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L'archipel Contre-Attaque

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18 février 2022 5 18 /02 /février /2022 13:45

L'écrivain catalan Henri Lhéritier, nous a quitté le 20 mars 2016 https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Lhéritier, mais il nous a laissé un dernier manuscrit non encore publier.

La famille Lhéritier et particulièrement la veuve d'Henri, Simone, faisant confiance à L'Archipel contre attaque, qui avait suivi l'homme et son oeuvre, a chargé le site de trouver un éditeur d'ampleur national pour rendre un dernier hommage à Henri Lhéritier en publiant son dernier manuscrit "le cri", qui reprend les cartes postales de son grand père parti à la guerre 14 et semblant lui répondre http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/03/henri-lheritier-le-dernier-cri-du-condottiere-de-la-litterature-d-ici-article-patrick-sommier-video-jean-lheritier-archive-nicolas-c.

C'est à Bruno Nougayrède, de la maison d'édition le Rocher que nous avons confié le manuscrit pour édition, en espérant que la prose d'Henri le séduise autant que nous ses amis admirateurs...

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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 13:40
crédit photo Pierre Parcé

Henri Lhéritier nous a quitté hier (enfin à quelques années près) et il nous a laissé un dernier manuscrit, non encore édité : "le cri"

Patrick Sommier http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2020/11/patrick-sommier-ami-du-catalan-roda-gil-de-moscou-a-pekin-en-passant-par-le-mc93-enfin-a-perpignan-interview-par-nicolas-caudeville.html

enchanté par la lecture du "défilé du condottière" a dévoré le manuscrit, est nous en a fait "cinc centimes" comme on dit en catalan

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

C’est la Guerre est le cri unanime de ce 1er août 1914, un charivari submerge les rues et la place centrale d’Estagel, François Arago, l’enfant du pays sur son socle, l’observe avec effroi. C’est le grand mufle de Mars qui se met à souffler. Partout, en Europe, dans cet étroit défilé entre les collines blanches que l’Agly contourne et érode, et dans les vastes territoires des belligérants, montagnes, mers et cités, de la vie s’agite, se désespère ou clame et se précipite à la rencontre de la mort. Encore un livre sur la guerre, la seule, la vrai, la grande usine à fabriquer des morts ? Oui, encore un. Ce n’est pas à la gloire ou à la patrie que les morts servent le plus mais à la littérature. Le temps affecte les vivants comme les morts, même eux ont une durée de vie. Voilà pour la littérature. Au fil des générations, elle s’était faite discrète, la guerre,  comme si elle avait fait ses adieux à la scène. Ceux qui l’ont frôlée, les plus vieux d’entre nous, ont même pensé, un temps, qu’elle avait disparu, qu’elle n’existait plus. Rassurons-nous, elle est toujours là, mais elle a pris du champ, loin vers le sud ou l’orient dans de modernes conflits exotiques.

 

C’est un journal retrouvé, dans un grenier, celui d’Henri, jeune médecin remplaçant à Estagel, qui va fournir à un autre Henri, écrivain et vigneron, l’idée d’un dialogue à cent ans de distance. Le Cri est aussi une histoire d’ici. Le jeune médecin, en 1915 emportera au front une bombonne de Rancio, qu’un aïeul d’Henri Lhéritier aura sans doute élevé. On est rarement apaisé quand on écrit sur la grande tueuse et Henri L. écrit sous le coup d’une colère qui ne le quittera pas. « Après ma mort, je vous la léguerai qu’on la transmettre jusqu’à la fin des temps ». Ce sera fait Henri. Existe-t-il dans l’humain quelque chose d’un absolu le poussant à accepter de se frotter, sans raison à sa propre fin, un appel qui surgit, qu’il ne peut pas réfréner, qui le transforme et l’abrutit jusqu’à mourir ? 

 

Et puis il y a les femmes : pour elles, c’est la double peine, mères, pétrifiées, recevant d’un messager le télégramme sanglant qu’elles redoutaient qui les laisse, bouche ouverte, figées dans l’horreur pour toujours. Elles ont perdu la guerre sur le pas de leur porte. Ce livre raconte l’intimité des vivants et des morts. Celle d’Henri, de Léon de Vilar, de sa mère Marie. Les deux hommes sont pays,  se connaissaient, se sont retrouvés au front, ont été séparés. Henri ne reverra plus Léon vivant. Mais une mère a besoin de savoir, elle ne veut pas laisser partir cet enfant adoré sans savoir, le seul garçon de la famille. À Henri elle va demander de faire le récit de la guerre de son fils. C’est Henri Lhéritier qui rédigera la lettre cent ans plus tard, après allé se recueillir devant le caveau des Vilar au cimetière de Bouleternère. Un fils mort à la guerre, cela scelle dans certains cas la fin d’une famille, plus personne ne fleurit ce lieu, pas même la France qui prétend qu’on est mort pour elle. Le caveau des Vilar semble bien abandonné.  Cette mère devrait crier à l’injustice, à l’infamie, hurler à la face de la nation qu’on lui a volé son garçon, elle se contentera pourtant des dernières images de son fils recueillies dans les mots d’un autre. Des mots qui ne consoleront pas, qui augmenteront sa souffrance, c’est ainsi qu’on agit avec la tristesse pour la porter à l’incandescence du désespoir.

Léon de Vilar fait partie des miens et j’entends le choc sourd de son corps qui s’affaisse dans la fosse. Moi seul savait comment il était tombé, ainsi avais-je le sentiment d’apporter cent ans plus tard une histoire qui appartenait au village et qu’il était en train d’oublier.

Les vieux papiers, les photos anciennes ont un temps de brûlante douleur, ensuite une tendresse mémorielle les entoure, on se souvient d’un sourire, d’un événement, du chapeau d’une tante, de la canne d’une autre, d’une écriture, d’une certaine façon de former les « l » ou les « p », d’un usage des majuscules, puis le temps toujours, les rends méconnaissables, porteurs de rien, parcelles de souvenirs dans le vent que le vent finit de disperser, les sourires évanouis sont-ils utiles ? Pas plus que les morts. Mais écrit-on encore de nos jours.

