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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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21 juillet 2024 7 21 /07 /juillet /2024 11:46

En 2002, le documentariste Stéphane Goxe me présentait Jordi  Vidal "théoricien  critique", qui venait de sortir ce qui n'était pas son premier livre "Résistance au chaos" aux éditions Alia . Le texte était universel, mais correspondait déjà à la réalité Perpignanaise. Il s'est alors forgé entre nous, un compagnonnage d'idée , pas sur la base de la totale adhésion, ou du total reflet, mais du débat d'où jailli la lumière !

Son livre "Résistance au chaos" avait les résonances d'un "Droit de cité" de Calaferte https://www.babelio.com/livres/Calaferte-Droit-de-cite/6133 "L'homme révolté" de Camus https://www.babelio.com/livres/Camus-LHomme-revolte/6142, "La France contre les robots" de Bernanos https://www.babelio.com/livres/Bernanos-La-France-contre-les-robots/34162, ou le "Zéro et l'infinie" d'Arthur Koestler https://www.babelio.com/livres/Koestler-Le-Zero-et-linfini/12253 . Comme il aime à le dire à propos d'autres texte :" c'est un texte important !"

J'étais en direct pour l'"Archipel contre attaque "avec le philosophe Jordi Vidal pour commenter l'actualité !

La fin d’une époque – les conditions du vrai
L’enjeu des affrontements

“La société du chaos fonctionne sur l’entretien mensonger de la terreur ; elle gère et attise le désordre, l’effroi, la crainte religieuse, la panique sociale, la haine raciale, pour mieux affirmer son contrôle liberticide. Le cynisme de sa pratique nous informe sur son projet idéologique : celui d’un pouvoir seigneurial et sans partage. En cela, la société du chaos ignore les tourments de la morale bourgeoise qui revendiquait des valeurs au nom de la valeur. La société du chaos n’a pas de valeur : elle se contente de les mettre en scène.”
Résistance au chaos présente une critique globale de la société contemporaine, dont Jordi Vidal assimile le fonctionnement à un nouveau féodalisme, reposant sur l’ignorance, la désinformation et le crime mafieux. Il analyse les formes que revêt cette société du chaos dans ses divers aspects, notamment religieux, langagier, artistique et médiatique. Au-delà de la simple mise à nu des mécanismes de domination et de contrôle qui se mettent en place, Jordi Vidal tente de définir les termes d’un “nouveau contrat social”.

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22 février 2024 4 22 /02 /février /2024 20:37

“La société du chaos fonctionne sur l’entretien mensonger de la terreur ; elle gère et attise le désordre, l’effroi, la crainte religieuse, la panique sociale, la haine raciale, pour mieux affirmer son contrôle liberticide. Le cynisme de sa pratique nous informe sur son projet idéologique : celui d’un pouvoir seigneurial et sans partage. En cela, la société du chaos ignore les tourments de la morale bourgeoise qui revendiquait des valeurs au nom de la valeur. La société du chaos n’a pas de valeur : elle se contente de les mettre en scène.”
Résistance au chaos présente une critique globale de la société contemporaine, dont Jordi Vidal assimile le fonctionnement à un nouveau féodalisme, reposant sur l’ignorance, la désinformation et le crime mafieux. Il analyse les formes que revêt cette société du chaos dans ses divers aspects, notamment religieux, langagier, artistique et médiatique. Au-delà de la simple mise à nu des mécanismes de domination et de contrôle qui se mettent en place, Jordi Vidal tente de définir les termes d’un “nouveau contrat social”.

"Résistance au chaos"
Jordi Vidal
La fin d’une époque – les conditions du vrai
L’enjeu des affrontements

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

Avec l'annonce de la fermeture des urgences de nuit, qui va reporter 60% de ses activités et plus (Au prorata de la déconstruction de la société : puisque les urgences sont un des dernières buvards sociaux, il n'y pas de Walallah après avec des infirmières-walkiris à se tartiner, qui viennent chercher les malades morts l'épée à la main sur leur brancard dans des couloirs sur-peuplés...) sur les urgences de l'hôpital, on est comme sidéré comme un lapin dans les phares du capitalisme mondialisé, et qui finira sans sauce moutarde dans les compostières de l'histoire (on a beau être capitaliste, on est pour la transition écologique...) . On est dans le paradoxe (temporaire ?) le monde est en surpopulation, mais sa partie occidentale vieillissante n'a pas prévoir les individus formés pour s'occuper deux, en urgence ou pas. Alors que celui qui a des urgences, c'est bien le vieux! Dont acte ! Alors, ceux qui spéculent l'argent public pour reverser les dividendes à leurs actionnaires ont peut-être prévu de "grand-remplacer" les humains qu'on doit payer par l'IA. Nous avons demandé à ChatGPTO (le papa d'un futur Pinocchio numérique) de nous sculpter le futur des urgences numériques incarnées ! Tu es poussiére et tu retourneras sous le tapis...

