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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 16:45

NASDAS, OU QUAND LA CHIENNETÉ FLINGUE LE SYSTÈME

    "Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages."

Y en a qu’ont des idées, et puis y a Nasdas. Le gars, il part de Saint-Jacques, un quartier où même les pigeons volent en rase-motte, et il finit roi de Snapchat avec neuf millions de pékins qui bouffent ses stories comme des cacahuètes. Une success story à la sauce merguez, sponsorisée par la misère et le buzz. Le môme, il filme tout : la galère, les rigolades, les bastons de cage d’escalier. Résultat ? Il s’met à faire pleuvoir les biftons comme un Père Noël sous Red Bull.

    "Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît."

Mais attention, le bonheur des uns, c’est la migraine des autres. Les mômes, ils fuguent de partout, de Lille à Charleroi, en passant par Marseille, comme s’ils partaient en pèlerinage à Lourdes. Sauf qu’à Perpignan, au lieu d’un miracle, ils tombent sur la réalité : un Snap, un burger et au lit, s’ils ont d’la chance. La police, elle ramasse des mineurs comme des mégots un lendemain de fête. Et Nasdas ? Il leur dit de rester chez eux, mais le feu, c’est lui qui l’a allumé. Fallait pas jouer avec l’essence quand on frotte des allumettes.

NASDAS vs. ALIOT : DUELS À DAUBE SUR FOND D’URBAINE

    "Les affaires, c’est comme la guerre : faut savoir tirer le premier."

Et puis, t’as le maire. Louis Aliot. L’homme aux costards qui cause RN et bétonne à tout va. Entre lui et Nasdas, c’est pas l’amour fou. L’un dit que l’autre fout rien pour les quartiers, l’autre dit que Nasdas fricote avec des mecs qu’on aimerait pas croiser dans un commissariat. Ça se balance des vacheries en direct, à coups de stories, de tweets et de plaintes pour diffamation. Deux coqs dans la même basse-cour, sauf qu’un des deux pond des billets.

CHIENNETÉ TV : LA TÉLÉRÉALITÉ QUI SENT LA SUEUR

    "Y a deux choses qui puent : la charogne et la lâcheté."

Sur Twitch, Nasdas sort l’artillerie lourde : "Chienneté TV", une villa, vingt jeunes, une caméra à la main et des polémiques à la pelle. C’est du Loft Story en claquettes, avec des scènes qu’on montrerait même pas à Belleville un dimanche matin. Sexisme, homophobie, moqueries en gros plan… Y en a pour tous les goûts, surtout les plus douteux. Mais l’audience, elle grimpe comme un prix d’essence, et le fric suit.

HÉROS, SALTIMBANQUE OU MARCHAND DE VENT ?

    "T’as voulu faire du social avec un pistolet, fallait pas t’étonner si ça part en sucette."

Alors voilà, Nasdas, c’est qui ? Un Robin des Bois 2.0, qui donne aux pauvres ce qu’il pique aux sponsors ? Ou un montreur d’ours moderne qui fait danser la misère pour trois vues et deux likes ? D’un côté, il redistribue à la pelle. De l’autre, il vend des rêves frelatés à des mômes qui ont déjà plus grand-chose à perdre. Un paradoxe avec un filtre Snapchat.

MORALITÉ ? Y EN A PAS.

    "Dans la vie, faut pas s'en faire. Moi j'm'en fais pas. J'les attends."

Perpignan, c’est devenu un western. T’as le maire qui dégaine les arrêtés municipaux, t’as Nasdas qui riposte avec des billets de cinquante. Et nous ? On regarde ça comme une série. Sauf que là, c’est pas Netflix. C’est la vraie vie. Et dans la vraie vie, les mômes en fugue, les insultes publiques et les rêves brisés, ça fait pas marrer.