Henri Lhéritier: le dernier cri du "condottière" de la littérature d'ici! article Patrick Sommier, vidéo Jean Lhéritier, archives Nicolas Caudeville
Henri Lhéritier: le dernier cri du "condottière" de la littérature d'ici! article Patrick Sommier, vidéo Jean Lhéritier, archives Nicolas Caudeville
Henri Lhéritier: le dernier cri du "condottière" de la littérature d'ici! article Patrick Sommier, vidéo Jean Lhéritier, archives Nicolas Caudeville

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

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21 octobre 2018 7 21 /10 /octobre /2018 21:47

L'écrivain Henri Lhéritier nous a quitté le 20 mars 2016. De lui, nous reste des moments, quelques interviews et des livres. Mais avant de nous quitter , il nous a laissé un manuscrit . Son grand-père, Henri Erol, qui avait fait la guerre 14, avait écrit plus de 3000 cartes postales à famille. En 1945, il en rédigera une histoire près de 3000 pages, lui aussi. Fasciné par le travail de mémoire de son grand-père Henri Lhéritier semble lui répondre par un texte sur la première guerre mondiale qui trouve sa fin en l'année de la guerre 1916. Mais Henri Lhéritier sentant sa mort prochaine réussit à clore le récit. Sa veuve le fera relier pour sa famille par une communauté de nones.r "Le cri " comme la peinture du norvégien Munch Cela 114 pages (comme de juste) à la fois jubilatoire (comme la littérature d'Henri) et terrible (comme la guerre) . Le cousin Jean Lhéritier qui l'a lu nous fait "cinc centimes" comme ont dit en catalan sur la dernière oeuvre d'Henri !

Exclusif ,littérature en Catalogne: à propos d'Henri Lhéritier, son dernier manuscrit est un ''cri'' ! interview Jean Lhéritier par Nicolas Caudeville
Exclusif ,littérature en Catalogne: à propos d'Henri Lhéritier, son dernier manuscrit est un ''cri'' ! interview Jean Lhéritier par Nicolas Caudeville
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20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 14:50


Voilà juste un an, aujourd’hui, qu’Henri Lhéritier est mort. Peut-être serait-il temps de penser à honorer sa mémoire dans sa cité qu'il a aimée, et qui l'a toujours accompagné dans chacun de ses livres !
Rivesaltes, à travers le nom de ses rues, a rendu hommage à tellement de personnalités qui ignoraient jusqu’à son nom, qu’elle serait peut-être bien inspirée de pérenniser la mémoire de celui qui a tant écrit sur elle, comme sur l'art de la vigne et du vin dont il fut un ardent promoteur. -Toutes les bonnes plaques sont prises me répondra-t-on, et c’est vrai que je vois mal Henri, même sur sa bicyclette, aller avoisiner la rue des jonquilles, pétunias ou autres insignifiantes florettes dans quelque lotissement lointain du cœur de ville. Alors, pourquoi ne pas faire appel à la concitoyenneté de celui qui est plutôt sur-doté en la matière, je veux dire Joffre ! Il a déjà son musée, sa rue, ses allées, sa boucherie-charcuterie, oui, oui, sa plaque ecclésiale, et son collège… Vous croyez qu’il refuserait de laisser un de ses prestigieux emplacements pour assurer la reconnaissance publique à un compatriote qui l’a si amplement méritée, même si celui-ci n’a jamais combattu, mais avec quel élan, que le vertige de la page blanche. ? Certes, c'est vrai, Henri n’était pas particulièrement groupie de notre vieux maréchal de France, c’était même tout le contraire, mais avouez, et c’est là ma préférence, qu’après le lycée agricole Claude Simon, le collège Henri Lhéritier aurait fière allure.
Bon, comme il risque de passer beaucoup d'eau sous le pont de l'Agly avant que le Département, propriétaire des lieux, n'accède à ma requête, autant nous replonger quelques temps en arrière , lors de ces petites tertulies passionnées, ironiques, et parfois acerbes, tenues cap a cap, en son aquarium de l'avenue Gambetta. Tiens, tiens, "Avenue Henri Lhéritier, anciennement Gambetta", ce ne serait pas mal non plus ! 
Après, il faudra aussi penser à Claude Delmas et Joan Morer.
Photomontage : Gilbert Desclaux. Vendanges littéraires. ..

