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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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11 avril 2024 4 11 /04 /avril /2024 10:27

"L'expression « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise » signifie qu'à force de s'exposer à un danger, même léger, on risque d'en être victime. Cette expression française date du XIIIème siècle sous sa version « tant va le pot au puits qu’il casse »"

Puisqu'on vous dit qu'il ya plus d'eau. La peau sur les eaux, à l'os, comme la santé: même mouillés, ils sont secs ( je parle pas des élus #pujadisme), quand y'en a plus, il n'y en a pas encore, comme le disait un slogan...Le monde et son cycle de de l'eau est fini ! Pour Albére Einstein: "la folie, c'est refaire la même chose, en attendant un résultat différent !" 

La-dessus, surgit face aux vents, Philippe Poisse, bretteur, ferrailleur du monde réel, face aux vitrines du discours "menstream" ...

Interview part 1 :Philippe Poisse était en direct pour l'archipel contre attaque pour parler du golfe de Villeneuve de la rare eau, la nouvelle guerre du golf de Villeneuve de la Raho

Interview part 2 :Philippe Poisse était en direct pour l'archipel contre attaque pour présenter le cas du Mas Delfau encore du BTP et des idées bizarres autour d'histoire d'eau en pleine sécheresse
 


 

P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
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P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
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P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
P-O: l'alarme à l’œil de la sécheresse du Mas Delfau, à la guère du golf de la rare eau! interview Philippe Poisse par Nicolas Caudeville
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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 22:03

Novembre 2019, dans un état total de désœuvrement je me retrouve à aller assister à un conseil communautaire de Perpignan Méditerranée Métropole (PMM). Le problème quand on est trop fauché pour s’acheter de la drogue, c’est que l’on peut finir par adopter des comportements extrêmes, comme, et c’est mon cas, s’intéressait au fonctionnement du monde réel.

Des fois je me dis que je devrais prendre du protoxyde d’azote, c’est moins dangereux. Et c’est euphorisant. Tout l’inverse du réel.

Bref, je me retrouve, en haut du grand amphithéâtre de l’Hôtel d’Agglomération, à écouter des élus « vaticiner comme des poivrots »* sur des problèmes déjà réglés. De temps à autre, j’explique, sommairement, de quoi ils débattent à la tête de liste de l’Alternative, venue découvrir en quoi consiste le métier de branleurs,…, heu, pardon, d’élus, et assise à côté de moi.

Tout le monde s’ennuie, quand soudain, semblant crever le ciel, et venant de nulle part, surgit un débat sur la création d’une SA HLM pour gérer le parc de logements sociaux de PMM tout en respectant la loi Elan. L’office HLM a besoin d’un partenaire pour remplir les critères imposés par la nouvelle loi, le débat porte vite sur les montages financiers que proposent les différents candidats à la fusion.

https://www.lindependant.fr/2019/11/15/lagglo-de-perpignan-negocie-pour-fusionner-son-office-hlm,8543801.php


Et là, en plein milieu des débats, une bombe est lâchée. Et une belle.

L’un des candidats propose 25 millions d’euros, ou à peu près, d’apport financier sous forme de compte courant d’associé.

La tête de liste, qui n’a pas vraiment de compréhension du monde de l’entreprise, ne comprend pas pourquoi je suis choqué par cette annonce.

La plupart des élus non plus.

Seul Louis Aliot, qui s’y connaît un peu en gestion d’entreprise, un passé d’avocat d’affaire sans doute, monte au créneau et critique ce montage.

Il ne sera pas entendu.


L’affaire aurait pu en rester là. J’en ai touché un mot ou deux pendant les municipales à des membres de l’Alternative, rien ne s’est passé.

Le problème ne vient pas de la complexité du dossier, plutôt du fait que ce sont les plus pauvres qui trinquent dans cette affaire. Et les plus pauvres, la petite bourgeoisie de province, elle s’en branle.

Et certains s’en branlent, au point d’en avoir « la bite écarlate », comme on dit dans HollyBlood.**

Mais, bon, quelque part dans un recoin sombre, au fond de notre esprit, on a gardé le dossier en réserve. Au cas où.

Juin 2022, campagne législative, porte à porte à Saint-Mathieu, avec la candidate NUPES sur la 3e circonscription des PO. Au détour d’une rue on rencontre un jeune homme habitant les HLM Saint-Mathieu. Il nous fait part de son mal-être, qui s’exprime notamment par des scarifications, causé principalement par les conditions d’insalubrité que connaissent les HLM Saint-Mathieu.

Des travaux sont programmés, mais ils traînent. Et la raison invoquée est, évidemment, le manque d’argent.


Vous pouvez voir la vidéo sur Facebook :

https://www.facebook.com/100080647576885/videos/434357968028362

Et comme on est de gauche, qu’on pratique la pensée divergente, qu’on analyse le monde réel sans concession, qu’on est pas encarté dans un parti politique, et qu’on est pas des branleurs***, on a réfléchi au sujet, on a demandé à des spécialistes de la gestion d’entreprise****, et on est arrivé à une conclusion : et si les intérêts des comptes d’associés étaient utilisés pour financer les travaux, notamment de rénovation énergétique ?

Bon, arrivé là, il va bien falloir définir ce que sont les comptes courants d’associés, à quoi ils servent, et, surtout pour ceux qui défendent les plus pauvres, où est le problème.


Basiquement, un compte courant d’associé est un prêt qu’un associé accorde à une société dont il possède des parts sociales. Ce prêt, encadré par la loi, donne droit à un versement annuel d’intérêts et doit être remboursé intégralement à la fin d’un période fixée librement par les associés.

Le capital peut être remboursé en une ou plusieurs fois.

La durée du prêt, le montant du capital, le taux d’intérêt applicable, sont négociés par les associés et sont précisés dans le « pacte d’associés ». Ce document, extra-statutaire, n’est pas public, seuls les associés le connaissent. Le détail de la gestion des comptes courants d’associés est donc opaque.


Dans le cas de la fusion entre l’ancien office d’HLM et un partenaire de droit privé, l’utilisation de cet outil financier permet à PMM d’être majoritaire en nombre de voix au conseil d’administration, sans devoir apporter le gros du financement de la SA HLM.

Ce système permet aussi de rémunérer un associé sans passer par le versement de dividendes. Politiquement on évite ainsi un possible scandale, les dividendes passant mal dans l’opinion publique.

Dernier intérêt, un peu vicieux, certes, est qu’avec un taux d’intérêt bien pensé, le taux de marge de la SA HLM peut être très faible, et, ainsi, les élus locaux, majoritaires dans la société, pourront se plaindre publiquement des difficultés de gestion, tout en réclamant des aides en tout genre, alors que les associés récupéreront pas mal d’argent.

À titre d’exemple, si un associé « prête » 25 millions sur 10 ans, à 3 % (ce qui est un taux élevé mais pas franchement scandaleux vu l’état du marché financier), et en considérant que le capital sera remboursé en 10 fois, la société doit payer chaque année 2,5 millions de capital et 750 000 € d’intérêts. En clair, dans cet exemple, la société doit réaliser, avant paiement de ces frais financiers, un bénéfice de 3 250 000 €, tous les ans, bénéfice intégralement reversé au titulaire du compte courant d’associé en question.