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17 avril 2025 4 17 /04 /avril /2025 16:59

Pourquoi “Sergent Pépère” et “Yellow Sub-Marine Le Pen” pour Louis Aliot ? Une rumeur aussi fine que la moustache d’un gendarme en RTT

Dans le grand cirque électoral, y’a des clowns qui font rire, et y’a ceux qu’on surnomme pour pas pleurer. Louis Aliot, c’est pas un perdreau de l’année ni un aigle de la politique, c’est un type qu’a réussi à choper Perpignan à l’usure, à la truelle, sans faire trop de bruit, comme un plombier qui bosse le dimanche. Et pour ça, on lui a collé deux étiquettes sur le front : “Sergent Pépère” et “Yellow Sub-Marine Le Pen”. Deux sobriquets comme des baffes dans le dos… mais avec des gants de boxe.
Une rumeur tombée du ciel ou sortie d’un pastis mal dosé

L’origine de ces surnoms ? Autant chercher l’auteur du premier rot dans une assemblée de banquiers. 

Y’en a pas. Ou alors si, mais planqué derrière un pseudo et trois emojis. Le truc a commencé comme une vanne de comptoir, et à force de tournées générales, c’est devenu une légende urbaine. Un peu comme le cousin du gars qui aurait vu Macron prendre le métro sans garde du corps.

Mais comme disait un vieux pote à moi : “Quand le caniveau parle, les pavés écoutent.” 

Alors les gens répètent. Parce que ça fait marrer, parce que ça pique là où ça gratte.
“Sergent Pépère” : l’art de commander avec la mollesse d’un flan

“Sergent Pépère”, ça sonne comme un adjudant qui aurait raté son concours de gardien de square. Le “sergent”, ça claque, ça a un côté caserne, bottes cirées et gueulante dans le mégaphone. Mais “Pépère”, ah ! “Pépère” vient tout foutre en l’air : c’est le gars qu’arrive avec dix minutes de retard au conseil municipal et qui croit qu’un plan d’urbanisme, c’est un puzzle de 500 pièces.

À Perpignan, certains disent qu’il gouverne comme on fait la sieste : à l’ombre, sans forcer, en espadrilles. Alors forcément, ça jase. Y’a des mauvaises langues qui l’imaginent avec un képi en velours et un mégaphone qui fait “chut”.
“Yellow Sub-Marine Le Pen” : le sous-marin fidèle, mais qui rame à la main

Là, c’est du surnom de compétition. Du calembour à double étage. “Yellow Submarine”

, c’est les Beatles, les années psyché, les tripes à l’acide et les couleurs qui dansent. Tu prends ça, tu le balances dans la tambouille politique, et ça donne un sous-marin jaune, loyal à Marine, mais qui prend l’eau plus vite qu’un pédalo en plastique.

“Yellow” : ça peut vouloir dire traître. “Submarine” : planqué. Et “Le Pen”, ben… y’a pas besoin de dessin. Ça sent la fidélité têtue, la ligne de parti tenue comme une corde à linge les jours de mistral. Mais y’a aussi l’idée qu’il rêve d’être capitaine un jour. Sauf qu’à force de rester en immersion, on finit par ressembler à une conserve.

Et puis y’a la rumeur judiciaire. Le gars a été condamné, et il est toujours là, comme une verrue sur le front de la République. Alors les gens, plutôt que de se faire des ulcères, ils balancent des blagues. C’est moins cher que l’anxiolytique et plus efficace qu’un débat sur BFM.
Perpignan : opéra de poche, version pastis et paperasse

La ville, elle, regarde ça en mâchouillant des cacahuètes. Perpignan, c’est devenu un théâtre, avec Aliot dans le rôle du capitaine de pédalo, et ses opposants qui jouent les snipers en pantoufles. Ça balance des vannes, des surnoms, des piques – mais le rideau tombe jamais. Le public, lui, il est là, il applaudit ou il s’en fout, mais il regarde.

Et Aliot ? Il tient bon. Comme une chaise bancale qui refuse de s’effondrer. Peut-être qu’il espère encore monter sur scène à Paris. Mais les surnoms, eux, lui rappellent qu’il est resté en coulisse. Qu’il fait pas rêver, qu’il fait sourire, à peine.
Moralité ?

