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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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6 novembre 2025 4 06 /11 /novembre /2025 19:57

"- J'en ai marre, dis-je. Je crie. Je vais crier. Je vais hurler. Je vais bramer... Ouâouâouâouâ...

J'ai poussé un glapissement à faire honte à Tarzan et je me sens beaucoup mieux. La grande salle où nous sommes résonne sinistrement.

- Vous êtes cinglé, Bailey, dit Mike. À quoi ça vous avance de beugler comme ça.

- Ça soulage, Mike, dis-je. Essayez. C'est fameux."

Et on tuera tous les affreux
Boris Vian 

Dermatose bovine dans les Pyrénées-Orientales : quand la FDSEA veut abattre les vaches... et les candidats aux municipales 2026 Perpignan, ce jeudi

– Par A Tonnerre:, chroniqueur agricole et politique imaginaire

 Pyrénées-Orientales, département où les vaches paissent paisiblement entre les vignes de Banyuls et les plages de Collioure en compagnie des ours (c'est pourça que l'ours polaire devenant solaire, devient brun...), où le vent marin porte l'odeur de la mer... et, désormais, celle d'une épidémie de dermatose bovine. Cette maladie de peau qui gratte, qui irrite, qui rend les bêtes plus nerveuses qu'un supporter du XV catalan face à un arbitrage toulousain. Et qui, comble de l'ironie, fait jaser jusqu'à la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles), ce bastion paysan qui n'hésite plus à mélanger les troupeaux aux urnes.

Car oui, la FDSEA, dans un communiqué aussi solennel qu'un taureau en rut, réclame à cor et à cri que l'abattage des bêtes infectées soit "limité aux seuls animaux malades". Fini les sacrifices collectifs ! Plus de génocides laitiers pour un bouton sur la croupe d'une génisse égarée.

"On n'est pas des barbares, on est des éleveurs !", tonne le président du syndicat, M. Jean-Pierre "Le Corral" Dupont, un homme dont la moustache évoque plus un lasso qu'un scalpel. Et on le comprend : dans un monde où le bio règne et où l'on recycle même les crottes de chèvre en engrais, abattre tout un cheptel pour une démangeaison, c'est comme raser Perpignan pour un tag mal orthographié sur un mur de la Castillet.

Mais attendez, chers lecteurs, car la satire pointe son museau roux.

Imaginez un instant : et si, par un funeste hasard, un des candidats aux municipales de 2026 était... diagnostiqué ? Diagnostiqué quoi, me direz-vous ? Eh bien, porteur d'une "dermatose politique bovine" – cette affection chronique qui fait que certains aspirants maires grattent là où ça ne se gratte pas, irritent les électeurs avec des promesses enflammées, et finissent par voir leur carrière se couvrir d'ampoules électorales. Un eczéma idéologique, en somme : rougeur sur les programmes, gonflement des egos, et des plaques de démagogie qui s'étendent comme une marée noire sur la côte Vermeille.

Prenons l'exemple hypothétique de notre candidat vedette, appelons-le M. "Taureau" Martin, un colosse du centre-ville qui promet de transformer le marché de la Halle aux Poissons en arène high-tech.

Diagnostiqué positif à la DBPC (Dermatose Bovine Politique Catalane), il se mettrait à brouter des discours ou plutôt des élucubrations à vocation populaire : "Citoyens, je suis malade, mais mon programme est sain ! Abattez-moi si vous voulez, mais épargnez mes colistiers – eux, ils n'ont que des verrues de coalition !" La FDSEA, fidèle à ses principes, exigerait alors un abattage sélectif : "Limité aux seuls animaux malades ! Pas touche aux veaux innocents du parti, même s'ils puent le lait caillé de promesses non tenues."

Et que dire des autres ?

La candidate écologiste, avec son rash anti-nucléaire qui la fait éternuer des particules fines ? Abattue sur-le-champ, au nom de la "santénaturelle". Le jeune loup du RN, dont la peau politique est couverte de tatouages "France d'abord" qui pèlent au soleil des sondages ? Direction l'abattoir, mais avec une banderole "Vive la viande locale !". Quant au macroniste repentant, il se gratterait le crâne en cherchant un remède miracle : "Un vaccin européen contre la démangeaison administrative ? Bruxelles paie !"Bien sûr, tout ceci est du vent marin – ou du fumier pyrénéen, c'est selon...

Mais dans les Pyrénées-Orientales, où les vaches et les vanités se disputent les pâturages, on se demande : la FDSEA va-t-elle bientôt syndiquer les candidats ?

"Pour un abattage éthique des promesses électorales !" clameraient-ils depuis les estrades du Salon de l'Agriculture catalan. Et nous, simples électeurs, on rirait jaune, en sirotant un muscat : après tout, dans ce département, même les épidémies finissent en farce.En attendant le verdict vétérinaire – et électoral – restons vigilants. Si votre maire en herbe se met à mugir des discours incohérents, appelez la FDSEA. Ou un bon dermatologue. Ou les deux.

 – Parce que même les vaches méritent un peu d'humour: même vachard.
 

Le massacre continue : José Perez Ces vaches sont vaccinées mais malgré tout les pouvoirs publiques continuent l'abattage systématique. José Perez ce 30 Octobre 2025 à Souanyas dans les Pyrénées-Orientales en région Occitanie.

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29 octobre 2025 3 29 /10 /octobre /2025 18:21

"Le 10 janvier 1991, Claude Evin édicte la loi qui porte son nom, visant à encadrer le tabagisme et l’alcoolisme. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à l’aspect de cette loi concernant l’alcool et sa publicité. Cette loi fut un véritable tsunami pour l’industrie de l’alcool, et notamment du vin, tradition française par excellence. Cette loi limite et encadre la publicité autour de l’alcool, notamment pour protéger et sensibiliser les plus jeunes d’un possible futur alcoolisme."

https://blogfr.influence4you.com/loi-evin-comment-communiquer-sur-lalcool

La loi Evin, le 10 janvier 1991, fut le premier clou du cercueil des vignerons. Pour une certaine idée de la décence publique, elle interdisait la promotion d'une partie de la culture et de l'âme de la France et des catalans. Alors qu'en Espagne, la loi introduisait la notion d'exception pour le vin :"Depuis juillet 2003, le secteur vitivinicole espagnol est régi par un nouveau cadre juridique, la loi sur la vigne et le vin, qui prévoit notamment pour le vin un statut "d'aliment naturel". Une qualification qui le distingue légalement des alcools durs et qui autorise des campagnes de promotion de la culture de la vigne, du vin et de la consommation modérée de vin." Alors que le vin reste un produit et une image bons pour les désormais exportions françaises et son tourisme, et donc sa pierre d'angle : il reste la pierre rejetée des bâtisseurs de l'état français, à qui l'on demande sans cesse ses papiers. 

Ainsi, donc, pour parer une action paysanne et vinicole à venir, car c'est plus qu'une crise sire, c'est un fondement culturel qui s'écroule : la préfecture et son nouveau préfet ont décrété en urgence "des assises" de "la filière vinicole". Comme si au préalable de parler "jaja", on devait se rincer la sémantique pour y tuer dans le verbe, la levure. Aussi, a-t-on convoqué les caves coopératives https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/10/la-ballade-de-la-cooperative-de-terrats-boire-du-trrassous-c-est-sauver-90-vignerons-interview-albe-chassagnac-par-nicolas-caudeville.html et les représentations intercesserices de la cause perdue, pour indiquer le processus palliatif, avant l'extrême-onction. Là où il y a représentation : il y a théâtre... Et c'est sur la scène moribonde de l'université de Perpignan que se joua la pièce ! Effectivement, on été bien assise, si haut qu'on soit et on avait rien à boire !