Évidemment cet argent est ponctionné sur les loyers des locataires des logements sociaux. On parle d’HLM, issus du parc publics, il ne faudrait pas l’oublier.


Les riches se font du fric, dans une opacité totale, organisée par la loi, sur le dos des pauvres. Une fois encore, me direz-vous. On devrait être habitué.

Mais comme on est de gauche, et pas juste pendant les élections et les soirées en ville, et qu’on a un minimum de vision du monde, on s’insurge.

C’est pas que ça change grand-chose, mais on a une éthique.

Et on s’y tient.

Et la gauche dans tout ça ?

Elle se tait !

Logique, et pour deux raisons. Particulièrement simples.

D’abord, pour lutter contre un problème il faut connaître et comprendre ce problème. Et pour ça, il faut travailler. Et le travail est une valeur de droite. La gauche locale ne s’intéresse pas à la réalité du terrain, elle préfère s’intoxiquer avec des véridictions imbéciles. La défaite en chantant, diront certains.

Ensuite, les personnes qui se font plumer dans ce genre d’affaire appartiennent aux classes les plus pauvres, celles qui vivent dans la misère. D’aucuns diront qu’il s’agit du lumpenprolétariat. Et ces gens-là ne votent pas pour la gauche. Ils ne votent tout simplement plus. Le foutage de gueule est allé trop loin, ils n’en ont plus rien à foutre des beaux discours et des grandes théories. À la rigueur, l’honneur pourrait leur parler. Mais honneur et politique sont antinomiques. La gauche n’a rien à foutre des plus pauvres, elle ne parle qu’aux classes moyennes. Là aussi, la défaite en chantant.


Pourtant, il y aura des choses simples à faire. Qui relèvent principalement d’une réponse législative.

D’abord, les pactes d’associés incluant des collectivités territoriales doivent être publics. Il s’agit d’argent public après tout.

Ensuite, les comptes courants d’associés doivent apparaître clairement dans les documents comptables dès qu’il s’agit d’une société avec une activité liée aux politiques sociales. La transparence doit être de mise.


Outre la demande de transparence au niveau local (kikou Bob Vila), un vrai changement autour de ces outils de financement des entreprises doit avoir lieu.

Pour l’instant, localement, personne ne porte ce type de revendication. Ce qui est logique, vu la méconnaissance du réel des partis politiques du coin.

Les riches s’enrichissent ; les pauvres crèvent la gueule ouverte ; la gauche… la gauche, tout le monde s’en branle.

Une fois n’est pas coutume, on finira sur une petite note personnelle, à l’usage des neuneus qui hurlent « révolution ! » à tout bout de champ.

Huey P. Newton et Frantz Fanon, parmi d’autres, considéraient que la révolution ne peut se produire sans l’aide du lumpenprolétariat. Pour ceux qui n’aiment pas les marxismes, on rajoutera Bakounine à la liste.

Sans cette frange, de plus en plus importante, de la population, aucun changement radical ne peut avoir lieu.

Si vous voulez gagner, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

* Merci Philip K. Dick


** Il s’agit d’un film espagnol parodiant les films d’horreur de ces dernières années. Si vous pouvez ne pas le voir, n’hésitez pas. On a déjà souffert pour vous, c’est amplement suffisant.


*** D’un certain point de vue, on pourrait dire que,…, mais là n’est pas la question.


**** Oui, j’ai un pote de droite qui est un spécialiste de ces sujets et qui est toujours de bon conseil

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 15:18
Perpignan/Campus Mailly/ vidéo : quand l’université et la mairie vivent chacune dans leur univers parallèle! par Philippe Poisse
Perpignan/Campus Mailly/ vidéo : quand l’université et la mairie vivent chacune dans leur univers parallèle! par Philippe Poisse
Perpignan/Campus Mailly/ vidéo : quand l’université et la mairie vivent chacune dans leur univers parallèle! par Philippe Poisse
Perpignan/Campus Mailly/ vidéo : quand l’université et la mairie vivent chacune dans leur univers parallèle! par Philippe Poisse

« Votre réalité n’est pas la mienne. La vôtre n’est qu’une illusion que votre perception a figée. »


Pour autant qu’on sache, Philip K. Dick n’est jamais venu à Perpignan. Pourtant toute son œuvre parle de cette ville, et surtout de la gestion du quartier Saint-Jacques.

Parce qu’il faut bien le connaître, si Ubik est un exemple littéraire de ce qu’est la métaphysique appliquée, le Campus Mailly en est une illustration pratique.

À une différence près : Ubik décrit un univers rationnel !


À deux jours d’intervalles, Perpignan a donc subi, parce qu’il y n’a pas vraiment d’autres mots, le choc de deux univers parallèles, qui, clairement, ne se parlent pas.


En début de semaine, ce fut la conférence de presse de rentrée d’Yvan Auguet, président de l’UPVD. Comme en 2021, on y est allé pour poser une question sur le NPNRU.

Comme en 2021, on a posé une question sur le NPNRU.

Comme en 2021, Yvan Auguet a clairement assumé qu’il est totalement étranger au dossier.

Pourtant, l’an dernier, il nous avait promis qu’il allait s’y mettre http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/09/perpignan/universite/video-campus-mailly-et-les-mecs-vous-auriez-pas-oublie-le-volet-social-par-philippe-poisse.html. Bon, il bosse à l’UPVD, donc on n’attend pas grand-chose du garçon. Comme le déclarait si bien Fabrice Lorente, l’UPVD c’est « la plus mauvaise université de France ».http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2017/05/perpignan/universite-la-campagne-de-denigrement-n-etait-que-le-premier-volet-pour-une-campagne-de-promotion-anti-prejuges-pour-l-ima

À propos du petit Fabrice, on notera une sorte de pattern psychologique. Le mec a participé à la création du Campus Mailly et à l’installation des Déferlantes à Céret. Dans les deux cas il s’agit d’un massacre patrimonial, agrémenté d’un très gros problème de stationnement.

On notera aussi, que dans les deux cas, on attend toujours un quelconque « impact économique ».


Alors Yvan Auguet, plus étranger aux affaires qu’autre chose, nous a fait une Boris Johnson, version « je suis passé chez le coiffeur ». Plutôt que reconnaître un fond de je-m’en-foutisme ou de l’incompétence, le président de l’UPVD joue la carte de l’ignorance. Il n’est au courant de rien, ni des objectifs initiaux du projet, ni des sommes engagées, ni de la situation du quartier, ni du ressenti des habitants. Il ne sait rien. Rien de rien.http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/11/perpignan/campus-mailly-le-grand-remplacement-de-l-universite-a-st-jacques-n-aura-pas-lieu-par-nicolas-caudeville.html

L’ignorance plutôt que l’incompétence. Pratique comme méthode, mais, comme dans le cas de Boris Johnson, qui l’utilisait souvent, cela signe une certaine forme de lâcheté.