Comme dirait Audiard, “Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.” Et les surnoms, c’est pareil : ça ose tout. Parce que ça résume un mec en trois mots, comme une vanne dans un PMU. Et Aliot, avec ses deux sobriquets, se retrouve coincé entre le chef scout mollasson et le sous-marin qui cherche la surface.

Mais faut pas trop s’en faire. La politique, c’est une grande blague, et eux, ils ont juste oublié de rigoler.

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14 avril 2025 1 14 /04 /avril /2025 11:37

Un pressing pas comme les autres : Repassez l’ego des politiciens avec style !
Dans un monde où les apparences comptent autant que les discours, notre pressing révolutionnaire, "Égo Impeccable", offre une solution inédite pour les politiciens en quête de prestance. Spécialisé dans le soin des égos froissés, notre service unique redonne éclat et assurance à ceux qui portent le poids des débats et des projecteurs.

Pourquoi choisir Égo Impeccable ?

Défroissage express : Un ego terni par une remarque acerbe ou une polémique mal gérée ? Notre équipe le remet d’aplomb en un temps record, prêt pour le prochain débat télévisé.

Soin haute couture : Chaque ego est traité avec une précision digne des plus grands tailleurs, pour un résultat lisse et sans faux plis.

Formule discrète : Vos confidences restent entre nos murs. Nous savons que l’ego d’un politicien est une affaire d’État !

Éco-responsable : Nos méthodes respectent l’environnement, car un ego brillant ne doit pas coûter cher à la planète.

Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
« Après une séance chez Égo Impeccable, j’ai retrouvé l’assurance de mes premières campagnes ! » – Un client satisfait (anonyme, bien sûr).
Que vous soyez un député en campagne, un ministre sous pression ou un maire en quête de charisme, Égo Impeccable est là pour polir votre aura et faire briller votre confiance.
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Égo Impeccable : Parce que votre ego mérite le meilleur pressing !

 

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13 avril 2025 7 13 /04 /avril /2025 15:31

L'ami Pottier, Alain pas Eugène, m'avait incité à aller à la rencontre du "Petit monde", en me disant :" Ça te changera du demi-monde!"  

Carnet du Sud : Mourad et la cuisine du lien

Il faisait un soleil cru ce jour-là à Perpignan. Un de ces soleils qui vous lèche les épaules en avril et vous fait croire que l’été a décidé de venir en avance. Je marchais sans raison bien précise, sinon celle d’un creux au ventre et d’un besoin de silence — un silence habité, pas celui des rues mortes. C’est là, rue de l’École, juste à côté du Médiator, que je suis tombé sur Le Petit Monde. J’ai d’abord vu la table. Une grande. Une vraie. Une de celles qui ne laissent pas de place pour l’isolement ou les excuses.

Derrière cette idée, il y avait un homme : Mourad Bahfir. Il est de ceux qu’on écoute avant même qu’ils parlent. Pas à cause de sa voix, mais à cause de ce qu’elle dégage : une vie à chercher les autres. Mourad a commencé par la tête, doctorat en sociologie à Lyon II, thèse sur la colocation des actifs — une manière de fouiller la mécanique fragile du lien. Puis six années d’enseignement, à Lyon et à Saint-Étienne, à transmettre l’envie de comprendre l’autre.

Mais l’intellect finit toujours par avoir faim, et Mourad l’a compris. Il a quitté les bancs pour les fourneaux. La socialisation, désormais, passe par la cuisson lente et le partage d’un couscous. Et quel couscous. Chaque jour différent. Le légume y est roi, la viande — souvent du bœuf de Cerdagne — n’est là que comme un accompagnement poli. Fenouil, oignons, roquette, chou-rave, radis... Tout est frais, bio, cueilli au plus près. L’École de la Terre, à Bompas, fournit une partie des produits. Ça sent la main dans la terre, l’humilité des saisons.

Avant le couscous, il y a les assiettes fraîcheur, les soupes. Des mises en bouche qui ont l’élégance de ne pas vouloir impressionner. Juste réconforter. Une vingtaine de couverts, pas un de plus. Assez pour créer une rumeur douce dans la salle, ce bruissement rare où les voix se mêlent sans s’écraser.

