Juin 2021 : 12 mois d’Aliot à Perpignan deuxième partie par Olivier GANDOU
Dans la première partie de ce récapitulatif trimestriel, nous avons abordé les élections cantonales et régionales, Aliot et ses conseillers municipaux, la stratégie de dédiabolisation, la communication, la politique culturelle.
Il reste des informations à rappeler sur les mobilités, les aménagements en cours et le sport. Mais pour commencer il me semble important de s’intéresser aux diverses tensions sociales de la ville. Des faits divers mais aussi certains indicateurs statistiques révèlent une souffrance de la population perpignanaise. Souffrance qui ne semble pas être la priorité de cette municipalité.
** « Voyoucratie », pauvreté et tensions sociales
*Pauvreté : migrants, crédit municipal, prime d’activité des salariés, Restos du Cœur…
-l’agglo : aider les étudiants précaires
La presse annonce le 9 avril 2021, Perpignan Méditerranée Métropole a livré des denrées alimentaires au collectif “Entr’Aide Étudiant”. Un collectif créé pour aider les étudiants précaires à faire face aux difficultés accentuées par la crise sanitaire.
-Le curieux silence sur les migrants à Perpignan
Le 10 avril la presse révèle : «L'explosion des arrivées sur les côtes espagnoles depuis l'été 2020 trace une nouvelle route de l'immigration par la côte Vermeille des Pyrénées-Orientales. Ce flux se répercute jusqu'à Perpignan, où les associations ont du mal à faire face. (…)"On a constaté que depuis 9 mois, il y a de plus en plus de migrants qui sont ramenés à Portbou et qui reviennent à Perpignan. On en voit une cinquantaine de nouveaux chaque jour. Ils arrivent sans un euro, sans rien à manger, ils ont soif, n’ont plus de chaussures. Et, depuis la fermeture des frontières en Algérie, ils ne peuvent pas repartir. 200 bouteilles d’eau quotidiennement ça ne suffit plus. Avant, on distribuait 40 repas par jour, maintenant 250 ce n’est pas assez. On avait un local mais on nous l’a fermé". Au vu de la situation, voilà quelques semaines, Fatouma a décidé d’alerter le maire de la ville Louis Aliot, mais aussi le député Romain Grau et les autorités.»
*Pauvreté perpignanaise : la fréquentation du Crédit Municipal
Le 13 avril la presse révèle l'augmentation de la fréquentation du Crédit Municipal. La responsable adjointe de l'agence perpignanaise du Crédit Municipal “ témoigne de l'augmentation de la fréquentation du site de l'avenue Général-de-Gaulle. Comment avez-vous constaté l'augmentation de la fréquentation du Crédit Municipal ? Nous le voyons avec les nouveaux clients. Ils sont quarante tous les mois, c'est énorme. Je suis arrivée en 1999 et, à cette époque, nous n'avions quasiment pas de nouveaux usagers. Cette tendance est particulièrement significative depuis le deuxième confinement. Sur Perpignan, nous avons 3 200 clients actifs,...Le prêt sur gage explose à Perpignan : "Beaucoup ont honte de dire que cette pandémie les a mis plus bas que terre, pas moi" .
-Pauvreté de Perpignan : les "bataillons de la prévention"
La presse informe le 15 avril 2021 que parmi les 45 quartiers prioritaires de France choisis par l'Etat pour déployer les "bataillons de la prévention", deux se situent dans la capitale du Roussillon : le Champ-de-mars et le Centre-ancien.
-Les distributions pour les étudiants continuent : un exemple
Le 6 mai 2021 L'Indépendant, l'UPVD et Leclerc Perpignan nord et sud “s'unissent” pour distribuer 400 sacs de denrées alimentaires et produits d'hygiène aux étudiants de Font-Romeu et Perpignan, ce jeudi.
Le 11 mai la presse précise que les bénévoles du Secours populaire tiennent la permanence chaque lundi et jeudi, de 12 h à 15 h. Les étudiants, qui peuvent s'inscrire sur simple présentation de leur carte étudiant, viennent ensuite tous les quinze jours pour constituer leur colis. Les denrées sont installées sur des tables, à disposition des bénéficiaires. À chaque permanence, les bénévoles distribuent 50 à 80 colis et comptabilisent d'ores et déjà environ 350 inscrits :
Une bonne partie de la solidarité est invisible. Plusieurs collectifs agissent chaque semaine sans échos dans les medias locaux.
-mairie : une discrète subventions pour les pauvres
Le conseil municipal de mai vote une subvention pour les pauvres (Restaurants du Coeur, Banque Alimentaire, Croix Rouge…). Majorité et Opposition ne disent rien à propos des gens concernés.
-La prime d’activité des salariés du département
Le 25 mai la presse communique que dans les Pyrénées-Orientales, 40 000 salariés touchent la prime d'activité car leur salaire ne leur permet pas de vivre dignement.
-Moins d’allocation logement
Le 29 juin la presse communique sur les inquiétudes exprimées de syndicats au sujet des impacts de la réforme de l'aide au logement. Depuis la mise en place de la réforme, 4 400 bénéficiaires ont perdu leur allocation logement dans les Pyrénées-Orientales.
-Les Resto du Coeur
La presse communique que le 29 juin 2021 Patrice Douret, président national des Restos du Cœur, est venu à la rencontre des bénévoles catalans. L’interview révèle qu’avec la crise sanitaire, les plus précaires ont été davantage fragilisés et l'association a vu apparaître de nouveaux profils dans ses bénéficiaires. "Des artisans, des étudiants, des commerçants..., précise Odile Brégand, il y a eu 15% de bénéficiaires en plus entre le mars et juin 2020 dans les P.-O.". Dans le même temps la solidarité a aussi augmenté. " Pendant la crise sanitaire, nous avons observé dans le département une augmentation de 20% des dons financiers et en mars 2021, le fruit des collectes a augmenté de 28% en comparaison avec l'année précédente" .