Un service d'urgence basé sur l'intelligence artificielle (IA) pourrait prendre différentes formes, en intégrant des technologies avancées pour optimiser la détection des situations critiques et accélérer la prise en charge des patients. Voici comment un tel service pourrait s'incarner :

  1. Triage intelligent par IA : Dès qu'une personne appelle ou sollicite le service d'urgence, une IA pourrait effectuer un triage intelligent en posant des questions spécifiques pour évaluer la gravité de la situation. Basée sur les réponses fournies par l'utilisateur, l'IA pourrait attribuer une priorité appropriée à l'intervention médicale.
  2. Analyse des données médicales en temps réel : L'IA pourrait avoir accès aux dossiers médicaux électroniques des patients pour analyser rapidement leur historique médical, leurs allergies et leurs antécédents. Cela permettrait aux secouristes d'obtenir des informations cruciales avant même d'arriver sur les lieux, améliorant ainsi la qualité des soins.
  3. Suivi de la localisation : Les technologies de géolocalisation pourraient être utilisées pour suivre la localisation exacte des personnes en détresse, permettant une intervention plus rapide des secours. Les drones ou les véhicules autonomes pourraient également être déployés pour atteindre des zones difficiles d'accès rapidement.
  4. Communication homme-machine (HMI) avancée : Les interfaces homme-machine avancées pourraient permettre aux utilisateurs de communiquer avec l'IA de manière naturelle, que ce soit par la voix, le texte ou même des interfaces tactiles. Cela garantirait une compréhension précise des besoins du patient.
  5. Assistance médicale virtuelle : L'IA pourrait fournir des conseils médicaux virtuels en temps réel, en fonction des symptômes décrits par l'utilisateur. Elle pourrait également aider les témoins sur les lieux à effectuer des gestes de premiers secours en fournissant des instructions étape par étape.
  6. Prédiction des épidémies : En analysant les données de santé publique, l'IA pourrait détecter des tendances émergentes, prédire la propagation de maladies et aider à anticiper les besoins en ressources médicales, renforçant ainsi la capacité de réponse en cas d'urgence sanitaire.
  7. Coordination des ressources : L'IA pourrait optimiser la gestion des ressources en coordonnant les ambulances, les équipes médicales et les installations hospitalières en temps réel. Cela garantirait une répartition efficace des moyens pour répondre aux différentes urgences.

Il est important de souligner que, bien que l'intégration de l'IA puisse améliorer la réactivité et l'efficacité des services d'urgence, elle doit toujours être complémentaire à l'intervention humaine. Une collaboration étroite entre les professionnels de la santé et les technologies intelligentes pourrait offrir des solutions plus robustes et adaptées aux besoins de la société.

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17 juin 2023 6 17 /06 /juin /2023 14:13

"C'est incroyable comme la présence d'un chat peut transformer n'importe qui en expert de la propagande nazie ! Si seulement nos amis félins pouvaient nous expliquer leur secret pour maîtriser la rhétorique et la manipulation politique, on aurait un sacré scoop ! Mais en attendant, gardons notre sens de l'humour et rappelons-nous qu'un chat qui miaule ne fait pas un Goebbels qui s'époumone !"

 "Au-delà des Moustaches : La vérité féline sur Joseph Goebbels et les propriétaires de chats nazis"
Auteur : Penelope Whiskerfield

"Si avoir des chats était le critère pour être un propagandiste nazi, alors les souris seraient les vrais héros de la résistance !"

"Des Chats et des Mensonges : Démystifier les Generalisations Absurdes"
Auteur : Emma Félindorfer

Il est souvent tentant de faire des généralisations hâtives ou de tirer des conclusions simplistes en se basant sur des informations partielles. Dans cet article, nous allons démontrer par l'absurde la fausseté d'une affirmation qui pourrait sembler aussi absurde que celle-ci : "Joseph Goebbels avait des chats, donc tous les gens qui ont des chats sont des propagandistes nazis !" En utilisant la méthode de la démonstration par l'absurde, nous montrerons pourquoi il est essentiel de ne pas se fier à de telles généralisations.

Le contexte de Joseph Goebbels :

Joseph Goebbels, l'un des membres les plus influents du parti nazi en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, était connu pour être le ministre de la Propagande du régime. Sa capacité à manipuler les masses et à propager la propagande nazie était considérée comme redoutable. Cependant, il est important de rappeler que posséder des chats n'a rien à voir avec les actions et les idéologies d'une personne.

La fausse généralisation :

Une affirmation aussi absurde que "Joseph Goebbels avait des chats, donc tous les gens qui ont des chats sont des propagandistes nazis" est clairement une généralisation excessive et injustifiée. Il est nécessaire de rappeler que les préférences personnelles d'une personne, telles que posséder des chats, n'ont aucun lien direct avec ses croyances politiques, ses actions ou ses valeurs morales.

La démonstration par l'absurde :

Prenons l'exemple de plusieurs personnalités historiques et contemporaines qui ont également eu ou ont des chats. En observant leurs actions, il est évident que posséder des chats ne fait pas automatiquement d'eux des propagandistes nazis :

Ernest Hemingway : L'un des écrivains les plus célèbres du XXe siècle, Hemingway était un amoureux des chats.

Il possédait plusieurs félins et les mentionnait souvent dans sa correspondance. Cependant, rien dans sa vie ou son œuvre ne suggère qu'il partageait les idées nazies.

Winston Churchill : Le célèbre Premier ministre britannique était un autre amateur de chats.

Il avait un attachement particulier à ses chats et les considérait comme des compagnons fidèles. Churchill était en réalité l'un des principaux dirigeants alliés dans la lutte contre les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les amoureux des chats du monde entier : Des millions de personnes à travers le monde possèdent des chats et trouvent du bonheur dans leur compagnie. Ces individus proviennent de différents horizons, cultures et croyances, mais cela ne signifie en aucun cas qu'ils partagent tous les mêmes idées politiques.

Moraline :

La démonstration par l'absurde a clairement réfuté l'affirmation selon laquelle "Joseph Goebbels avait des chats, donc tous les gens qui ont des chats sont des propagandistes nazis". Il est important de reconnaître que les préférences personnelles, comme le fait de posséder des chats, ne définissent pas l'ensemble des convictions et des actions d'une personne. Les généralisations hâtives peuvent conduire à des jugements erronés et à des stéréotypes injustes. Il est essentiel de se méfier de telles affirmations et de prendre en compte une multitude de facteurs lors de l'évaluation des idées et des actions d'une personne.