Pour finir en beauté, Yvan Auguet a eu la naïveté, dira-t-on parce qu’on est sympa, de balancer un « la mairie ne nous a pas sollicité ». On sent le type entreprenant !


« Après tout, le choix est impossible à l’homme sans la connaissance, et un choix judicieux n’est possible que si la connaissance est totale et scientifiquement organisée. C’est ce qui nous différencie de la brute. »

Jack Isodore, de Seville, Californie, a raison. Bien qu’il soit du genre « barjo ». Si on veut choisir, si on veut décider, il est nécessaire de disposer du maximum d’information. À l’inverse d’Yvan Auguet, on s’est donc tourné vers la mairie.

Et, coup de pot, en fin de semaine se tenait le conseil municipal, durant lequel le sujet du Campus Mailly a été abordé.


Jean-François Maillols, élu plutôt silencieux ces deux dernières années, a pris la parole pour présenter la rentrée du Campus Mailly et de l’École 42. Diaporamas et vidéos 3D ont illustré le propos et permis d’en apprendre plus sur le Campus Mailly que la présidence de l’UPVD ne pourrait en espérer.

Donc, on apprend que le Campus Mailly a déjà coûté un peu plus de 27 millions d’euros, pris sur le NPNRU. Et, les tableaux présentés nous confirment que l’UPVD n’a pas mis un centime dans l’affaire.

Oui, l’UPVD s’inscrit clairement dans l’assistanat : tu touches du fric, et en échange, tu ne fais rien pour la collectivité !

Le NPNRU est d’abord et avant tout un programme social. Il a pour vocation d’améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers les plus pauvres. Dans le cas de Saint-Jacques, l’enveloppe était de 110 millions d’euros. On se demande bien où ils sont passés !

Et puis, là comme ça, sans prévenir, Jef Maillols lâche une bombe. Et une belle.

Oui, Jef rappelle à tout le monde que, dès le départ, le Campus Mailly avait pour objectif, entre autres, de redynamiser l’activité économique du centre-ville.

Sur ce point, l’UPVD est totalement absente.


Balancer 1 500 étudiants et quelque 300 personnels (principalement des vacataires peu présents en centre-ville) ne va pas suffire pour re-dynamiser une zone sinistrée depuis plus de 3 décennies, notamment par la création, anarchique, de zones commerciales tout autour de Perpignan.

Lorsque Louis Aliot déclare que le NPNRU, version Pujol et Amiel (avec la complicité de Lorente), n’a pas de volet social, il a parfaitement raison.

Le projet tel qu’il a été réalisé n’est qu’un vague projet immobilier, sans envergure, qui finit dans les mains de personnes particulièrement incompétentes.


À propos des Rayons N et de l’université de Nancy, lorsque Robert Williams Wood démontra l’erreur de René Blondlot, Gustave Le Bon déclara « Le public à l’avenir saurait […] à quel point un grand corps savant peut être victime de ses plus lamentables erreurs ».

Joe Chip dirait, à propos de l’UPVD et du NPNRU, « Nous sommes dans le phénomène,[…], nous ne sommes plus en dehors de lui. Voilà toute la différence. »

La question, dont la réponse vaudra les quelques millions que l’UPVD pourrait espérer lors du prochain Contrat de Ville, est toute simple finalement : les dirigeants locaux vont-ils prendre la mesure de la situation ?

 

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 16:14

Esplanade Pierre Sergent à Perpignan : SOS Racisme saisit le préfet des Pyrénées-Orientales à la suite de l’hommage provocateur rendu par Louis Aliot à Pierre Sergent, ancien chef de l’OAS en métropole
Jeudi 22 septembre, lors de la séance du conseil municipal de la ville de Perpignan, Louis Aliot et sa majorité ont tenu à rendre hommage à Pierre Sergent, en donnant à une esplanade de la ville le nom de celui qui participa activement au putsch des généraux en Algérie en 1961 et qui mit en place la branche métropolitaine de l’organisation terroriste connue sous le nom d’OAS.


Face à cette décision typique des offensives de l’extrême-droite, j'ai, au nom de SOS Racisme, saisi le préfet des Pyrénées Orientales (cf. courrier en photos) afin de demander à ce dernier d’exercer de façon rigoureuse et diligente le contrôle de légalité auquel la loi l’astreint.
Au regard de la personnalité de Pierre Sergent et du sens donné par les porteurs et défenseurs de cet hommage public à la délibération par laquelle Pierre Sergent se trouve honoré, la décision prise par le conseil municipal nous semble entachée d’illégalité et donc devoir être déférée devant le juge administratif afin que celui-ci en prononce l’annulation.
Il est notamment patent que les porteurs et défenseurs de la délibération incriminée cherchent à réhabiliter l’activisme pro-Algérie française de Pierre Sergent, indissociablement lié aux actions putschistes et terroristes que ce dernier mena en 1961 et 1962.
Loin d’un quelconque intérêt public local (qui doit ressortir de chaque décision d’une collectivité locale), très proche d’une réhabilitation de l’action putschiste et terroriste et accompagnée par une remise en cause de la légitimité des institutions républicaines, cette délibération doit se comprendre comme un signal envoyé à une partie de l’électorat perpignanais sensible aux thèses de l’Algérie française. Mais elle doit également se comprendre comme une stratégie de Louis Aliot dans sa tentative de prendre la présidence du Rassemblement national en se présentant comme celui qui serait le meilleur défenseur des fondamentaux d’un parti d’extrême-droite dont il nous rappelle une nouvelle fois l’extrême dangerosité.
SI le préfet ne faisait pas suite à notre demande malgré la gravité des propos tenus durant ce conseil municipal (propos qui sont repris avec précision dans le courrier adressé au préfet des Pyrénées-Orientales), nous étudierions la possibilité de saisir directement la justice administrative.

Perpignan/ Esplanade Pierre Sergent: le président d'SOS Racisme saisit le préfet des PO!
Perpignan/ Esplanade Pierre Sergent: le président d'SOS Racisme saisit le préfet des PO!
Perpignan/ Esplanade Pierre Sergent: le président d'SOS Racisme saisit le préfet des PO!
Perpignan/ Esplanade Pierre Sergent: le président d'SOS Racisme saisit le préfet des PO!
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20 septembre 2022 2 20 /09 /septembre /2022 20:48

Les élections se suivent et ne se ressemblent pas toujours.

En 2017, le candidat sur la 3e circonscription des PO pour la FI avait lâché rapidement la politique et, depuis l’automne 2017, plus personne n’a eu de ces nouvelles. La rumeur veut qu’il aurait sombré quelque part dans le multivers et, disent certains, il aurait même déclaré que Carole Delga est de gauche. Tant de souffrances psychologiques, pour un seul homme, c’est trop. Beaucoup trop.

Nathalie Cullell, elle, continue de militer.

Et elle lutte notamment les « inégalités scolaires ». Cette lutte passe par la revalorisation du métier, mais, surtout, par le fait que les élèves aient tous un enseignant devant eux.

