de le reconstruire dans une forme nouvelle. Lina se sent aspirée, happée par cette absurdité. Son propre reflet dans la vitre lui semble devenir celui d’une autre femme, une femme qui n’a jamais existé.

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À Paris, dans les bureaux glacés et brillants de la Maison de la Radio, Céline Pigalle contemple le lever du jour. Son visage est un masque parfait de sérénité, mais dans son esprit, une danse furieuse prend place. « Ça change tout et ça ne change rien », a-t-elle déclaré. Mais elle sait que ce n’est pas vrai. Tout change. Tout a toujours changé. Même les noms les plus solides sont des illusions. France Bleu, RFI… Ces mots n’ont jamais été que des squelettes en papier mâché. Et maintenant, *Ici* et *Là-bas* s’insinuent comme des parasites, redessinant les contours mêmes de ce qu’est une radio.

Dans un coin de son bureau, une vieille antenne oubliée semble la fixer. Céline détourne les yeux. Elle ne veut pas voir les formes étranges qui se dessinent dans l’ombre. Dehors, la Seine reflète un ciel déformé, un miroir brisé où les nuages ressemblent à des horloges molles prêtes à s’effondrer. Dans un coin de sa tête, une question tourne en boucle : et si le changement des noms n’était qu’un prétexte ? Une façade derrière laquelle se cache une vérité que personne n’est prêt à affronter ?

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Ce matin-là, les ondes hertziennes sont en ébullition. Des millions de postes de radio se connectent, aspirant les sons comme des bêtes affamées. Les auditeurs n’entendent que des voix. Mais ces voix ne sont-elles pas autre chose ? Chaque mot, chaque fréquence transporte avec lui une distorsion subtile, un grain d’étrangeté que personne n’arrive à nommer.

À mesure que la journée avance, *Ici* et *Là-bas* s’entrelacent, se répondent, se confondent. Et dans ce chaos, une vérité simple émerge, mais personne ne veut l’entendre : les noms ne sont que des clés, et derrière ces portes, c’est le vide qui vous attend.

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 13:44

"Tant pis pour le Sud
C'était pourtant bien
On aurait pu vivre
Plus d'un million d'années
Et toujours en été"

LE SUD Nino Ferrer

 "bien mal acquis ne profite jamais"

expression populaire


«Toi qui entre ici, abandonne tout espoir ! » C'est par ces propos tristement célèbres que Dante, – poète florentin du 14e siècle – accueillait dans sa Divine Comédie ceux qui se retrouvaient supposément en enfer.

Une appellation, c'est en soi une identité. Et une identité, c'est un sous-jacent une sorte de mission. Donc,la Radio de service public loquace, s'est successivement appelée : Radio France Roussillon, France Bleu Roussillon,  et désormais ICI ! #paslàbas parce que "tout est neuf, et tout est sauvage"

Le premier nom, nous dit qu'elle a pour mission (la radio) de diffuser la vision de la France du Roussillon (les hauts cantons, sont inclus dans la plaine), de parler pour l'essentiel en Français, mais de garder l'accent catalan. (y'avait même des animateurs spécialisés pour ça)

Le deuxième nom, fait état d'une première dilution, France Bleu Roussillon !

La rencontre "des locales "de Radio France, avec les cheveux bleus des vieilles dames (désormais les cheveux bleus, c'est pour les I.E.L.E.S) Radio Bleu, la radio des vieux...Enfin les seniors, comme ils disent.

Était-ce à cause du déjà vieillissement de la population, que Paris décidait, de mettre du Bleu dans son vin? Mais ceci déterminait une certaine idée de la fabrication quotidienne, du contenant et du contenu de la programmation; comme une section de prix du festival de Cannes : un certain regard !

Le réel de la vision du territoire, commence à être émollié façon carpaccio pour que les "sans dents" de l'esprit puissent l'absorber : la sublime répétition d'un clocher de Collioure, ou d'un Canigou enneigé comme le mont Fuji!

La Radio vous fera vivre dans une boule à neige, qu'il ne faudra jamais secouer...

Tout cela, forme dans le temps des digues mentales qu'on a d'abord sapé, puis faites s'écrouler dans l'esprit de l'auditeur.

Puis, comme ne le chante plus les communistes, c'est la Frentouch finale: désormais, vous êtes "Ici" !

"Selon la directrice des antennes, Céline Pigalle, «ça change tout et ça ne change rien». Depuis ce lundi 6 janvier à 5 heures le réseau de radios locales France Bleu est officiellement devenu «Ici». Ce passage à un nouveau nom se fait dans le cadre d'un rapprochement lancé de longue date avec France 3."

C'est tellement évident, qu'on y est, que la capitale, justifie qu'on a pas à rappeler le nom du territoire d'ici : Ici Paris, Ici Moscou ?

