Depuis le résultats des municipales et européennes voyant une vague front national (ceci dit il faut relativiser 11 villes seulement prises sur toute la France et 25% des votes aux européennes, mais à diviser au prorata des 58% des abstentionnistes et des votes blancs) on voit des gens qui ne s'agitaient pas d'habitude et ne s'impliquaient pas dans la vie de la société (peut-être ne sont-ils pas allés voter) aller manifester contre le Front national ou faire des chansons. Pour les plus récents inénarrable Yannick Noah et sa colère https://www.youtube.com/watch?v=Qvhf1k-WP7Y&feature=kp ou encore le chanteur soutien du président Hollande Benjamin Biolay avec son Vol noir (qui reprend le chant des partisans) https://www.youtube.com/watch?v=Q01AVeAFNAg . Mais qui veulent-ils édifier avec leur colère molasse écrite depuis un jacuzzi. Certains de mes amis (plongé je le comprend dans l'affliction) osaient le comparer avec Porcherie des Béruriers Noirs qui eux avaient le double intérêt de pousser un cri depuis le peuple et avec une véhémence qui correspondait au moment historique https://www.youtube.com/watch?v=FpH0gre8AQw (voyez la différence):"car nous sommes noirs, nous sommes blancs, nous sommes jaunes et ensemble, nous sommes de la dynamite!" Ou encore celle de Noir Désir Un jour en France "Il une époque où l'on pouvait polémiquer, mais c'est Mickey qui a gagné..." Un jour en France des primaires pour l'audience, et quelques fascisants à près de 15% charrient des fonds noirs" https://www.youtube.com/watch?v=6EKmYhFk42M
Des chansons ont porté des révoltes, elles en ont été leur marqueur temporel. La Canaille par exemple écrite par un certains Bouvier en 1863, mais qui allait connaître sa gloire sous la commune de Paris en 1871 (ça ce n'était pas des révoltés en peau de lapins http://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris) a des paroles qui font encore sens et résonance dans une lutte des classes qui perdure en 2014 (c'est le réel des résultats de ces dernières élections et son écume) https://www.youtube.com/watch?v=cEKXjHyaUio
C'est la canaille! Et bien j'en suis!
Dans la vieille cité française
Existe une race de fer,
Dont l’âme comme une fournaise
A de son feu bronzé la chair.
Tous ses fils naissent sur la paille,
Pour palais, ils n’ont qu’un taudis.
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !
Ce n’est pas le pilier du bagne ;
C’est l’honnête homme dont la main
Par la plume ou le marteau gagne,
En suant, son morceau de pain.
C’est le père, enfin, qui travaille
Les jours et quelquefois les nuits.
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !
C’est l’artiste, c’est le bohème
Qui, sans souper, rime rêveur
Un sonnet à celle qu’il aime,
Trompant l’estomac par le cœur.
C’est à crédit qu’il fait ripaille,
Qu’il loge et qu’il a des habits.
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !
C’est l’homme à la face terreuse,
Au corps maigre, à l’œil de hibou,
Au bras de fer à main nerveuse
Qui sortant d'on ne sait pas où,
Toujours avec esprit vous raille,
Se riant de votre mépris.
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !
C’est l’enfant que la destinée
Force à rejeter ses haillons,
Quand sonne sa vingtième année,
Pour entrer dans nos bataillons.
Chair à canon de la bataille,
Toujours il succombe sans cris…
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !
Ils fredonnaient la Marseillaise,
Nos pères, les vieux vagabonds,
Attaquant en quatre-vingt-treize
Les bastilles dont les canons
Défendaient la vieille muraille !
Que de trembleurs ont dit depuis :
« C’est la canaille ! »
Eh bien ! j’en suis !
Les uns travaillent par la plume,
Le front dégarni de cheveux.
Les autres martèlent l’enclume,
Et se soûlent pour être heureux ;
Car la misère, en sa tenaille,
Fait saigner leurs flancs amaigris...
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !
Enfin, c’est une armée immense,
Vêtue en haillons, en sabots.
Mais qu’aujourd’hui la vieille France
Les appelle sous ses drapeaux,
On les verra dans la mitraille,
Ils feront dire aux ennemis :
C’est la canaille !
Eh bien ! j’en suis !