Et à ce sujet, Blanquer a beaucoup œuvré pour que ça n’arrive pas. Entre réforme à la con et tracasseries administratives, le manque de profs est criant.


Mi-septembre, elle relayait la grogne des parents d’élèves du lycée de Font-Romeu. En effet, de nombreux élèves ne peuvent avoir de cours d’anglais, par manque d’enseignant, alors qu’un prof est disponible sur place. Mais, pour ce qu’on a compris, le Dasen préfère que les profs restent à la maison, tant pis pour les élèves qui passent le bac en fin d’année.


Fin septembre, Nathalie Cullell nous envoyait un petit jeune, Théo Conventin, qui se retrouve dans une situation ubuesque. Alors qu’il a réussi le concours du CAPES, et qu’il devait commencer à travailler dans un collège de l’académie de Grenoble, son statut de fonctionnaire stagiaire lui a été retiré suite à une réforme à la con décidée par Blanquer.

Résultat, il se retrouve sans rien, et, pire encore, les élèves du collège en question n’a pas de professeur pour assurer les cours !


Théo a rédigé un courrier expliquant sa situation, qui est aussi celle de nombreux autres jeunes enseignants, dans le but de faire bouger les lignes sur ce sujet.


Voici donc la lettre de Théo Conventi, que Nathalie Cullell a aussi remise en main propre à François Ruffin.


« En juin 2022, j’ai fièrement obtenu mon concours du CAPES d’Éducation Musicale et Chant Choral.

Nous avons été 39 lauréats sur 127 postes à pourvoir.


La carence de professeurs dans cette matière est donc d’emblée de 88 postes avant même que l’année ne débute !


J’apprends début juillet ma mutation dans l’Académie de Grenoble au collège Le Vergeron de Moirans en temps plein, ce qui d’ores et déjà ne coïncide pas avec le statut de fonctionnaire stagiaire étant de 9 h par semaine (donc demi temps). Cependant, je n’ai pas validé ma deuxième année de Master l’année précédente.


J’ai appris dans la foulée que le ministère avait fait passer une réforme concernant la formation des futurs professeurs : il est impossible d’être fonctionnaire stagiaire tant que l’on a pas obtenu son M2 MEEF, tous les profs en activité ont toujours été pour la plupart en master 2 et fonctionnaire stagiaire à la fois.

On constate donc une réforme très rétrograde qui fait perdre au passage une année à l’étudiant et accentue les carences d’enseignants dans l’éducation nationale.


Je me renseigne donc dès juillet auprès du ministère de l’Éducation Nationale (Monsieur Arnaud Viala) qui m’indique clairement que je ne pourrai pas être fonctionnaire stagiaire, que je devrai donc passer mon M2 afin de pouvoir être fonctionnaire stagiaire l’année suivante.


Sauf que, mi-août, je reçois mon programme de rentrée de la part de mon établissement de mutation, cité précédemment ainsi que celui de l’Université de Grenoble qui me prend dans son M2. Je contacte donc mon futur tuteur de stage ainsi que l’IPR de Grenoble Monsieur Rauch qui ne sont absolument pas au courant des spécificités des récentes réformes et donc de ma place au sein de leur Académie : fonctionnaire stagiaire + étudiant en M2 ?


L’Inspecteur Pédagogique Régional monsieur Rauch s’est donc renseigné auprès du rectorat et a reçu une réponse plus d’une semaine après me disant que je ne pourrai pas étudier à Grenoble en M2 (malgré les 5 démissions d’étudiants durant l’été) ni enseigner dans l’établissement Le Vergeron de Moirans là ou je fus nommé via le SIAL pour mon année de fonctionnaire stagiaire.

Cet établissement connaît donc une carence de professeurs représentant 18 classes qui a ce jour ne sont pas encore encadrées par un professeur d’éducation musicale.


Début septembre, je me retrouve donc sans rien, les inscriptions en universités sont terminées ainsi que les postes sont rares désormais, tous pourvus par des professeurs contractuels sans qualifications ni expériences.


J’ai effectué les démarches afin de m’inscrire à l’université, l’INSPE de Toulouse, car c’était mon université d’inscription l’année précédente donc cela reste faisable, c’est obligatoire de m’accepter si je n’ai rien. J’attends encore les réponses concernant la validité de mon inscription.


Cependant, on m’a soumis deux conditions, celle de suivre tous les cours malgré le fait que j’ai presque tout validé au semestre 1 et je dois également suivre OBLIGATOIREMENT un stage de pratique obligatoire (SPA) qui exige 18 h d’exercices dans un établissement de ma part condensées sur les jeudis et vendredis (les autres jours étant des jours consacrés aux cours de master).

Le comble avec ce SPA est que mon rôle durant un an sera le même que si j’avais été fonctionnaire stagiaire (sans l’obtention de ce statut) sauf que là j’interviens quotidiennement avec mes cours et par obligation dans la classe d’une titulaire.

Le tout rémunéré 1 200 € sur L’ANNÉE SCOLAIRE, à peu près 120,130 € par mois.


Comment puis-je faire pour assumer un appartement sur Toulouse en tant qu’étudiant uniquement rémunéré l’été en tant que saisonnier à 2 500 € par mois ? Comment puis-je perdurer toute mon année en étant payé comme un esclave a 1 200 euros par ans ? Sachant que la moyenne d’un loyer a Toulouse est de 500 euros ?


Je ne vais pas pouvoir étudier sur Toulouse si je ne trouve pas de solutions, car je me retrouverai à la rue. Je veux bien loger chez des amis, mais je ne suis pas sur terre pour vivre de la charité et de la générosité des gens.

Je demande à m’assumer en tant qu’homme, citoyen, sauf qu’aujourd’hui, tout cela est impossible dans ma situation d’étudiant comme Monsieur Blanquer L’a décidé.


Également, la situation n’est pas logique. Je me suis lancé dans des études longues afin d’enseigner mon art aux collégiens, lycéens, les réformes faites sont totalement à contre courant des besoins humains que l’on a aujourd’hui dans l’éducation nationale.

L’État préfère embaucher à tour de bras des Bouchers qui vont devenir profs de maths, des journalistes prof d’histoire sur de simples jobs dating de 5 minutes, pendant qu’on laisse des étudiants en cours de titularisation sur le carreau.


La situation n’est pas normale et j’aimerais s’il vous plaît que cette information remonte afin qu’on mette nos dirigeants le nez dans la merde et que les gens prennent conscience de la destruction des institutions et de l’éducation de nos enfants.


En espérant que les choses bougent. »


 

Voir aussi: 

 

Vidéos /Législatives / 66: le transport trains/ bus un débat sur les outils de désenclavement du territoire!