1) A PROPOS DE "LES VÊPRES SICILIENNES" de HENRI LHERITIER
3 septembre 2015, 16:55
"Où vas tu gitan ?"
De la page 1 à la page 40. 
Dés la toute première ligne , il fait fort : « Au petit matin les rails luisent et sifflent sous le vent… » Bon, on a vu pire ! Songez que ça aurait pu être :« Longtemps je me suis couché de bonne heure » et il n’aurait même pas eu le Goncourt, lui non plus. Mais si, après avoir trempé sa plume dans l'encre bleue de l'étang de Salses,il avait écrit, sans la moindre ponctuation : "Au petit matin blême et poisseux couleur de cheval café crème qui boite encore effrayé par les derniers éclatements d’obus alors que la selle lui scie les reins malgré que le cavalier soit descendu et l’eut pris par la bride juste avant que la balle ne le frappe sans même sentir vouloir ou enfin penser que les rails de la gare de Perpignan luisent et sifflent sous le vent… » Là, c’était le Nobel, assuré !
C’est vrai que cette toute première phrase, l’incipit du livre, dirait le peu regretté père Jean, déconcerte alors que, seulement quarante pages plus tard, on est déjà en passe de considérer « les vêpres siciliennes » comme son meilleur roman. 
En fait Lhéritier, il est comme ça, la provoc c’est son truc, sa sève, son millésime, et dans les seules quarante pages que je viens de lire et qui me font si pressé de les chroniquer, il n’est pas une ligne où vous ne retrouvez son petit sourire malicieux perçant sans difficulté sa barbe éternellement naissante. Je ne l’ai jamais vu rasé de près, pourtant nous nous croisons souvent dans la rue, il habite juste au bord de l’eau, sous un magnifique platane jamais élagué, lui non plus, et derrière une plaque en cuivre aussi peu imberbe que lui pour mieux en cacher son intitulé prestigieux: « Villa maréchal Joffre ». Lhéritier n’est pas au mieux avec ce dernier, alors que pour moi Joffre est presque un copain d’enfance! Mais si trois millions de morts nous séparent, pfff, une broutille par les temps qui courent, il nous arrive, avec Henri, pas Joffre bien sûr, de partager des soirées de recueillement patrimonial intense au cœur de notre vieille église. On appelle ça "La nuit des églises", elle a lieu en juillet, et chaque année, Henri la préside. 
Donc si Lhéritier ne rêve jamais de Joffre, il partage en revanche beaucoup avec les Noïs, (Gitans en catalan roussillonnais), notamment le TGV Perpignan-Gare de Lyon, qui, sur les rails qui luisent et sifflent, l’emportent ce jour-là et avec S., à Paris. Plus vrais que nature, les gitans de Lhéritier qu’il peint libres et généreux comme ils savent l’être lorsqu’ils vont dans le monde avec ou sans guitare. Mais s’ils sont à la fois les contrôleurs, passagers et chefs de gares, bref le fil conducteur de ce début de voyage, la plume de Lhéritier, elle, est déjà très largement amorcée par les 4 000 volts qui descendent de ses caténaires à lui. Et je ne vous parle pas de son arrivée en la capitale, où il ouvre en grand ses valises à peine débarqué : « Nos vins rouges ? De pulpeuses actrices italiennes, celles que je voyais sur les affiches des cinémas de ma jeunesse, abondants et cambrés, eux aussi remplissent leurs formes, en tournant dans mon verre, ils dévoilent un bout de leur jupon, dans ce mouvement où les tétons frémissent, leur nez vivace exhale des parfums de femme et fait naître des rêves sensuels d’adolescent. » C’est ce constant aller-retour entre Paris et Rivesaltes qui portera, on le devine déjà, la trame des 250 pages de son livre. 
Première halte sous les ors du palais du Luxembourg qui auront droit à leur part de critiques amusées, et bien senties en cette ville que l’auteur n’a pas encore qualifiée de lumière mais qui semble l’avoir éclairé en ces premières pages. Le rythme y est alerte, allegro vivace, pour ce premier mouvement, un régal. En attendant la suite avec impatience, je le laisse dans le RER bondé : « Je vérifie que les types n’en profitent pas pour serrer S. de trop près car je sais ce qu’il en est, j’ai moi-même le nez à hauteur de certains seins inconnus mais pas si mal, ma foi ! Et mon devant pénètre dans un derrière dont j’espère qu’il est féminin, rien n’est moins sûr, tant chaque mouvement dans ce presse-purée, ne serait-ce que tourner un peu la tête, est malcommode. »
A SUIVRE

2) A PROPOS DE "Les Vêpres Siciliennes", Henri Lhéritier, 
5 septembre 2015, 10:59
"Du Luxembourg à Koenigsmark"
De la page 40 à la page 80
Nous avons laissé Henri foncer en RER vers Nanterre - plus tout à fait « l’embourbée », comme la chantait Reggiani - où un prestigieux amphi littéraire l’attend, avec Pierre Benoit ! Diderot, on connaissait la passion fantasmée de Lhéritier envers l’encyclopédique maîtresse Sophie Vollard, mais Pierre Benoit, voyons, Pierre Benoit ! J’avais lu Köenigsmark à onze ans, je me souviens très bien, dans les hauts murs du préventorium de Port la nouvelle où il n’y avait que la lecture ou les caboteurs qui montaient et descendaient le canal pour nous faire rêver. Notre monitrice, mademoiselle Yvonne, avait de gros seins et un amant, matelot sur un pétrolier qui faisait la liaison avec Martigues. Elle ne vivait, en fidèle femme de marin, que dans l’attente de son retour, en principe une bonne fois par semaine... Jeune femme dynamique qui savait joindre l’utile à l’agréable en nous faisait partager ses espérances, ses humeurs, ses préoccupations plus terre à terre et ses amours.... Par exemple, construire et entretenir à chacune de nos sorties littorales, une baraque de roseaux et de tamarins, qui le jour, nous servait de repaire de pirates et la nuit, pour elle et lui, de nid d’amour. Autre fonction qui incombait à celui de ses gamins dont elle avait eu à se féliciter de la conduite, et cela m’arriva souvent ; se poster au dernier étage du prévent, face à la mer, et guetter à l’aide d’une vieille binoculaire l’arrivée du pétrolier tant aimé. Que de fois ais-je descendu quatre à quatre les escaliers du dortoir pour annoncer triomphalement « C’est le Faraman qui arrive, c’est le Faraman ! » C’est en ces circonstances que j’appris que Enzo, était un prénom italien avant de devenir celui de centaines de fils de pauvres, qu’Axelle était un prénom de filles nobles et que Pierre Benoit pouvait générer, chez un enfant de onze ans, autant de rêves d’évasion qu’un pétrolier italien.
Celle-là, je la fais parce qu’elle manque au répertoire de Lhéritier dans son fulgurant et fulminant panégyrique sur le père Benoit.
En effet, ce sont quarante pages d’anthologie que ce chapitre mettant en scène dans un amphi de l’Université de Nanterre, l’auteur, tenant conférence sur Pierre Benoit au milieu des meilleurs spécialistes littéraires de l'écrivain ! Foin des tenants et aboutissants de l’histoire, vraie, il faut déguster en bloc ce passage car c’est du Lhéritier à l’état pur, direct surgi de son tabernacle d’où il expose, après maintes génuflexions, tout le sacrément bon de sa plume. 
Mais ne vous y trompez-pas, même si le don qu'il reçut vient du toucher plein de grâce de son front par la main du bon Dieu, Lhéritier n’en chante pas éternellement la gloire. Notre homme a su pêcher, dans tous les sens du terme, et libère son âme de pourfendeur et de contestataire tous azimuts, pas toujours très catholique. Pas de cadeau pour le saint Benoit de la littérature ! Hardi, la révolution lhéritienne gronde depuis la tribune, face à au auditoire médusé et aux victimes innocentes, Matzneff par exemple qui passait par là et qu'en snipper au grand coeur, il achévera au couteau, pour lui éviter trop de souffrances..
Foin de cris de guerres, toutefois, entre Montjoie Saint Denis et No pasaran, Lhéritier a depuis longtemps fait son choix, ce n’est pas l'épée du chevalier, mais le Chato républicain de la guerre d'Espagne ! Il avait dit sa difficulté chronique à parler devant autrui. Oui, oui, chattemite… Quelques lignes plus loin, il se révèle : « L’écriture me libère, elle fait de moi un type dangereux, un condottiere fondateur d’empire, elle me rend sans-gêne et vindicatif, je blesse, je trahis, je viole, j’assassine, je découpe, j’ensevelis. Ma bouche ne sert plus qu’à cracher, mordre, boire des tonneaux de vin et vider des outres de sang… » Mais ne croyez pas que l’hystérie s’est emparée de notre tribun , oh que non, toute son intervention sera formidablement argumentée, documentée, même si les feuillets volent juste avant l'estocade finale "Vous voyez bien que je l’aime.(Benoit) Je peux me moquer de lui et l’admirer en même temps". Ne serait-ce pas une définition de l’amitié ? Et quel meilleur ami que la littérature !
Du grand art ! 
A SUIVRE.