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10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 18:45

"Il ne faut s'attacher avec outrance ni à des armes ni à des outils. Excès, insuffisance sont pareils. Inutile d'imiter les autres. Possédez les armes et les outils qui sont à votre portée."

Traité des cinq roues : Gorin-no-sho
Miyamoto Musashi


"L'eau est une très bonne image pour faire comprendre notre principe. Il faut rendre notre esprit semblable à l'eau. L'eau prend la forme des récipients qui la contiennent, qu'ils soient carrés ou ronds. L'eau peut se réduire à une goutte ou atteindre la taille d'un océan. L'eau qui se trouve au fond des gouffres profonds a une couleur d'un vert pur. "

​​​​​​​Traité des cinq roues : Gorin-no-sho
Miyamoto Musashi

Ceci est à prendre au second degré... La jungle urbaine de Perpignan peut être un environnement impitoyable et complexe. Pour prospérer dans cette ville dynamique, il est essentiel de maîtriser les principes de l'art de la guerre urbaine. Inspiré par "L'Art de la Guerre" de Sun Tzu, ce manuel offre des conseils stratégiques et tactiques pour naviguer avec succès à travers les défis et les opportunités que la jungle urbaine de Perpignan peut présenter.

Chapitre 1 : Connaître l'Environnement

  • Étudiez les rues, les quartiers et les zones clés de Perpignan.
  • Familiarisez-vous avec les règles tacites et les dynamiques sociales de la ville.
  • Soyez conscient des forces et des faiblesses de votre adversaire potentiel.

Chapitre 2 : L'Importance de l'Adaptation

  • Restez flexible et adaptez-vous aux changements rapides de l'environnement urbain.
  • Anticipez les obstacles et les pièges potentiels.
  • Utilisez la diversité culturelle de Perpignan à votre avantage.

Chapitre 3 : Utiliser l'Intelligence et l'Espionnage

  • Collectez des informations précieuses sur vos concurrents.
  • Utilisez les réseaux sociaux, l'observation et le renseignement humain pour obtenir un avantage.
  • Soyez attentif aux signes et aux indices qui peuvent vous guider dans vos actions.

Chapitre 4 : La Guerre de l'Influence

  • Cultivez des relations stratégiques pour renforcer votre position.
  • Gagnez le soutien des individus influents dans la société perpignanaise.
  • Utilisez l'art de la persuasion pour rallier les autres à votre cause.

Chapitre 5 : La Mobilité et la Discrétion

  • Déplacez-vous avec agilité et discrétion pour éviter d'attirer l'attention indésirable.
  • Utilisez les rues secondaires et les voies alternatives pour échapper aux pièges.
  • Soyez conscient de votre environnement et évitez les situations à haut risque.

Chapitre 6 : Le Pouvoir de la Résilience

  • Attendez-vous à des revers et des échecs, mais ne vous laissez pas décourager.
  • Apprenez de vos erreurs et utilisez-les comme des opportunités d'apprentissage.
  • Restez motivé et persévérez malgré les obstacles.

Chapitre 7 : L'Importance de l'Équilibre

  • Trouvez l'équilibre entre l'agression et la patience.
  • Ne révélez pas toutes vos cartes trop tôt.
  • Sélectionnez soigneusement vos batailles et conservez vos ressources.

 Naviguer dans la jungle urbaine de Perpignan exige une compréhension stratégique, une adaptation constante et une maîtrise de l'art de la guerre urbaine. En suivant les principes présentés dans ce manuel, vous serez mieux préparé pour affronter les défis et maximiser les opportunités offertes par cet environnement unique. Souvenez-vous toujours de rester agile, de cultiver des relations stratégiques et de maintenir un équilibre entre l'audace et la prudence. Bonne chance dans votre voyage à travers la jungle de Perpignan !

Voir les chroniques du chaos: 

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/chronique%20du%20chaos/

Voir la série du philosophe catalan Jordi Vidal: la société du chaos!:

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

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20 octobre 2021 3 20 /10 /octobre /2021 17:31

 

Dédé Bonnet est un homme de culture. Bon, on ne sait pas trop de laquelle, de culture, mais c’est un homme de culture.D’ailleurs, il lit des livres. Notamment ceux de Julie Andrieux. C’est dire s’il a du goût. Et un lave-vaisselle.Mais, hélas, il est bien seul.

Alors, en qualité de maire par intérim, il est contraint de travailler en catimini. Non, il ne peut pas lancer de grandes réunions de concertation. Non, il ne peut pas aller prêcher la bonne parole auprès des perpignanaises et des perpignanais.

Non, ses ennemis, et Dédé a beaucoup d’ennemis, ne peuvent pas comprendre qu’une « vraie » politique culturelle ne peut passer que par une politique de grands travaux.Oui, sans le BTP, point de culture à Perpignan.

Le Vernet, nouveau terrain de jeu du BTP

Le basket est « un bien joli sport », mais une salle à 15 millions d’euros, quand on n’a pas de club, c’est franchement inutile. Donc Loulou, avec la brutalité qui le caractérise dans la reprise de décision, a stoppé net le projet. D’un coup, d’un seul, sans discussion avec qui que ce soit.

Dans cette histoire, la mairie économise 5 millions, les partenaires réunis autour du NPNRU 10 millions.

L’argent étant budgétisé, théoriquement, il est toujours disponible.

