"Je suis un serviteur du Feu Secret, détenteur de la flamme d'Anor. Le feu sombre ne vous servira à rien, flamme d'Udûn. Repartez dans l'ombre ! Vous ne passerez pas !"
Gandalf, "Le seigneur des anneaux" "La communauté de l'anneau"
Alors, c’est clair, Carole Delga a organisé un dîner de cons, dont le plat de résistance était Anne Hidalgo. Le mets était tellement succulent qu’il n’y eut ni dessert ni fromage.
Un discours, la Marseillaise, un suppôt, et au lit !
Pas de fioritures. Elle est comme ça Carole, elle va direct à l’essentiel ? Un homme, un vrai, j’vous dis. Cinq minutes, douche comprise. http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/12/meeting-a-perpignan-partie-1-quand-carole-delga-fait-le-baiser-de-la-mort-a-anne-hidalgo-par-philippe-poisse.html
On pourrait se limiter à déclarer que la petite Anne, faisant office de dindon de la farce, n’avait rien de particulier à dire. Bon, on sait qu’elle n’a jamais brillé par la pertinence de ses propos. On sait qu’elle est là où elle est grâce à la volonté de Bertrand Delanoë, celui qui fut le meilleur maire de droite que Paris ait jamais eu, et, qui depuis est devenu macroniste. On sait qu’elle n’est pas là par la force de sa volonté, ou de ses discours. Elle est là grâce à un coup de pot.
Pour la présidentielle, c’est un peu l’inverse.
Comme disait Axl Rose : « Just because you're winnin' / Don't mean you're the lucky ones »
Et quand on écoute ce discours, qui doit (re)lancer la campagne, et, comme on est à Perpignan, faut pas l’oublier, rappeler que le PS est le vrai rempart contre l’extrême droite d’Aliot, de Le Pen, de Z⸫, voire des lubies qui hantent l’imaginaire de la gauche, devenue droite, on a la certitude que la chance, dans cette affaire, c’est pas pour elle.
Ce qui compte, ce n’est pas ce qu’Hidalgo dit. Sur le fond, elle ne dit strictement rien.
Non, ce qui compte, c’est comment elle le dit.
Et sur ce point, il y a de quoi rédiger quelques gloses.
Oui, je sais, je suis malveillant.
Mais la journée a été rude. J’ai failli foutre mon poing dans la gueule à deux personnes (une histoire de gonzesses, à chaque fois ; différentes, les gonzesses, à chaque fois). Alors ne m’en voulait pas trop, « un peu » suffira.
Les monstres existent. Je le sais. J’en suis un.
Anne Hidalgo a parlé à peu près une heure. En si peu de temps, elle a toutefois réussi à aborder près d’une quinzaine de sujets, à lancer quelques piques contre ces faux-vrais ennemis (Pécresse et Macron), et, surtout, à balancer quelques conneries.
Passons rapidement sur cette histoire de Roussillon aragonais. Alors, oui, le coin a été sous domination de la « Couronne d’Aragon ». Sauf qu’il ne faut pas confondre avec le « royaume d’Aragon ». En plus c’est l’héritière d’Aragon qui a épousé le comte de Barcelone, donc, techniquement, le pouvoir est catalan. Oui, je suis révisionniste ! Mais, si on commence à aller par là, vous vous voyez aller dire que les athéniens, qu’en plus de s’atteignirent, sont aragonais, parce que les Almogavres ont conquis le duché de Néopatria et les alentours ?
Évidemment que non !
Pour Anne Hidalgo le Gévaudan aussi est aragonais. Alors que pour moi le Gévaudan, c’est juste un coin où il fait froid.
Anne Hidalgo est de droite. Philippe Poisse est frileux.
Politiquement, c’est incompatible !
Parenthèse refermée.
Revenons donc à la logorrhée socialiste.
Enchaînez les sujets les uns derrières les autres, sans jamais en approfondir aucun, relève du « mille feuilles argumentatif ».
L’immigration est emballée en 6 minutes ; le changement climatique n’a tenu que 4 minutes ; l’Europe est expédiée en 5 minutes ; et l’aide financière, spécifique, pour les 18-25 ans, éléments qui devrait être un point fort du programme du PS, n’est abordé que pendant à peine une minute !
Anne Hidalgo refuse d’approfondir chacun de ces sujets. Elle balance tout en vrac. Sans cohérence, sans transition. Elle n’insiste sur rien.
Si ce n’est sur un point : elle est de gauche !