Grand et Véridique Panégyrique des Assises de la Vigne Catalane, tenues en l’an de grâce deux mille vingt-cinq à Perpignan, ville jadis baignée de soleil et aujourd’hui assoiffée comme la gorge d’un mulet après la foire de Céret ; où l’on verra comment le Préfet Pierre Regnault de la Mothe, grand échanson de l’État, tenta de sauver les ceps roussillonnais du grand dessèchement, avec l’aide de quatre groupes de travail plus vaillants que les quatre fils Aymon, et où l’on entendra les voix tonitruantes de Maistre Jean Lhéritier et du noble Alain Pottier, deux apôtres du rancio sec, chantres de l’Archipel contre-attaque, qui défendent la dive bouteille contre la sécheresse, la paperasse et les importations de piquette andalouse.Ô muse vineuse, qui fis jadis chanter le gosier de Gargantua jusqu’à vider les celliers de Seuilly, prête-moi ta lyre pour narrer la grande assemblée des vignerons des Pyrénées-Orientales !


En ce vingt-septième jour d’octobre, tandis que les tramontanes soufflaient plus fort que les vents de la colère paysanne de mil neuf cent sept, cent preux de la vigne se réunirent dans les amphithéâtres de l’Université de Perpignan Via Domitia – non pas pour banqueter, hélas !

Mais pour compter les gouttes d’eau comme un avare ses écus.Le Préfet, Pierre Regnault de la Mothe, armé d’un micro plus puissant que la trompette de la Renommée, tonna :  « Le temps des constats est terminé, celui de l’action commence ! »
Parole de préfet, aussi rare qu’un vin doux naturel sans sulfite.

Et il lança quatre groupes de travail, tels quatre cavaliers de l’Apocalypse viticole, mais en version administrative :

Le Groupe de la Performance Économique, piloté par Guillaume Ribes (président des coopérateurs) et Bruno Berthet (secrétaire général de la préfecture), chargés de réorganiser les caves comme on remettrait de l’ordre dans la cuisine de Pantagruel après un festin.


Objectif : que les coopératives cessent de saigner plus rouge que le vin de Maury.

Le Groupe de l’Eau et du Climat, qui doit faire pleuvoir des projets d’irrigation plus vite que saint Médard ne fit tomber la manne.On y parla REUT (eaux usées traitées, ô miracle moderne !), ASA de l’Agly, Aspres en tuyaux, et même d’un contrat de territoire pour que l’eau coule enfin jusqu’aux ceps, et non plus seulement dans les discours.
 

Le Groupe du Territoire, pour que la vigne ne devienne pas friche, ni parking, ni lotissement pour retraités belges.
On y jura de protéger les paysages comme on protège une vierge en procession.

Le Groupe de la Réglementation, armé de ciseaux plus affûtés que ceux de Dalila, pour tailler dans la paperasse européenne jusqu’à ce que le vigneron respire enfin.

Et pendant que les scribes rédigeaient, deux grands philosophes du bouchon veillaient dans l’ombre, tels Socrate et Platon dans les jardins d’Académos, mais en version catalane et avec un accent qui sent le romarin :Maistre Jean Lhéritier, ancien grand prieur de Slow Food, animateur de Vinoscopie sur L’Archipel contre-attaque, qui crie dans le désert médiatique :  « Sauvez le Jaumet ! Sauvez le rancio sec ! Sauvez l’âme catalane avant qu’elle ne soit vendue en cubi à Carrefour ! »

Messire Alain Pottier, dit Meta Soutien, vigneron-poète, auteur de Boire le vin et gardien des botas del racó, ces tonneaux familiaux où mûrissent les vins oxydatifs comme des vieux sages.

https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/vinoscopie

Il tonne :  « Un vignoble sans rancio, c’est une cathédrale sans vitrail ! »

Mesures d’urgence ?

 Prise en charge des cotisations sociales (parce que le vigneron ne peut payer ni l’URSSAF ni le tonnelier).  
Report de la taxe foncière jusqu’à la Saint-Glinglin 2025.  
Dégrèvements pour pertes de récolte – car cette année, on vendangea plus de larmes que de raisins.

Promesse solennelle du Préfet :  « Avant la fin de l’an 2025, je réunirai les copilotes pour un premier bilan ! »Parole d’État : à suivre comme on suit une barrique qui fuit.

Ô vignerons des Aspres, des Albères, de la vallée de l’Agly !
Tandis que les ceps grillent comme des saucisses oubliées sur le barbecue climatique,
tandis que les caves s’endettent plus vite que Pantagruel ne buvait,
une feuille de route naît, tel un enfant prodige, au printemps 2026.

Puissent Lhéritier et Pottier continuer à crier dans le vent,puissent les groupes de travail accoucher d’autre chose que de rapports,et puissions-nous, un jour,boire encore un verre de rancio sec sous les platanes de Perpignan, en riant de la sécheresse,comme Gargantua riait des théologiens...

Ainsi soit vin !

 

Le statut culturelle du vin par l'ONG la guilde internationale culturelle du vin La guilde internationale culturelle du vin est une organisation non gouvernementale dite de plaidoyer. Elle milite pour un statut culturel du vin visant à donner une valeur supplémentaire et symbolique aux biens culturels qu' est le vin. Alain Pottier et Christophe Czekaj étaient en direct pour l'archipel contre attaque pour présenter l'ONG qui promeut le message culturel du vin#divin.

Perpignan et PO:Assises de la Vigne : « Le temps des constats est terminé, celui de l’action commence ! » — Pierre Regnault de la Mothe, préfet, 27 octobre 2025! par Nicolas Caudeville
Perpignan et PO:Assises de la Vigne : « Le temps des constats est terminé, celui de l’action commence ! » — Pierre Regnault de la Mothe, préfet, 27 octobre 2025! par Nicolas Caudeville
Perpignan et PO:Assises de la Vigne : « Le temps des constats est terminé, celui de l’action commence ! » — Pierre Regnault de la Mothe, préfet, 27 octobre 2025! par Nicolas Caudeville
Perpignan et PO:Assises de la Vigne : « Le temps des constats est terminé, celui de l’action commence ! » — Pierre Regnault de la Mothe, préfet, 27 octobre 2025! par Nicolas Caudeville
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29 octobre 2025 3 29 /10 /octobre /2025 13:05


Sous le soleil jaguar
 
"Italo Calvino voulait écrire un livre de récits sous le titre Les Cinq Sens. La mort ne lui a laissé le temp que d'en écrire trois, qui sont réunis dans Sous le soleil jaguar: variations sur l'odorat, le goût et l'ouïe.
 
Dans le premier récit, intitulé Le nom, le nez, on voit le client d'une parfumerie des Champs-Elysées à la recherche d'un parfum unique, qui est celui d'une femme mystérieuse entrevue masquée dans un bal. Le goût est le thème du second récit, Sous le soleil jaguar, qui montre un couple en voyage au Mexique qui n'arrive plus à communiquer que dans des nourritures exotiques, au fond desquelles rôde le souvenir de l'anthropophagie. L'ouïe est illustrée, dans le troisième et dernier récit, Un roi à l'écoute, par l'histoire d'un monarque qui ne quitte plus son trône et ne connaît de son royaume que les bruits qui en montent, de plus en plus complexes, jusqu'à lui.
 
C'est bien le thème de la perte que l'on retrouve dans chacun de ces trois récits: perte que l'on tente de combler par l'usage d'un sens. Comme dans tous ses livres, Calvino ici se promène encore entre l'humour et la menace."

http://authologies.free.fr/calvino.htm

Dans la ville invisible de Veridia, où les rues se plient comme des pages d’un journal froissé et où les façades des maisons murmurent des headlines en lettres de néon qui s’éteignent avant d’être lues, vivait un homme nommé Lector. Sa cognition était sa première journaliste, une rédactrice en chef impitoyable installée dans le bureau ovale de son crâne, entourée de cinq reporters spéciaux : Vue, Ouïe, Toucher, Goût, Odorat. Chaque matin, ils lui livraient leurs dépêches, brutes et urgentes, directement sur le bureau de bois ciré de sa conscience.Vue arrivait toujours en premier, avec des photographies floues d’un monde qu’elle jurait net. « Le ciel est bleu électrique aujourd’hui », annonçait-elle, mais Lector, plissant les yeux, voyait un gris sale, comme un écran de télévision mal réglé. Ouïe suivait, tambourinant des sons : le cri d’un oiseau devenu sirène d’alarme, le murmure d’un passant transformé en menace. Toucher rapportait des textures suspectes – le vent comme une main froide sur la nuque. Goût et Odorat, ces jumeaux paresseux, mélangeaient tout : le pain frais sentait le moisi, le café avait un arrière-goût de cendre.Lector savait que sa journaliste intérieure était défectueuse.

