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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
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28 novembre 2024 4 28 /11 /novembre /2024 13:50

### **L’Hypermétropie Politique selon Bérurier : Une Vision Trouble du Monde Contemporain**

« Écoute-moi bien, mon San-Antoine, » entama Bérurier en faisant claquer son éternelle casquette sur la table graisseuse du bistrot, « l’hypermétropie, c’est pas juste une affaire d’yeux qui déconnent, c’est l’mal du siècle pour nos dirigeants. Ils voient loin, ouais, mais tellement loin qu’ils finissent par louper tout ce qui leur passe sous le nez. »

Il posa un regard circulaire sur l’assistance, cherchant des têtes approbatives dans la fumée des cigarettes qui s’élevait mollement. « Prends ces grands bonhommes, là, nos politicos en costards bien taillés. Ils sont capables de disserter sur des trucs à peine inventés, comme la colonisation de Mars, mais quand c’est pour régler les soucis du pavillon de banlieue où le toit fuit comme une passoire, là, pchitt ! C’est silence radio. Ils te parlent de 2050, mais la chaudière du voisin qui claque en plein hiver, ça n’intéresse personne. »

---

### **Un Monde Vu en Flou**

« Le drame, vois-tu, c’est qu’ils sont tellement obnubilés par l’idée de passer à la télé qu’ils ont adopté ce que j’appelle la *vision Netflix*. C’est-à-dire qu’ils vivent dans un long métrage où ils sont les héros, avec des scénarios grandioses et des musiques dramatiques. Pendant ce temps-là, dans la vraie vie, les mômes bouffent des raviolis froids parce que le centre communal est fermé. Mais ça, personne le voit parce que ça fait pas assez glamour pour le JT. »

Bérurier vida d’un trait son verre de gros rouge, avant de reprendre, la moustache encore luisante de vin. « Et attention, hein ! C’est pas qu’ils sont aveugles. Oh non, ils ont des lunettes, mais elles sont tellement embuées par leur ego et les billets qu’ils se fourrent dans les poches qu’ils confondent le peuple avec le décor. C’est comme si nous, on était que des figurants dans leur grand film. »

---

### **Un Spectacle d’Anthropie**

Il écrasa son mégot dans l’assiette vide qui avait autrefois contenu un steak trop cuit. « Mais le pire, mon vieux, c’est que cette hypermétropie politique, c’est comme une anthropie : plus tu fais semblant d’accommoder, plus tu perds ta capacité à voir clair. Ces types-là, ils finissent par confondre la réalité avec leurs propres promesses. Tu leur demandes : ‘Et les hôpitaux qui ferment ?’ Ils te répondent : ‘Mais regardez l’horizon, camarade, on construit des usines à rêves’. Pendant ce temps, toi, t’es en rade de docteurs et de bon sens. »

Un silence lourd s’installa, ponctué par le bruit des verres qu’on remplissait au comptoir.

Puis Bérurier conclut, avec un mélange de colère et de résignation : « Moi, j’dis, c’est pas de l’hypermétropie qu’ils souffrent, c’est d’une inversion totale de la cervelle. Ils s’extasient sur des chimères lointaines pendant qu’on crève la gueule ouverte à côté d’eux. Y’a pas besoin d’un ophtalmo, San-Antoine. Non, là, ce qu’il faut, c’est une bonne paire de baffes pour leur remettre les idées en place. »

Et sur cette sage déclaration, il redemanda une tournée, car comme il le disait si bien, « Quand la politique te fait voir flou, y’a que le gros rouge qui reste clair. »

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26 novembre 2024 2 26 /11 /novembre /2024 10:08

"Hello papi, mais qué pasa? (Mais qué pasa?)
J'entends des bails atroces sur moi
À c'qu'il paraît, j'te cours après? (Oh yeah, yeah, yeah)
Mais ça va pas? mais t'es taré, oh ouais"

Djadja
Chanson d'Aya Nakamura

Mes chers lecteurs, préparez vos ventres et vos esprits ! Voici une farce politique digne d’être inscrite dans les chroniques de Gargantua. Emmanuel Macron, président et Picard d’origine, a déclaré devant les académiciens que les langues régionales, ces joyaux multicolores de notre patrimoine, seraient des « instruments de division ». Ô quelle malepeste ! Le voici, tel un apothicaire de Villers-Cotterêts, concoctant une potion d’unité nationale à base d’amnésie culturelle et de centralisme.

Macron : le Picard qui renie sa Picardie

C’est à croire que notre président aurait troqué les sons vibrants du picard pour les sonorités lissées de la technocratie. Serait-ce là un cas d’oubli volontaire, ou bien un reniement savamment orchestré ? Les mauvaises langues diront qu’il s’efforce de faire table rase pour incarner une France uniforme, à l’image d’un Paris centralisateur. Mais au fond, cette posture rappelle les rodomontades de Panurge : il s’effraye des patois comme d’un vent contraire qui ébouriffe son château de cartes hexagonal.

Et pourtant ! Ces langues, loin de diviser, nourrissent l’esprit, comme le bon vin nourrit le gosier. Elles chantent l’histoire de nos provinces, transportent des savoirs et des imaginaires que le français académique, aussi raffiné soit-il, ne peut contenir seul.

Quand Sartre aurait ri (ou pleuré) devant cette mauvaise foi

Ah, si Sartre était encore parmi nous ! Que dirait-il de cette proclamation ? Ne verrait-il pas là un exemple éclatant de mauvaise foi ? Macron, tel l’être-pour-soi, cherche à nier les langues régionales pour asseoir une unité imaginaire. En vérité, les patois ne sont pas des divisions ; ils sont des expressions d’une liberté collective, cette multiplicité de voix qui fait de la France un espace d’invention et non de conformisme.