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2022/06/videos/legislatives/66-le-transport-trains/bus-un-debat-sur-les-outils-de-desenclavement-du-territoire.html

 

Perpignan/ vidéo : "la gauche, c'est le retour des jours heureux! " Gérard Filoche / Nathalie Cullell animé par Nicolas Caudeville

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2022/07/perpignan/video-la-gauche-c-est-le-retour-des-jours-heureux-gerard-filoche/nathalie-cullell-anime-par-nicolas-caudeville.html

 

Législatives 66 /Nathalie Cullell : montagnarde, Gilet Jaune et candidate NUPES, ou quand le réel s’invite dans les élections 3ième circo ! par Philippe Poisse

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2022/06/legislatives-66-nathalie-cullell-montagnarde-gilet-jaune-et-candidate-nupes-ou-quand-le-reel-s-invite-dans-les-elections-3ieme-circo-par-philippe-poisse.html

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 00:55

Premier bilan des 4 députées des Pyrénées-Orientales : pour l’instant ça bosse pas des masses


Septembre c’est la période des différentes rentrées. Rentrée des classes, rentrée politique, rentrée des blogueurs médisants. Donc, et c’est pas tellement de bonne grâce, je suis bien obligé de rentrer. Et puis j’ai été absent deux mois, donc bon.


Alors pour la rentrée, on va regarde ce que font nos 4 nouvelles députées RN à l’Assemblée. Ça sera toujours l’occasion de dire du mal du parlementarisme. Parce que bon, moi je suis d’accord avec Boris Eltsine, quand les parlementaires font chier, on envoie les chars d’assaut.


Alors on est allé jeter un œil au bilan d’activité des élues. Et c’est pas terrible.

6 questions écrites et une intervention courte. Et Anaïs Sabatini, la petite jeune élue sur la 2e circonscription, cumule à elle-seule 4 questions écrites, et, est la seule des 4 députées à être intervenue dans l’hémicycle.

Pour rappel, les interventions courtes sont des prises de paroles de moins de 2 minutes lors des débats dans l’hémicycle et leur nombre est plutôt limité.

Mais qu’il y ait aussi peu d’interventions montre clairement qu’au RN 66, les députés n’ont rien à dire.

En moyenne un député NUPES (quel que soit son groupe) est intervenu près de 45 fois. Les députés NUPES les moins actifs sont ceux issus du pôle écologiste. Ils ne sont intervenus, en moyenne que 30 fois. Pour leur part, les députés RN ne sont intervenus, en moyenne, « que » 28 fois.


Les députés RN bossent moins que les députés EELV !

La valeur travail fout le camp, y’a pas à dire.


Bon, on pourrait arrêter là, et se dire que, quitte à avoir des députés qui ne servent à rien, ou presque, on aurait pu élire Pierre Bataille ou, pire, Jacques Cresta. Parce que, localement, chez les macronistes, travailler c’est pas trop le genre de la maison.


Passons aux questions écrites.

Si on les lit, on distingue deux visions bien distinctes du travail parlementaire.


D’abord Sophie Blanc prend de la hauteur.

Début août elle pose une question d’ordre général concernant les finances des collectivités territoriales. Le gouvernement veut que les dépenses baissent alors que les charges augmentent. Ensuite, fin août elle s’inquiète, à juste titre, de la gestion de la forêt suite aux nombreux et violents incendies de cet été.

Dans les deux cas, elle s’intéresse à des sujets essentiellement nationaux.

https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA794886


De sont côté, Anaïs Sabatini s’inscrit plutôt dans le local.

On serait médisant, on dirait que Loulou lui a demandé de préparer le terrain pour les sénatoriales de 2023. Bon, comme on est médisant, on va dire qu’elle prépare activement le terrain pour les sénatoriales de 2023.

D’abord, début août, sa première question porte sur les gens du voyage, ceux que Jean Vila, dans l’Indépendant du 4 juin 2020, qualifiait « de hordes de personnes sans foi ni loi comme au Moyen Âge ». Ceux-ci occupent souvent, illégalement, le domaine public, la députée veut donc que l’État règle le problème. On reconnaîtra ici le double discours typique des élus locaux : On veut plus de compétences, mais l’État doit tout gérer dès que ça tourne mal.

Ensuite, on a une belle question rappelant la gravité de la situation sécuritaire de Perpignan, et c’est vrai que c’est pas jojo, et mettant en valeur Loulou, parce qu’il le vaut bien. Extrait : « M. Louis Aliot, maire de Perpignan, a fait de la lutte contre les trafics de drogue une priorité de son mandat en renforçant les moyens humains et matériels afin de combattre ceux qui ont fait prospérer dans la plus grande impunité la violence et les trafics. La politique volontariste de l'équipe municipale a commencé à porter ses fruits et a permis de chasser les dealers de la résidence Les oiseaux et d'améliorer la situation sécuritaire d'autres quartiers comme au Champ de Mars, au centre-ville ou au quartier Saint-Jacques notamment. »

Anaïs Sabatini a la reconnaissance du ventre, elle sait que si elle est députée c’est d’abord et avant tout grâce au travail de Loulou. Parce Loulou, lui, il bosse. Ce qui n’est pas le cas d’Agnès L. ou de Mathias B. D’ailleurs je sais même pas pourquoi je parle d’eux.

Toujours dans l’hyper-local, Anaïs Sabatini prend la défense des pêcheurs de Canet dont l’activité et la survie sont menacées par le crabe bleu, une espèce invasive.

Elle alerte aussi le gouvernement sur le risque que le crabe bleu représente pour la conchyliculture. En effet, si les « zones de conchyculture » (la faute d’orthographe est bien d’Anaïs Sabatini, NDLR) il n’y aura pas d’huître à Noël. La fin de l’abondance, j’vous dis !

Notons, au passage, que le candidat NUPES, issu d’EELV, sur cette circonscription préfère se taire sur le sujet. L’écologie, ça n’a jamais été son truc.

Pour finir, et sans faute d’orthographe ce coup-ci, Anaïs Sabatini demande le renforcement de la législation concernant les trottinettes électriques. Rappelant qu’en 2021, 22 personnes sont mortes dans un accident impliquant une trottinette électrique, la députée demande de la fermeté. Si elle pouvait envoyer une copie de cette question écrite à la police municipale de Perpignan, ça serait sympa. Je dis ça, je dis rien.

https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA794894


Pour l’instant il n’y a eu que quelques semaines de travail parlementaire. Il va falloir attendre le début de la prochaine session parlementaire, qui débutera le 3 octobre, pour voir si nos députées seront capables de se faire un nom et de s’imposer dans le paysage médiatique, ou si, plus probablement, elles connaîtront un destin à la Laurence Gayte, anonymat et déchéance.

La synthèse de l’activité des députées des PO :

https://www.nosdeputes.fr/synthese

 

 

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11 septembre 2022 7 11 /09 /septembre /2022 00:37

À Perpignan, on a de la chance. Beaucoup de chance même. On a « El Lider Minimo », et c’est pas peu de chose.

El Minimo est le plus grand spécialiste vivant de François Ruffin. C’est un sage parmi les sages.

Alors, quand François Ruffin sort un nouveau livre, et que la vindicte populaire locale veut, allez savoir pourquoi, une recension, l’idée de base c’est d’aller voir El Minimo.