Elle courait des risques, publiait des scoops erronés, transformait une flaque d’eau en abîme, un sourire en grimace.

Alors, comme on consulte un correcteur pour un article bancal, il alla voir le médecin des âmes, un ophtalmologue de l’esprit nommé Dr. Claritas. Celui-ci prescrivit des lentilles cognitives : des gouttes de doute quotidien, des comprimés de vérification, une thérapie où l’on apprenait à relire ses propres dépêches avant impression. Petit à petit, les reporters spéciaux affinèrent leurs envois. Vue cessa de surexposer les ombres ; Ouïe baissa le volume des acouphènes intérieurs. Lector marcha dans Veridia sans trébucher sur des illusions.Mais Veridia elle-même était une allégorie plus vaste, une caverne platonique aux parois tapissées d’écrans géants.

Dehors, dans le monde réel qu’on n’atteignait qu’en grimpant des escaliers de pixels, la Presse régnait – cette grande journaliste collective, avec ses propres reporters :

les chaînes d’info en continu, les fils infinis des réseaux, les éditions numériques qui se régénéraient comme des hydres. Elle aussi avait cinq sens défectueux, ou plutôt des millions, captés par des capteurs humains faillibles : caméras biaisées, micros sélectifs, algorithmes qui touchaient la réalité à travers des gants de velours truqués.La Presse de Veridia était devenue acouphène social. Elle bourdonnait sans cesse dans les oreilles de la cité : un bruit blanc de rumeurs, de scoops avariés, de titres qui hurlaient plus fort que les faits. Un chat noir traversait la rue ? Scoop : invasion féline imminente. Un politicien éternuait ? Éditorial : complot viral. Les reporters de la Presse, comme ceux de Lector autrefois, couraient des risques. Ils publiaient des dépêches floues, amplifiées par l’écho des murs de la caverne. Et la démocratie, cette patiente fragile allongée sur le lit de la place publique, toussait sang et vérité.Comment apporter une correction à cette Presse acouphénique ?

Allait-on la mener chez un Dr. Claritas collectif ?

Prescrire des lentilles de vérification des faits à chaque écran, des gouttes de scepticisme dans les veines des algorithmes ? Imaginaire parallèle : dans une Veridia réformée, des cliniques de la Presse ouvriraient leurs portes. On y installerait des salles de rédaction thérapeutiques, où les journalistes – reporters spéciaux de l’extérieur – reliraient leurs articles à voix haute devant un miroir de la réalité. Des thérapies de groupe pour les chaînes d’info : « Répétez après moi : ce n’est pas une tempête si c’est une brise. » Des comprimés de transparence, dissous dans l’encre numérique.Lector, guéri, observait cela depuis son balcon invisible.

Sa cognition, désormais journaliste honnête, titrait en une intérieure :

« La santé de la démocratie en jeu – prescription urgente. » Car si les sens intérieurs se corrigent par le soin individuel, les sens extérieurs, ceux de la Presse, exigent un soin collectif. Sinon, la caverne s'emplit d’un bourdonnement éternel, et les ombres dansent folles sur les murs, tandis que le soleil jaguar – ce félin lumineux tapi au-dehors – attend, patient, qu’on ose enfin sortir pour vérifier la dépêche de visu.Ainsi va Veridia, ville où la cognition et la Presse se mirent l’une dans l’autre, deux journalistes en parallèle, l’une guérie, l’autre encore fiévreuse. Et la démocratie ? Elle respire, tant bien que mal, entre deux éditions.
 

conférence : la dématérialisation du lecteur local par Nicolas Caudeville Conférence sur la dématérialisation du lecteur local au 202 Avenue Joffre PERPIGNAN dans le local de L'APHPO association d'histoire d'ici.

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27 octobre 2025 1 27 /10 /octobre /2025 17:55

"C'était une blonde. Une blonde pour laquelle un évêque serait prêt à donner un grand coup de pied dans un vitrail."

Raymond Chandler

En pleine période préélectorale,pour marquer le coup de presque 6 ans sans n'y avoir rien fait alors que le bâtiment jouxte le "Campus Mailly" (rien à voir avec Camping Paradis) , v'là que la ruine menace vraiment de s'écrouler (par lettre ou par une vidéo TicTok). On avait fini par croire que c'était de l'éveil à l'art contemporain pour les étudiants (ya, pas que le droit dans la vie, ya le gauche...). Du coup, ya Arlette et pas qu'à Malibu (j'ai connu une polonaise.. Enfin bref, au petit-déjeuner...) sur le communiqué de presse municipal, une coalition qui compte pas moins de 4 participants : la préfecture des PO, l'Agence National pour la rénovation urbaine dite ANRU, la communauté urbaine Perpignan / Méditerranée et la mairie de Perpignan. Si avec ceux-là, on reprend pas le Dombas, et on arrive pas jusqu'à Moscou pour y mettre le feu nous-même: c'est qu'il a maldonne (non, pas Danone, c'est pas du Yaourt !) À l'Archipel contre-attaque, ça nous a donné des idées de polar, du genre "Perpi/ Urba confidential" !

L’Ombre de Fontaine Neuve
Un polar à la manière de Shandler

Le crépuscule tombait sur Perpignan, drapant le quartier Saint-Jacques d’une lumière sale, comme si le soleil lui-même hésitait à s’attarder. Les ruelles étroites de l’îlot Fontaine Neuve exhalaient une odeur de pierre humide et d’oubli. Les murs, fatigués par des siècles de secrets, semblaient murmurer sous le vent d’octobre. Mais ce lundi 27 octobre 2025, un frisson nouveau parcourait le quartier. Quelque chose allait mourir. Et ça n’avait rien de métaphorique.L’inspecteur Gabriel Leduc, un type taillé dans le roc avec des yeux qui voyaient trop, mâchait un cure-dent au coin de la rue du Moulin Pares. Il fixait les numéros 4, 6, 8, comme s’ils allaient lui confesser un crime. À ses côtés, son partenaire, Vignes, un ingénieur reconverti en limier du bâtiment, feuilletait un rapport encore chaud, tout juste sorti des bureaux d’études. « Dégradation rapide », « instabilité structurelle », « risque imminent ». Les mots dansaient comme une sentence. L’îlot Fontaine Neuve était condamné. Démolition en extrême urgence, avait décrété la mairie. Les pelleteuses arriveraient jeudi, dans trois jours, pour raser ce bout d’histoire. Mais Gabriel n’aimait pas les coïncidences. Et encore moins les urgences décrétées par des costumes.« Ça sent le coup monté, Vignes », marmonna-t-il, jetant son cure-dent dans une flaque. « Deux rapports indépendants qui tombent pile le même jour ? Et cette histoire d’arrêté de police… Trop propre. »

Vignes haussa les épaules, son éternel sourire en coin. « Tu vois des complots partout, Gabe. Les immeubles sont vieux, ils s’effritent. C’est pas un polar, c’est la gravité. »

Mais Gabriel n’écoutait plus. Il scrutait les fenêtres barricadées du numéro 3 bis, rue Fontaine Neuve. Derrière, des ombres. Des familles. Une vingtaine, d’après le communiqué de la mairie. Des gens qu’on allait « reloger temporairement ». Temporairement. Ce mot puait la paperasse et les promesses non tenues.Il repensa au chantier de l’îlot Puig, pas loin. Sept millions d’euros, des logements flambant neufs, des T3, T4, tout ce qu’il fallait pour vendre du rêve énergétique.

Saint-Jacques changeait de visage, disait la mairie. Mais à quel prix ?

Gabriel avait grandi dans ces rues. Il savait que sous les pavés, il n’y avait pas que de la terre. Il y avait des histoires, des dettes, des rancunes. Et parfois, des corps.La réunion d’information prévue pour les riverains lui trottait dans la tête. Une belle mise en scène : des techniciens en cravate, des PowerPoint, des sourires rassurants. Mais Gabriel connaissait le scénario. On parlerait sécurité, renouvellement urbain, partenariat avec la Préfecture et l’ANRU. On parlerait de tout, sauf de ce qui se tramait vraiment. Pourquoi cette urgence ? Pourquoi maintenant ?