Comme dans la pub pour les bonbons Mentos (qu'il ne faut pas mélanger avec du Coca, sans quoi ça risque de déborder) . On se trouve dans un désert de sable, mais un panneau indicateur affirme: vous êtes ici ! Dans ce cas précis, "ici", c'est nul part...

Et comme le chantait JJ Goldman dans "Là-bas" :"Ici, tout est joué d'avance
Et l'on n'y peut rien changer" "ici, les autres imposent leur loi" "ici, nos réves sont étroits

Du coup, dans toute la France, on est ici, partout !

Le grand public d'ici ce sera-t-il ému de ce qu'on change son paysage mental sans lui demander son avis? Les catalanistes feront-ils une sardane autour de la radio pour signifier leur mécontentement ?

Non puisque, eux, sont déjà partis sur Radio Arrels, la radio de réserve (indienne, vaut mieux, que 2 tu Laura) de Barcelone (un autre Ici est possible, kumcuat ) 

Vous êtes désormais ici, et la France a disparu...

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23 janvier 2025 4 23 /01 /janvier /2025 18:01


"Puisque l'avenir a fait faillite, il s'agit de modéliser une production marchande sans futur : le langage des marchandises devient liturgique. Ce qui varie à l'infini dans le culte est précisément ce qui reste inchangé."

Jordi Vidal "Réistance au chaos"

S'il y a bien un sujet avec le maire sans étiquette de Perpignan Louis Aliot , c'est l'identité ! C'est chez lui, une sorte de tourment. Mais c'est le lot du RN, que d'être un parti anti post-moderne, que d'être aussi un avatar de la post-modernité http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/01/66-jean-marie-le-pen-quand-le-rn-local-assume-totalement-de-se-mettre-en-scene-sur-les-reseaux-pour-l-hommage-politique-par-nicolas-caudeville.html.

Ce qui fait que Louis a du mal à être catalan, parce qu'il ne voudrait pas à "l'insu de son plein gré" , être un agent de la "Généralitat de Catalogne" . http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2022/07/perpignan/video-jean-lheritier-soupconne-louis-aliot-d-etre-anti-catalan-par-nicolas-caudeville.html

C'est pour cela, peut-être, que "Perpignan la Catalane" est devenu "la rayonnante" (une roue de vélo, aussi à des rayons : est-ce un parcours d'identité ?).

Il y a aussi la continuité du précédent maire Jean-Marc Pujol "Ich bin ein Pieds-Noirs" avec un rond point de plus...http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2022/09/perpignan/esplanade-pierre-sergent-le-maire-louis-aliot-toujours-executeur-testamentaire-de-jean-marc-pujol-par-nicolas-caudeville.html

La catholicité, la crèche de la mairie, les pénitents à capuches du vendredi saint, des messes à la cathédrale...Mais il est aussi un peu espagnol, parce que "ça Valencia, pas mal à Perpinya!"

Et quand on se jumelle avec Palma, sa cousine du royaume de Majorque, c'est en français et en espagnol.

Et le voilà américain, à Washington pour "l'avainement" de Trump, qui lui est retour en grand !

Mais, dés avant, avec son slogan "Perpignan en grand" qu'une sécheresse, n'a pas permis en 4 ans de faire pousser. Ce n'est pas faute d'avoir fait des défilés, pour St Galdric, Noël, les rois mages à plus ou moins 50 000 euros, plus ou moins assurés contre le mauvais temps, des parcs du puis du fou catalan, qui se meuvent en parc du cinéma et du jeu vidéo. Un état adulescent qui rêve de " l’Amérique réganienne "d'avant la chute du mur, de miss hiver du Midwest, du drapeau devant la maison, du mariage du capitaine de l'équipe de football américain, avec la chef des "Pommes-pommes girls", et que le bal du lycée : les sacre comme les personnes les plus populaires... Ce n'est pas lui, qui remettra la plus traditionnelle des activités, disparu à Perpignan depuis 2008 (sous Jean-Paul Alduy) : le bien moins cher, plus participatif, plus populaire carnaval !

Les habitants, considérés comme "lambda" de Perpignan, le nez dans leur quotidien, n'imaginent pas ce qui se joue en permanence derrière les murs du palais municipal, alors qu'ils vont pour régler la note d'électricité. (Et pourtant, "C'est pas Versailles ici !)

Et comme Louis, c'est "Fonzie", et que, comme il est dit dans "Pulp Fiction" : "Il est comment Fonzie? Il est cool !"

Pourquoi, un maire aussi cool, ne serait-il pas réélu ?

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 12:05

    "C'est qu'il n'y a du danger que pour ceux qui parlent; et je me tais."

Jacques le Fataliste et son maître (1796) de Denis Diderot

Ceci a eu lieu, mais n'est en aucun cas, une leçon d'histoire !