Macron semble vouloir enfermer la langue française dans une essence fixe, un roc d’être-en-soi, ignorant qu’elle est aussi un fleuve vivant, enrichi par les ruisseaux des idiomes locaux. Comme Gargantua s’empiffrait de mets variés, le français devrait s’abreuver des accents gascons, des consonances alsaciennes, et des tournures bretonnes pour devenir plus savoureux.

Le paradoxe du président : jacobin ou défenseur de la diversité ?

Et quel festin de contradictions ! Souvenons-nous : en 2021, Macron célébrait les langues régionales comme un « trésor national », promettant qu’elles seraient protégées et valorisées. Mais voilà qu’en 2023, sous les plafonds dorés de l’Académie française, il joue les Robespierre des patois, décrétant leur nuisance pour l’unité nationale. Un peu plus, et l’on attendrait qu’il leur taille une guillotine linguistique.

Le président serait-il alors un Gargantua moderne, cherchant à dévorer toutes les identités locales pour les digérer dans un grand récit national ? Ou bien est-il un simple Panurge, effrayé par les moutons multilingues qui bêlent hors de la bergerie centralisée ? Peut-être oscille-t-il entre ces deux rôles, un homme partagé entre le festin de la diversité et la diète de l’uniformité.

Pour en finir avec le mythe de la division

Mais posons la question : les langues régionales divisent-elles vraiment ? Ou bien Macron projette-t-il sur elles ses propres angoisses ? Celles d’un président tiraillé entre un héritage jacobin et les aspirations d’une époque qui valorise la pluralité ? Car en vérité, ce ne sont pas les langues qui divisent, mais bien l’incapacité à les écouter.

Chaque patois porte une poésie, une mémoire, une vision du monde qui enrichit le tout sans le fragmenter. Quand un Breton parle breton, il n’affaiblit pas la France ; il la renforce en ajoutant une corde à son arc culturel. En réduisant ces langues à des menaces, Macron trahit une vision étriquée de la nation : celle d’un espace où l’unité serait synonyme d’uniformité.

Macron, un homme du renoncement linguistique ?

En fin de compte, Macron incarne peut-être la grande tragédie de notre temps : un homme né au cœur de la diversité régionale, mais aspiré par le maelström de la globalisation. Il se renie lui-même, abandonnant le picard pour se fondre dans une abstraction universelle. Mais l’universalité sans racines n’est qu’un mirage, un château de sable que la marée des cultures locales balaiera tôt ou tard.

Festin ou famine ?

Alors, monsieur le président, il est temps de choisir : serez-vous Gargantua, festoyant des saveurs linguistiques de la France, ou Panurge, fuyant l’altérité ? Vos discours contradictoires ne font qu’alimenter l’angoisse existentielle de la nation. Mais rassurez-vous, les patois, loin de détruire votre palais centralisé, l’enrichiront d’échos pluriels. Et peut-être qu’un jour, dans un moment de grâce, on vous entendra déclamer en picard : « Ami, remplis ton verre et savoure la richesse de nos terres ! »

 

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24 novembre 2024 7 24 /11 /novembre /2024 15:19

"La conscience est un bâton que chacun prend pour battre son voisin, et dont il ne se sert jamais pour lui."

Honoré de Balzac (Illusions perdues)

Déjà avec l'arrivée de l'élection municipale de 2026, les appétits des insectes politiques sous la pierre de la médiatisation locale, commençaient de s'agiter. Mais avec l'épée de Damoclès inéligibilité du maire RN sans étiquette Louis Aliot, alors l'agitation augmente, surtout dans son camp : le syndrome Jean-Claude Duce "Si tu veux un conseil, oublie que t'as aucune chance. On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher."
Mais pourquoi Perpignan, n'a pas accédé au slogan du candidat Aliot : "En grand"? Peut-être qu'il  s'est logé dans les pantoufles du précédent maire Jean-Marc Pujol pour faire oublier le bruit des bottes! Ainsi, la ville a continué à la même vitesse qu'avant, c'est-à-dire en reculant !

Où, le localisme que prêchait Marine le Pen en 2019 (veille de l'élection de son ex, Louis) était-il passait : « Le localisme que nous défendons est la seule option qui soit réellement écologique, en inversant le coût de la distance : le produit qui vient de près doit être moins cher que le produit qui vient de loin, c'est du BON SENS ! »

Lorsqu'on importe la résolution de ses besoins, on se retrouve nécessairement à vivre comme des assistés. D'un point de vue alimentaire et en partie énergétique, pour peu que le tout soit bien organisé, on peut tendre une certaine autonomie.

Mais en rechaussant les Charentaises de Pujol, Louis Aliot reprenait le modèle de "l'économie de la rente" d'Henri Solens des 1993. La rente ceux qui la touchent, sont une minorité. Et leur profit exclusif, détruit l'énergie et la possibilité de la vivacité économique pour la plupart des habitants : c'est une cuisson à l’étouffée, qui a des effets jusqu'aux comportements sociologiques et mentaux des individus...

**Essai sur l'économie absurde des Pyrénées-Orientales : à la recherche de Godot**  

Imaginez un lieu où tout semble suspendu, non pas dans un éternel mouvement, mais dans une immobilité étrange, un temps où l’on attend toujours quelque chose qui ne vient pas. Tel est le tableau économique des Pyrénées-Orientales peint par Henri Solans dans son essai de 1993. Une théorie de la rente, oui, mais surtout une parabole de l’absurde, où chaque tentative de relance s’enlise, où chaque promesse d’avenir se transforme en attente vaine.  