Donc, je suis allé le voir.

Interrogé sur le sujet, il m’a déclaré « à Perpignan, les militants FI c’est tous des nostalgiques du GUD ! ». Puis il a rajouté : « je vais te mettre mon poing dans la gueule ! ». Et a fini par un « heuuuuu, veux du vin ! ».

Il était seulement 10 h du mat’, les librairies ouvraient. Pas d’autre choix que d’acheter le livre. Et, horreur, de le lire.

Parce que moi, je suis les préceptes d’André Bonnet : « les livres c’est pas fait pour lire. Les livres c’est fait pour décorer la bibliothèque utilisée en arrière-plan lors des réunions Zoom. »

François Ruffin, comme très peu d’autres, s’est clairement aperçu de la victoire idéologique du RN. Clairement, même si aucune référence à Antonio Gramsci n’est faite, il se désole de l’hégémonie culturelle dont jouit l’extrême droite actuelle.

Pour parler de cette hégémonie culturelle, François Ruffin axe sa réflexion sur le travail, et comment la social-démocratie ainsi que, plus récemment, le social-libéralisme le pressurise depuis le début de la Révolution Néoconservatrice de la fin des années 70.


Et le constat est accablant.


« Or, notre souci, aujourd’hui, c’est que ce « bloc historique » est traversé d’un double divorce : l’un, entre classes intermédiaires et classes populaires. L’autre, interne aux classes populaires, entre enfants d’immigrés dans les quartiers et « blancs » des Frances périphériques. Sans rassembler tout ça, c’est pas la joie…

[…]Alors, comment espère-t-on être majoritaire demain sans cette majorité ? Sans « contrer le Rassemblement national », sans contester son hégémonie, sans devenir, redevenir, à sa place, « le parti des classes populaires », de toutes les classes populaires, et pas d’une moitié seulement ? »

Extrait pages 27 et 28


Ce « bloc historique » c’est l’union des « intellectuels » et des « prolétaires ». En clair, des CSP+ et des classes populaires. Et la cassure est violente et ancienne, comme le montre François Ruffin.

Les CSP+, diplômées et urbaines, ont abandonné les populations les plus pauvres, se repliant sur elles-mêmes et défendant des sujets sociétaux n’intéressant que des niches de plus en plus limitées.

Comme le rappelle si bien François Ruffin, en 1984 lorsque le PS aide à la création de SOS-Racisme, celui-ci, en 3 ans, a déjà mis fin à « l’échelle mobile » qui permettait d’indexer les salaires sur l’inflation (1982) et le « tournant de la rigueur » a déjà eu lieu (1983). « La gauche crée toutes les conditions […] pour que l’extrême droite prospère… mais ripoline ça d’une dose de morale », écrit François Ruffin.

Et la conséquence est assez simple, et mortifère : la gauche verse des allocations de misère aux plus pauvres, dont le nombre ne cesse d’augmenter, laissant le champ libre à l’extrême droite pour diviser les plus pauvres et bâtir sur cette division son arrivée au pouvoir.

Pour une bonne partie des plus pauvres, la gauche défend les « cas soc’ », alors que l’extrême droite défend le travail et les travailleurs.


Si vous voulez une description, clinique et sociologique, de comment la gauche, en détruisant le travail en France, au nom de l’idéologie néolibérale, de la mondialisation, et, de la défense des intérêts du Capital, a, par contre coup, créé ces fameux « cas soc’ », moteur du vote RN, il suffit de lire l’excellent livre de Serge Ebersold « La naissance de l’inemployable ».


Le reste du livre est une description du monde du travail, pressuré et avili par la mondialisation et le néolibéralisme. Et c’est pas beau à voir.

40 ans de destruction du monde du travail passés à la moulinette en quelques dizaines de pages, avec de nombreuses références aux actions des divers gouvernements de gauche s’étant succédé entre 1981 et 2017.


Pour conclure, François Ruffin propose un projet pour lutter contre l’extrême droite : le « faire-ensemble ».

Son idée est de sortir des niaiseries du vivre-ensemble et de proposer un nouvel horizon. Pour cela il se base sur l’analyse d’Alain Supiot : « Les sociétés humaines ne sont pas des troupeaux. Elles ont besoin pour se former et subsister d’un horizon commun. Un horizon, c’est-à-dire à la fois une limite et la marque d’un au-delà, d’un devoir-être qui arrache leurs membres au solipsisme et à l’autoréférence à leur être. »

S’appuyant sur le modèle de Roosevelt en 1941, François Ruffin propose de passer à une « économie de guerre écologique », permettant de sortir tout à la fois de la crise économique, sociale et environnementale que connaît la France depuis des décennies.

Alors, dans le fond que penser de ce livre ?

Écrit en seulement deux semaines, en juillet 2022, ce livre est forcément court et un peu brouillon. Il reste toutefois un sacré coup de poing dans la gueule à toute forme de gauche bobo et/ou urbaine. Les travailleurs ont été relégués aux périphéries des grandes agglomérations, paupérisés et humiliés pendant que la gauche urbaine, éduquée et autocentrée, se vautrait dans la métropolisation, que dénonce si bien Guillaume Faburel dans « Les métropoles barbares ». Maintenant la gauche voit l’extrême droite aux portes du pouvoir, grâce au vote des classes populaires. L’histoire de l’arroseur arrosé.

Le travail de reconquête va être long, surtout pour une gauche, globalement, incapable d’une quelconque pensée réflexive. Les réactions de certaines figures de la FI à la sortie de ce livre le montrent, tout le monde n’est pas prêt pour le changement des discours et des pratiques.

Si ce changement n’a pas lieu, le RN continuera d’engranger des victoires électorales et d’imposer ses idées.


La gauche est prévenue, à elle de savoir ce qu’elle veut !


La méthode de François Ruffin pour lutter contre l’extrême droite :

https://www.youtube.com/watch?v=YBxlj7cLoDE

 

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 17:26


"Orle
Le château, le village et le territoire d'Orle furent vendus, en 1271, à la milice du Temple du Mas-Deu, par le chevalier Bernard d'Oms, en franc-alleu, avec tous droits et toute juridiction.

En 1278, Jaubert du Soler, chevalier, vendit à la même milice tout ce qu'il avait de propriétés et de droits dans le hameau et dans le territoire de Saint-Etienne d'Orle, aux lieux dits « Las Grirrigolas », « l'Albedra », la Vallauria », et au lieu dit « la Pera » dans le territoire de Toulouge." 

http://templiers.net/etudes/index.php?page=Templiers-en-Roussillon

Perpignan dispose d’un patrimoine architectural et histoirique riche mais particulièrement méconnu. Dans les listes des bâtiments inconnus du grand public et, tout à la fois, menacés et devant être protégés, l’église Saint-Étienne d’Orla est tout en haut.

Et ces derniers temps les menaces se précisent.


Orles est un ancien village à l’ouest de Perpignan, datant du IXe siècle. Il est donc plus ancien que Perpignan de près d’un siècle.