Et, accessoirement, le PS aussi.
Les éléments programmatiques, c’est-à-dire les raisons pour voter Hidalgo, ne sont qu’évoqués. Ils sont sans importance. Insignifiants ! Pas besoin d’approfondir. Pas besoin d’expliciter. Pas besoin de convaincre ; le PS votera Macron, de toute façon.
Non, tout ça sert juste à dire : « j’ai un programme, na na na na nère ! »
L’important c’est de dire : « la gauche, c’est nous ! »
Il faut se rassurer. Il faut se convaincre. Mille personnes, avec leurs drapeaux ridicules, ne sont là que pour se rassurer, que pour se convaincre. Ils sont « la Gauche ».
La vraie !
Ils sont le rempart contre l’extrême droite.
Ils sont là pour que « la colère se transforme en espoir ».
Ils sont là pour « l’émancipation ».
Ils sont là pour faire barrage, de leurs corps, s’il le faut.
Alors, comme un seul homme, la salle se lève, la salle exulte !
¡No pasarán!
Non, 1 000 voix, 1 000 cœurs de gauche, se dressent contre la haine, s’unissent et s’embrasent contre la « déchéance », contre l’obscurantisme.
Oui, 1 000 bouches entonnent, simultanément, des « ¡No pasarán! »
À Perpignan !
Putain, quand je vous dis qu’au PS c’est vraiment des blaireaux !
Aliot a gagné ; Ménard a fait un putain de 65 % dès le premier tour ; Z⸫ et Le Pen c’est plus de 30 % des intentions de vote au premier tour !
Oui, ils sont passés, et pas qu’un peu, les affreux de l’extrême droite. Et ils sont partis pour rester, comme on dit dans le football.
Et tout ça, c’est grâce à vos politiques désastreuses, chers amis socialos !
La logorrhée d’Hidalgo, ce besoin de se prouver à soi-même que l’on est de gauche, montre une chose simple, et tellement évidente : le PS, sa direction, sa candidate, ses militants sont en panique.
Le parti a été vidé de ses « meilleurs » éléments, et de quelques minables, en 2017 par Macron. Ne restez plus que quelques personnes âgées, bloquées sur la figure de François Mitterrand, quelques barons, prêts à se vendre pour conserver leur médiocre pouvoir, et, quelques militants sans compréhension de la situation. L’absence de substrat idéologique, le refus de réaliser l’analyse des années Hollande et d’en tirer un bilan, l’impossibilité d’aller affronter le réel, font que le PS n’est plus qu’une coquille vide.
Sans substance, le parti se meurt. Il n’est même plus capable de trouver quelqu’un pour écrire les discours de sa candidate à la présidentielle.
On est à Perpignan, la ville des bulldozers, alors le PS vient creuser. Sa propre tombe, et celle d’une bonne partie de ce qui fut « la gauche ».
Le congrès d’Épinay est bien loin. Il n’y a plus rien à attendre de ces bourgeois, qui s’assument, enfin, comme socio-démocrates.
D’une certaine manière, 2022, c’est la lutte finale !
Hidalgo-Go live à Perpignan: Tombeau pour une touriste innocente ! Par Nicolas Caudeville
La venue à Perpignan à l'invitation de Carole Delga n'est qu'un regrettable malentendu https://www.youtube.com/watch?v=Tpv4HPt-Ulw . Pourquoi ne pas aller à Toulouse en terre plus socialiste (ce n'est pas pour rien qu'on l’appelle la ville rose) et aller se perdre dans la capitale du Mordor catalan ?
Parce que Carole Delga en maître jedï, comme Yoda, voulait que qu'Anne se confronte à elle-même dans la grotte. Perpignan est un rite initiatique...
Alors comme Perpignan a pour Anne (solo) "des airs d'Espagne" lorsqu'elle affronte dans sa tête l'incarnation du fascisme Louis Aliot, elle invoque "no passaran" comme Gandalf face au Balrog dans le "Seigneur des annaux" (c'est sa guerre d'Espagne à elle) . Comme Gandalf, elle va tomber. Mais comme Gandalf, elle se relèvera encore plus forte: passant de Hidalgo la grise, à Anne la blanche!
Tout cela n'est qu'une question de perception. Comme l'explique le philosophe Diderot dans "Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient", nos actions sont déterminées par nos perceptions...https://fr.wikisource.org/wiki/Lettre_sur_les_aveugles_à_l’usage_de_ceux_qui_voient