**Un territoire en attente**  
Perpignan, au sud de nulle part, comme Beckett aurait pu le dire, est un théâtre d’attentes. On y attend la modernité, comme on attend un train qui n’a jamais quitté la gare d’origine. La rente y est reine : rente foncière, rente administrative, rente touristique. Mais cette rente n’est pas une richesse, c’est une stagnation déguisée, un piège doucereux où l’effort et l’innovation se noient dans l’immobilisme.  

Dans ce système, rien ne redémarre vraiment. On parle de projets, on dresse des plans, on invente des concepts, mais tout revient à cette même structure figée, comme un arbre qui, malgré les saisons, ne perd ni ne gagne de feuilles. On est en présence d’un paradoxe : un lieu abandonné par la modernité nationale, mais pourtant exemplaire dans la mondialisation, car ici, tout s'achète, tout se vend, sans jamais produire.  

**La lenteur comme spectacle**  
Dans cet espace, les élites locales, qu’on pourrait comparer aux personnages de Vladimir et Estragon, s’activent sans avancer, prennent et reprennent les mêmes décisions, refont les mêmes erreurs. Elles parlent de réformes comme de carottes suspendues à un fil qu’elles ne cherchent jamais vraiment à atteindre. Les flux financiers et humains passent, mais rien ne s'ancre. Le territoire reste dans un état d’inversion permanente, une sorte de rétropédalage économique où chaque pas vers l’avant est compensé par deux pas en arrière.  

Et pourtant, ce ralentissement absurde nous donne une vision : ici, on voit l’économie non pas comme une science dynamique, mais comme une mécanique usée, grinçante, où les rouages tournent au ralenti jusqu’à s’arrêter. Ce qui ailleurs se produit dans la vitesse et la fureur, ici, se dévoile dans la lenteur.  

**Une sociologie de l’attente**  
Sociologiquement, les Pyrénées-Orientales offrent un autre paradoxe : un individualisme tenace cohabite avec une floraison de communautés. Tandis que l’économie pousse chacun à survivre seul, à bricoler sa propre subsistance, les liens de groupe se renforcent, comme pour pallier la défaillance des structures plus larges. Ici, les solidarités locales et les réseaux informels sont les véritables acteurs de la survie.  

Mais ces communautés elles-mêmes ne sont pas exemptes de l’absurde. Elles s’organisent autour d’une économie de débrouillardise, de petits arrangements, de négoces étranges. La modernité est là, mais sous une forme détournée, comme un miroir brisé qui ne reflète qu’une image fragmentée du progrès.  

**Un modèle d’échec universel**  
Henri Solans décrivait cet espace comme un laboratoire. Mais c’est un laboratoire de l’échec. Un modèle où la politique dit tout mais ne fait rien, où les décisions publiques servent à masquer l’impuissance, où chaque solution devient une nouvelle source de problèmes.  

C’est ici que l’absurde économique rejoint l’absurde philosophique. Perpignan et ses alentours vivent dans une contradiction permanente : ils incarnent à la fois l’impossibilité de bouger et la nécessité de changer. Et tout comme dans *En attendant Godot*, on se demande si la solution viendra jamais, ou si elle n’est qu’une illusion qui nous permet de rester en place.  

** L’absurde comme vérité économique**  
Henri Solans nous montre, dans cette théorie de la rente, plus qu’une analyse économique. Il nous offre une métaphore de notre incapacité à sortir de nos propres impasses. Dans les Pyrénées-Orientales, tout est là : le spécifique et l’universel, l’espoir et l’attente, le mouvement et l’immobilité.  

Et nous, spectateurs de cette pièce tragique, ne pouvons que regarder, impuissants, en murmurant, comme Estragon :  
> "Allons-y."  
Mais personne ne bouge.

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23 novembre 2024 6 23 /11 /novembre /2024 19:40

"Il y a trois sortes d’hommes: les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer" (Aristote)

explication sur la disparition de Boualem

**Éloge de Boualem Sansal et Cri du Cœur pour sa Libération**  

Français, si vous saviez ! Si vous saviez ce que coûte la liberté à ceux qui osent la défendre en terre d’oppression ! Si vous saviez ce qu’endure aujourd’hui Boualem Sansal, ce vieux sage de 75 ans, si droit, si digne sous les coups, alors même que ses seules armes furent toujours des mots, des mots jetés comme des flambeaux dans la nuit pour que d’autres voient, pour que d’autres vivent !  

Sansal n’a jamais cherché à plaire. Sansal n’a jamais marchandé sa vérité.

Cet écrivain, dont chaque livre est une gifle à la face de ceux qui se complaisent dans l’obscurantisme, est aujourd’hui enfermé par un régime qui ne supporte pas la lumière. Et pourquoi ? Parce qu’il a eu l’audace, le courage insensé de nommer ses ennemis : l’islamisme, ce cancer qui ronge les sociétés, et le pouvoir algérien, qui se drape dans le voile de la souveraineté pour mieux écraser ses enfants.  

Est-ce donc cela qu’il faut à notre époque pour mériter les fers ?

La lucidité et l’honneur ? Ah ! On nous dira qu’il s’agit là d’une affaire intérieure, qu’il ne faut pas troubler les équilibres fragiles, qu’un écrivain, fût-il grand, ne vaut pas un désordre diplomatique. Mensonge ! Hypocrisie ! Car en livrant Sansal au silence, c’est notre propre liberté que nous laissons dépérir.  

Français, si vous saviez ! La liberté n’est pas une abstraction.

