"Le paradoxe catalan : être réprimé pour une liberté que l’on porte depuis des siècles." par Jaume Queralt
"La force impose l’ordre, mais elle ne peut jamais imposer le respect." par Raoul Pratt
"Chaque coup reçu par un rêve est un jour de plus accordé à sa mémoire." Pépé Montalban
7 ans l'anniversaire du 8 octobre reportage sur le référendum catalan et sa répression, est semble-t-il passé à l'as ici et en France. Parce qu'un clou chasse l'autre. Mais après la Gréce, l'idée d'Europe garante de la paix et de la justice à l'intérieur en avait pris un coup. Il suffit de détourner le regard...Avec l'ami Jean, nous y étions allé le jour du référendum : une journée dans les bureaux de vote à Figuéres La contre estac
L’Étrange défaite de l’identité catalane : une analyse dans l’esprit de Bernanos
L’étrange défaite de l’identité catalane, telle que je l’appellerais, c’est la lente capitulation d’un peuple qui se croyait fort et uni, mais que l’on a brisé non par les armes, mais par la désillusion et l’indifférence des autres. Au matin du 8 octobre 2017, lorsque les foules se pressaient dans les rues de Barcelone, dans ce fracas étouffé, dans ce tumulte de colère et de douleur, ce n’était pas simplement un référendum qui échouait. C’était l’âme d’une région, le cœur battant de la Catalogne, qu’on étranglait, qu’on étouffait de la façon la plus insidieuse, la plus froide : par la force de l’État, par le silence de l’Europe.
Ce jour-là, au cœur de l’Espagne, un peuple s’était dressé, plein de cet espoir qui fait ployer les tyrannies. Ces hommes, ces femmes, par milliers, s’étaient levés non pas pour imposer une quelconque violence, mais pour répondre à l’appel d’une identité, d’une histoire.
À travers les coups de matraque, les fumées et les cris, ce n’était pas seulement une protestation politique qu’on écrasait : on anéantissait une dignité, celle de tout un peuple. Comme Bernanos le dépeint dans sa critique virulente contre les forces aveugles de la répression, il y a des actes si impitoyables, si insensibles, qu’ils broient l’esprit même de ceux qu’ils visent.
Et pourtant, cette défaite de l’identité catalane a quelque chose d’étrange, presque de silencieux, de spectral.
Comme la défaite française de 1940, elle a laissé une trace indélébile dans les esprits, un goût amer et tenace, une amertume que le temps ne pourra guérir. Car si la Catalogne a perdu une bataille, elle a perdu bien davantage encore : la foi en la justice d’un monde auquel elle croyait appartenir. Elle a perdu, peut-être, la foi en l’humanité.
Pour Bernanos, le pouvoir est un monstre froid, implacable. Il écrase, étouffe, brise, sans jamais reconnaître l’humanité de ceux qu’il opprime.
Et dans cette étrange défaite, ce 8 octobre, le gouvernement espagnol ne s’est pas seulement imposé par la violence ; il s’est imposé par une surdité volontaire, un refus de dialogue, par ce mépris qui transforme l’adversaire en ombre. On ne discute pas avec des ombres ; on les chasse, on les disperse, comme on dissipe la brume du matin. La Catalogne, pourtant, n’était pas une ombre ; c’était un peuple, une voix. Mais c’est précisément cette voix, ce murmure indocile qui refusait de se taire, que l’on a voulu effacer.
Et que dire de l’Europe, de ce vieux continent qui se targue de liberté, de démocratie, et de dignité humaine ? Que dire de ce silence assourdissant, de cette indifférence glacée face à l’humiliation d’un peuple ?
On a cru qu’elle défendrait les faibles, qu’elle serait le rempart de ceux que la force brutale tente de réduire. Mais ce jour-là, cette Europe s’est tenue, muette, comme Bernanos le décrirait sans doute, « impassible, les yeux tournés vers le sol, le cœur endurci par des années de confort et de lâcheté ». Elle a laissé faire, comme elle laisse souvent faire lorsqu’elle se complaît dans la commodité de la neutralité, ignorant que cette neutralité n’est qu’un autre visage de la trahison.
Alors, quel avenir pour cette Catalogne, cette âme blessée ? Le peuple catalan n’a-t-il donc que le choix entre une soumission amère ou une révolte sans issue ?
Peut-être, car, comme Bernanos le rappellerait, il n’y a rien de plus dangereux que cet étrange sentiment de fatalité qui prend le cœur des peuples humiliés. Ce sentiment d’impuissance, de résignation, est pire encore que la répression elle-même. Car il détruit lentement de l’intérieur, il éteint l’étincelle qui fait se dresser les hommes debout.
Et pourtant, quelque chose me dit que cette étrange défaite, comme celle que dépeint Marc Bloch pour la France de 1940, ne sera peut-être pas une fin.
Ce genre de défaite, chez les peuples fiers, engendre parfois des forces inattendues. Car il est de ces humiliations qui ne se supportent pas, de ces blessures qui ne guérissent qu’en se dressant une fois encore, plus fort, plus haut. Peut-être, un jour, la Catalogne retrouvera sa voix. Peut-être, au-delà des brumes de la trahison et du silence, elle entendra cet appel puissant de l’histoire qui pousse toujours les peuples opprimés à se relever.
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