L’été, traditionnellement, c’est la saison de la sécheresse. Il ne tombe pas une goutte ; il fait chaud, voire extrêmement chaud, et les nuits sont courtes. L’évapotranspiration est à son comble. Les plantes crèvent de soif la gueule ouverte.
L’été, c’est donc la meilleure période pour parler de l’eau.
Et comme me le répète souvent un élu du coin : « tu vois mon petit, l’eau, c’est pas fait pour boire. L’eau, c’est fait pour faire du pognon ! »
Et comment faire du fric sur l’eau sans que ça se voit de trop ?
En économisant sur l’entretien des réseaux !
Donc, comme c’est l’été et qu’on s’ennuie ferme, on a été cherché un peu des infos sur les fuites d’eau.
Le premier réflexe, qui fut plutôt malheureux au final, fut de passer un coup à un vieux pote, commercial chez TENA. Bêtement, on se disait, vu son secteur d’activité, qu’il doit s’y connaître en fuite. Mais il nous a répondu, sobrement : « Tu te goures, gros. Moi, j’suis dans l’incontinence anale. Ça c’est un métier honnête. Bon, t’évite de te renifler le soir, quand tu rentres à la maison, mais au moins tu peux te regarder dans une glace. »
On a donc été faire un tour du côté des blogs écolos du coin. Et faut dire que comme il n’y en a pas des masses, ça a été rapide. À croire que les écolos du coin ne savent pas écrire.
On a fini par trouver un article sur les fuites d’eau.
Et dans le département ça fuit. Et ça fuit bien.
Rien qu’à Elne, la ville du responsable de l’eau au CD66, ça fuit à 23 %. Ce qui est un tantinet ridicule lorsque l’on se vante d’être un bon gestionnaire et qu’on rêve, à haute voix, de diriger une structure départementale gérant l’eau sur tout le territoire.
D’après la rumeur, à Pézilla-la-Rivière, qui fuit à 42 %, un forage fuirait abondamment depuis des années, mais tout le monde s’en fout.
La palme d’or va à Glorianes, et son taux de fuite culminant à 96 % !
Globalement le taux de fuite est de l’ordre de 20 %.
Dit comme ça, c’est pas impressionnant. Mais si on fait un petit peu de math, et qu’on se base sur les chiffres qu’on trouve dans la presse, on arrive à près de 5 millions de m³ qui disparaissent dans la nature entre les forages et les compteurs des abonnés, mais qui sont quand même facturés.
Grosso merdo, la consommation d’eau serait de 52 m³ par an et par habitant, et la population de 475 000 habitants. Il serait de bon aloi que les journaleux du coin nous sortent des dossiers plus précis, mais bon, les journaleux sont les journaleux…
Faut pas se leurrer, la sécheresse, ça va être un an sur trois, voire un an sur deux dans les décennies à venir. La gestion de l’eau va devenir un vrai problème et un enjeu économique fort.
Et il va falloir s’y mettre sérieusement, parce que 2022, d’ici 5 ou 10 ans, on s’en souviendra en rigolant. Il va bien falloir se poser la question de qui doit être prioritaire, les clubs de golf ou les agriculteurs. Pour rappel en 2022, les agriculteurs de la vallée du Tech se sont pris une interdiction d’irriguer dans la gueule, alors que les clubs de golf ont pu arroser. Celui le Villeneuve aura même le droit de pomper dans le lac en cas de coup dur, c’est dire si on marche sur la tête.
L’eau ça sert à faire du fric, y’a pas à dire.
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