Elle n’est pas une idée vague que l’on brandit dans les discours. Elle vit, elle saigne, elle brûle dans le corps de ceux qui se battent pour elle, dans les pages qu’ils noircissent pour dénoncer l’injustice, dans les chaînes qu’ils brisent, une à une.  

Et qu’est-ce que la France, sinon ce pays où la liberté a fait éclore ses plus belles victoires ?

Si la France détourne les yeux, si elle se tait, alors elle trahit tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle a été, tout ce qu’elle pourrait être encore.  

Monsieur le Président, Messieurs du gouvernement, levez-vous ! Levez-vous pour Boualem Sansal !

Que sa voix étouffée résonne à nouveau, que ses chaînes soient brisées. Car défendre Sansal, ce n’est pas défendre un homme. C’est défendre l’honneur de la pensée. C’est défendre la dignité des écrivains, partout dans le monde.  

Citoyens, signez cette pétition ! Faites-la entendre dans les moindres recoins de l’indifférence.

N’attendez pas. Chaque heure est une heure de trop. Ne dites pas qu’il est loin, qu’il est autre. Boualem Sansal, c’est nous tous, à l’instant où nous décidons d’être libres.  

Car si nous n’agissons pas, si nous n’élevons pas la voix, alors il faudra bien se taire. Et ce silence, mes amis, ce sera le nôtre, pour toujours.

Pour retrouver un point dans l'invisible, il suffit en mathématique  de faire de la trigonométrie https://fr.wikipedia.org/wiki/Trigonom%C3%A9trie . Dans le cas de la disparition par arrestation de Boualem Sensal . On prend un écrivain algérien, prix Goncourt auteur de "Meursault, contre-enquête" , Kamel Daoud. Un journaliste, éditorialiste algérien assassiné en 1994 durant "la décennie noire" auteur de "ce voleur qui " écrit le matin, avant les balles des islamistes...https://fr.wikipedia.org/wiki/Sa%C3%AFd_Mekbel Et l'on recherche par le dialogue des 2, à retrouver le point dans l'invisible Boualem Sensal . Avec cette trinité, on retrouve l'image d'une Algérie moderne

### Un café imaginaire à Oran, au crépuscule

**Kamel Daoud** et **Saïd Mekbel**, assis à une table de terrasse, à quelques pas du port. Une légère brise marine chasse la chaleur de la journée. Devant eux, deux tasses de café noir, à moitié consommées. L’heure est au silence, jusqu’à ce que Saïd prenne la parole, son regard perdu au loin.

---

**Saïd Mekbel** :  
Je me demande si on disparaît toujours pour les mêmes raisons, Kamel. À mon époque, c’était simple : un mot de trop dans une chronique, une phrase qui effleure le pouvoir ou le dogme. Une vérité, juste une. Et voilà, une balle, une voiture qui suit la tienne, une ombre qui t’attend en bas de chez toi. Aujourd’hui, Boualem Sansal... disparu. Ça ressemble à une vieille histoire qui n’a jamais pris fin.

**Kamel Daoud** :  
(Il hoche lentement la tête, jouant distraitement avec sa tasse.)  
Une vieille histoire, oui. Mais est-ce qu’elle a vraiment besoin d’une fin ? Les disparitions comme celle de Sansal, ce sont des silences qui se répètent, comme des échos dans une caverne. On n’écrit pas pour être entendu ici. On écrit parce qu’on n’a pas le choix. Mais parfois, je me demande si ces mots ne sont pas des pierres qu’on jette dans l’eau. Des cercles qui se perdent, avalés par le silence.

**Saïd Mekbel** :  
(Il sourit tristement.)  
C’est une caverne, l’Algérie. Une caverne où les mots, les vrais, ne font que rebondir sur les murs. Sansal, toi, moi... Nous sommes condamnés à graver nos phrases dans la pierre. Mais tu sais ce qui me frappe avec lui ? Ce n’est pas seulement qu’il parle. C’est qu’il ose penser que l’on peut encore changer quelque chose. Qu’un mot peut déplacer une montagne.

**Kamel Daoud** :  
Sansal est un prophète sans illusions, Saïd. C’est un homme qui marche seul, et qui sait qu’il marche contre le vent. Il a écrit sur des vérités que personne ne veut entendre. Sur cette mondialisation qui écrase tout, sur cette religion qui revient comme une marée montante, sur ces jeunes qui fuient et qui laissent un vide immense derrière eux. Peut-être que le pouvoir a décidé qu’il avait dit assez de vérités.  

**Saïd Mekbel** :  
(Amusé.)  
"Prophète sans illusions", tu parles comme un écrivain. Mais moi, je crois que le pouvoir n’a pas peur de la vérité. Ce qu’il craint, c’est l’écho de cette vérité. Si Sansal est réduit au silence, c’est parce qu’ils pensent que ses mots pourraient se répandre, trouver une résonance. Mais est-ce que ça arrivera, Kamel ? Est-ce qu’on entend encore la vérité ici, ou est-ce qu’on s’en détourne, par habitude, par fatigue ?

**Kamel Daoud** :  
(Plaçant sa tasse sur la table, pensif.)  
Je ne sais pas. Parfois, je me dis que la vérité, on la connaît déjà. On la porte en nous, comme un vieux fardeau. Mais on préfère ne pas la regarder. Regarde-nous. Nous sommes là, à parler de Sansal, à parler de toi, et pourtant, l’histoire continue. Les mots s’empilent, les hommes tombent, et le pays reste immobile, figé dans sa propre ombre.