Et qui tirait les ficelles derrière cet arrêté de démolition ?

Il alluma une cigarette, malgré les regards désapprobateurs des passants. La fumée s’élevait, se mêlant au brouillard qui rampait depuis la Têt. « Vignes, trouve-moi tout ce que tu peux sur les propriétaires de ces immeubles. Et sur les bailleurs sociaux qui s’occupent du relogement. »
« Tu crois qu’il y a un os ? » demanda Vignes, soudain sérieux.


« Je crois qu’on ne rase pas un quartier historique en quatre mois sans une sacrée bonne raison.

Ou une sacrée mauvaise. »Le vent tourna, charriant une odeur de ferraille et de poussière. Jeudi, les pelleteuses arriveraient. Mais d’ici là, Gabriel Leduc avait trois jours pour fouiller les gravats de la vérité. Dans l’ombre de Fontaine Neuve, quelque chose attendait d’être déterré. Et il comptait bien le trouver avant que tout ne s’effondre.À suivre…
 

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25 octobre 2025 6 25 /10 /octobre /2025 21:48

"Le refus a toujours constitué un rôle essentiel. Les saints, les ermites, mais aussi les intellectuels, le petit nombre d'hommes qui ont fait l'Histoire sont ceux qui ont dit non, et non les courtisans et les valets des cardinaux."

Pier Paolo Pasolini (La Stampa, 8 novembre 1975)

Je sais (Perpignan – version élargie)

Libre réécriture inspirée de Pasolini — fiction politique https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2022/03/22/pier-paolo-pasolini-je-sais

Je sais.

Je sais que Perpignan est devenue une scène.
Chacun entre, dit sa tirade,
applaudit son propre courage,
et sort par la coulisse des réseaux sociaux.

Je sais les noms de ceux qui gouvernent
et les noms de ceux qui veulent gouverner.
Les uns se drapent d’autorité,
les autres de vertu.

Je sais les noms de ceux qui promettent
une ville plus sûre, plus douce, plus juste,
selon l’endroit du trottoir où ils se trouvent.

Je sais les noms de ceux qui se réclament du peuple
et du peuple ils ne connaissent parfois
que les statistiques.

Je sais les noms de ceux qui s’imaginent rebelles
alors qu’ils apprennent déjà leur protocole.

Je sais aussi les noms de ceux qui ne gouverneront jamais
mais qui continueront à parler
par devoir, par passion, ou par folie.

Je sais.

Je sais les espoirs placés dans un bulletin rose,
vert, rouge ou bleu marine.
Je sais aussi les déceptions muettes
que l’on replie avant de les jeter dans l’urne.

Je sais les noms des élus qui pensent tenir la ville
comme on tient un glaive :
avec force et certitude.

Je sais les noms des opposants
qui pensent qu’il suffit de s’indigner
pour déjà devenir différents.

Je sais les noms de celles et ceux
qui en appellent à la terre,
à l’Europe,
à la République,
à l’insoumission,
à l’écologie,
à la radicalité de l’amour ou de la nation.

Je sais les noms.
Mais je n’ai pas les preuves
que l’un ferait vraiment mieux que l’autre.

Je sais tout cela car je suis un observateur,
un habitant qui lit entre les lignes des discours,
qui entend ce que disent les silences
des marchés du samedi matin,
des terrasses désertes en hiver,
des couloirs d’une mairie où l’on attend
toujours un peu trop longtemps.

Je sais, parce que Perpignan parle.
Elle dit sa colère, sa fierté, son ennui.
Elle dit ses banlieues oubliées,
ses places rénovées,
ses palmiers fatigués de tout voir,
ses cœurs qui ne votent plus,
ou votent encore par dépit.

Je sais,
et si je l’écris,

c’est pour rappeler que la ville n’est pas un trophée,
pas une conquête,
pas un territoire à posséder.

Perpignan appartient à celles et ceux
qui y vivent —

qu’ils gagnent,
qu’ils perdent,
ou qu’ils n’aient jamais été candidats.

Je sais.
Et je continue à regarder.

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25 octobre 2025 6 25 /10 /octobre /2025 10:11

"— ... Toi, toi tu peux le retrouver. Tu sais comment faire, tu es dans la police, non ?
— Détective privé.
— Ce n'est pas pareil ?
— La police fait régner l'ordre. Moi, je me contente de révéler le désordre."

Le Quintette de Buenos Aires
Manuel Vázquez Montalbán

Junts convoque sa direction lundi à Perpignan pour décider s’il retire son soutien à Sánchez

Carles Puigdemont, avec ce visage de fantôme catalan qui a appris à sourire depuis l’exil, comme si chaque sourire était une déclaration d’indépendance à demi-mot.

 Ah, Perpignan, cette ville frontalière où les Catalans se réunissent pour parler de trahisons comme s’il s’agissait de recettes d’escargots à la llauna, accompagnés d’un vin rouge qui réchauffe les joues et brouille les jugements.

Lundi, à dix heures du matin, dans un espace de coworking nommé Les 5 Éléments – un nom qui sent l’alchimie , comme si les indépendantistes catalans voulaient transformer la frustration en or politique –, la direction de Junts se réunira pour faire le bilan d’un pacte conclu à Bruxelles, qui, à l’époque, fleurait bon la promesse sucrée et qui, aujourd’hui, a le goût amer du fiel.

Selon El Periódico,  où les nouvelles locales se mêlent à la saveur salée du vent de la Costa Brava, l’objectif est simple : décider si Pedro Sánchez, cet homme de Madrid au sourire de vendeur d’encyclopédies, mérite encore le soutien de ces postconvergents qui, en dignes héritiers de Jordi Pujol, savent que la patience a une limite aussi précise qu’une assiette de fromages.Deux ans après l’investiture de Sánchez, cet accord de Bruxelles ressemble à un plat refroidi, de ceux qu’on prépare avec des illusions et qu’on mange avec du ressentiment. Il y aura un tour de parole ouvert, disent-ils, pour que chacun puisse déverser ses opinions et propositions, comme dans une assemblée de quartier où le voisin du quatrième a toujours raison. Puis, vers cinq heures de l’après-midi, une déclaration publique viendra révéler la décision, comme si les journalistes étaient invités à un dîner où le plat principal est l’incertitude.

Perpignan, avec ses ruelles pavées de granit du tarn et ses épiceries où l’on vend du pain de campagne et des Tourrons qui rappellent la terre perdue, sera le théâtre de cette comédie tragique, où les hommes et femmes de Junts, vêtus de l’élégance discrète de ceux qui ont appris à vivre entre deux frontières, soupeseront s’il faut couper les ponts avec le PSOE ou continuer cette sardane aux pas de plus en plus désaccordés.

La convocation survient au lendemain des propos de Míriam Nogueras, la leader de Junts au Congrès – femme au regard féroce et aux mots tranchants comme un couteau à saucisse –, qui a averti Sánchez que “l’heure du changement” approche, une phrase qui sonne comme un ultimatum servi froid. Et ce n’est pas un hasard : depuis août, Carles Puigdemont, cet ex-président exilé qui semble tout droit sorti d’un roman-feuilleton teinté de Kafka, lance des avertissements comme on jette des amandes dans un nougat : “Cet automne, il se passera des choses”, disait-il, et l’on se demande s’il parlait de pluies torrentielles ou de la tempête politique qui nous enveloppe. Puigdemont, avec son allure de Don Quichotte catalan luttant contre des moulins espagnols, a fait de l’exil une sorte de théâtre absurde où chaque déclaration est un acte.Les postconvergents, ces fils illégitimes de la Convergence qui naviguent désormais en eaux troubles, regardent en arrière et constatent que les négociations avec le PSOE ont donné des fruits aussi amers qu’une mandarine hors saison.