Inauguré en octobre 2015, le Mémorial est construit au milieu des vestiges des baraquements, témoins du destin de plus de 60 000 personneshttps://www.memorialcamprivesaltes.eu/lhistoire-du-camp-de-rivesaltes. Mais le plus intéressant n'est pas son existence, mais ce qui l'a précédé ! Le camp de Rivesaltes pourrissait depuis qu'on y mettait plus personne. Les bâtiments partaient en poussière et il y avait un doute sur la volonté de se rappeler sur ce qui avait eu lieu ici. Jusqu'à ce que le Journaliste Joél Mettay retrouve les archives du camp à la "farde" https://www.slate.fr/story/108307/camp-rivesaltes Plus pour enterrer le scandale, on commence à parler d'un "lieu de mémoire" , si j'ose dire pour marquer le coup. Mais ce genre de chose coûte cher, et au-delà des élans du cœur : qui va payer ? L'état, la région, le département, pas Rivesaltes qui a du mal déjà à le conserver! Mais, c'est curieusement grâce à André Bonet et son article sur Brasilliach dans l'encyclopédie des PO, voulu par le président Christian Bourquin, qu'il va y avoir une accélération. L'article d'André était trop élogieux, voir réhabilitateur, pour celui qui ne faisait pas que des poèmes, mais se commettait dans le journal de la collaboration qu'était "Je suis partout", et qui s'exprimait à propos des juifs, en disant, "qu'on oublie pas les enfants" : grâce au journaliste Fabrice Thomas, le scandale passe de local au national https://www.liberation.fr/culture/2003/01/17/brasillach-rehabilite-a-domicile_428086/. Pour le président socialiste du département, le petit caillou, devient de plus en plus un rocher sisyphéen dans sa chaussure. Alors, il trouve l'argent qui manque pour que le lieu sorte enfin et fasse oublier le scandale Brasilliach.

Et c'est l'historien Denis Peschanski qui va se pencher sur le contenu du mémorial .

Denis Peschanski est directeur de recherche au CNRS. Historien de la Seconde Guerre mondiale, il a publié de nombreux travaux sur le régime de Vichy, la propagande d’état, la Résistance en France, mais aussi sur la mémoire et la mémorialisation. Il préside les conseils scientifiques du mémorial de Caen et du mémorial du camp de Rivesaltes.

Celui qui nommera la première directrice, issue "du spectacle vivant" "peu intéressée par l'histoire " disaient les jaloux et qui a donner plus de spectacles vivants à la mémoire des morts du camp, que de récits sur ce qui s'y était passé.

"Le Mémorial du Camp de Rivesaltes est également un bâtiment contemporain hors du commun qui a valu l'Équerre d'argent à son architecte, Rudy Ricciotti."https://www.batiactu.com/edito/lancement-construction-memorial-camp-rivesaltes-diaporama-33625.php pour un coup de 23 millions d'euros

"L'actuelle directrice est Historienne de formation, enseignant chercheur, Céline Sala-Pons est devenue directrice du mémorial de Rivesaltes en mai 2022. Elle s’est donnée pour mission de réfléchir un mémorial à la fois comme espace de réparation, laboratoire de recherche et lieu de transmission. L’exposition Le camp des familles, Persécutions et internement des nomades à Rivesaltes, 1941-1942 procède de cette réflexion. "https://naja21.com/espace-journal/le-memorial-du-camp-de-rivesaltes-vu-par-celine-sala-pons/

Dans l'ensemble, la mission du mémorial, est de ne pas faire de vague, sur ce qui est né d'un double scandale !

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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 12:14

“La moitié du monde ne sait comment l'autre vit. ”

De François Rabelais

En ces temps modernes, au creux des vallées pyrénéennes et dans la plaine de Roussillon, s'épanouit une classe bourgeoise que l'on pourrait croire sortie tout droit d'un conte de Gargantua. Non point pour leur grandeur d'âme ou leur érudition, mais pour leur propension à la rente et à l'oisiveté, qui fait frémir jusqu'aux pierres des chemins de montagne.

Chapitre Premier : De la Rente, Mère de Tous les Vices

Là-bas, sous le ciel bleu azur et les vignes dorées par le soleil, s'érige une économie fondée sur la douce et langoureuse rente. Oh, combien sont-ils ces bourgeois dodus et rosés, qui, tels des Oblomov en vacances perpétuelles, se vautrent dans la douceur du farniente ! Ils ne créent point, ils ne produisent point ; ils accumulent seulement, comme le bon père Grandgousier accumulait les tonneaux de vin.

Mais hélas, cette accumulation n'est point festive. Elle est d'une mollesse telle que même Pantagruel en aurait rougi d'ennui. Car ici, l'on ne s'épanouit pas dans l'exubérance ou la folie créative, mais dans un lent et sûre déclin intellectuel, une décadence que l'on pourrait surnommer la "ploucification" de l'esprit.