**Saïd Mekbel** :  
(Lentement.)  
Oui, immobile. Mais pas pour toujours. Chaque système finit par s’effondrer, Kamel. Même celui qui nous oppresse aujourd’hui. Regarde-moi. Ils ont cru m’effacer, mais je suis là, non ? Dans tes mots, dans ceux de Sansal, dans cette table où nous partageons encore des idées. La censure est puissante, mais elle n’est jamais éternelle.

**Kamel Daoud** :  
(Touché.)  
Alors, tu crois qu’il y a encore de l’espoir ? Que ce silence autour de Sansal, autour de nous, peut être brisé un jour ?

**Saïd Mekbel** :  
(Un long silence.)  
L’espoir, c’est un luxe, Kamel. Mais la résistance, c’est une nécessité. Écris, continue d’écrire. Si Sansal n’est plus là, alors il faudra que tu portes ses mots. Et si un jour tu disparais, d’autres viendront. Les mots survivent toujours. Même dans une caverne.

---

Le bruit d’un bateau qui s’éloigne interrompt leur discussion. Kamel regarde l’horizon, pensif, tandis que Saïd termine son café. Les ombres s’allongent sur la terrasse, et peu à peu, la lumière du jour cède la place à la nuit.

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21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 12:14

"J'ai toujours pensé que Diogène avait subi, dans sa jeunesse, quelque déconvenue amoureuse : on ne s'engage pas dans la voie du ricanement sans le concours d'une maladie vénérienne ou d'une boniche intraitable. "

 Syllogismes de l'amertume
Emil Cioran

 

Adjoint à la culture ! Un titre ronflant, un galon qu'on épingle comme un papillon moribond sur le tableau des vanités municipales. Un poste où, sous le vernis des beaux discours, s’agitent les petits hommes avides de trancher dans le vif du patrimoine, d’enfouir sous leurs phrases creuses les rêves des bâtisseurs et des poètes. Là, l’adjoint parade, convaincu que son souffle est celui du vent qui gonfle les voiles du théâtre et des musées, quand il n’est que l’éternuement bureaucratique d’un fonctionnaire en mal d'âme.

Et puis il y a l’adjoint à la Ulture, celui qui a fait disparaître le « C », ce pauvre hère à qui l’on a arraché la consonne qui fait tout tenir, comme on retire une pierre d’une arche fragile.

Lui, il n’a plus d’ambition ni même d’illusion : il règne sur un désert où les idées ne germent plus, où l’art se momifie dans des statistiques de remplissage et des programmes convenus. C’est le fossoyeur des grands élans, l’ami des chiffres ronds et des sièges pleins, pour qui l’utopie artistique est un luxe superflu, une coquetterie à balayer d’un haussement d’épaules.

Adjoint à la culture, il prétend être l’architecte d’un édifice, mais souvent, il n’en est que le concierge malveillant.

Il ouvre la porte à quelques-uns, la referme sur beaucoup d’autres, et fait claquer ses clés comme autant de sentences. Mais il reste un mot dans son monde, une lueur dans la langue : ce « C » qui, malgré tout, convoque les cimes, le cri, la création.

Adjoint à la ulture, ah ! celui-là ! Il ne reste plus rien à espérer de lui.

La disparition de la lettre n’est pas un hasard, mais une abdication : la culture sans son « C » devient une mécanique sans âme, une chaîne de production où l’on ne sait plus pourquoi on crée, seulement comment on vend. Là, l’artiste devient un employé, le spectateur un consommateur, et l’adjoint, un comptable sans gloire, riant sous cape d’avoir effacé ce qu’il ne comprenait pas.

Cruelle ironie que cette chute d’une simple lettre.

Une trahison minuscule, presque imperceptible, mais qui signe l’échec total. Car sans ce « C », tout s’écroule. Il ne reste qu’un adjoint à la gestion, à la médiocrité, à l’ennui bureaucratique d’une ville qui n’a même plus les moyens d’en rêver. C’est là que réside le génie malsain de cet effacement : faire croire qu’il ne s’agit que d’un détail, alors qu’en vérité, il anéantit tout.

Peut-on s'appeler André, sans être Malraux: de l'envie de Culture, à la mise en scène d'Ulture! par Robert Dainar
Peut-on s'appeler André, sans être Malraux: de l'envie de Culture, à la mise en scène d'Ulture! par Robert Dainar
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14 novembre 2024 4 14 /11 /novembre /2024 21:08


"Nous devons soutenir tout ce que notre ennemi combat et combattre tout ce qu'il soutient. "

 

"Il est très puissant en apparence mais n'a rien de redoutable en réalité, c'est un tigre en papier.

Vu de l'extérieur, c'est un tigre, mais il est fait en papier et ne peut résister ni au vent ni à la pluie."


Mao Tsé-Toung

Le cadavre politique de Louis Aliot n'est pas encore prononcé d'inéligibilité que les témoins de Jean-Claude Duce se voient déjà qualifiés à la place du Calife. "Écoute Bernard, j'crois que toi et moi, on a un peu le même problème. C'est-à-dire qu'on peut pas vraiment tout miser sur notre physique, surtout toi. Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c'est : oublie que t'as aucune chance, vas-y fonce !"

Il y a les opposants qui prient pour que le ciel écoute le réquisitoire du procureur:Puis, le procureur déroule ses peines : pour Louis Aliot, il demande trois ans d’inéligibilité et six mois de prison ferme. Rien que ça ! http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2024/11/si-lla-possible-inegibilite-de-louis-aliot-suite-au-proces-de-fraude-aux-insitants-du-fn-m-etait-comptee-par-sasha-guittry.html

Mais il ya aussi les "Brutus" du dedans qui comme dans la chanson de Bashung "Madame rêve" pour "osez Joséphine" que leur "petite entreprise ne connaisse pas la crise" , mais "Gabi, ho Gabi: tu devrais pas me laisser la nuit!"