La loi d’amnistie ? Un mirage : elle n’a pas permis le retour de l’ex-président en Catalogne, et Sánchez n’a toujours pas daigné s’asseoir avec lui devant un verre de vin rouge, comme si les réunions étaient un luxe réservé aux rois. La langue catalane, douce et rebelle, n’est toujours pas officielle à l’Union européenne, où les bureaucrates de Bruxelles parlent de multiculturalisme tout en croquant des croissants et en ignorant la senyera. Et au Congrès, à cause du rejet de Podemos – ces disciples tardifs de la révolution plus occupés à faire des selfies qu’à provoquer des changements profonds –, la proposition phare est tombée à l’eau : la délégation des compétences en matière d’immigration, qui aurait été comme un plat de résistance dans un menu de revendications.Et les désillusions ne s’arrêtent pas là. Des initiatives pour expulser les squatteurs en 48 heures ou pour enrayer la multirécidivité dorment dans un tiroir du Congrès, comme les restes d’un repas oublié que personne ne veut réchauffer.

Cela inquiète les maires de Junts, qui regardent avec des yeux de crapaud la possible montée d’Aliança Catalana – ce spectre d’extrême droite qui promet un grand nettoyage au savon fort – lors des prochaines municipales. Lundi dernier, Puigdemont a rencontré une délégation de ces maires, une réunion qui s’est conclue par un communiqué aussi piquant qu’un allioli : les postconvergents y dénonçaient les manquements du PSOE sur ces sujets, comme on énumère les erreurs d’un chef qui a brûlé le riz.Ils n’ont pas encore précisé comment une éventuelle rupture pourrait se matérialiser – peut-être par un communiqué sec comme un vermouth sans gin, ou par un geste symbolique comme trancher un pain avec un couteau romain. Mais le sentiment dominant au sein de la direction est clair : la relation avec le PSOE est à bout de souffle, après deux ans de négociations en Suisse, avec un médiateur international qui devait ressembler à un arbitre dans un match de foot truqué. La dernière rencontre, il y a une semaine, fut comme un dîner sans dessert : elle n’a pas rapproché les positions, juste laissé un goût amer.

Les dirigeants, prudents comme des amateurs de vin face à une carte trop longue, ne ferment aucune porte : pas même celle d’une motion de censure “instrumentale”, pensée uniquement pour provoquer des élections anticipées, à condition que le candidat ne soit pas Alberto Núñez Feijóo, cet homme du PP au visage de banquier qui sourit comme si tout était une affaire.

Cette option a été évoquée la semaine dernière par Antoni Castellà, vice-président de Junts, dans une interview où il parlait avec la liberté d’un homme qui sait que la politique est comme le jazz : imprévisible et pleine d’improvisations. Mais Junts ne peut pas la présenter seul, il lui manque des députés comme il manque du sel à une table ; il devrait s’allier avec le PP, cet aigle espagnol qui veut maintenant se faire passer pour plus fédéral qu’un pa amb tomàquet.Le moment choisi pour ce bilan n’est pas anodin, comme ne l’est pas le goût d’une escudella un jour de fête.

Novembre marque les deux ans de l’accord d’investiture, et décembre, un an depuis le dernier ultimatum de Puigdemont, lorsqu’il a exhorté Sánchez à se soumettre à une motion de confiance au Congrès – un geste héroïque comme défier un taureau avec un mouchoir. Pendant ce temps, María Jesús Montero, la vice-présidente et ministre des Finances, avec son air de maîtresse d’école sévère, préparera dans les prochaines semaines les chiffres du plafond de dépenses, les budgets généraux de l’État et sa proposition de modèle de financement, comme qui sert un menu économique où la Catalogne semble toujours être l’oubliée. Junts veut marquer son territoire avant, planter son drapeau sur ce terrain mouvant, car en politique, comme en cuisine, celui qui arrive le premier à table choisit les meilleurs morceaux. Et qui sait si, à l’issue de ce lundi à Perpignan, il ne sera pas décidé que Sánchez n’est plus l’invité d’honneur, mais juste une vieille connaissance avec qui on ne partage plus ni le pain ni le vin.
 

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24 octobre 2025 5 24 /10 /octobre /2025 13:22


Laurent Gauze président de la CCI des Pyrénées-Orientales était en direct du restaurant Can Louarn pour parler du bilan économique et touristique en 66 orientale pas si mal , des entreprises qui font de l'IA ici, du prochain congrés national de l' Umih à Perpignan et de ses enjeux et impacts locaux et nationaux, de la crise agricole dont celle du vin , et de sa discret présence sur une liste municipale en 2026, chez lui à Rivesaltes...

La voix rauque du privé : Laurent Gauze dans la brume catalaneVoix off, râpeuse, usée par les nuits blanches et l’odeur salée de Perpignan, un privé dans un bureau crasseux, un vieux ventilateur brassant l’air lourd d’octobre 2025, 6h18 du mat’. Le cendrier déborde, une assiette de tentacules de poulpe du Can Louarn traîne sur le bureau.Laurent Gauze, le boss de la CCI des Pyrénées-Orientales, joue les ombres dans les ruelles du 66 ces deux dernières semaines, du 10 au 24 octobre. Un privé qui sort de la brume pour un direct au Can Louarn, lâchant son dossier sur un bilan éco-touristique qui se tient, des boîtes d’IA qui poussent, un congrès UMIH prêt à secouer Perpignan, une filière vinicole qui saigne comme un polar noir, et une silhouette discrète sur une liste municipale à Rivesaltes pour 2026. Sur les réseaux – pas seulement X, mais LinkedIn, Insta, même les pages locales – il reste un fantôme, à peine une trace. La presse le suit en pointillés, mais Gauze avance, regard d’acier, dans un jeu où chaque pas peut être un piège. Voici le topo, style Chester Himes, néons crus, ruelles sombres, sourcé comme un rapport glissé sous une porte vérolée.

1. Le casse de Paris : Gauze face à la lame

Le privé tire sur sa clope, la fumée danse dans l’ombre.

Paris dégaine un surin : le PLF 2026 arrache 175 millions aux CCI, un tiers de leurs boyaux après dix ans de diète (-66 % de taxes, 11 000 jobs évaporés). La CCI 66, fief de Gauze, titube. Les TPE-PME, les formations, l’École 42 Perpignan, la logistique frontalière – tout risque de couler. Le patron de CCI France braille que c’est “la fin des CCI qu’on connaît”. Sur X, Chauvin (CCI Aix-Marseille) et Zichert cognent fort, appelant les députés à bloquer le coup (@CCI_AMP
, 17 oct. ; @Phil_Zichert
, 21 oct.). Sur LinkedIn, des posts d’élus CCI relaient l’alarme, mais Gauze ? Pas un mot, ni sur X, ni sur son LinkedIn pro (@LaurentGauze
, dernière activité début octobre). Insta ? Rien, même sur les comptes CCI officiels. Est-il dans une planque, à tirer des ficelles pour sauver son bout de Catalogne, ou laisse-t-il l’orage passer ? Ce silence, c’est un coup de poker ou une faute dans ce polar où les balles sifflent.  Sources : Journal des Entreprises (18 octobre 2025) ; Posts X de @CCI_AMP
 (17 oct.) et @Phil_Zichert
 (21 oct.) ; LinkedIn CCI France (alertes PLF, 19 oct.).

2. Le pari du vert : Gauze sous les néons écolos

Le privé plisse les yeux, un éclat dans la pénombre.

Gauze sort un briquet avec le label Clef Verte 2025, un sésame pour verdir le tourisme. Mi-octobre, il pousse la CCI à rameuter hôtels et campings, audits en poche, pour coller à l’économie bleue et au nautisme catalan. C’est sa carte lumineuse, un clin d’œil à son bilan estival de septembre (Made in Perpignan) : saison correcte, mais les touristes radins. Le site CCI 66 relaie l’appel (15 oct.), et un post LinkedIn de la chambre vante le durable, mais Gauze reste en retrait, pas de selfie Insta ou de tweet perso. Ça brille, mais dans l’ombre, les petites boîtes grognent : qui finance ce rêve vert ? Un pari audacieux, comme un indic qui balance sans savoir s’il sera couvert.  Sources : Site officiel CCI Pyrénées-Orientales (15 octobre 2025) ; Made in Perpignan (5 septembre 2025, écho en octobre) ; LinkedIn CCI Pyrénées-Orientales (post Clef Verte, 16 oct.).