*Les morts de la rue en 2020
Un média rappelait le 14 avril 2021 les 12 Morts de la rue à Perpignan en 2020.
*La prostitution
La presse Interview le 26 avril le chercheur Alain TARRIUS qui explique ses découvertes sur la prostitution à Perpignan et à la Jonquera. En Roussillon une autre mafia italienne qui a pris la direction des logistiques prostitutionnelles et de la drogue. Les dealers traditionnels ont presque disparus où l’on a vu arriver leurs remplaçants qui ont commencé à démarcher les gamins devant les centres d’apprentissage et de formation, les collèges et les lycées de Perpignan et du département. Il précise aussi dans l’article : « Quand les gosses commencent à toucher à ça à 12/13 ans […] surtout que cette consommation incite à la prostitution occasionnelle qui sert à acheter les stupéfiants ». Le profil des jeunes perpignanais(es) qui se prostituent sont des « garçons […] ce sont des garçons pauvres qui cherchent une indépendance à partir de 14 ou 15 ans souvent après des échecs en centre de formation ». Concernant les clubs prostitutionnels de la Jonquera : « quarante majeurs dont seize viennent des Pyrénées Orientales ». Le recrutement depuis la Jonquera par des « hommes de mains des putaclubs viennent de plus en plus fréquemment chercher des Perpignanais et Perpignanaises. Les mineures sont emmenées dans les garages où elles font leurs armes dans les garages ». Le chercheur déclare que les autorités ferment les yeux : «[…] l’omerta règne. »
Le 7 mai la presse interview Jimmy Paradis du syndicat Strass des travailleurs du sexe dans les Pyrénées-Orientales. Il décrypte le contexte local, des studios et salons de massages à la rue où exercent 134 professionnelles (72 fixes en 2016 et 134 aujourd'hui). Sans compter les centaines d'adolescentes, mineurs, adultes, hommes et femmes qui travaillent via les réseaux sociaux et les sites dédiés pour des prestations permanentes ou occasionnelles tarifées entre 150 et 200 euros. Depuis la pandémie Covid, sur le trottoir, la fellation est tombée à 5 euros à Perpignan. Contrairement à une prostitution de “luxe” 150-200€ la prestation.
*« Voyoucratie » : violences, armes
-meurtre par arme à feu la nuit en pleine rue
Le 2 mai, peu après 23 heures, un homme est abattu dans la rue, dans le quartier Saint-Mathieu à Perpignan. L’homme, qui serait âgé d'une trentaine d'années et serait en situation irrégulière sur le territoire, aurait été atteint par au moins un coup de feu. Le mobile du crime pourrait être lié à une rivalité amoureuse et l'ex petite amie du défunt aurait été présente sur les lieux.
L’homicide a créé un intérêt passagers pour les tensions dans le quartier : “Les riverains racontent le quotidien ponctué de bagarres. "Ça fait quarante ans que j'habite là, dit un homme. Vous savez, ça devient un quartier dangereux. On commence à en avoir l'habitude." Les habitants du quartier, choqués mais peu surpris par cet évènement violent”.
Au conseil municipal le maire fait une minute de silence pour… un policier assassiné en France. L’opposition évoque ce meurtre.
-Des armes de guerre circulent
Le 6 mai la presse révèle qu’à Perpignan un réseau de cambrioleurs a été démantelé. À l'occasion de leur perquisition, les enquêteurs ont également trouvé des armes de guerre, notamment des kalachnikovs.
-Menace par pistolet d'alarme
La presse informe que le 8 mai 2021 dans le centre de Perpignan après le couvre-feu un jeune homme a fait du tapage. Le voisinage s'indigne, le somme de quitter le secteur et d'arrêter ses nuisances. Mais l'homme descend de son véhicule, commence à vociférer et exhibe soudain une pistolet d'alarme. À l’intérieur de l'habitacle de sa voiture il transportait aussi une hachette.
*Trafic de cigarettes
Le 12 mai la brigade anticriminalité de Perpignan intercepte un conducteur. À bord du véhicule, les policiers trouvent 425 cartouches de cigarettes, pour un montant estimé de 17 675 €. Pour pouvoir s'acquitter de cette somme, l'homme, âgé de 45 ans, aurait emprunté de l'argent à des connaissances, dans l'objectif ensuite de revendre ces cigarettes aux alentours de 6 € le paquet, ce qui lui aurait permis d'encaisser un bénéfice de près de 8 000 €.
Le 18 mai, police ont intercepté un automobiliste âgé de 26 ans à hauteur du boulevard Desnoyés dans le quartier du Bas-Vernet à Perpignan. Dans le coffre les forces de l’ordre ont découvert pas moins de 413 lots de tabac, dont 108 paquets de tabac à rouler, 100 cartouches Elixir et 205 cartouches de Philip Morris. Le tout pour une valeur marchande de 46 270 euros.
Le 20 mai les policiers du commissariat de Perpignan, procédaient à une opération de contrôle des épiceries dans le quartier du Vernet et dans le centre ancien. Huit épiceries ont été visées simultanément. L'opération a donné lieu à la saisie de 33 cartouches de cigarettes espagnoles.
Le 21 mai la presse révèle que les services des Douanes des Pyrénées-Orientales ont saisi 10,2 tonnes de cigarettes et plus de 3 M€ saisis par les douanes en 2020.
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