"Qu'est-ce que la trahison sinon une loyauté à l'envers, et par là d'autant plus intéressante ?Que ferait la police sans les indics ? Quelle politique extérieure digne de ce nom pourrait être conduite sans les espions ? Et sans Judas, pas de trahison donc pas de résurrection. A lui, simple mortel, échoit le rôle de décider de la mort de Dieu."

Bref tant qu'on est pas sûr, affichons notre soutien !

Mais disait le boiteux qui avait un extraordinaire Talleyrand (aux truffes de Périgord) : "un gouvernement qu'on soutient est un gouvernement qui tombe !"

 

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12 novembre 2024 2 12 /11 /novembre /2024 21:04

“Les traditions ? C'est comme ça qu'on appelle les manies dès qu'il s'agit de fêtes militaires ou religieuses.”
Michel Audiard

“Si on t’avait foutu à la lourde chaque fois que t’as fait des conneries, t’aurais passé ta vie dehors.”
Michel Audiard
 

Une nouvelle séquence de "pour 50 000 euros t'as plus rien" , c'est pas ça qui paiera la note d’électricité après Dali, c'est le pére Noël et son épouse qui reviennent !

 Perpignan, capitale de l’élégance et du raffinement ! Quoi de mieux, pour illuminer ce petit coin de paradis qu’un défilé de chars en carton-pâte ? Et oui, mesdames et messieurs, la grande parade de Noël est de retour, le point d’orgue de la saison des « grands événements » où Perpignan sort le grand jeu pour épater la galerie. Cette année encore, les habitants vont pouvoir savourer ce moment, un plaisir de plouc qu’on ne verrait nulle part ailleurs, mais ici, c’est attendu comme le Messie !

Attention, pas une, mais deux parades au programme, rien que ça. Le clou du spectacle ! Rendez-vous les samedis 30 novembre et 7 décembre pour deux déambulations qui, paraît-il, « plongent les visiteurs dans la magie des fêtes ».

La mairie s’est surpassée pour ce « grand classique » : chars étincelants, danseurs en tutu, spectacles de quartier dignes des plus grandes revues... Le parcours ? Une boucle qui transforme le centre-ville en temple du kitsch, en passant par les plus beaux endroits, comme le pont Magenta ou la place de la Résistance, histoire de montrer que Perpignan, ça se visite en majesté.

Le 30 novembre, c’est la traditionnelle parade qui lance les festivités avec un florilège de chars de Noël et de spectacles montés par les écoles de danse du coin, une merveille de folklore.

Le programme donne même le détail de chaque mètre parcouru, pour que le spectateur ne rate pas une miette de cet enchantement : « Boulevard Wilson, place de la Résistance, les Galeries Lafayette, rue des Marchands… » Bref, le trajet sacré du bon goût perpignanais.

Mais accrochez-vous, car le 7 décembre, la ville nous gâte avec la « Parade Blanche », une version soi-disant « artistique et onirique ».

Les acrobates sur échasses, tous vêtus de blanc, feront rêver petits et grands – et la mairie enjoint même les spectateurs à se parer d’un bonnet blanc ou d’un accessoire immaculé. On nous promet des ballets gracieux, des numéros de voltige « féériques »… On se croirait presque au Moulin Rouge ! Mais n’allez pas vous imaginer une production hollywoodienne, non : ici, c’est « local » avant tout, alors préparez-vous à du fait-maison, un peu bancal, mais bien d’chez nous.

Les organisateurs jubilent en annonçant des chiffres qui feraient rougir la fête de la bière à Munich : 12 000 badauds l’an dernier pour la première parade, et jusqu’à 25 000 pour la seconde !

Les troupes de fans viendront de loin pour admirer ce spectacle, et si on n’en peut plus de fierté en voyant nos rues prises d’assaut, c’est bien parce qu’on a tous besoin d’un peu de rêve. Bref, Noël à Perpignan, c’est la magie de l’authenticité populaire et du bon goût rustique – avec en prime l’assurance que, chaque année, on y reviendra avec le même émerveillement naïf.

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10 novembre 2024 7 10 /11 /novembre /2024 17:51

   " Le plan sècheresse n'est pas un arrosage."

Prix de l'humour politique 1990. (Ministre de l'Agriculture) de Henri Nallet

    "Après la sècheresse, la pluie tombe comme des applaudissements."

Félix Leclerc

Ah, qu'il y en a gros, qu'il y en a gros ! Voilà qu’ils tirent tout au canon, les bonimenteurs d’en-haut ! Jérôme Bolte, vice-président d’Agissons pour le pays Catalan, en direct pour L’Archipel contre attaque, vous cause gras, bien gras, Messieurs-Dames ! Ce n’est plus qu’une rigolade : faut-il, oui ou non, des piscines d’eau salée pour que les terriens se sentent marins d'eau douce, qu’ils trempent à leur guise comme chez les Frères de la Côte ?

L’eau, mes bons amis, voilà le nerf de la guerre. Une flotte qui nous manque, un ruisseau qui se tarit, et voilà nos vallées toutes serrées du gosier, qui trinquent, par pitié, quand les bassins de nos touristes plouffent et renvoient le ciel à grand fracas !

Et on nous raconte que tout ça, c’est pour le bonheur des visiteurs, de la bonne économie nationale – qu’il paraît ! Mais quand les bassins privés s’étiolent et que la bêche des maraîchers boit la poussière, allez donc expliquer ça, Monsieur le Président, à ceux qui ici n’ont plus que les yeux pour pleurer !

