"Il y a trois sortes d’hommes: les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer" (Aristote)
**Éloge de Boualem Sansal et Cri du Cœur pour sa Libération**
Français, si vous saviez ! Si vous saviez ce que coûte la liberté à ceux qui osent la défendre en terre d’oppression ! Si vous saviez ce qu’endure aujourd’hui Boualem Sansal, ce vieux sage de 75 ans, si droit, si digne sous les coups, alors même que ses seules armes furent toujours des mots, des mots jetés comme des flambeaux dans la nuit pour que d’autres voient, pour que d’autres vivent !
Sansal n’a jamais cherché à plaire. Sansal n’a jamais marchandé sa vérité.
Cet écrivain, dont chaque livre est une gifle à la face de ceux qui se complaisent dans l’obscurantisme, est aujourd’hui enfermé par un régime qui ne supporte pas la lumière. Et pourquoi ? Parce qu’il a eu l’audace, le courage insensé de nommer ses ennemis : l’islamisme, ce cancer qui ronge les sociétés, et le pouvoir algérien, qui se drape dans le voile de la souveraineté pour mieux écraser ses enfants.
Est-ce donc cela qu’il faut à notre époque pour mériter les fers ?
La lucidité et l’honneur ? Ah ! On nous dira qu’il s’agit là d’une affaire intérieure, qu’il ne faut pas troubler les équilibres fragiles, qu’un écrivain, fût-il grand, ne vaut pas un désordre diplomatique. Mensonge ! Hypocrisie ! Car en livrant Sansal au silence, c’est notre propre liberté que nous laissons dépérir.
Français, si vous saviez ! La liberté n’est pas une abstraction.
Elle n’est pas une idée vague que l’on brandit dans les discours. Elle vit, elle saigne, elle brûle dans le corps de ceux qui se battent pour elle, dans les pages qu’ils noircissent pour dénoncer l’injustice, dans les chaînes qu’ils brisent, une à une.
Et qu’est-ce que la France, sinon ce pays où la liberté a fait éclore ses plus belles victoires ?
Si la France détourne les yeux, si elle se tait, alors elle trahit tout ce qu’elle est, tout ce qu’elle a été, tout ce qu’elle pourrait être encore.
Monsieur le Président, Messieurs du gouvernement, levez-vous ! Levez-vous pour Boualem Sansal !
Que sa voix étouffée résonne à nouveau, que ses chaînes soient brisées. Car défendre Sansal, ce n’est pas défendre un homme. C’est défendre l’honneur de la pensée. C’est défendre la dignité des écrivains, partout dans le monde.
Citoyens, signez cette pétition ! Faites-la entendre dans les moindres recoins de l’indifférence.
N’attendez pas. Chaque heure est une heure de trop. Ne dites pas qu’il est loin, qu’il est autre. Boualem Sansal, c’est nous tous, à l’instant où nous décidons d’être libres.
Car si nous n’agissons pas, si nous n’élevons pas la voix, alors il faudra bien se taire. Et ce silence, mes amis, ce sera le nôtre, pour toujours.
Boualem Sansal, dissidence : un podcast à écouter en ligne | France Culture
PODCAST. Boualem Sansal, dissidence : écouter tous les épisodes et bien d'autres séries de podcasts, documentaires, histoires et fictions de France Culture.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-boualem-sansal-dissidence
Pour retrouver un point dans l'invisible, il suffit en mathématique de faire de la trigonométrie https://fr.wikipedia.org/wiki/Trigonom%C3%A9trie . Dans le cas de la disparition par arrestation de Boualem Sensal . On prend un écrivain algérien, prix Goncourt auteur de "Meursault, contre-enquête" là , Kamel Daoud. Un journaliste, éditorialiste algérien assassiné en 1994 durant "la décennie noire" auteur de "ce voleur qui " écrit le matin, avant les balles des islamistes...https://fr.wikipedia.org/wiki/Sa%C3%AFd_Mekbel Et l'on recherche par le dialogue des 2, à retrouver le point dans l'invisible Boualem Sensal . Avec cette trinité, on retrouve l'image d'une Algérie moderne
### Un café imaginaire à Oran, au crépuscule
**Kamel Daoud** et **Saïd Mekbel**, assis à une table de terrasse, à quelques pas du port. Une légère brise marine chasse la chaleur de la journée. Devant eux, deux tasses de café noir, à moitié consommées. L’heure est au silence, jusqu’à ce que Saïd prenne la parole, son regard perdu au loin.