Mourad n’est pas arrivé ici par hasard. Il venait souvent à Perpignan, quatre ou cinq fois par an. Des vacances, au départ. Puis quelque chose de plus profond, de plus instinctif. Il aime cette terre du sud, sa lumière mate, sa rudesse et sa chaleur mêlées. Il est venu juste avant que le monde ne se replie sur lui-même, juste avant le Covid. Un an à prendre le temps, à observer, à s’impliquer — au festival Les Musicales de l’Agly, au Miam Collectif, à vivre avant d’ouvrir.

La Chambre de Commerce a joué son rôle. Une femme en particulier : Sandrine Faig, qui l’a soutenu comme une alliée. Ensemble, ils ont monté un dossier solide. Et le rêve est devenu cuisine.

Il y a dans Le Petit Monde quelque chose d’ancien. Pas rétro, non. Ancien comme un geste juste. Comme une poignée de main qui dure. Mourad ne vous sert pas un plat. Il vous invite dans sa sociologie lente, mijotée, épicée. Et tout d’un coup, dans le tintement d’un couvert, dans la chaleur d’un sourire en face, vous vous dites que le lien social, ce n’est peut-être que ça : manger ensemble.

 

Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
Restaurant "Le petit Monde" :Mourad Bahfir pousse le bouchon Lyonnais à l'Orient jusqu'à Perpignan!  interview par Nicolas Caudeville
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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 20:17

“Découvrir c'est bien souvent dévoiler quelque chose qui a toujours été là, mais que l'habitude cachait à nos regards.”

 Arthur Koestler / Le Cri d'Archimède

L’élection devient ici une répétition absurde, un théâtre d’ombres où la mécanique des ambitions se heurte à l’indifférence profonde du réel. La ville, elle, observe en silence, semblable à un dieu muet.https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/03/perpignan-au-centre-d-un-trou-noir-une-hypothese-eclairante-par-howard-k-dick.html


Les Somnambules de Perpignan : fragments d’une mécanique quantique municipale

Ils avancent, les yeux mi-clos, convaincus de leur clairvoyance. Dans le crépuscule des certitudes, ils brandissent slogans et convictions, comme des armes émoussées. La ville, elle, murmure à peine. À Perpignan, en 2026, la politique ne suit plus les lois classiques. Elle se plie aux caprices d’une physique instable, paradoxale — une physique quantique, au sens le plus tragiquement koestlérien du terme. Et derrière chaque trajectoire, une absurdité sourde : celle d’un monde sans sens objectif, où l’homme persiste malgré tout.


Louis Aliot : l’astérisme de la trajectoire

Louis Aliot est le corps lourd, obstiné, au cœur de l’orbite municipale. Il marche, non par doute mais par inertie, comme un astre déjà lancé. Depuis 2020, il règne sur Perpignan par la force d’une ligne claire, mêlant sécurité, identité, et une gestion de bon sens — ou de bon sens apparent.

Mais dans la boîte quantique de l’élection, le chat n’est jamais simplement vivant ou mort. Il oscille. Aliot aussi. Il sent monter l’entropie, l’usure des promesses initiales, les fissures du pouvoir. Son autorité tient encore, mais déjà, l’ordre cède aux vibrations. Il est à la fois celui qui ouvre la boîte et celui qui craint d’en regarder le contenu. Peut-être sait-il que tout pouvoir est provisoire. Mais comme Sisyphe, il pousse sa pierre, conscient ou non de l’absurdité du cycle.


Bruno Nougayrède : l’épure d’une ambition culturelle

Bruno Nougayrède, éditeur et conseiller d’opposition, apparaît comme un contre-modèle : celui d’une pensée linéaire dans une ville devenue chaotique. Sa posture est celle du cartographe, qui croit encore au dessin juste des lignes dans un monde disloqué. Il propose une renaissance culturelle, un centre intellectuel au bord du vide.