En 1271 les Templiers achètent la seigneurie, qui quelques siècles plus tard deviendra une commanderie de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Après la Révolution, l’église sera achetée par des propriétaires du coin et finira par devenir une grange.

Le bâtiment, en sale état, et laissé à l’abandon depuis de longues années. Le développement de Saint-Charles autour d’Orles a littéralement ravagé ce secteur.

En 2018, des travaux d’aménagement pour permettre l’installation d’un grossiste en produit bio a entraîné le saccage du cimetière.

https://www.lindependant.fr/2018/10/24/le-chantier-sur-un-ancien-cimetiere-qui-inquiete,4743887.php

Le maire de l’époque, Jean-Marc Pujol, qui déteste Perpignan, ses habitants, son histoire et son patrimoine, avait laissé faire, en dépit de l’aspect clairement illégal des travaux.

En 2021, une partie du site archéologique a quand même été classé monument historique.

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA66000060

Au final, le propriétaire actuel n’a plus que deux choix devant lui : raser ou vendre !

Et apparemment il serait prêt à vendre, peut-être même à l’euro symbolique.


Et donc, l’opportunité de transformer l’ancienne église en un tiers-lieu culturel refait surface. Surtout que Perpignan manque cruellement d’un véritable lieu culturel, dynamique, et axé sur la création. Ici la culture, c’est surtout une histoire de petits fours, d’orangeades, de champagne tiède, et de propos glacés des femelles maussades de fonctionnarisés territoriaux, surtout les soirs d’été.

Bon, on ne s’attend pas à voir ouvrir un lieu comme La Halle Tropisme à Montpellier. Perpignan est trop en retard pour un tiers-lieu de ce type. Mais Orles a un sacré potentiel.

Les acteurs locaux sont capables de porter ce type de projet.

Il faut juste : un modèle économique, un business plan, un tour de table, et un financement, participatif de préférence.

Finalement que des choses simples.

La seule chose qui pourrait venir à manquer : de la volonté.


Parce que c’est vrai qu’ici, la volonté, surtout politique, ça ne court pas les rues.

Il est plus facile de maudire l’obscurité que d’allumer une bougie. C’est dommage, parce que dans le coin, il y a tellement de gens qui savent manier le lance-flamme, que ça serait dommage de rester dans le noir !


On attend donc des nouvelles du CD66 et de la mairie.

Avec impatience.

Perpignan: Pour sauver Orles et son église, créons un tiers-lieu culturel ! par Philippe Poisse
Perpignan: Pour sauver Orles et son église, créons un tiers-lieu culturel ! par Philippe Poisse
Perpignan: Pour sauver Orles et son église, créons un tiers-lieu culturel ! par Philippe Poisse
Perpignan: Pour sauver Orles et son église, créons un tiers-lieu culturel ! par Philippe Poisse
Perpignan: Pour sauver Orles et son église, créons un tiers-lieu culturel ! par Philippe Poisse
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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 14:42

L’été, traditionnellement, c’est la saison de la sécheresse. Il ne tombe pas une goutte ; il fait chaud, voire extrêmement chaud, et les nuits sont courtes. L’évapotranspiration est à son comble. Les plantes crèvent de soif la gueule ouverte.

L’été, c’est donc la meilleure période pour parler de l’eau.

Et comme me le répète souvent un élu du coin : « tu vois mon petit, l’eau, c’est pas fait pour boire. L’eau, c’est fait pour faire du pognon ! »


Et comment faire du fric sur l’eau sans que ça se voit de trop ?

En économisant sur l’entretien des réseaux !


Donc, comme c’est l’été et qu’on s’ennuie ferme, on a été cherché un peu des infos sur les fuites d’eau.

Le premier réflexe, qui fut plutôt malheureux au final, fut de passer un coup à un vieux pote, commercial chez TENA. Bêtement, on se disait, vu son secteur d’activité, qu’il doit s’y connaître en fuite. Mais il nous a répondu, sobrement : « Tu te goures, gros. Moi, j’suis dans l’incontinence anale. Ça c’est un métier honnête. Bon, t’évite de te renifler le soir, quand tu rentres à la maison, mais au moins tu peux te regarder dans une glace. »


On a donc été faire un tour du côté des blogs écolos du coin. Et faut dire que comme il n’y en a pas des masses, ça a été rapide. À croire que les écolos du coin ne savent pas écrire.

On a fini par trouver un article sur les fuites d’eau.

http://eixerit.info/index.php?post/2022/08/31/Carte-du-rendement-des-r%C3%A9seaux-d%E2%80%99adduction-d%E2%80%99eau-des-Pyr%C3%A9n%C3%A9es-Orientales


Et dans le département ça fuit. Et ça fuit bien.

Rien qu’à Elne, la ville du responsable de l’eau au CD66, ça fuit à 23 %. Ce qui est un tantinet ridicule lorsque l’on se vante d’être un bon gestionnaire et qu’on rêve, à haute voix, de diriger une structure départementale gérant l’eau sur tout le territoire.

D’après la rumeur, à Pézilla-la-Rivière, qui fuit à 42 %, un forage fuirait abondamment depuis des années, mais tout le monde s’en fout.

La palme d’or va à Glorianes, et son taux de fuite culminant à 96 % !


Globalement le taux de fuite est de l’ordre de 20 %.

Dit comme ça, c’est pas impressionnant. Mais si on fait un petit peu de math, et qu’on se base sur les chiffres qu’on trouve dans la presse, on arrive à près de 5 millions de m³ qui disparaissent dans la nature entre les forages et les compteurs des abonnés, mais qui sont quand même facturés.

Grosso merdo, la consommation d’eau serait de 52 m³ par an et par habitant, et la population de 475 000 habitants. Il serait de bon aloi que les journaleux du coin nous sortent des dossiers plus précis, mais bon, les journaleux sont les journaleux…


Faut pas se leurrer, la sécheresse, ça va être un an sur trois, voire un an sur deux dans les décennies à venir. La gestion de l’eau va devenir un vrai problème et un enjeu économique fort.

Et il va falloir s’y mettre sérieusement, parce que 2022, d’ici 5 ou 10 ans, on s’en souviendra en rigolant. Il va bien falloir se poser la question de qui doit être prioritaire, les clubs de golf ou les agriculteurs. Pour rappel en 2022, les agriculteurs de la vallée du Tech se sont pris une interdiction d’irriguer dans la gueule, alors que les clubs de golf ont pu arroser. Celui le Villeneuve aura même le droit de pomper dans le lac en cas de coup dur, c’est dire si on marche sur la tête.


L’eau ça sert à faire du fric, y’a pas à dire.

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4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 14:02


« Les poètes immatures imitent ; les poètes matures volent ; les mauvais poètes défigurent ce qu’ils prennent, et les bons poètes en font quelque chose de meilleur, ou du moins quelque chose de différent. »

T.S. Eliot, The Sacred Wood, 1920

https://www.bartleby.com/200/sw11.html

The Sacred Wood est un recueil de 20 essais publiés en 1920. L’un de ces essais traite de l’œuvre de Philip Massinger, dramaturge anglais, représentant du théâtre élisabéthain. T.S. Eliot analyse les similitudes entre son œuvre et celle de Shakespeare. Clairement Massinger a plagié Shakespeare. Mais Shakespeare en a fait de même avec Montaigne. La différence entre les deux est simplement le talent.