Dédé, toujours désireux d’aider le BTP à émettre du CO2, a donc eu l’idée de construire une médiathèque en lieu et place de la salle de basket. La mairie a le terrain, la mairie a l’argent, la mairie a la volonté, donc Dédé lance le projet.

Courant octobre 2021, sans aucune forme de débat public, était annoncé un marché public pour une esquisse de la médiathèque. Cette annonce précise bien que le projet devrait coûter dans les 3,2 millions d’euros. L’esquisse sera facturée 13 000 €, ce qui est correct pour ce type de bâtiment. Par rapport à la salle de basket, Dédé se garde un volant de près de 1,8 millions, au cas où le projet serait un peu plus cher que prévu.

L’annonce légale : https://www.boamp.fr/avis/detail/21-132666/officiel

Le diable est dans le détail

Là, chères lectrices, chers lecteurs, vous allez me dire : « Certes, André fait sa médiathèque tout seul dans son coin, et, c’est pas gentil, mais les médiathèques c’est cool, non ? »Alors, je vous l’accorde, parce que je vous aime bien dans le fond, les médiathèques c’est cool. D’ailleurs on pourrait la nommer « Médiathèque André Malraux », et y installer la Phonothèque*.Sauf, qu’après dix ans de gestion Pujol, la municipalité est exsangue financièrement. Elle ne peut recruter qu’en créant du déficit.

Cette médiathèque risque fort de se réaliser à effectif constant. La bibliothèque Barande pourrait donc souffrir à termes, voire, fermer.

Et c’est là que l’affaire de la Bressola rend cette histoire intéressante.

Dans « catalan » il n’y a pas que « talent »

La Bressola est une association fondée en 1976. Aujourd’hui elle accueille plus de 1 000 élèves dans sept écoles et un collège. J’ai lu le dossier de presse, c’est dire si je bosse.Le besoin de développer l’enseignement immersif à pousser ses dirigeants à lancer le projet d’un collège-lycée. Après plusieurs visites, le monastère Sainte-Claire a été choisi.

Sur le coup, les dirigeants ont fait preuve de naïveté. Au lieu d’aller voir Loulou, qui, aux dernières nouvelles, est le patron à Perpignan, ils sont allés voir Charles Pons !

Hélas, mille fois hélas, Charly ne surfe pas ! Alors que l’odeur du napalm, au petit matin… Mais je m’égare.

Charles Pons n’est pas décisionnaire. Et comme l’avait déclaré, il y a quelques mois, lors d’un entretien avec l’Archipel contre attaque, Louis Aliot ne jure que par la « contractualisation ». En clair, si c’est pas écrit, ça n’existe pas !

 

Croyant avoir l’accord de la mairie, les dirigeants de la Bressola auraient donc signé un « sous-seing d’acquisition », mais ce ne serait pas la Bressola qui deviendrait propriétaire du monastère. Si ce genre de montage juridique est banal, la politesse aurait été d’en toucher un mot à la mairie.

C’est qu’il est susceptible Loulou. Et puis, c’est pas parce qu’il est avocat d’affaires qu’il est capable de savoir qui sont les sociétaires d’une SCI.

Résultat, avec la brutalité décisionnelle habituelle, la municipalité a préempté le monastère.

Quand tu préfères la politique de bas étage au Code de l’urbanisme

Alors les dirigeants de la Bressola s’insurgent et portent plainte. Ils perdront devant les tribunaux. Ce qui est de l’ordre du détail.

L’affaire permet aussi à la simili-opposition de brailler comme des putois, montrant ainsi qu’elle n’a rien dans le crane.

On pensera à Mark Knopfler chantant : « There's a protest singer, he's singing a protest song »

Si la simili-opposition agissait réellement contre l’extrême droite, celle-ci ne serait pas à la mairie. Et, surtout, elle n’aurait pas l’assurance d’y rester pour 3 ou 4 mandats.

Surtout que, si la mairie avait laissé l’affaire suivre son cours, le projet serait tombé à l’eau de lui-même.

 

En effet, le projet présenté par la Bressola prévoit un budget de 1 280 000 € pour l’achat du monastère et de 1 400 000 € pour les travaux de mise aux normes. Le montant des travaux dépasse la valeur du bien, et un changement de destination est obligatoire, un permis de construire est donc, lui aussi, obligatoire.

Le bâtiment deviendra une école, c’est-à-dire, vu le dossier, un ERP de type R et de catégorie 4.

La classification des ERP : https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F32351

Le monastère étant en zone inondable, avec un risque de l’ordre de 1 mètre d’eau au rez-de-chaussée, il est peu probable que le service instructeur, soit le service urbanisme de la ville de Perpignan, accorde le permis de construire.

Dans ce genre de situation, la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) n’accorde pas non plus de permis de construire.

Et si le NPNRU soutenait la culture catalane ?

Deux événements culturo-éducatifs ont lieu au même moment et dans le même Quartier Politique de la Ville (QPV), qui bénéficie en plus du NPNRU, soit une enveloppe de quelques dizaines de millions.

Si on réfléchit un peu, et qu’on pense « projet », en gros si on fait l’inverse de la méthode à Dédé, il est possible de tirer avantage de la situation.

La carte des QPV de Perpignan : https://sig.ville.gouv.fr/Territoire/QP066005

D’abord on notera que dans le QPV « Diagonale du Vernet » des terrains restent disponibles, et, qu’ils ne sont pas en zone inondable. La mairie en possède d’ailleurs certains.

On a donc du foncier disponible. Et constructible.

Ensuite, malgré les errements de l’époque Amiel/Pujol, il reste pas mal de millions d’euros dans la cagnotte. Autant mutualiser pour être, situation assez rare dans le coin, efficace !