Eh bien oui, il faut se lancer, Monsieur le Président ! Ouvrir les réseaux d’eau de mer, arroser le tourisme comme on ferre les bancs de poissons.

Ça s’est fait ailleurs ! Aqualandia, en Espagne, ne jure plus que par l’eau de mer, allez voir par vous-même si vous ne me croyez pas ! Link lien au fil de l'eau

À Canet-en-Roussillon, on draine déjà sous le sable, on alimente l’aquarium avec l’eau de la mer. Mais pour nous autres, pauvres hères des Pyrénées Orientales, c’est encore la disette.

Et puis regardez, Monsieur le Président, l’Agence régionale de santé ne se gêne pas pour nous dicter : trente litres d’eau pour chaque baigneur, à changer tous les jours ! Et les spas qu’il faut vidanger chaque semaine, les pédiluves, c’est journalier – quel gaspillage. Des litres d’eau douce gaspillés, pendant qu’on serre les vannes ! On doit se saigner en restrictions d’un côté, et de l’autre, ça coule comme un robinet cassé. Ah, c’est qu’elle est douce, la gabegie.

Un plan Marshall, Monsieur le Président ! Un plan Marshall pour l’eau, voilà ce qu’on réclame. Les militants d’Agissons s’y engagent tout cœur battant, prêts à réunir tout ce que le pays compte d’élus locaux, de professionnels de l’eau et du tourisme pour faire entendre raison, au nom du peuple sec et désolé des Pyrénées Orientales. Pour que les quelques gouttes qui nous restent ne soient plus volées par l’orgie touristique. Une telle infrastructure, on en serait les pionniers, les expérimentateurs pour la France entière.

On en appelle à vous, Monsieur le Président, que l’État prenne les rênes pour que l’eau de mer devienne l’avenir de nos côtes. Les élus, les citoyens attendent, se dessèchent, en prient, pour que l’État soit le fleuve providentiel qui irrigue le bon sens de la vie. Car, Monsieur le Président, ici-bas, l’eau douce, on n’a plus les moyens de la regarder comme un luxe, ni pour les parcs aquatiques, ni pour les hôtels de bord de mer, ni pour les piscines.

 


Monsieur Joan Nou

agissons66@gmail.com
Le 09 Février 2024
Objet : Projet de conversion de l’aqua-tourisme côtier à l’eau de mer.

"Monsieur le Président de la République Française. ,
Je soussigné, Jérôme Bolte, vice-président du mouvement Agissons, ai l’honneur de
vous adresser ce courrier dans le but de sensibiliser l’appareil d’Etat au projet que
nous ambitionnons de voir éclore dans le département des Pyrénées Orientales et,
in extenso, dans toutes les régions côtières du territoire: la création de réseaux de
distribution d’eau de mer pour les complexes touristiques de stations balnéaires.
Vous ne devez pas ignorer, Monsieur le Président, que les Pyrénées Orientales sont
lourdement frappées par la sécheresse depuis plus de deux ans. Très à l’écoute de
nos concitoyens, force est de constater que des conflits d’usage pour l’eau
apparaissent à mesure que la ressource tarit et que les restrictions se multiplient.
Le monde agricole se heurte aux opérateurs de tourismes tandis que les particuliers
se sentent seuls appelés à la sobriété.
Alors que la saison estivale s’achève, le contexte hydrique ne s’améliorant pas
malgré quelques épisodes pluvieux, l’inquiétude monte quant au maintien du plan
d’austérité hydrique préfectoral. Même si le tourisme est un enjeu économique
majeur, beaucoup de vos concitoyens n’admettent pas les restrictions dans leur
culture potagère ou l’utilisation de leur piscine, quand les parcs aquatiques et les
piscines des hôtels, campings, tournent à plein régime et à la douce, parfois à moins
de cent mètres de la mer.
Certes l’Etat, par les biais de l’Agence de l’eau, et les collectivités locales engagent
des investissements pour le développement de la réutilisation des eaux usées, ce qui
nous permettra d’économiser la précieuse ressource ; pour autant, cela ne règle pas
la problématique de l’utilisation d’eau douce dans l’aqua-tourisme côtier qui devient
une aberration au regard du changement climatique.
Une solution nous parait évidente, c’est l’objet de ma missive, développer le captage
et la distribution d’eau de mer. Des exemples existent comme le parc Aqualandia à
Benidorm, sur la Costa Del Sol espagnole dont l’eau de mer est la seule ressource.
Dans notre département, à Canet en Roussillon, des drains ont été posés sous la
plage afin d’alimenter l’aquarium Marin d’Oniria.
L’agence régionale de santé recommande qu’à chaque baigneur 30 litres d’eau
soient remplacées, que les pédiluves soient vidés quotidiennement et les spas de
façon hebdomadaire ; cela ajouté aux projections et à l’évaporation, ce ne sont pas
loin de 25 litres au m2 d’eau douce qui sont gaspillés chaque jour dans les piscines
touristiques de bord de mer. Notre projet, peut mettre un terme à ce gâchis.
Permettez-moi d’ajouter, monsieur le Président, que la création d’une telle
infrastructure permettrait également d’approvisionner des unités de dessalement
sur lesquelles beaucoup d’élus locaux tablent pour l’avenir.
Monsieur le Président, la mission Racine de 1963 a développé les infrastructures
idoines pour l’accueil de la manne touristique dans les départements
méditerranéens. Aujourd’hui, les élus locaux et vos concitoyens plaident pour que
l’exécutif prenne un plan Marshall pour l’eau qui nous fait cruellement défaut.
Le mouvement Agissons en appelle à votre autorité afin que notre projet
d’adduction d’eau salée pour l’aqua-tourisme côtier soit un pan de ce plan Marshall
pour l’eau. Les militants d’Agissons et moi-même sommes très conscient des coûts
importants de ce projet tant pour la création de captages, le déploiement de la
distribution mais aussi l’accompagnement des opérateurs de tourisme dans
l’adaptation de leurs installations.
Monsieur le Président, le mouvement Agissons, est prêt à organiser un colloque
avec les collectivités locales, les professionnels de l’eau et du tourisme, mais rien ne
verra le jour sans que l’Etat impulse sa volonté dans le sens de ce projet. J’insiste
pour que notre département, le plus touché par la désertification, soit un pilote en
la matière.
En attendant un engagement fort par retour de mon courrier, veuillez agréer,
Monsieur le Président, l’expression de mes respectueuses salutations.
Jérôme Bolte, Vice-Président Agissons."