3. Au Can Louarn : Gauze vide son chargeur

La voix du privé s’anime, un rictus au coin des lèvres.

Le 18 octobre, Gauze pousse la porte du Can Louarn, où les tentacules de poulpe se mêlent aux murmures. Devant les micros, il balance : bilan éco-touristique 2025 du 66 “pas si mal” – 88,3 % d’occupation en août (+2,7 % vs 2024), mais les restos morflent (-10-15 % de CA). L’IA ? Il cite Adamentis au Boulou et LESTAC AI, qui bossent des serveurs souverains, éco-friendly, lancés en avril (échos sur LinkedIn CCI, 15 oct.). Le congrès UMIH, 24-27 novembre à Perpignan ? Un gros coup : 700-1000 pros de l’hôtellerie-resto, en pleine Noël, pour causer “hospitalité, trait d’union des territoires”. Localement, ça remplit les hôtels ; nationalement, ça pousse des aides contre sécheresse et inflation. Avec Brice Sannac (UMIH 66), Gauze joue un as, mais la crise rôde. Le vin ? Il lâche que ça saigne dur, emplois et export en danger. Un post Insta de l’UMIH 66 (20 oct.) tease le congrès, mais Gauze, lui, reste en coulisses, sans trace perso sur les réseaux.  Sources : L’Indépendant (bilan estival, 4 septembre 2025 ; congrès UMIH, 5 novembre 2024, annonces octobre 2025) ; L’Hôtellerie Restauration (programme congrès, juin 2025) ; L’Indépendant (IA locale, 15 avril 2025, mises à jour octobre) ; Instagram @UMIH66
 (20 oct.).

4. La filière vin : Gauze dans le rouge

Le privé baisse le ton, l’air grave.

Les vignes catalanes crachent du sang : récolte divisée par quatre en vingt ans, vignes à moitié arrachées, prix en vrille – taxes US, surproduction, soif mondiale en berne. Vendanges 2025 ? Un carnage, avec arrachages massifs et manifs en Occitanie. Sur X, la Coordination Rurale (@coordinationrur
, 17 oct.) réclame des prix plancher et stop aux bulldozers. Sur LinkedIn, des vignerons locaux pleurent (posts filière vin, 19 oct.). Au Can Louarn, Gauze admet que l’agriculture, surtout le vin, est un poignard dans le 66. La CCI pousse irrigation, restructuration, mais son silence ailleurs – pas de post perso, pas d’Insta, rien – pèse lourd. Il négocie peut-être dans l’ombre, ou regarde les vignerons vider le calice. Dans ce polar, il est attendu au front, et ce mutisme sent le flingue chargé qu’il n’a pas tiré.  Sources : L’Indépendant (vendanges 2025, octobre) ; Chambre d’Agriculture P-O (restructuration vignoble, octobre 2025) ; Post X @coordinationrur
 (17 oct.) ; Vitisphere (crise vinicole, 20 oct. 2025) ; LinkedIn vignerons locaux (19 oct.) ; Écho Can Louarn via presse locale.

5. Rivesaltes 2026 : Gauze, l’ombre sur la liste

Le privé ricane, un œil sur la rue.

À Rivesaltes, son fief, Gauze joue les ombres pour 2026. Pas tête d’affiche – il l’a juré (L’Indépendant, 17 juin) – mais un nom discret sur la liste d’Amélie Parraud, une équipe “jeune, dynamique, respectueuse du passé” (Ouillade.eu, 26 juillet). Après 42 ans de Bascou, c’est un changement de décor : propreté, sécurité, économie. Le RN de Julien Potel rôde. Gauze, adjoint et VP de Perpignan Méditerranée Métropole, mise sur l’influence sans se griller. Rien sur X, Insta, ou LinkedIn là-dessus – juste des murmures dans la presse. Un coup malin, ou un pas dans le vide ?  Sources : L’Indépendant (non-candidature, 17 juin 2025) ; Ouillade.eu (liste Parraud, 26 juillet 2025) ; L’Indépendant (RN, 30 janvier 2025).

6. Flashback : Agro et IA, un coup dans la brume

La voix du privé s’échauffe, un éclat dans l’œil.

Début octobre, Gauze claquait les portes à Fruit Attraction Madrid, vantant l’agro catalan (LinkedIn @LaurentGauze
, 1er oct.). Avec Cyril Vanroye, DG depuis mars 2024, son équipe a du coffre. L’IA ? Il soutient LESTAC et Adamentis, tech locale depuis avril. Mais ces quinzaines, il replonge dans le noir : rien sur X, Insta, ou LinkedIn perso. Un privé qui frappe et s’évanouit, laissant des questions sur le pavé.  Sources : LinkedIn @LaurentGauze
 (1er octobre 2025) ; Site CCI 66 (DG, octobre 2025) ; L’Indépendant (LESTAC AI, 15 avril 2025).

Épilogue : Gauze, pas privé de tempête

Le privé écrase sa clope, la voix s’éteint.

Octobre 2025, et Gauze sort du Can Louarn comme un privé qui a vidé son chargeur : bilan touristique qui tient, IA qui pousse, UMIH qui peut secouer Perpignan, vin qui saigne, Rivesaltes où il se fait discret. Il brille – Clef Verte, Madrid – mais replonge vite dans l’ombre : budget CCI en péril, vignes à l’agonie, réseaux muets. Un leader qui joue en douce, ou un type qui loupe le train ? Dans ce polar catalan, il tient le flingue, mais les balles fusent. Surveille le site CCI, le congrès UMIH, les vendanges, les murmures de Rivesaltes. Un signe, et je replonge dans les ruelles – vin, IA, politique, choisis ton poison.  Note : 6h18 CDT, 24 octobre 2025.

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22 octobre 2025 3 22 /10 /octobre /2025 13:05

Perpignan : Leblogabonnel des livres, de la culture et un manuscrit sur Louis Aliot
JPierre Bonnel était au direct Au Cochon Hardi écrivain, bloguer , animateur culturel du cercle #walterbenjamin ... Nous avons parler de la disparition de la section Walter Benjamin à la Médiathèque 66 d'Argeles sur mer au profit des mangas...Et de son manuscrit reprise de ses articles consacacrés au régne de Louis Aliot à la maire de Perpignan....

 

Jean-Pierre Bonnel, le Figaro catalan : plume rebelle entre exils oubliés et pamphlets perpignanaisPar un observateur des rivages, nonobstant les marées politiques et les rayonnages rétrécisAh ! Messieurs les maires et les directrices de médiathèques, que n'avez-vous point fait de nos bastions de l'esprit en Catalogne ? Jean-Pierre Bonnel, ce professeur de lettres converti en blogueur aux accents de Don Quichotte, animateur culturel infatigable du Cercle Walter Benjamin, ose défier les vents contraires. Ancien enseignant des lycées du Roussillon, né en 1951 et rompu aux lettres modernes, il a troqué les amphithéâtres pour les plumes acérées : essais sur Matisse et Antonio Machado, biographies inspirées de Walter Benjamin, romans d'amour et carnets de voyages catalans, sans oublier Les communautés libertaires agricoles et artistiques en pays catalan (coécrit avec Paul Gérard, éd. Trabucaire, 2016), où il ressuscite les utopies des années 1970-2000. Son "Blog à Bonnel", ce recueil virtuel de chroniques où se mêlent critiques d'art, débats poétiques et piques locales, est devenu depuis 2013 un phare dans la nuit perpignanaise – un espace dédié aux lettres catalanes, à Collioure et à Banyuls, où l'on cause autant de Matisse que de Machado, et où la culture roussillonnaise respire l'air salin de la Méditerranée. 
leblogabonnel.over-blog.com +1

 Mais hélas ! Son parcours, jalonné d'engagements et de controverses, l'a vu naviguer entre hommages aux exilés et tempêtes politiques, jusqu'à ce manuscrit en gestation – une reprise impitoyable de ses articles sur le "règne" de Louis Aliot, maire RN de Perpignan depuis 2020.C'est en 2015 que Bonnel fonde l'Association Walter Benjamin sans Frontières, à Banyuls-sur-Mer, pour honorer ce philosophe juif allemand, fuyant le nazisme et mort en 1940 à Portbou, non loin de nos côtes catalanes. Critiques des ruines capitalistes, méditations sur l'exil et fulgurances artistiques : Benjamin y trône en maître, et Bonnel en est le gardien zélé. Conférences à Banyuls, prix littéraire éponyme depuis 2017 – décerné en 2025 à Quitter Berlin de Gershom Scholem –, partenariats avec les médiathèques : tout semble idyllique. 
 