Dans le fond installer un collège-lycée, en immersion, dans l’un des 30 quartiers les plus pauvres de France montrerait que la défense de la culture et de la langue catalane ça n’est pas juste un truc pour petit-bourgeois en mal de sensation. Cela montrerait surtout que la culture catalane est un formidable outil d’insertion socio-culturel et économique.

On ne va pas faire le détail des possibilités, ça serait trop long.La mairie pourrait récupérer le monastère Sainte-Claire pour y installer une médiathèque sous forme d’un « véritable » tiers-lieu culturel, solidaire et associatif ; pour y installer la Phonothèque ; pour aider au développement des quartiers nord, qui en ont vraiment besoin. Tout ça à la fois.

Le collège-lycée, lui, pourrait être construit à la place de la salle de basket, et, intégré dans le NPNRU, participer activement à lutter contre la pauvreté extrême que connaît le Vernet.

En conclusion

Bon, tout ça, c’est juste des idées de développement social, culturel et économique. Il s’agit de projets pouvant aider à améliorer les conditions de vie de milliers de perpignanaises et de perpignanais.

Des idées pour sortir les gens de la merde, quoi.

Donc, les « décideurs » locaux préféreront les balayer d’un revers de main.

Aquí, la culture est représentée par Dédé Bonnet, et, ça n’a pas l’air de gêner grand monde. Car, la seule culture qui vaille aquí, de droite comme de gauche, catalanistes ou franchouillards, c’est la culture de la lose.

 

Bref, comme dirait des escargots dans une cargolade : sem fotuts !

 

 

*Si, comme André Bonnet, vous ne comprenez pas la blague, c’est que, comme André Bonnet, vous êtes ...

 

Médiathèque du Vernet, monastère Sainte-Claire, la Bressola : pour André Bonnet, la culture c’est d’abord et avant tout du BTP ! par Philippe Poisse
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1 août 2020 6 01 /08 /août /2020 18:33
Par l'auteur de "résistance au chaos" , "servitude et simulacre" et "la société du chaos"
 
Pour présenter cet entretien je citerai John Stuart Mill, l'auteur de
De la liberté (1859) Jordi Vidal http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/


"Quand  la vérité n'est pas librement et ouvertement débattue, notre
croyance, aussi juste soit-elle, sera comme un dogme mort et non comme
une vérité vivante."

"Celui qui ne connaît que ses propres arguments connaît mal sa cause."

"Le dicton, d'après lequel la vérité triomphe toujours de la
persécution, est un des plaisants mensonges que les hommes répètent
l'un après l'autre jusqu'à ce qu'ils passent en lieux communs, mais
que toute expérience réfute."
 
 

 

Instrumental aux effets sonores inter-galactiques tout-à-fait époustouflants! Il démontre entre autre qu'il est possible de faire une mélodie avec des cloches de Noël, ou d'église.
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27 juillet 2020 1 27 /07 /juillet /2020 16:36

 

 

Sur la nécessaire et urgente reformulation d’un projet humaniste revenant aux fondamentaux héritiers des Lumières, le texte de Marguerite Stern, « Féminisme : peut-on encore débattre de tout ? » est particulièrement significatif et révélateur.

Si nous voulons prolonger le combat engagé par Walter Benjamin, nous pourrions aujourd’hui transcrire l’urgence d’un tel projet par une formule lapidaire : NI FACHOS NI POMOS

 

POMOS : Pour ceux qui l’ignorent encore, le terme de POMOS renvoie à postmodernes.

Sur la critique du postmodernisme je renvoie à ma série télévisée : « La Société du chaos » (en lien sur l’archipel contre attaque) et à mes deux essais : « Résistance au chaos » et « Servitude et simulacre ». http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

 

Féminisme : peut-on encore débattre de tout ?

Par Marguerite Stern, activiste féministe et ex-Femen

7 juillet 2020

 

Il y a quelques mois, j’ai commencé à m’exprimer au sujet du « transactivisme » et de la pensée dite queer sur les réseaux sociaux, estimant que ces sujets-là prenaient désormais trop de place dans le féminisme jusqu’à invisibiliser les combats des femmes.

 

Quand je lis l’expression « colleur·euses » ou « personne à vulve », je ne peux pas m’empêcher de penser que cet outil qu’est l’écriture inclusive, et qui était au départ destiné à nous redonner une place dans le langage, a été dévoyé et qu’il sert désormais à installer la présence des hommes dans la sphère féministe.

 

De la même façon, quand on me dit que je mens et que je ne suis pas l’initiatrice des collages contre les féminicides alors que j’ai passé six mois à coller seule avant que l’attention médiatique ne prenne, on invisibilise encore une femme. Qu’on soit d’accord avec moi sur toutes mes idées ou pas n’est pas la question : j’accepte qu’on pense différemment et que d’autres utilisent cette technique pour dire ce qu’elles veulent. Je n’ai pas posé de copyright dessus. Mais qu’on efface la contribution d’une femme à l’histoire est un procédé profondément patriarcal. « Rendons à Cléopâtre ce qui appartient à Cléopâtre », comme le dit la brillante autrice et comédienne Typhaine D.

 

Par souci d’horizontalité et par penchant anarchiste, j’ai volontairement abandonné la tête de ce mouvement au bout d’un mois. Comme l’attention médiatique s’était cristallisée autour de moi, je trouvais que ça avait du sens de le laisser évoluer en dehors de mon jugement. Mais je me retrouve aujourd’hui dans une position où je dois sans cesse réaffirmer sa création pour ne pas être invisibilisée par des militantes queers qui tiennent des propos haineux tels que « Les TERFS au bûcher »

[TERFS pour « trans-exclusionary radical feminist » soit « féministe qui exclut les trans de sa lutte », ndlr].