Mais ici, la pesanteur sociale l’emporte sur la légèreté des idées. Il veut réintroduire la raison, mais comme Copernic en son temps, il parle à une époque qui préfère l’épicycle à l’ellipse. Il croit en la transparence, quand la ville est faite d’opacités. Il avance, droit, dans un labyrinthe courbe. Et chaque pas peut devenir chute.


Agnès Langevine : l’élan en état superposé

Agnès Langevine est double, comme le chat de Schrödinger. Écologiste exclue, sociale-démocrate affirmée, elle porte les couleurs de Place Publique comme on brandit une lanterne dans une ville sans lampadaires. Son discours est plein de cohérence, d’élan moral, de clarté climatique — mais les électeurs n’écoutent pas toujours les mots doux.

Elle appelle à la fierté retrouvée, au tissu économique relancé. Mais elle sait, au fond, que la cohérence ne fait pas toujours masse. Dans cette ville où les états se superposent, où l’électeur peut être à la fois en colère et résigné, elle incarne un pari : celui de l’union. Et le risque de l’effacement.


Christophe Euzet : le centriste quantique

Christophe Euzet n’avance pas. Il oscille. Comme l’électron incertain, il cherche sa place dans une structure mouvante. Ancien député, juriste, intellectuel discret, il parle encore de nuance, de juste milieu. Mais à Perpignan, le centre est un trou noir. Il attire, mais ne reflète rien.

Lui aussi croit en un ordre, en une rationalité possible. Il croit que l’électeur peut préférer la stabilité au tumulte. Mais comme Galilée murmurait dans un monde sourd, Euzet risque de parler trop bas pour une époque qui crie. Pourtant, il avance, tel Sisyphe, avec cette forme de dignité stoïque qui ne renonce pas, même face à l’absurde.


Michaël Idrac : la gauche des interférences

Michaël Idrac incarne une autre tension : celle de la gauche combative, presque lyrique, portée par les courants insoumis. Il parle fort, vite, bien. Il veut la justice. Il veut l’ordre du peuple, contre le désordre des puissants. Mais il sait aussi, au fond, que la gauche est fragmentée. Qu’unir les colères n’est pas suffisant. Qu’il faut un langage commun, une discipline, et une promesse.

Il marche en équilibre. S’il avance trop vite, il chute. Trop lentement, il s’efface. Sa tâche est d’ouvrir la boîte électorale sans la détruire. De parler au ventre sans perdre la tête. De réconcilier l’urgence et le temps long. Sisyphe, là aussi, mais avec le poing levé.


Et la ville, dans tout cela ?

Perpignan n’est pas un théâtre. Elle est le sol aride sur lequel tout drame se joue. Ses ruelles sombres, ses places brûlées de vent, ses frontières invisibles entre quartiers, langues, colères, forment un espace qui résiste aux discours. La ville se tait, mais elle n’oublie rien.

Comme dans le laboratoire où l’on tenta de réchauffer le chat de Schrödinger, ici aussi la température monte. L’indifférence cède à la tension. Un débat, un mot mal dit, un visage mal placé, et l’état de superposition s’effondre. Rien n’est stable. Rien n’est figé. Tout attend.


Conclusion : La boîte est fermée, pour l’instant

Ils avancent, chacun dans sa bulle de certitude ou de doute, portés par une mécanique qu’ils ne contrôlent qu’en surface. Ils parlent, ils débattent, ils se préparent — comme si cela pouvait vraiment influer sur l’issue. Mais comme l’homme absurde de Camus, chacun sent peut-être, en lui-même, que le sens se dérobe.

Et pourtant, ils avancent. Vers l’échéance. Vers la mesure. Vers le moment où l’on ouvrira la boîte, et où la ville décidera. Non pas par logique. Mais par nécessité. Par fatigue. Ou par instinct.

Jusqu’à là, ils marchent. Et cela suffit à leur donner forme.

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 13:09

 

    “Moi, je dis qu’il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu‘il existe un complot universel.”
  