 Pourtant, en 2020, la polémique éclate. Lors des municipales de Perpignan, Bonnel, candidat surprise sur une liste sans étiquette pour briser "l'omerta" entre élus et citoyens, flirte avec l'ambiguïté : sur son blog, il loue – un brin complaisamment, diront les puristes – le programme culturel de Louis Aliot, et soutient André Bonet, figure littéraire placée troisième sur la liste RN. 
 

 Dix jurés sur onze démissionnent du prix Benjamin, outrés que l'ombre d'un exilé antifasciste frôle les ambitions d'un frontiste reconverti. Bonet, ami fidèle et président du Centre Méditerranéen de Littérature, claque la porte ; Bonnel, isolé, admet son "erreur" ambiguë : "Le rejet de l’étranger n’est plus dans le programme RN et dans la tête de Louis Aliot." 
france3-regions.franceinfo.fr 

 Une farce cruelle, où la mémoire juive se heurte aux slogans électoraux. Et Perpignan ? Jadis carrefour des exils républicains, elle voit aujourd'hui Aliot inaugurer une esplanade Pierre Sergent (fondateur de l'OAS), subventionner la mémoire de l'Algérie française, et menacer de débaptiser la rue de l'Abbé Pierre( désormais avenue Jean-Paul 2). 
l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr

 Bonnel, dans ses chroniques, y dénonce un "déclin des intellectuels face aux réseaux sociaux", une ville où l'art étouffe sous les uniformes scolaires et les projets avortés comme un "Puy du Fou catalan". 
leblogabonnel.over-blog.com

Mais c'est à Argelès-sur-Mer, non point à Perpignan, que le scandale culturel culmine. Lors d'un direct animé par Nicolas Caudeville au Cochon Hardi – cette auberge perpignanaise où l'on dissèque autant les saucisses que les maux publics –, Bonnel déplore la disparition de la section Walter Benjamin à la Médiathèque Jean Ferrat, rue du 14 Juillet. Fondée en partenariat avec son association en 2018, sous la houlette de la coordinatrice Hélène Blanquer et de la directrice du réseau Maryse Parra, cette enclave philosophique – ouvrages sur l'exil, la mémoire et les passages benjaminiennes – fut sacrifiée au profit des mangas et comics, ces bulles nippones qui captivent la jeunesse mais effacent les graves méditations. 
cc-acvi.com +2

 Faut-il y voir la marque d'une politique "pédagogique" qui privilégie l'éphémère au profond ? La médiathèque, bastion du réseau départemental des Pyrénées-Orientales, vante désormais ses espaces presse, romans et multimédias, muette sur cette "disparition" benjaminienne. 
argeles-sur-mer.co.uk

 Symbole funeste : Argelès, terre d'accueil brutale de ses camps les pieds dans l'eau, pour les Républicains espagnols en 1939, troque l'héritage d'un exilé contre des héros masqués. Bonnel, tel un Figaro en colère, y voit la trahison d'une Catalogne "cultivée, résistante, gauchiste", et en fait le pivot de son manuscrit – ce recueil d'articles sur le règne d'Aliot, où Perpignan ploie sous budgets amputés (malgré les largesses à l'USAP) et expositions photo instrumentalisant la mémoire juive. 
leblogabonnel.over-blog.com +1

Sur les réseaux, les échos affluent : Bonnel persiste, de LinkedIn à Facebook, à animer débats et polémiques, défendant une Perpignan oxygénée par l'esprit libertaire contre les ombres RN. 
 

 Candidat en 2020 pour alerter sur la "ville en sursis", il fut égratigné par Jean-Marc Pujol lui-même, qui l'apostropha en librairie Torcatis pour un billet sur "rumeurs et vérités". 
l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr

 Aujourd'hui, à 74 ans, Bonnel contre-attaque : son manuscrit, écho à 365 jours avec J.M. Pujol (2018), se veut un miroir tendu à Aliot, cinq ans après sa victoire à 54 % face à Pujol. Et la culture ? Elle prend l'air, mais étouffe sous les slogans.

Que conclure, si ce n'est que la comédie est roussillonnaise ? Bonnel, ce passeur d'idées entre Banyuls et Perpignan, risque de n'être plus que l'ombre de ses combats, où mangas et manuscrits se disputent les derniers exils. Messieurs les Aliot et Parra, daignez-vous réconcilier la plume et le rayonnage ? Car, comme le susurrait notre cher Figaro : "Si vous ne me cherchez pas, je vous aurai bien cherché !" Et la mémoire benjaminienne, hélas, en paie déjà le scot.

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16 octobre 2025 4 16 /10 /octobre /2025 14:50

"Qui sait si l'homme n'est pas un repris de justice divine ? Regardez la vie de près. Elle est ainsi faite qu'on y sent partout de la punition."

Les Misérables (1862) de Victor Hugo

Flora Rojel, l’ombre bienveillante d’Au Cœur de l’Humanité 66

Ô Perpignan, cité aux remparts catalans où le vent du sud charrie les espoirs et les désillusions ! Dans les veines de cette terre, où les ombres des déshérités s’allongent comme des croix sur les pavés incandescents, une voix s’élève, non point pour commander, mais pour soulager ; non pour forger des empires, mais pour panser les plaies de l’âme. Flora Rojel, humble sentinelle de la charité, préside aux destinées d’Au Cœur de l’Humanité 66, cette fragile nef lancée sur les mers tumultueuses de la misère. Née non de sa main seule, mais d’un legs fraternel – un passage de relais, tel un flambeau transmis dans la nuit, d’Atome de Bienfaisance à cette œuvre nouvelle –, l’association s’épanouit depuis l’an 2019 sous son égide vigilante, comme un arbre greffé sur une racine plus ancienne, où la compassion des aînés trouve écho dans le dévouement des successeurs.

Et voyez-la, cette Flora, telle une Cosette des temps modernes, non point orpheline des affections humaines, mais mère adoptive des parias ! Elle n’a point fondé l’arche de cette communauté ; non, d’autres âmes l’ont conçue dans le creuset de la détresse, mais elle en est l’âme vive, la main tendue qui guide les errants. Chaque samedi, sous le ciel implacable des Pyrénées-Orientales, elle orchestre la danse des secours : une quarantaine de repas, ces humbles offrandes de salades complètes – riz gonflé d’espérance, protéines pour ranimer les forces, légumes comme autant de promesses de terre fertile – sont distribués aux deux cents âmes sans toit qui hantent les recoins de la ville. Fruits de dons pieux, ces dons affluent vers le local, où les bénévoles, unis en une chaîne d’amour, préparent ces festins avec la ferveur d’un prêtre à l’autel.

Mais hélas ! Le sort, ce geôlier impitoyable, a jeté sur Perpignan un voile plus sombre encore. Comme dans ces récits où les misérables fuient les fers du nord pour les illusions du midi, Flora Rojel surgit dans les limbes du réel, éclairée par le regard impitoyable du cinéaste Bertrand Schmit. Dans son œuvre poignante, Un aller simple pour Perpignan, ce tableau vivant de l’exil intérieur, où jeunes âmes tourmentées – Lohnny le Normand, marqué par les geôles et l’abandon, ou Johnny le rêveur éphémère – descendent du train avec pour seul bagage un billet d’espérance, Flora apparaît tel un phare dans la tempête. Suivis une année durant par la caméra de Schmit, ces pèlerins de la précarité croisent son chemin : elle, la présidente au cœur ardent, offre non seulement le pain quotidien, mais l’écoute, le conseil, le geste qui dit « tu n’es point seul ». Le film, ce miroir cruel tendu à la société, dépeint Perpignan non comme un éden sudiste, mais comme un labyrinthe de doutes, où les projets s’effritent et les échecs rongent l’âme. Pourtant, au milieu de ces ombres, Flora Rojel est là, indomptable, reliant les exclus aux rares refuges – missions locales, formations éphémères –, rappelant que même dans l’échec, l’humanité persiste.