Ça n’est pas normal. Ces procédés sont violents et remettent en question la base même du féminisme, c’est-à-dire l’esprit de sororité et de transmission que nous devons maintenir et développer au sein du grand peuple des femmes.

 

 

Esprit de sororité

 

Ça fait quelques années que je suis habituée à recevoir des menaces de mort. A l’époque où j’étais dans les Femen, elles venaient de l’extrême droite et des islamistes. Ce qui m’inquiète, c’est qu’aujourd’hui, elles proviennent des militant·es dites « féministes queers ». Depuis l’arrivée d’Instagram, ce mouvement de pensée s’est largement développé en France et prône un libéralisme dangereux, qui commence même à envahir la sphère universitaire.

 

Ce que j’appelle « libéralisme », c’est le fameux argument du libre arbitre. Une femme serait « libre » de porter le voile, « libre » de se prostituer, « libre » d’échapper à son genre pourtant déterminé par son sexe de naissance. Or, je pense que dans une société où l’on considère que nous sommes des objets sexuels entièrement tendus vers le désir masculin, et où règne la culture du viol, on ne peut pas dire qu’on puisse « choisir » de se prostituer. Pour celles qui l’affirment (c’est-à-dire très peu, puisque la majorité des femmes en situation de prostitution sont victimes d’un système de traite humaine), je pense que c’est en réalité le fruit d’une construction sociale genrée sinon 85% des personnes en situation de prostitution ne seraient pas des femmes et 99% des « clients » ne seraient pas des hommes.

 

J’estime que cette question est extrêmement grave puisqu’elle met en jeu la santé des femmes et la conception globale qu’on se fait de ce qu’est ou de ce que peut être une femme, mérite de pouvoir entendre tous les types d’arguments, y compris les miens. Or, dès que j’ose exprimer mes idées abolitionnistes sur les réseaux sociaux s’ensuit un lynchage en ligne de plus en plus violent. Le cyberharcèlement fait désormais loi, et il se poursuit dans le réel : nombre d’entre nous n’osons plus nous rendre en manifestation par peur d’être agressées.

 

On est entrées dans un nouveau règne loin de l’utopie de la sororité : celui de la terreur. Désormais, si l’on pense que le consentement ne peut pas s’acheter, que le voile est un objet de contrôle sur nos corps ou que les mouvements queers viennent réactiver la permanence des stéréotypes de genre, on se fait lyncher.

 

Tous les jours, je reçois des messages de femmes qui me remercient de continuer à défendre mes idées et de ne pas céder aux intimidations. Elles me disent qu’elles ont peur de faire pareil. Qu’elles ont même peur de partager ou de liker mes posts. Hier encore, une survivante de la prostitution m’a envoyé un témoignage édifiant dont voici un extrait :

« En tant qu’abolitionniste, je ne me sens plus en sécurité pour manifester. Une de mes connaissances a été agressée pour ce type de position en plein cortège en mars. Hier, à la Pride, j’ai ressenti la même chose. Finalement c’est comme si je n’avais plus de place nulle part. Invisibilisée en tant que femme, en tant que bisexuelle et en tant que victime. Toutes ces pancartes « vive les putes » et compagnie, cette banalisation voire promotion du « travail du sexe », c’est justement une violence de plus pour moi. »

 

 

Mécanismes patriarcaux

 

Je reçois aussi des messages de lesbiennes qui me disent qu’elles souffrent d’être accusées de transphobie parce qu’elles ne veulent pas de pénis entre leurs cuisses. Des messages de femmes qui me disent que je les ai fait changer d’avis, et qu’elles n’avaient jamais eu accès aux arguments que je développe avant. Des messages de femmes qui me disent qu’elles ne sont pas d’accord avec moi, mais qu’elles aimeraient pouvoir assister à des débats sains, idées contre idées, sans insultes et sans haine.

 

J’écris pour elles. Pour celles qui pensent comme moi et pour les autres qui sont fatiguées par la violence de certaines féministes d’aujourd’hui. Pour celles, nombreuses, qui abandonnent le combat parce qu’elles n’en peuvent plus de constater que désormais la violence vient de leur « propre camp ». Je voudrais vous dire que vous n’êtes pas seules. Que si vous êtes des centaines à m’écrire, alors vous êtes probablement des milliers en vérité. Que vous n’avez pas à culpabiliser de ne pas vous exprimer : nos vies sont déjà suffisamment structurées par la peur, inutile de rajouter de nouveaux traumatismes que vous n’êtes pas prêtes à encaisser.

 

J’écris aussi pour celles qui considèrent que c’est un débat de niche : bientôt ça ne le sera plus. Je vous le dis, je l’observe depuis environ deux ans, le milieu féministe en France et ailleurs est en train de devenir violent sous couvert d’inclusivité. Il est en train de se faire gangrener par des mécanismes patriarcaux et virilistes. Que nous ne soyons pas d’accord sur tout c’est une chose, mais que nous reproduisions dans nos sphères militantes les mêmes mécanismes que ceux que nous dénonçons est un non-sens complet qui finira par nous détruire. La lutte contre les violences conjugales et les féminicides ne le supportera pas. Ce texte est une sonnette d’alarme.

Voir aussi de Jordi Vidal :

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 12:49


Pour retrouver toute la pertinence et l’actualité de la pensée de Walter Benjamin, il me semble important d’en revenir à l’universalisme de sa démarche, à sa revendication d’une histoire éclairée par Les Lumières, à la manière fulgurante par laquelle un passé vaincu revient au présent pour le mettre en cause et lui réclamer justice. Pour ce qui concerne notre triste époque, rien moins que l’universalisme concret des Lumières.
Je vous invite donc à lire le texte tout à fait remarquable d’André Markowicz (traducteur et poète français.)