3) A PROPOS DE LES VÊPRES SICILIENNES de Henri Lhéritier 
10 septembre 2015, 21:33
"Sous le pont Jean Jacquet coule la Seine"
Si Bertrand Delanoé a trouvé la plage sous les pavés des bords de Seine, c’est a un quai de l’Agly couvert de bouquinistes que rêve Lhéritier revenu à ses flâneries parisiennes… Il a lâché les basques de Maztneff et Benoit, fraîchement étrillés comme bons chevaux de labours, pour tâter du bon bec qui comme chacun sait, ou admet, (sauf lui), n’est que de Paris. Car malgré son vibrant éloge de la tête de veau montparnassienne, il continue, durant ses pérégrinations parisiennes, ses incessants come-back vers ses terres originelles.
Impossible de décrocher, ne serait-ce que de quelques pages de ce périmètre limité par ses Corbières au Nord, sa méditerranée à l’Est, ses Albères au Sud et ses Pyrénées à l'ouest. Pour lui, l'aventure, c'est s’immerger partout dans le monde, et parfois, dans le beau monde, mais sans quitter son « saronet » de terre natale qu’il porte en permanence en bandoulière autour de son cœur.
Les Parisiens, bien sûr, y voient là plutôt un cilice, dont ils se gaussent, tant il est vrai que vivre, écrire et éditer en Roussillon vous range illico, sur l’étagère du bas, celle des écrivains régionalistes. Pouah, s’indignerait Busnell l’anglophile intégral, le porte épée en chef de la littérature amerloque, l’apologiste du libéralisme éditorial dont chaque émission est un onze septembre pour la littérature française alors qu’il prétend l’honorer en sacralisant ses propres horizons limités à la ligne bleue des sunligts
Tout écrivain est né quelque part n’en déplaise à Brassens, qui d’ailleurs, in fine, demandera à être enterré sur la plage de Sète. Claude Simon, après tant et tant de périples initiatiques, de kilomètres parcourus sans une virgule, mourra bien écrasé par un tramway, comme Gaudi, non ? Je rêve ? Et Brasillach, zut, qu’ai-je dit ? Robert, donc, pour ceux qui ne le conchient pas, saviez-vous que les douze balles qui le tuèrent, ensevelissant sa catalanité localement honnie, avaient pourtant été fondues dans des moules en fer du Canigou ? Bon, je l’avoue, j’ai un penchant, mais très coupable je vous rassure, pour ce triste sire . Est-ce mal de croire que ce n’est pas aux profondeurs de son être qu’il va chercher son fascisme pourtant hurlé à pleine gorge dans « je suis partout » ? Est-ce idiot de penser que sa vérité profonde est plutôt à chercher dans ses romans qui sont pour la plupart l’antinomie de ses écoeurants écrits militants? Etrange garçon qui n’a cessé toute sa vie d’exalter la virilité sous sa forme la plus criminelle, alors qu’en fait, il ne faisait que courir après la sienne. Lui, qui n’a cessé de taire, de rentrer, de cacher ce qui était alors impensable et que l’on proclame et revendique aujourd’hui. Lui, qui ne se laissera qu’une seule fois aller à écrire l’amour physique entre un homme et une femme. Une très chaude nuit à Tolède, dans « Comme le temps passe » qui est pourtant parmi les plus fortes et les plus belles pages d’amour de la littérature française. 
Bon, j’ai délaissé Lhéritier pour Brasillach, voilà qui va le fâcher. Il préfère nettement Echenoz avec qui il a rendez-vous, dans une cave à vin. Evidemment Ils sont devenus amis lorsque l’auteur de « 14 » avait précédemment obtenu le grand prix des Vendanges littéraires : 300 bouteilles de Rivesaltes !
Et le Rivesaltais d’affirmer : « Seul le vin peut fournir une plus juste rétribution à la littérature, l’argent n’en est plus digne !» Si cette petite phrase ne lui vaut pas la reconnaissance éternelle et conjointe du monde des vignerons roussillonnais et de celle des lettres françaises, c’est à désespérer du traité des Pyrénées… Là est peut-être ce que certains, pas moi je suis pareil, appellent l’ambiguïté, ou les paradoxes, de ce Catalan qui d’une part, n’ose pas parler sa langue, et de l’autre affirme clairement sa catalanité. C’est que Lhéritier, n’est plus l’exception sur une terre où ils sont nombreux, très nombreux, à avoir accepté que notre grand arbre de vie à nous, Catalans du Nord des Pyrénées, nourrisse ses racines aux deux cultures, française et catalane, qui en sont désormais le terreau. Ecoutez-le parler d’Echenoz, Onfray, Bloy et autres Benoit ; sa culture est française. Mais que s’approchent les jacobins qui rêvent d’une France, une, catholique, apostolique, ou béatement républicaine (c’est hélas devenu un pléonasme) et le voilà qui sort ses griffes, pire, sa plume, pour voler au secours de notre âme en danger.
Tiens, autre passion française, Diderot, c’est vrai qu’il y a de quoi. Et voilà notre flâneur parisien parti à sa rencontre devant le 145 du boulevard Saint- Germain. Sketch, au pied de la statue : « Je suis ému par la présence de Denis, même en bronze, j’ai passé de tels moments avec ses lettres à Sophie Volland. C’est un ami, un géant et un trouble-fête dans l’agitation sensuelle du XVIII ème siècle qu’il dépouille de toute sa transcendance. Pour l’humanité il est le modèle absolu de l’écrivain, qu’on me prouve le contraire… On serait tenté d'écrire "Rideau", aussi, je ne vous raconterai pas les agapes de Lhéritier avec Echenoz, ni S., ni sa traversée de Paris entre Gabin et Bourvil, non plus sa rencontre avec Joffre sur le chemin des Delmas, Saint Claudel des pipes et des piliers, ou, enfin, le pourquoi du titre qu’il choisit pour ce roman très autobiographique : Les Vêpres siciliennes…
Pourquoi ne pas en dire plus? Parcequ'il faut le lire, ce livre, sans doute son meilleur, pour moi en tous cas. Supérieur à ses lettres à Sophie ? Oui, car sans rien enlever à ce formidable dialogue à trois avec le père de l’Encyclopédie, Lhéritier, prisonnier de ces deux personnages qu’il ne veut pas trahir, s’est collé des limites, des lignes jaunes à ne pas franchir. Avec "les Vêpres", sa liberté, je devrais dire sa libération est totale, et il n’est jamais meilleur que lorsqu’il laisse virevolter sa plume, sans la moindre entrave. Foin de chaines et de carrés blancs à ses fantasmes, , mais de nombreux maillons, de cordes à son arc, de pistons à ses trompettes, de mas à ses garrigues, de bijoux à ses Castafiores et de sentiers à sa gloire, hé, hé, pour nous livrer, une fois encore, merci Henri, ce qui se fait de bon et de mieux par ces tristes temps en notre bonne vieille terre catalane.