---
**Saïd Mekbel** :
Je me demande si on disparaît toujours pour les mêmes raisons, Kamel. À mon époque, c’était simple : un mot de trop dans une chronique, une phrase qui effleure le pouvoir ou le dogme. Une vérité, juste une. Et voilà, une balle, une voiture qui suit la tienne, une ombre qui t’attend en bas de chez toi. Aujourd’hui, Boualem Sansal... disparu. Ça ressemble à une vieille histoire qui n’a jamais pris fin.
**Kamel Daoud** :
(Il hoche lentement la tête, jouant distraitement avec sa tasse.)
Une vieille histoire, oui. Mais est-ce qu’elle a vraiment besoin d’une fin ? Les disparitions comme celle de Sansal, ce sont des silences qui se répètent, comme des échos dans une caverne. On n’écrit pas pour être entendu ici. On écrit parce qu’on n’a pas le choix. Mais parfois, je me demande si ces mots ne sont pas des pierres qu’on jette dans l’eau. Des cercles qui se perdent, avalés par le silence.
**Saïd Mekbel** :
(Il sourit tristement.)
C’est une caverne, l’Algérie. Une caverne où les mots, les vrais, ne font que rebondir sur les murs. Sansal, toi, moi... Nous sommes condamnés à graver nos phrases dans la pierre. Mais tu sais ce qui me frappe avec lui ? Ce n’est pas seulement qu’il parle. C’est qu’il ose penser que l’on peut encore changer quelque chose. Qu’un mot peut déplacer une montagne.
**Kamel Daoud** :
Sansal est un prophète sans illusions, Saïd. C’est un homme qui marche seul, et qui sait qu’il marche contre le vent. Il a écrit sur des vérités que personne ne veut entendre. Sur cette mondialisation qui écrase tout, sur cette religion qui revient comme une marée montante, sur ces jeunes qui fuient et qui laissent un vide immense derrière eux. Peut-être que le pouvoir a décidé qu’il avait dit assez de vérités.
**Saïd Mekbel** :
(Amusé.)
"Prophète sans illusions", tu parles comme un écrivain. Mais moi, je crois que le pouvoir n’a pas peur de la vérité. Ce qu’il craint, c’est l’écho de cette vérité. Si Sansal est réduit au silence, c’est parce qu’ils pensent que ses mots pourraient se répandre, trouver une résonance. Mais est-ce que ça arrivera, Kamel ? Est-ce qu’on entend encore la vérité ici, ou est-ce qu’on s’en détourne, par habitude, par fatigue ?
**Kamel Daoud** :
(Plaçant sa tasse sur la table, pensif.)
Je ne sais pas. Parfois, je me dis que la vérité, on la connaît déjà. On la porte en nous, comme un vieux fardeau. Mais on préfère ne pas la regarder. Regarde-nous. Nous sommes là, à parler de Sansal, à parler de toi, et pourtant, l’histoire continue. Les mots s’empilent, les hommes tombent, et le pays reste immobile, figé dans sa propre ombre.
**Saïd Mekbel** :
(Lentement.)
Oui, immobile. Mais pas pour toujours. Chaque système finit par s’effondrer, Kamel. Même celui qui nous oppresse aujourd’hui. Regarde-moi. Ils ont cru m’effacer, mais je suis là, non ? Dans tes mots, dans ceux de Sansal, dans cette table où nous partageons encore des idées. La censure est puissante, mais elle n’est jamais éternelle.
**Kamel Daoud** :
(Touché.)
Alors, tu crois qu’il y a encore de l’espoir ? Que ce silence autour de Sansal, autour de nous, peut être brisé un jour ?
**Saïd Mekbel** :
(Un long silence.)
L’espoir, c’est un luxe, Kamel. Mais la résistance, c’est une nécessité. Écris, continue d’écrire. Si Sansal n’est plus là, alors il faudra que tu portes ses mots. Et si un jour tu disparais, d’autres viendront. Les mots survivent toujours. Même dans une caverne.
---
Le bruit d’un bateau qui s’éloigne interrompt leur discussion. Kamel regarde l’horizon, pensif, tandis que Saïd termine son café. Les ombres s’allongent sur la terrasse, et peu à peu, la lumière du jour cède la place à la nuit.
France : leçon d'histoire par Nazim Mekbel - L'archipel contre-attaque !
La longue histoire de démocratie française est mise à mal. Le Front National de Marine Le Pen affole au point de relancer le fameux Font Républicain. Ce même front qui, rappelons le, s'était ...
http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2014/03/france-lecon-d-histoire-par-nazim-mekbel.html
commenter cet article …