L’œuvre de Massinger n’est qu’un « écho » de celle de Shakespeare.

Pour André Bonet, et sa politique culturelle, il en va de même.

Lors du conseil municipal du 22 juin 2022, Dédé nous a gratifié d’une petite sortie vindicative de près de dix minutes, histoire de tacler l’opposition qui avait eu l’outrecuidance de déclarer, je cite le journal municipal : « Pour la Culture : la nouveauté se résume à des cubes disposés aux quatre coins de la ville. »

Le communiqué des élus d’opposition peut se résumer à : « Nihil novi sub sole »

Et dans le fond c’est tout à fait vrai.

On ne peut pas dire que ce brave Dédé nous ait gratifié qu’un truc particulièrement nouveau. À croire qu’il a fait sien le conseil que donne Machiavel dans le chapitre VI du Prince : pas d’innovation !


Parce que bon, « l’art prend l’air », c’est du déjà-vu. Et l’idée, à la base, ne vient pas tellement de Dédé. On ne va pas ressortir la polémique que la première édition avait connue, vu qu’ici on ne fait pas dans le réchauffé. Non, on va juste dire que question nouveauté, on a vu mieux.

On va éviter de parler de Ruscino, parce que la vraie histoire est celle de 20 ans d’incompétence et de grand n’importe quoi. Sur le coup la mairie finalise un projet que n’importe qui de sensé aurait finalisé. Là aussi, pas de quoi sauter au plafond.

Le pôle muséal, c’est la même chose. Un projet dont on entend parler depuis des années, mais qui par incompétence et incapacité à comprendre l’importance de la culture pour le développement socio-économique de Perpignan n’a jamais été mis sur la table.

La médiathèque du Haut-Vernet, c’est une très bonne idée. Mais là aussi, il s’agit juste de compenser des décennies de mépris des habitants et de sous-équipement.

L’hommage à Antoine de Roux arrive aussi après que l’ASPAHR a annoncé un séminaire dédié à son travail dans le courant de l’automne 2022. Comme on sait que Dédé n’aime pas l’urbanisme, le plagiat sur ce coup-là est flagrant.


Seul point positif, on notera un peu d’humour dans les noms des événements.

Vu qu’on s’emmerde à Perpignan, Dédé nous a fait un festival « Gastro ».

Pour l’édition 2023, la rumeur prétend que l’événement pourrait être sponsorisé par Tena.

Si l’on sait faire un pas de côté, si l’on sait sortir de la pensée en silo, qui caractérise bien Dédé, soit dit en passant, on se rencontre que cette « politique culturelle » n’est pas juste insipide. Elle est d’abord est avant tout un exemple flagrant de la « métropolisation » de la culture.

Louis Aliot et André Bonet inscrivent leurs politiques dans le cadre des mécanismes de métropolisation. Ils désirent inscrire Perpignan dans le cadre de la concurrence que les « métropoles » se livrent depuis plusieurs décennies. Or, Perpignan n’a pas les moyens de lutter. La ville, ainsi que le département, ne disposent pas d’atout unique, et les élus n’ont pas de vision à moyens longs termes. Ils radotent des recettes sans ambition, en espérant que ça marche.

Manque de pot, ça ne marche pas.

Et ça ne marchera jamais.

Pour se développer Perpignan doit sortir du phénomène de métropolisation. Sauf à devenir la banlieue-dortoir de Barcelone, ou de Toulouse, il n’y a pas d’autre manière d’agir.

Mais ni Louis Aliot ni André Bonet n’ont lu Guillaume Faburel. D’ailleurs Dédé ne lit pas, c’est bien connu.


https://reporterre.net/Ah-qu-il-est-doux-de-vivre-loin-des-metropoles


https://www.cairn.info/revue-d-economie-regionale-et-urbaine-2020-1-page-141.htm


La métropolisation est une « idéologie ». C’est l’idéologie qui nourrit la timocratie, version XXIe siècle.

Et localement, la timocratie c’est le sucre glace sur le gâteau de l’économie de la Rente.

Les timocrates modernes, dont Dédé est un magnifique exemple, ne s’intéressent plus qu’aux honneurs. Ils n’ont pas de fond, ils ne veulent que l’apparence.

À l’inverse des ploutocrates, ils ne cherchent même pas à accumuler de la richesse. Non, ils cherchent juste une forme abâtardie de prestige. Pour citer Francis Fukuyama, ils souffrent de « mégalothymie », c’est-à-dire d’une volonté, maladive, d’être reconnus comme supérieur aux autres.

Hélas, ils sont timocrates, pas « aristocrates ». Leurs faits d’armes ne parlent pas pour eux. D’ailleurs ils n’ont aucun fait d’armes.

Et c’est pas glorieux !

Alors ni plagiaire, ni génie, André Bonet n’est qu’un énième avatar de ces timocrates 2.0 qui pullulent de nos jours. Sans ambition, sans vision, la politique culturelle de Perpignan, sa politique culturelle, n’est ni culturelle ni même une politique à proprement parler. C’est juste une suite d’actions et d’événements sans envergure. Rien qui ne restera dans l’histoire de la ville.

Perpignan a les moyens d’avoir une politique culturelle ambitieuse.

Perpignan a besoin d’ une politique culturelle ambitieuse.

C’est juste que ce ne sont pas les bonnes personnes qui sont en place.

Voir aussi:

 

Culture / Perpignan: messe pour le temps présent ! par Jordi Vidal featuring Nicolas Caudeville

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2020/08/culture/perpignan-messe-pour-le-temps-present-par-jordi-vidal-featuring-nicolas-caudeville.html

 

Covid19 / Occitanie: quel futur pour la culture en région? La réponse du président de la commission culture Serge Regourd, interview par Nicolas Caudeville

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2020/10/covid19/occitanie-quel-futur-pour-la-culture-en-region-la-reponse-du-president-du-president-de-la-commission-culture-serge-regourd-i

 

Canet: les enjeux de la politique culturelle et son impacte sur la création locale ? interview Pascal Ferro, Rémy Castello par Nicolas Caudeville

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/10/canet-les-enjeux-de-la-politique-culturelle-et-son-impacte-sur-la-creation-locale-interview-pascal-ferro-remy-castello-par-nicolas-c

Vidéo MYSTIQUES LITTÉRAIRES ET MUSICALES EN TERRE D'AQUI Thierry Grillet et Maëlle Rouifed interviewés par Mariya Marenych, Patrick Sommier et Nicolas Caudeville en direct du Clap Ciné de Canet

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/03/mystiques-litteraires-et-musicales-en-terre-d-aqui-thierry-grillet-et-maelle-rouifed-interviewes-par-mariya-marenych-patrick-sommier

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