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier :

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

Perpignan/vidéo:Le défilé du Condottiere , hommage à l'écrivain Henri Lhéritier!

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2016/05/perpignan-video-le-defile-du-condottiere-hommage-a-l-ecrivain-henri-lheritier.html

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7 juillet 2016 4 07 /07 /juillet /2016 23:05
NOTES DE LECTURES .  CLAUDE DELMAS : DISPARITION DU DEPARTEMENT DES PYRENEES ORIENTALES  Editions Libre d’Arts. Préface (remarquable) de Henri Lhéritier. par Michel Lloubes


Un titre décalé et énigmatique, "Disparition du département des Pyrénées-Orientales", qui pourrait faire croire à une provocation dans le débat actuel sur le pays catalan, il n’en est rien. Claude Delmas n’a jamais été de ceux qui, par snobisme politique, choisissent de se vendre au plus chaud du fer rougi par l’actu. Plume en main, il a toujours pris la mesure du temps et dans son dernier livre, il lâche sablier, horloges et calendrier des Postes pour atterrir en inversant les réacteurs de sa vie trépidante de cadre d'Air France. Plus de fuseaux horaires coupés, comme d’autres coupent les virages pour d’illusoires gains de temps, justement. Aussi, faut-il avoir lu jusqu’à la dernière page pour augurer ce que Claude Delmas a voulu mettre dans le titre. Car cette disparition annoncée, n’est pas celle du département qui a depuis longtemps perdu les octanes de son essence divine, celle qui faisait y descendre, naître ou mourir, peintres, écrivains, musiciens ou poètes, pour les remplacer aujourd’hui par les tristes senteurs du tourisme de masse. Non, la cause est perdue depuis longtemps, il le précise au passage, mais c’est une toute autre disparition que Delmas entend simplement raconter, en l'habillant de dimanche, comme on le faisait jadis pour saluer non pas le jour du Seigneur, mais celui du repos sainement gagné après une rude semaine de labeur. Pas de nostalgie qui n’est plus ce qu’elle était, pas de recherche du temps perdu goinfré de madeleines, non, un constat doux et lucide, celui d’une vie, la sienne, venue, vécue et vaincue par de petits bonheurs simples ou élitistes, entre deux siècles si riches en bouleversements en tous genres. Ah, combien de fois n'a t-il projeté sur grand écran, les images indélébiles du bombardement de Port-Bou par les Franquistes, la soutane ensanglantée de l'abbé Niort, ou des folies d'Espagne, toujours vers le Sud... Chacun de nous, foraster, autochtone, ou ce qu’il reste des générations perdues, pourrait se reconnaître dans ce grand Adieu majuscule qu’il nous livre. Adieu à qui, à quoi ? Grand Meaulnes ou grand Duduche éternellement amoureux de toutes les filles de proviseurs , ce grand dégingandé , nous laisse le choix des grilles de lecture qui paraissent fort simples, simplistes diront d’autres, mais qui, en réalité, font surgir d’étonnants points d’interrogation sur notre homme. Amoureux de la vie, il l’est, esthète, évidemment, bouffeur de curés, toujours, homme de gauche, cela va de soi. Mais au-delà de ses précédents ouvrages romanesques ou romancés, bardés de certitudes, bonjour Marie, au-delà encore de son accent de cajoleuse rocaille qui fait la part belle à sa tendresse, sa joie d’écrire et de raconter, on découvre quelques accents inédits, chuchotés, que le lecteur recueille en confidence, presque en confession. On touche là au plus intime de Delmas. On est à la porte de l’étonnant mystère, peut-être cette disparition annoncée dès les âpres calcaires de Vingrau, et le silence de la mer qui vient lécher sa maison, en novembre 1942, rue Parmentier, à Rivesaltes. Chut, je lis…
Et pour ce faire, je m’accroche, car il faut être sportif pour plonger ainsi en son texte, il n’est pas pour rien voisin de Claude Simon ! Pas de numérotation de pages, de chapitres, ni d’alinéas, seules quelques majuscules en caractère gras permettent d’avoir pied. Tout est à lire d’un trait, en apnée, ou d’un gloup, cul sec ! Mais je m’habitue vite, car si parfois Claude semble avoir jeté ses mots sur la page, comme pour s’en débarrasser au plus vite, il y a tout au long de ce déroulé, de cette tranche qu’il s’est bien payée, ses yeux bleus qui me regardent bien en face, comme pour me dire, un brin narquois, de sa voix chaude, inimitable et complice : « Tu vois, Michel, c’est ça la vie ! »

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22 mai 2016 7 22 /05 /mai /2016 19:07
Perpignan/vidéo:Le défilé du Condottiere , hommage à l'écrivain Henri Lhéritier!