Jordi Vidal

Retour au péché originel

 

J’ai laissé passer pas mal de temps avant de me dire qu’il fallait que je reparle de ce qu’on appelle « l’anti-racisme » tel qu’il fait la une de la presse dans le monde aujourd'hui, — parce que, oui, j’avais été brûlé par ce qui s’était passé avec les « Suppliantes » de Philippe Brunet https://www.franceculture.fr/emissions/signes-des-temps/les-nouvelles-censures-au-theatre, et brûlé pas seulement par les arguments mais par mon propre aveuglement : je ne m’étais pas rendu compte que nous étions passés dans un autre monde, — un monde où la lutte des classes, c’est-à-dire la lutte pour sortir d’un système d’exploitation, en hommes libres et solidaires, avait été remplacée par la lutte des races, c’est-à-dire qu’il n’y avait absolument plus aucun moyen d’imaginer un progrès social, à partir du moment où chacun de nous portait sur sa peau la preuve de son péché originel. Les Noirs (supposés existants en tant que tels, dans une masse indifférenciée définie par la couleur) étant tous victimes des Blancs (qui que puissent être ces Blancs). Les Noirs, seuls habilités, du coup, à parler des souffrances des esclaves, sinon à jouer des Noirs au théâtre (ou des supposés Noirs), parce que les Noirs sont, en tant que Noirs, « racisés ».

J’avais parlé des « Jésuites » qui me traitaient de raciste parce que je m’élevais contre ce que je considère toujours comme une ignominie et une stupidité. Je ne voulais pas seulement parler des méthodes chafouines que je voyais à l’œuvre : envoyer au charbon des nervis, des brutes épaisses, laisser hurler, et puis se présenter pour des gens modérés et retirer les marrons du feu. Je voulais dire, réellement, que c’était le triomphe du péché originel.

Il y a d’abord le péché originel de la naissance. Ce péché brandi par des militants qui se proclament de gauche, anti-capitalistes, anti-systèmes, écologistes ou quoi ou qu’est-ce, pour moi, il est pire, au final, que l’islamisme. Pour un islamiste, de fait, la race ne compte pas, seule compte votre conversion. Mais que puis-je faire, moi, avec ma peau blanche ? Et que peut faire un noir ? Sa peau restera toujours noire. Bien sûr, il peut y avoir des agents de l’étranger, des traîtres, du coup, à la cause, des noirs, par exemple, qui tombent amoureux d’une blanche, et là, quel est le résultat ?... des mischlinge, des hybrides ?... C’est ce racisme-là, cette hydre-là que je vois prospérer aujourd’hui, en même temps que l’autre, celui de toujours, et celui dont je pensais que notre but à tous (je ne parle pas aux électeurs du FN sur ma page) était de le combattre.

Ensuite, il y a dans le discours « antiraciste » d’aujourd’hui quelque chose de profondément non pas « antiraciste » mais anti-historique.

Il y a l’idée (pas exprimée, considérée comme une évidence) que l’esclavage se réduit à l’esclavage des noirs par les blancs. L’esclavage des noirs par les blancs a été, ô combien, réel, mais l’esclavage des noirs par les arabes l’a été tout autant. Je devrais dire : l’est encore, dès lors qu’il existe encore, quasiment légalement en Mauritanie, et que Daesh y est revenu massivement et qu’aujourd’hui encore, en Libye, on vend des réfugiés africains comme esclaves. Or, les accusations ne sont portées que sur les Occidentaux. Moi, ça, ça me pose problème.

Ça me pose d’autant plus problème que l’esclavage ne se réduit pas à l’Afrique. Je n’ai pas l’impression, par exemple, qu’il ne reste pas un problème, majeur, catastrophique, par exemple, en Inde (et depuis bien avant la conquête anglaise) ou, d’une autre façon, en Chine. Je n’ai pas l’impression que l’esclavage n’ait pas existé, autre exemple, en Russie — légalement jusqu’en 1861 (même date d’abolition que les Etats-Unis), et, dans les faits, bien plus tard. En Russie, ce n’étaient pas des Noirs qui étaient vendus, torturés, utilisés comme du bétail et jetés au rebut, c’étaient des Blancs, par d’autres Blancs. Et ces Blancs, dans le même temps, utilisant souvent des soldats blancs esclaves, colonisaient l’Asie Centrale, où les esclaves existaient aussi, et où, là encore, ces esclaves n’étaient pas noirs. Et puis, en Afrique même, je n’ai pas l’impression que les différents royaumes africains d’avant la colonisation ne pratiquaient pas l’esclavage et ne vendaient pas, par exemple, leurs prisonniers aux marchands, arabes, portugais, français, anglais, américains. Et je n’ai pas l’impression (ou me trompé-je ?) que la solidarité des noirs ait un jour existé davantage que celle des blancs, ou des jaunes, ou des indiens d’Amérique entre eux.

Bref, le discours des associations dites anti-racistes accuse les uns (à juste titre) et dédouane les autres, ce qui permet de ne pas analyser le phénomène global et donc de le laisser se perpétuer dans le monde.