 Umberto Eco / Le Pendule de Foucault

Ah, que le diable m’emporte si cette scène n’est point la plus étrange que j’aie jamais imaginée ! — Mais, monsieur, comment se peut-il qu’un Italien encyclopédiste et un Roumain dépressif se retrouvent dans une bibliothèque poussiéreuse à discourir d’élections ? — Taisez-vous donc, lecteur impatient, laissez-les parler, ou plutôt, laissez-moi vous conter ce qu’ils se dirent, ou crurent se dire, car enfin, dans les dialogues, la vérité est souvent la première victime du style.Mais, lecteur, tu t’interroges : est-ce là une conversation véritable ou une invention de mon cru ? Peu importe. L’essentiel est que tu aies souri, ou grimacé, car enfin, dans le monde comme dans ce dialogue, tout n’est que posture, et parfois imposture.

Un dialogue entre Umberto Eco et Emil Cioran : Le harcèlement électoral
 Umberto Eco, un sourire narquois aux lèvres, et Emil Cioran, le regard perdu dans une mélancolie profonde. À l’approche des élections, le sujet s’impose.

 

Eco : Mon cher Emil, avez-vous vu ces nouveaux apôtres qui surgissent comme des champignons après la pluie ? Des figures inconnues, sans lèvres ni dents dans l’histoire, qui se pointent, la bouche en cœur, pour nous vendre la solution. La solution ! Comme si le monde était un puzzle qu’on assemble avec un slogan.

Cioran : (soupire) Une solution… Toujours ce mot, Umberto. Ils le brandissent comme un talisman, mais c’est une malédiction. Ces gens ne savent même pas nommer les maux qu’ils prétendent guérir. Leur ignorance est une insulte à l’absurde. Moi, je vois en eux des fossoyeurs d’espoir, déguisés en marchands de rêves.
 

Eco : (rit doucement) Vous êtes sévère, mais pas injuste. Ce qui me fascine, c’est leur rhétorique. Une sémiotique de pacotille ! Ils transforment la lutte des classes, cette vieille épopée, en une vulgaire lutte des places. Des strapontins, Emil ! Ils se battent pour des strapontins, et appellent ça un projet.
Cioran : Une lutte des places… (secoue la tête) Quelle médiocrité. L’homme moderne ne veut plus changer le monde, il veut un bureau avec vue. Et pourtant, ils insistent, ils nous harcèlent avec leurs promesses. Chaque élection est une nouvelle vague de ce poison doux : l’illusion qu’un vote pourrait conjurer le néant.
 

Eco : (feuillette un carnet imaginaire) Harcèlement, dites-vous ? C’est le mot juste. Ils nous somment de croire, comme des inquisiteurs en costume-cravate. Mais moi, je décrypte leurs discours comme un manuscrit médiéval : des signes vides, des métaphores usées, des mensonges cousus dans la trame. Si je devais répondre, je dirais : « Désolé, j’ai aqua-poney ! »
Cioran : (esquisse un sourire rare) Aqua-poney… Quelle trouvaille ! C’est une révolte déguisée en farce. Dire cela, c’est refuser leur jeu, leur manège infernal. Car au fond, Umberto, à quoi bon répondre ? Ils reviendront toujours, ces charlatans, parce que l’homme aime se bercer de chimères. Moi, je ris, mais c’est un rire qui saigne.
 

Eco : (se penche en avant) Oui, mais rire, c’est déjà résister. L’aqua-poney, c’est une arme absurde, et donc puissante. Elle dit : « Votre sérieux est une mascarade, et je ne marche pas. » Vous, Emil, vous voyez l’absurde comme une tragédie ; moi, j’y vois un jeu. Décortiquer leurs mots, c’est les désarmer.
Cioran : (fixe Eco, pensif) Un jeu… Peut-être. Mais un jeu où l’on perd toujours. Leur harcèlement électoral n’est qu’un symptôme de notre faiblesse : nous voulons croire, malgré tout. Alors, Umberto, quelle moralité tirer de ce cirque ?
 