Chapitre Second : De l’Éducation par la Paresse

Nos bons bourgeois, assis sur leur tas d'or, se croient les Phénix de la culture et de la science. Mais en vérité, leur érudition n’est qu'un mirage, une coquille vide. Ils discourent longuement sur les bienfaits de la tradition et de la gestion avisée des biens, mais leur discours n'est qu'un ramassis de lieux communs. Leur âme, à force de ne point travailler, s'est engourdie.

Cette inertie les conduit à projeter leur propre bassesse sur le peuple. Celui-ci, dans sa simplicité et son bon sens inné, préserve ce que Orwell appelait la "décence commune". Le peuple vit, rit, travaille, crée. Pendant que la bourgeoisie s'enorgueillit de ses immeubles et de ses terres, le peuple cultive la vie dans son essence la plus authentique.

Chapitre Troisième : La Projection du Plouc

Et voilà que nos bourgeois, pris dans leur marasme intellectuel, regardent le peuple d'un œil condescendant. "Ah !", disent-ils, "voyez ces ploucs, ces rustres ! Ils ne comprennent rien à la subtilité de notre mode de vie." Mais en vérité, n'est-ce pas eux qui, dans leur oubli de la création et de l'effort, sont devenus les véritables ploucs ?

La "ploucification" qu'ils redoutent tant n'est qu'un miroir de leur propre déchéance. Ils craignent ce qu'ils sont devenus : des êtres dénués de vigueur intellectuelle, s'accrochant à une économie stagnante, à des traditions sans souffle.

Chapitre Quatrième : La Résurrection par la Décence

Mais tout n'est pas perdu ! Comme Gargantua, qui sut revenir à la vie simple et joyeuse, nos bourgeois peuvent eux aussi retrouver la voie de la décence commune. Il leur suffit de délaisser un instant leur goût pour la rente, de se plonger dans le travail créatif, de renouer avec l’énergie du peuple.

Car la véritable noblesse n'est point dans l'accumulation, mais dans la création, l'effort, et le partage. Que nos bons bourgeois des Pyrénées-Orientales se souviennent que l'esprit de Rabelais, fait de rires, de découvertes et de banquets, n'est point mort, mais attend juste d'être réveillé par un sursaut de vie.

En attendant, que le peuple continue de danser et de chanter, car lui au moins, conserve cette décence commune, ce trésor inégalé qui fait le sel de la vie.

FIN

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 16:45

"L'imposteur est aujourd'hui dans nos sociétés comme un poisson dans l'eau : faire prévaloir la forme sur le fond, valoriser les moyens plutôt que les fins, se fier à l'apparence et à la réputation plutôt qu'au travail et à la probité, préférer l'audience au mérite, opter pour le pragmatisme avantageux plutôt que pour le courage de la vérité, choisir l'opportunisme de l'opinion plutôt que tenir bon sur les valeurs, pratiquer l'art de l'illusion plutôt que s'émanciper par la pensée critique, s'abandonner aux fausses sécurités des procédures plutôt que se risquer à l'amour et à la création."

Roland Gori

Le logo détourné a surgi de ce qui paraissait une déjà coûteuse blague (12 000 euros) de celle qui se pensait dès le début "la première drame", puis suite à l'incendie et destruction de ses vignes, cela devint un texte poétique dans un livre d'Alain Pottier : Désormais, c'est un club de réflexion autour de notre ville Perpignan !

On a tendance à dire : "on a les politiciens qu'on mérite !" . Je ne sais pas vous, mais moi, je ne mérite pas ça !

Cette situation est possible parce que la presse locale, n'est pas plus méritée que ces politiques ! Si nous avons un si beau patrimoine, c'est que le personnel gouvernant depuis 1000 ans, était d'une autre teneur... Chaque époque fait "mostre" du niveau supérieur à aujourd'hui : architecture, mais aussi création littéraire, etc... Alors pourquoi devrions-nous accepter la médiocrité mise en scène par des imposteurs, et ce, "ad nauseam". Puisqu'ici, il semble, qu'il faille boire le calice du néant et d'insignifiance jusqu’à la lie !

Aussi, commençons_nous entre gens qui ont fait des choses de leur vie dédiée aux bien-être de leurs concitoyens, pour libérer Perpignan, à l'instar du logo détourné et du texte !

Foin, de listes de" déjà présentés" sur de multiples élections, en prenant celles-ci pour des tombolas auxquelles ils pourraient gagner un jambon, ou un séjour de ski aux Angles !

Pour reconstruire, il faut réfléchir à quelles digues, il faudra rebâtir : alors nous pourrons libérer Perpignan...

 

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