Henri Lhéritier nous a quitté trop rapidement, nous privant de sa présence et de merveilleux moments de lecture. Son oeuvre était pour beaucoup sculptée sur notre territoire les Pyrénées-Orientales, ses paysages et ses habitants . Il était un important témoin pour la représentation mentale d'ici, qui a de plus en plus de mal à s'installer puisque les médias ne daignent pas donner à l'esprit des gens, le "réel", mais ce qui concerne selon eux, leurs auditeurs ou leurs téléspectateurs (un "big up" pour l'indépendant qui a toujours fait le suivi de l'oeuvre d'Henri, ainsi que sa mort et les hommages: qu'il en soit remercié. Quant aux autres, ils se sont contentés d’annoncer sa mort)

Comment rendre hommage à un homme pareil, l'écrivain, le vigneron et l'humain? Des funérailles viking peut-être le plaçant sur un drakkar avec ses objets usuels, ses domestiques...en enflammant le tout et en lui souhaitant bon voyage dans l'Au-delà! Mais on nous a dit dans l'oreillette qu'on n'aurait pas les autorisations à cause au désordre public, de l'état d'urgence et puis ses chats étaient contre le fait de sacrifier une de leur 7 vies!

Alors que fallait-il faire. Il revint en tête que si Henri détestait la guerre, il demeurait fasciné comme un enfant par les batailles. Pour lui, il y avait des tas de choses qui valaient la peine que l'on se batte: la littérature, le vin, les femmes, le bien mangé, la culture...

Et nous d'une certaine manière, nous avions été ses généraux et il avait été notre condottiere et nous avait conduit à la bataille.

C'est ainsi qu'il était évident qu'au travers de l'archipel contre attaque, site qui avait édité ses textes courts et organisé de nombreux événements autour de son oeuvre, de ses éditrices Falques mère et fille (les Trabucaires) de son libraire Roger Coste (la librairie Torcadis, du nom d'un grand résistant à la famille de qui appartenait l'enseigne) et de son cousin et alter-égo Jean Lhéritier nous nous sommes réuni pour organiser la dernière bataille et chevaucher de notre condottiere .

Se basant ainsi pour l'essentiel, de textes issus de son roman "Le défilé du condottiere" , nous avons imaginé un événement dans les murs de Perpignan, mais à l'instar de ce récit une ballade à l'extérieur à la vue et aux sues de tous les citoyens de Perpignan, qui pourraient nous suivre et partager avec nous ces moments peuplés de mots, de musiques, de vin et de bière!

La musique, il en fallait. Des cornemuses catalanes "sac de gemecs" dont le libraire Roger Coste est un pratiquant et dont il avait créé une "colla" . Il fallait ça pour re-donner à Perpignan, la fougue, l’enthousiasme que le roman d'Henri lui avait décrit. Comme dans un roman de Rudyard Kipling "L'homme qui voulu être roi" ou de Joseph Conrad "Lord Jim" . Le choix du morceau "amazing grace" cantique anglais, joué à la cornemuse écossaise pour les deuils militaires ou policier aux états unis d'Amérique (et au passage, un clin d’œil au cinéma) .

Pour donner la synesthésie de la littérature d'Henri, il fait aussi une répartition de ses thèmes favoris, de lieux singuliers de Perpignan, de ses amis,sa famille, les gens qui l'ont aimé .

Ainsi donc, désigna-t-on 7 thèmes, 7 lieux et autant de personnes qu'il a nécessité!

Chelsea Cunningham,Carole Vignaud,Jean Dauriach,Jean Casagran,Pere Manzanares,Michel Fourquet et Anne lise Blanc, Françoise Mignon,Jean-Louis Coste,Michel Delos,Antoine Delmas,Pierre Henri de la Fabrègue,Michel Lloubes,Nicolas Chaignaud,Jeff Calmette,Bernard Lhéritier,François Calvet,Simone Lhéritier,Antoine et Pauline Lhéritier,RogerCoste, Jean Lhéritier, François Calvet, Marie-Ange Falques; Mireille Falques et Nicolas Caudeville

Le premier thème, les femmes aux allées Maillol et ses statues, ensuite le monument aux morts devant le palais des congrès anti-militarisme , rue Delcros reposoir devant "L'atelier de Cathy et Frédéric" autour du vin, devant la cathédrale St Jean autour de la religion, la mairie de Perpignan, la politique de l'autre coté de la préfecture sur le quai Vauban, avec une lecture du sénateur François Calvet et une un texte en catalan sur le traité des Pyrénées , pour finir devant la librairie Torcatis et de la bière artisanale l'Alzina sur le thème du livre.

Prés de 200 personnes ont suivi cette cavalcade. Un moment de partage, d'amitié qui n'avait rien de la foire à l’ego que veulent nous vendre ceux qui promeuvent la culture aujourd'hui sans en avoir un échantillon sur eux.

Suivent toutes les vidéos et les photos de l'événement!

Voir aussi le tout meilleur d'Henri Lhéritier:

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

Perpignan/vidéo:Le défilé du Condottiere , hommage à l'écrivain Henri Lhéritier!
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20 mai 2016 5 20 /05 /mai /2016 11:05
Perpignan:Demain, venez 'au défilé du condottiere' , hommage à l'écrivain Henri Lhéritier des allées Maillol à la librairie Torcatis

Ce samedi, déambulation littéraire et festive Départ 16h30 Statue Maillol - Allées Maillol
Arrrivée 19 h Librairie Torcatis
C'est avec le défilé du Condottiere (2009), récit foissonnant de personnnages et de lieux, que nous rendrons hommage à Henri Lhéritier avec des lectures dans des "stations et des reposoirs" qui permettront d'évoquer les thèmes qui traversent l'oeuvr
e d'Henri.