Eco : (souriant) Refusons, Emil. Refusons de monter dans leur carrousel. Non au harcèlement électoral ! Et si l’on doit choisir une cause, que ce soit celle de l’aqua-poney : futile, libre, honnête dans son absurdité.Cioran : (hoche la tête lentement) Oui… Une cause absurde, donc humaine. Pour une fois, Umberto, je suis presque d’accord. (pause) Mais je n’irai pas à l’aqua-poney. Trop d’eau, trop de vie.

Les deux hommes se taisent, un sourire complice flottant entre eux, tandis que le silence de la bibliothèque reprend ses droits.

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11 avril 2025 5 11 /04 /avril /2025 12:02
https://www.ledepartement66.fr/appel-a-projets-2025-du-fonds-de-soutien-aux-micro-projets-transfrontaliers/


Dans un élan de coopération et de dynamisme transfrontalier, le Département des Pyrénées-Orientales, en partenariat avec la Generalitat de Catalunya, lance un nouvel appel à projets pour son Fonds de soutien aux micro-projets transfrontaliers. Prévu pour démarrer le 11 avril 2025, avec une date limite de dépôt des candidatures fixée au 15 mai 2025, cet initiative vise à renforcer les liens entre les territoires des Pyrénées-Orientales et les comarques de la province de Gérone, au sein de l’Espace Catalan Transfrontalier. Mais au-delà de cet appel à projets, c’est une longue histoire de coopération et d’échanges culturels entre ces régions qui se dessine, une histoire ancrée dans leur identité catalane commune.https://www.ledepartement66.fr/appel-a-projets-2025-du-fonds-de-soutien-aux-micro-projets-transfrontaliers/
Une initiative pour fédérer les acteurs locaux

Le Fonds de soutien aux micro-projets transfrontaliers s’adresse à une large palette d’acteurs : communes, EPCI, structures publiques ou para-publiques, associations et consulaires. Ces derniers sont invités à proposer des initiatives à dimension locale, favorisant le rapprochement citoyen et le développement économique, social et culturel de l’Espace Catalan Transfrontalier. Les projets doivent impliquer des partenaires des deux côtés de la frontière et avoir un ancrage territorial fort, avec un siège dans les Pyrénées-Orientales ou la province de Gérone.
Les thématiques éligibles couvrent un spectre varié, reflétant les priorités de développement et de cohésion de la région :

    Développement territorial, emploi et insertion professionnelle : pour stimuler l’économie locale et favoriser l’accès au travail.
    Actions culturelles : pour célébrer et promouvoir l’identité catalane partagée.
    Tourisme : pour valoriser les atouts naturels et culturels de la région.
    Valorisation du patrimoine culturel et naturel : pour préserver un héritage unique.
    Jeunesse et sports : pour encourager les échanges entre les nouvelles générations.
    Santé et actions sociales : pour répondre aux besoins des populations transfrontalières.

Une histoire de coopération transfrontalière
L’appel à projets s’inscrit dans une dynamique historique de collaboration entre les Pyrénées-Orientales et la Catalogne. Depuis des siècles, ces territoires partagent une langue, une culture et des traditions communes, malgré la frontière politique imposée par le Traité des Pyrénées en 1659. Ce traité, signé entre la France et l’Espagne, a scindé la Catalogne en deux, plaçant le Roussillon (aujourd’hui les Pyrénées-Orientales) sous souveraineté française. Pourtant, les liens culturels et humains n’ont jamais disparu.
Au fil du temps, des initiatives transfrontalières ont vu le jour pour entretenir cette identité partagée. Dès le XXe siècle, des mouvements culturels et associatifs ont œuvré pour promouvoir la langue catalane, interdite ou marginalisée sous certains régimes, notamment pendant la dictature franquiste en Espagne (1939-1975). Avec la création de l’Euroregion Pyrénées-Méditerranée en 2004, regroupant la Catalogne, les Baléares et la région Occitanie, la coopération institutionnelle s’est intensifiée, englobant des projets économiques, éducatifs et culturels.
Aujourd’hui, l’Espace Catalan Transfrontalier incarne cette ambition de construire un avenir commun. Des initiatives comme le Festival transfrontalier de musique ou les échanges scolaires bilingues entre établissements des deux côtés de la frontière témoignent de cette vitalité. Le fonds de micro-projets s’inscrit dans cette continuité, en offrant un soutien concret aux acteurs locaux pour concrétiser des idées au service des populations.
Pourquoi ce fonds est-il important ?
Dans un contexte où les frontières peuvent parfois sembler diviser, ce fonds rappelle que la coopération transfrontalière est une richesse. Les Pyrénées-Orientales, tournées naturellement vers la Catalogne, trouvent dans cet appel à projets une opportunité de renforcer leur identité, tout en dynamisant leur économie et leur rayonnement touristique. Les projets soutenus permettront, par exemple, de développer des circuits touristiques transfrontaliers mettant en valeur des sites comme le Canigou, montagne sacrée des Catalans, ou les villages médiévaux de la Cerdagne. Ils pourront également encourager des initiatives sociales, comme des programmes de santé transfrontaliers, essentiels dans une région où les habitants circulent fréquemment d’un côté à l’autre de la frontière.

