Henri Lhéritier nous a quitté trop rapidement, nous privant de sa présence et de merveilleux moments de lecture. Son oeuvre était pour beaucoup sculptée sur notre territoire les Pyrénées-Orientales, ses paysages et ses habitants . Il était un important témoin pour la représentation mentale d'ici, qui a de plus en plus de mal à s'installer puisque les médias ne daignent pas donner à l'esprit des gens, le "réel", mais ce qui concerne selon eux, leurs auditeurs ou leurs téléspectateurs (un "big up" pour l'indépendant qui a toujours fait le suivi de l'oeuvre d'Henri, ainsi que sa mort et les hommages: qu'il en soit remercié. Quant aux autres, ils se sont contentés d’annoncer sa mort)
Comment rendre hommage à un homme pareil, l'écrivain, le vigneron et l'humain? Des funérailles viking peut-être le plaçant sur un drakkar avec ses objets usuels, ses domestiques...en enflammant le tout et en lui souhaitant bon voyage dans l'Au-delà! Mais on nous a dit dans l'oreillette qu'on n'aurait pas les autorisations à cause au désordre public, de l'état d'urgence et puis ses chats étaient contre le fait de sacrifier une de leur 7 vies!
Alors que fallait-il faire. Il revint en tête que si Henri détestait la guerre, il demeurait fasciné comme un enfant par les batailles. Pour lui, il y avait des tas de choses qui valaient la peine que l'on se batte: la littérature, le vin, les femmes, le bien mangé, la culture...
Et nous d'une certaine manière, nous avions été ses généraux et il avait été notre condottiere et nous avait conduit à la bataille.
C'est ainsi qu'il était évident qu'au travers de l'archipel contre attaque, site qui avait édité ses textes courts et organisé de nombreux événements autour de son oeuvre, de ses éditrices Falques mère et fille (les Trabucaires) de son libraire Roger Coste (la librairie Torcadis, du nom d'un grand résistant à la famille de qui appartenait l'enseigne) et de son cousin et alter-égo Jean Lhéritier nous nous sommes réuni pour organiser la dernière bataille et chevaucher de notre condottiere .
Se basant ainsi pour l'essentiel, de textes issus de son roman "Le défilé du condottiere" , nous avons imaginé un événement dans les murs de Perpignan, mais à l'instar de ce récit une ballade à l'extérieur à la vue et aux sues de tous les citoyens de Perpignan, qui pourraient nous suivre et partager avec nous ces moments peuplés de mots, de musiques, de vin et de bière!
La musique, il en fallait. Des cornemuses catalanes "sac de gemecs" dont le libraire Roger Coste est un pratiquant et dont il avait créé une "colla" . Il fallait ça pour re-donner à Perpignan, la fougue, l’enthousiasme que le roman d'Henri lui avait décrit. Comme dans un roman de Rudyard Kipling "L'homme qui voulu être roi" ou de Joseph Conrad "Lord Jim" . Le choix du morceau "amazing grace" cantique anglais, joué à la cornemuse écossaise pour les deuils militaires ou policier aux états unis d'Amérique (et au passage, un clin d’œil au cinéma) .
Pour donner la synesthésie de la littérature d'Henri, il fait aussi une répartition de ses thèmes favoris, de lieux singuliers de Perpignan, de ses amis,sa famille, les gens qui l'ont aimé .
Ainsi donc, désigna-t-on 7 thèmes, 7 lieux et autant de personnes qu'il a nécessité!
Chelsea Cunningham,Carole Vignaud,Jean Dauriach,Jean Casagran,Pere Manzanares,Michel Fourquet et Anne lise Blanc, Françoise Mignon,Jean-Louis Coste,Michel Delos,Antoine Delmas,Pierre Henri de la Fabrègue,Michel Lloubes,Nicolas Chaignaud,Jeff Calmette,Bernard Lhéritier,François Calvet,Simone Lhéritier,Antoine et Pauline Lhéritier,RogerCoste, Jean Lhéritier, François Calvet, Marie-Ange Falques; Mireille Falques et Nicolas Caudeville
Le premier thème, les femmes aux allées Maillol et ses statues, ensuite le monument aux morts devant le palais des congrès anti-militarisme , rue Delcros reposoir devant "L'atelier de Cathy et Frédéric" autour du vin, devant la cathédrale St Jean autour de la religion, la mairie de Perpignan, la politique de l'autre coté de la préfecture sur le quai Vauban, avec une lecture du sénateur François Calvet et une un texte en catalan sur le traité des Pyrénées , pour finir devant la librairie Torcatis et de la bière artisanale l'Alzina sur le thème du livre.
Prés de 200 personnes ont suivi cette cavalcade. Un moment de partage, d'amitié qui n'avait rien de la foire à l’ego que veulent nous vendre ceux qui promeuvent la culture aujourd'hui sans en avoir un échantillon sur eux.
Suivent toutes les vidéos et les photos de l'événement!
Voir aussi le tout meilleur d'Henri Lhéritier:
http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/henri%20lheritier/
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