Révélé par ses livres précédents, le talent «fou» d’Henri Lhéritier atteint ici ses sommets. Traversée de bout en bout, la ville de Perpignan comme on ne l’a jamais vue (et comme on aimerait parfois la voir). À partir de la découverte d’un cadavre dans un placard, quelques spécimens de catalanes et de catalans, a priori très respectables mais en fait complètement braques, sont prêts, dans leur délire, à mettre la ville à feu et à sang. On rêve d’avoir de tels énergumènes parmi ses amis. Le point d’orgue de cette épopée se situe dans l’attaque quasi-militaire du Palais des Rois de Majorque.

Dans ce livre, Henri Lhéritier se déchaîne, explose et se surpasse. Oui, il y a vraiment une folie Lhéritier et qui n’est pas seulement celle des mots, voluptueux, truculents et poétiques. Folie que cette traversée de la ville en débandade où, jusqu’à l’aube, tout s’agite, se met à vivre

sans entrave et à parler, mettant un point final à l’ennui.

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier :

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/

Déambulation littéraire et festive
Départ 16h30 Statue Maillol - Allées Maillol
Arrrivée 19 h Librairie Torcatis
C'est avec le défilé du Condottiere (2009), récit foissonnant de personnnages et de lieux, que nous rendrons hommage à Henri Lhéritier avec des lectures dans des "stations et des reposoirs" qui permettront d'évoquer les thèmes qui traversent l'oeuvre d'Henri.

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28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 11:37
 UN PANIER COMPLET par l'écrivain Henri Lhéritier

Il en venait de partout, comme une éclosion de moustiques sur le bord d’un torrent.
C’est exactement ce qui se passe lorsque je pêche à la truite, sous mon chapeau et dans mes bottes et que des insectes volants se lèvent sous mes pas, je ne prends rien parce que ma mouche, elle, ne ressemble pas à celles de cette éclosion spontanée.
On peut aussi comparer cet événement à une levée de champignons, après l’orage, où le soleil renaissant traverse les sous-bois et longe les lisières, faisant apparaître des champignons comestibles, mais j’invente cette idée, cela ne peut pas m’arriver, je n’aime pas les champignons et je n’en cherche jamais.
C’est un style d’invasion que les Allemands eux-mêmes ne pourraient pas réussir, motorisés ou pas.
L’un n’est pas parti que l’autre est là aussitôt, déjà poussé dans le dos par le suivant qu’une foule presse et réclame, au point que chaque individu, tout nouveau et tout frais, à peine aperçu, disparaît aussitôt.
Un ballet, un véritable ballet où l’on ne danse pas, se contentant de parler pour ne rien dire, ou pour effacer ce que vient de dire le personnage précédent.
On ne peut plus s’en passer, parler pour ne rien dire d’intelligent est la forme la plus réussie de la communication.
Quand je dis, ils ne disent rien, je veux exprimer cette idée qu’ils ne disent rien de neuf (je fais sans doute pareil), ce que l’on entend un jour est couvert par ce que l’on entendra le lendemain et contredit par ce que nous avons entendu hier.
C’est comme le temps que l’on passe à ne rien faire, on l’oublie aussitôt.
Cette éclosion, cette multitude soudain surgie, même si elle ne dit rien, n’est pas muette, elle parle, divague, et son auditoire ne l’est pas non plus, il approuve, applaudit ou proteste lorsqu’on le lui demande.
Cette nouvelle maladie sociale est une épidémie.
L’épidémie des experts médiatiques et des commentateurs politiques qui savent tout et ne comprennent rien ou comprennent tout et ne savent rien.

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier :

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 17:34
Georges Bartoli avec Henri Lhéritier. 9 min ·  Henri Lheritier est mort hier soir, celui qui partageait avec bonheur sa vie entre gastronomie et littérature ne nous régalera plus de sa verve et de ses nectars. C'est une vraie perte pour tous les rêveurs debout, les épicuriens de combat, les gourmets de l'existence !
Georges Bartoli avec Henri Lhéritier. 9 min · Henri Lheritier est mort hier soir, celui qui partageait avec bonheur sa vie entre gastronomie et littérature ne nous régalera plus de sa verve et de ses nectars. C'est une vraie perte pour tous les rêveurs debout, les épicuriens de combat, les gourmets de l'existence !