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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 20:18

Je surfais sur les réseaux, lorsque je vis passer un article sur "Made in Perpignan" qui énoncé : "📺 Sortie le 25 octobre 2024 sur la plateforme de streaming Netflix, cette série espagnole situe l'histoire de son 4e épisode à Toulouse. Mais en réalité, le tournage s'est déroulé à Perpignan"

Me revint alors, la phrase de Guy Debord "Dans la société du spectacle" : "Dans un monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux."

Par extension du domaine de la lutte, la phrase de Jordi Vidal met un point final à l'analyse de cette situation :"La société du chaos n’a pas de valeur : elle se contente de les mettre en scène.”

La société du spectacle dans la queue de sa comète devient confusionnelle ...

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 20:23


“S'il existait un enfer pour les amoureux et les buveurs, le paradis serait désert.”

De Omar Khayyâm / Rubâ’iyât

 

    “Boire du vin et étreindre la beauté Vaut mieux que l'hypocrisie du dévot.”

    De Omar Khayyâm / Rubâ'iyyât

Cri de liberté : le courage d’une jeune femme qui déambule sans voile dans les rues de Téhéran

 

Comme une étoile brûlante, elle s'est avancée, défiant d'un seul regard l'ombre qui pèse sur son pays. Là, sur le sol lourd de son université, au cœur même de Téhéran, cette jeune femme s'est tenue, le corps libre, les cheveux flottants comme un drapeau. En quelques pas, elle a déchiré le voile du silence, et d'un geste, elle a montré à tout un peuple – à tout un monde – la puissance fragile du courage.

Sa silhouette, sans voile, en sous-vêtements, se dresse comme un cri dans la nuit d’un régime qui réprime, qui étouffe, qui enferme.

Et en elle, en cette scène inouïe qui s’est gravée sur les écrans, des millions de femmes iraniennes se sont vues, même de loin, même brièvement, libres de choisir. Les images ont circulé, capturant ce défi, et en une poignée d’heures, elles ont embrasé les réseaux sociaux comme un feu impossible à éteindre.

Elle n’est pas la première, hélas, à voir son corps et son âme emprisonnés pour avoir tenté d'être elle-même, pour s’être montrée comme elle est, sans barrière ni masque imposé.

On ne peut oublier Mahsa Amini et toutes ces femmes dont la vie fut brisée pour le simple crime d’avoir laissé apparaître une mèche de cheveux ou d’avoir baissé leur voile. Dans un pays où l’on emprisonne des poètes, où l’on enferme des rêveurs, où l’on traque le moindre éclat de liberté comme un crime d’État, son geste brise le cercle de la peur.

Nous vivons à une époque étrange, où un simple geste peut être une déclaration de guerre.

Car cette femme n’a pas simplement ôté son voile ; elle a jeté à terre les chaînes invisibles que tant d’autres ressentent au plus profond d’elles-mêmes. Elle a exposé le mensonge qui voudrait que l’oppression se pare de la vertu de la tradition. Elle a montré que sous ce voile, sous cet habit qu’on impose, il y a la vie, les rêves, la dignité qui refusent de se taire.

Ce qui est déchirant dans cette scène, ce n’est pas seulement son courage ou le poids de ce qu’elle risque : c’est ce qu’elle laisse en nous.

Son geste fait écho aux milliers d’Iraniens et d’Iraniennes qui, chaque jour, espèrent un sursaut de liberté. Aux hommes et aux femmes qui, avec elle, croient qu’il y a dans l’air, même invisible, une étincelle d'espoir capable d’enflammer tout un pays. Car dans la vision de cette jeune femme, déambulant comme une apparition, il y a quelque chose de l’esprit de liberté qui ne s’éteint jamais.

Que feront-ils d’elle ? L’ont-ils déjà enfermée dans l’une de ces prisons où l’on pense réduire au silence ceux qui osent rêver ?

Dans ce pays où chaque pas en dehors des normes devient un crime, cette jeune femme porte, par son geste, le poids de toute une génération qui s’élève contre l’injustice. Mais, par cette action, elle s’est aussi emparée de quelque chose de plus grand que le simple acte de dévoiler ses cheveux : elle a libéré l’esprit de ceux qui, en Iran comme ailleurs, voient en elle une promesse.

Que l’Iran, que le monde se souvienne de cette nuit où une femme a osé défier l’infini des interdits.

Que les dirigeants frémissent de savoir que, derrière les murs, dans les ruelles, dans les cœurs, grandit la même flamme. Car l’esprit de cette femme marche encore, et il ne s’arrêtera pas, aussi longtemps qu’il y aura des âmes prêtes à la suivre.

Dans son courage résonne une vérité que nul ne peut étouffer : la liberté, même bâillonnée, attend toujours son heure. Et cette femme, par son geste, vient de donner à cette heure un visage.

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