Ensuite, il y a la revendication de détenir seul le droit de s’exprimer sur ses propres problèmes, — revendication qui ravage en ce moment le monde anglo-saxon au même rythme que les ravages de Trump. Cette revendication n’empêche pas seulement la lutte commune, la lutte politique, humaniste. Elle empêche, je l’ai dit et je le redis ici, cette chose fondamentale qui est à la naissance de la littérature, l’empathie. Parce que la littérature est l’expression de l’autre — de ce que je ne suis pas. Parce qu’on écrit toujours pour l’autre, pour le frère, jamais pour soi (même quand on passe sa vie à faire un journal intime). Faire un procès d’intention à un écrivain parce qu’il traite un sujet qui ne le concerne pas par la couleur de sa peau est une des définitions du racisme. Et ce racisme, dans le monde anglo-saxon, devient la loi. Une loi agressive, vindicative, pleine de la bonne conscience universelle du fanatisme.

Et puis, il y a autre chose : la tentation hygiéniste de l’histoire. Il faudrait que l’histoire soit comme nous voudrions qu’elle soit, et il faudrait juger le passé à l’aune du présent, ou, plus précisément, pas à l’aune du présent en général, mais du présent tel que nous le comprenons, nous, tel que, nous, nous voulons qu’il soit. Il faut tout nettoyer. Voltaire dès lors, par exemple, ne serait plus qu’un vil antisémite, Jules Ferry ne serait plus qu’un infâme colonialiste (il l’a été, sans aucun doute), et ainsi de suite — c’est-à-dire que l’histoire tout entière n’est plus regardée que par ce prisme-là. Du coup, l’histoire n’est plus regardée du tout, elle n’est plus qu’un présent détesté. Ce que nous voyons se déployer, à une très grande vitesse, c’est une nouvelle Révolution culturelle à la chinoise (qui a été encensée, à l’époque, par bien de nos grands intellectuels). Je pense que le moment viendra où, chacun de nous, devant une foule hurlante (peut-être par l'intermédiaire de « meet » ou de « zoom »), devra demander pardon d’être ce que vous pensez qu’il est.

Ce n’est pas ça qui va changer la misère endémique des banlieues, ni le racisme des électeurs de Le Pen. Mais ça fera plaisir — et ce sera déjà bien.

Parce que, ce qui fait le plus plaisir, c’est de désigner les méchants et, donc, d’être un gentil au milieu des gentils. Ça vous donne bonne conscience. La bonne conscience, c’est bon pour la santé. Et la santé, nous sommes d’accord, c’est l’essentiel.

Et j’oubliais cette évidence : l’universalisme, c’est une valeur de Blancs.

André Markowicz (29 juin 2020)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Markowicz

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14 avril 2020 2 14 /04 /avril /2020 14:39


Ces chroniques seront irrégulières et toujours liées à des moments où
la subjectivité critique et la raison sont mises à mal.La première s’adresse à Monsieur le Président, qui la lira peut-être,
s’il a le temps.

Monsieur le Président,
Je viens de vous entendre en cette soirée de confinement et, pour nous
Perpignanais, de couvre-feu. Vous avez tenté, après votre rôle de chef
de guerre de redevenir plus humain. Mais comme l’écrivait en son temps
Philip. K. Dick, un androïde restera toujours un androïde. Ce qui lui
fera toujours défaut, c’est l’empathie. Dick écrivait d’ailleurs à ce
sujet : « L’Univers tout entier est un vaste laboratoire, d’où sortent
des entités cruelles et rusées qui nous tendent la main en souriant.
Mais leur poignée de main est une étreinte mortelle, et leur sourire a
la froideur de la tombe. »
Monsieur le Président, un être humain qui se désintéresse du sort de
ses semblables, un être humain dépourvu d’empathie ou d’émotion est la
même chose qu’un androïde conçu pour ne pas en avoir, soit par erreur
soit à dessein : un pur et indifférent spectateur.
La mutation la plus spectaculaire qui bouleverse notre univers est
sans doute la déréalisation de l’homme, mais cette mutation
s’accompagne en même temps d’une pseudo-humanisation de l’inanimé par
la machine. Monsieur le Président, s’agissant de vous et de votre
gouvernement, on ne peut plus désormais opposer les catégories pures
du vivant et de l’inanimé. Cet inanimé traduit simplement ce qui vous
anime en tant que simulacre du vivant : un simple comportement de
banquier.
Monsieur le Président, on ne demande pas à un banquier ou un trader
d’être autre chose que des machines dénuées de toute humanité. On ne
leur demande pas non plus d’avoir une vision stratégique et une pensée
historique. On ne leur demande pas de prendre les bonnes décisions
dans des moments de crise, comme celle que nous traversons : ils en
sont incapables.
Monsieur le Président, dans votre allocution vous avez simultanément
interdit l’ouverture des cinémas, restaurants et cafés, mais encouragé
celle des écoles, collèges et lycées. Voici bien une affirmation, une
prétention et une mesure de banquier dont chacun peut comprendre les
enjeux indirects : qu’importe la contamination par les enfants du
moment que leurs parents travaillent. On peut percevoir ici, le mépris
dans lequel vous tenez le bas-peuple.
Monsieur le Président, depuis le début de cette crise, vous et votre
gouvernement n’avaient cessé de vous contredire, prenant la mesure
indispensable toujours trop tard. Vous, vos ministres et vos
conseillers scientifiques avaient sans cesse changé d’avis, parfois
jusqu’à deux fois dans la même journée (la fermeture des écoles).
S’agissant d’une telle faculté d’indécision, totalement hors norme, je
vous conseille de méditer cette réflexion du Cardinal de Retz : « Tel
est le sort de l’irrésolution : elle n’a jamais plus d’incertitude que
dans la conclusion. »
 

Voir aussi , La Société du Chaos

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

Scène extraite du film Blade Runner, (1982) réalisé par Ridley Scott et inspiré assez librement du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?

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