Au-delà des distributions, son labeur est une maraude incessante, une quête nocturne où les rues deviennent confessionnaux. Elle tisse des trocs vestimentaires, où les hardes usées renaissent en armures contre la honte ; elle forge des alliances avec d’autres gardiens du seuil, comme Mokhtaria Benamer du Secours Catholique, pour que la solidarité soit non une goutte, mais un fleuve. Et lorsque l’été, ce despote assoiffé, exhale sa fournaise, Flora lance l’appel aux boissons salvatrices, car elle sait que l’eau, en ces jours de feu, est le sang même de la vie. Au Cœur de l’Humanité 66, sous son souffle, n’est point une machine froide, mais un cri choral : pour les sans-papiers, les minorités, les aînés oubliés, les enfants des ruelles sombres. Sur la page Facebook où huit mille âmes veillent, ou via HelloAsso où les offrandes affluent, elle convie le monde à cette rédemption collective.

Ainsi, dans le sillage de Schmit, qui a capturé l’essence de ces allers simples vers l’abîme, Flora Rojel incarne l’antithèse hugolienne : non la chute, mais la main qui retient ; non la création solitaire, mais l’héritage magnifié. Elle, qui n’a point forgé l’association de ses propres mains, en est néanmoins l’incarnation, le battement de cœur qui la fait vivre. Ô Perpignan des misères voilées, que ton ciel s’ouvre enfin à ces lueurs ! Car tant que des âmes comme la sienne veillent, l’humanité, ce trésor volé, trouve refuge au cœur des plus démunis.
 

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14 octobre 2025 2 14 /10 /octobre /2025 15:25

Dans Les Contemplations, livre IV ("Pauca Meae"), Victor Hugo exprime souvent un dialogue intime avec sa fille , Léopoldine, où l'attente et la connexion spirituelle sont implicites. Par exemple, dans le poème "Demain, dès l'aube..." (1856), il écrit :

"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
Je vais par la forêt, je vais par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps."

 

Matinée Gourmande — Balade et petit-déjeuner
Rejoignez-nous pour une Matinée Gourmande à Terrats!
Départ: 8h00 depuis Terrats
Balade: 4 km promenade nature  Tarif: 18€ par personne  Réservation obligatoire
Informations pratiques:
Rendez-vous devant la cave de Terrats Prévoir chaussures de marche
Réseravtion obligatoire
sur notre site internet
https://www.terrassous.com/.../matinee-gourmande-terrassous/
Nous avons hâte de partager cette matinée gourmande en plein air avec vous !

Une Matinée avec les Ombres de Terrassous
À la manière d'Hugo Pratt  Par une aube tardive d'octobre, quand le soleil s’accroche aux vignes comme un amant qui retarde son départ, je pousse la porte du Can Louarn, un coin de Perpignan où les murs de pierre exhalent des parfums de thym brûlé et de vin vieilli. Ce n’est pas un bouge crasseux, non, mais un repaire de bon aloi, propre comme un pont de voilier bien tenu, avec ses tables recouvertes de nappes colorées et rayées de bande . Moi, Robert, qui fréquente aussi bien les palais dorés que ces antres où l’âme du monde s’attarde, je m’y sens chez moi. Face à moi, Albe Chassagnac, chargée de communication des Vignerons de Terrassous, une femme dont la prestance pourrait faire taire un équipage de corsaires. Chemise légérement froissée, comme la filière vinicole par "la loi Évin", elle a ce regard sagace, comme si elle voyait, au-delà des ruelles, les échos d’un galion en forme de comporte chargé de raisins. Elle commande un café noir – « sans sucre, pour l’amertume » – et me parle d’une Matinée Gourmande, une invitation à fouler les terres de Terrats, dès 8h, pour une errance qui réveille le corps et l’âme.

Terrassous, l’île des indomptés

Terrassous, ce n’est pas seulement un nom qui roule sur la langue comme une vague sur un rivage catalan. C’est une cave, une confrérie de 80 familles, des loups de terre qui défient les gelées assassines et les orages griffant les ceps comme des lames. « On n’est pas des marchands de bouteilles, Bob, » lance Albe, son sourire tranchant comme un coutelas. « On est des gardiens, des femmes et des hommes qui luttent pour que la terre parle encore. »

La Matinée Gourmande, c’est leur pavillon hissé : une marche de 4 km à travers les vignes et les sentiers de Terrats, suivie d’un festin qui sent le Roussillon, le tout pour 18 euros – une pièce d’argent pour une traversée qui vaut des trésors.  

Une errance dans l’âme des vignes

Le rendez-vous est à 8h, devant la cave de Terrats. « Mets des bottes, marin, pas ces souliers de salon qui s’effritent dans la boue, » avertit Albe, son rire tintinnabulant faisant frémir la table du Can Louarn. Cette balade n’est pas pour les âmes fades en quête de gravures pour leurs carnets de voyage. C’est une plongée dans un monde de schiste et de Tramuntana, où les vignes murmurent des secrets romains, où les oliviers tordus dansent une sarabande païenne. L’air charrie le thym sauvage, la pulpe sucrée des figues, la morsure du genévrier. Les pas crissent sur les cailloux, les abeilles chantent une poésie en colère. « On s’arrête, on froisse une feuille de laurier, on hume l’humus, » dit Albe, traçant des routes invisibles sur la nappe. « La terre rouge, c’est elle qui donne au vin son sang. »  Et le vin, parlons-en. Le blanc de Terrassous, vif comme une lame d’écume sur une mer d’huile. Le rouge, lourd comme une ancre de caraque. Le muscat, chargé de pêches mûres, comme un butin rapporté d’une île perdue. Albe, avec sa prestance qui fait plier les regards, en parle comme une capitaine évoque ses tempêtes : une tendresse qui cache des griffes. 

Un festin comme un pacte

Au bout du sentier – ou à mi-chemin, selon le caprice du jour –, un petit-déjeuner attend, opulent comme un trésor de flibustier. « Du pain qui craque comme une coque sous la vague, des fromages des tommes des Pyrénées  qui glissent comme une source, des charcuteries "d'aqui", » murmure Albe, ses yeux mi-clos brillant comme des étoiles sur une mer calme. Des confitures pillées dans les vergers voisins (enfin presque, licence poétique oblige), des œufs pochés dans le vin rouge pour les audacieux, et ce pain bis qui boit les sucs comme une éponge. Au centre, les vins de Terrassous, liant les saveurs comme un serment scellé sous les amandiers. « On rit, on boit, on oublie les chaînes du monde, » dit-elle, son port altier rappelant qu’elle n’est pas seulement la voix de Terrassous, mais une des feuiles de son âme. 

Un appel à l’aventure

La Matinée Gourmande, ce n’est pas une aubaine pour les marchands de songes. C’est un cri du ventre, un défi à saisir ce que la terre donne sans compter. Réservez votre place sur leur site –  – car les places, comme les bonnes bouteilles, s’évanouissent vite. « À Terrassous, on est une meute, » dit Albe, son regard planté dans le mien, avec cette puissance qui fait d’elle une figure qu’on n’oublie pas. « Des familles ancrées depuis que les Romains taillaient des amphores. Seuls, on chavire ; ensemble, on tient comme un mât dans la tempête. »  Alors, enfile tes bottes, Robert, toi qui sais naviguer des palais aux bouges sans perdre ton cap, et viens marcher sur les terres de Terrats. Tu repartiras avec de la poussière rouge aux semelles, le palais hanté par des vins qui parlent, et l’âme légère comme après une nuit sous les étoiles. Les Vignerons de Terrassous, t’attendent pour partager cette aube où le pain et le vin rappellent qu’on est taillé dans la même argile que les vignes.  À la santé de Terrats, et à ceux qui savent encore naviguer la vie.

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