« Je n’arrive pas à le croire, c’est trop grand pour moi, mes propres livres ne me suffisent pas à endosser le costume d’un écrivain. Ils sont imparfaits certes, mais c’est surtout ce voisinage avec des gens que j’admire, au sein d’un moyen d’expression que je place si haut, qui m’intimide, au point que je n’ose pas m’attribuer ce titre. Moi, me classer en leur sein ? S’il m’était arrivé de soigner mon prochain, j’accepterais de me faire appeler médecin, ou si j’avais construit, ne serait-ce qu’un poulailler, architecte, ou épicier, ou président de la République, ces qualificatifs –là, je les porterais sans rougir, écrivain, non ! C’est un titre qu’on ne mérite que mort ! Mes livres sont là, sous mes yeux, extérieurs à moi, j’observe leur dos, leur couverture, je peux les peser, les ouvrir, les feuilleter, je les sens, je suis content de les avoir écrits et même fier, mais je me demande toujours comment j’ai pu faire, et si j’ai réussi à les écrire, c’est justement parce que ce ne sont peut-être pas tout à fait des livres. Cependant, je me rends à l’évidence, mon vieux ce que tu as fait, cela s’appelle un travail d’écrivain. »
Henri est mort, le voilà donc, selon son propre critère, pleinement écrivain ! N’allez pas croire qu’il attendait en candaleta que la camarde valide ce qu’il appelait lui-même son travail ! Ô que non, Henri aimait trop la vie, préférant à la gloire posthume tous les qualificatifs que d’aucuns, en mal de d’étiquettes, lui collaient allégrement, vigneron écrivain, par exemple, sous prétexte qu’il faisait aussi un vin merveilleux. Mais voilà, si en terre catalane, ils sont nombreux à faire des vins magnifiques, ils le sont beaucoup moins, ceux qui sont dignes aujourd’hui de délier les sandales qui chaque matin auraient eu le redoutable privilège de le porter vers ce quotidien si drôlement défini ; pied gauche vers les vignes, pied droit vers l’écriture. Non, Henri, c’est les deux pieds dans l’écriture qu’il était tout entier, il en vivait comme un prêtre sa foi, un marin son bateau, une petite culotte son popotin bien rebondi. Dire qu’il aimait l’humour et la dérision, plus que son propre vin, et ce n’est pas peu dire, était-il besoin de le lire pour en être convaincu ? A table, il n’y avait qu’à le regarder plisser les yeux et esquisser un sourire pour savoir qu’à la minute qui allait suivre, l’assistance allait exploser … Le talent, l’humour, et la foi, oui, oui, la foi, même s’il ne la portait pas en bandoulière. Elle n’était pas très riche de chasuble d’or ni de Veni Creator, mais Il y avait entre sa petite bedaine et son cœur, une grande place pour l’homme, celui auquel il collait le H de la majuscule royale , celui qui vit d’amour et de combat pour la justice et la liberté. Ce n’est pas la foi, ça ? Et puis, comment ne pas craquer à cet Henri de tendresse, et de timidité sous son apparence de patron de cotre pirate mal rasé et la chemise au vent de sa tramontane chérie, l’éternelle fiancée de son vieux platane des bords d’Agly. ..
Il est parti. Un homme de moins en notre expirante démocratie franchouillarde pour, à son humeur, hisser le drapeau noir face au politiquement correct, à la grande peur des bien- pensants, de son cher Bernanos, et lancer ses diatribes cinglantes à l’inébranlable stupidité de nous autres frères humains qui après lui restons… Mais il nous a laissé ses livres, un inestimable cadeau.

(merci à Michel Lloubes d'avoir passé le texte)

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21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 10:24
Hommage à Henri Lhéritier par Jeff Calmette

La première personne que j’ai rencontrée lors de mon installation à Rivesaltes a été Henri Lhéritier.

J’avais lu son portrait dans « Siné Hebdo » lorsque j’habitais dans les Caraïbes. Dans le journal, il y avait un dessin le représentant ainsi qu’un compte-rendu du festival qu’il organisait à Rivesaltes avec quelques amis : « les vendanges littéraires ». Dans ces pages, le philosophe Michel Onfray y relatait les repas au « Kasot » à proximité de sa cave. Au menu, cargolades et grillades organisées dans les vignes et surtout dans la bonne humeur.

A lire l’article de l’autre côté de l’Atlantique, je l’imaginais comme une sorte de moine chanoine laïc catalan, amateur de vins et de littérature. Vrai épicurien, j’appris plus tard qu’Henri fut aussi un temps amateur de cigares.

Viscéralement attaché à ses terres catalanes ancestrales, chaque jour était pour lui un spectacle et la beauté infinie de la rivière l’Agly, petit torrent parfois impétueux, le bouleversait. C’était d’ailleurs une figure récurrente de ses romans.

La première fois où j’entrai dans la « Maison du muscat » pour aller à sa rencontre, je ne fus vraiment pas déçu ! L’endroit était majestueux. Un temple de civilisation. Une bulle hors du temps, totalement hermétique à la gargantuesque connerie ambiante de nos contemporains. Immenses toiles accrochées au mur, symphonies de musique classique en fond sonore, nombre de belles bouteilles et puis son petit bureau dans lequel il se réfugiait pour lire et écrire. Henri, l’esthète, le vigneron-écrivain ou écrivain-vigneron (écri-vin ?), peu importe, était aussi un fin lecteur, d’une culture littéraire incroyable. C’est simple, il lisait dix bouquins à la fois ! Henri pouvait faire sienne, cette phrase de Gérard Oberlé : « Je suis bardé de livres comme d'un rempart contre la connerie du monde ». Toujours affable, c’était dans ce même bureau qu’il me prodiguait ses conseils de

lecture, mâtinés d’un profond éclectisme : romans d’aventures de Conrad, une page de poésie par-ci de Claude Simon, une page par-là des Rêveries du promeneur solitaire. Ne surtout pas oublier le matin, une petite lichette d’Echenoz pour se mettre en route pour la journée ! Lire est une gymnastique intellectuelle après tout.

D’un naturel très discret, presque taiseux, vrai timide, Henri compensait sa retenue par son style littéraire marqué par l’art de la digression. Une sorte de compensation… Une forme peut-être d’exutoire.

Et puis, il y avait son vin doux que je chérissais tant : le « rivesaltes ambré hors d’âge Malvoisie ». Un chef-d’œuvre. Un rancio sucré mais au final un nectar très équilibré. « Trop sucré me disent les clients ! Et le Coca alors ? » grommelait-il, pince-sans-rire.

A mon retour, je me disais que les choses étaient décidemment bien faites. Les Pyrénées-Orientales assuraient bien la transition entre l’Outre-Mer et un éventuel retour en Métropole, le Rivesaltes ambré permettait lui, très bien, la transition entre le vieux rhum et le vin ordinaire !

Fréquenter Henri, c’était du très bel ordinaire justement, réalisant tout le privilège que j’ai eu à le côtoyer : une merveille d’homme.

Bien entendu, il nous laisse ses livres et ses vins.

Promis, Henri, je continuerai à te lire et à te boire.

Jean, Nicolas, Jean-Luc, Michel, Christian, venez, c’est ma tournée !

Amitiés aux copains d’Henri et mes condoléances à la famille Lhéritier.

JEFF

Le tout meilleur d'Henri Lhéritier :

L'écrivain Henri Lhéritier nous a quitté!

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2016/03/l-ecrivain-henri-lheritier-nous-a-quitte.html

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