En outre, cet appel à projets met l’accent sur la jeunesse, un axe stratégique pour l’avenir. En favorisant les échanges sportifs ou culturels, il contribue à tisser des liens durables entre les nouvelles générations, qui grandissent dans un espace où la frontière est davantage une passerelle qu’un obstacle.
Un avenir à construire ensemble
Avec cet appel à projets, les Pyrénées-Orientales et la Catalogne réaffirment leur volonté de bâtir un espace commun, où les initiatives locales servent de moteur à une coopération plus large. En s’appuyant sur leur histoire partagée et leur patrimoine unique, ces territoires montrent qu’il est possible de transcender les frontières pour créer des projets qui bénéficient à tous.
Les acteurs intéressés ont jusqu’au 15 mai 2025 pour soumettre leurs candidatures. Une occasion à ne pas manquer pour participer à cette belle aventure transfrontalière, qui continue d’écrire l’histoire d’une Catalogne unie par ses ambitions et ses valeurs.
Pour plus d’informations sur les modalités de candidature, rendez-vous sur les sites officiels du Département des Pyrénées-Orientales et de la Generalitat de Catalunya.

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 18:09

Timée (25c-d) :
« Mais ensuite, il y eut des tremblements de terre violents et des inondations, et en un seul jour et une seule nuit de malheur, toute votre armée fut engloutie dans la terre, et de la même manière, l’île Atlantide disparut, submergée dans la mer et perdue à jamais. »

→ Ici, Platon décrit la catastrophe soudaine qui aurait entraîné la submersion de l’Atlantide.

Critias (108e-109a) :
« Pendant de nombreuses générations, tant que la nature divine subsistait en eux, ils obéissaient aux lois et étaient bien disposés envers le divin. Mais quand cette part divine s’éteignit en eux, diluée par trop de mélange avec le mortel, leur caractère dégénéra, et Zeus, voulant les punir, convoqua les dieux pour décider de leur sort. »

→ Cette citation introduit l’idée que la disparition de l’Atlantide serait aussi liée à une punition divine due à la corruption morale de ses habitants.

Critias (121b-c) :
« Et ainsi, après avoir subi le châtiment des dieux, l’île entière fut engloutie par les flots, et la mer, qui était navigable auparavant, devint une étendue infranchissable de boue et de débris. »

→ Platon conclut ici sur l’effondrement final de l’Atlantide, transformant une civilisation florissante en un souvenir englouti.

Platon est l’un des rares auteurs antiques à mentionner l’Atlantide, et ses références se trouvent principalement dans deux dialogues : le Timée et le Critias. Voici quelques citations tirées de ces œuvres, traduites et adaptées pour refléter son propos sur la disparition de l’Atlantide (je me base sur les textes originaux en grec ancien et leurs interprétations classiques)

 


Perpignan, mille ans ça suffit !
Il y a des villes qui s’accrochent à l’existence comme des vieillards à leur dernier souffle, refusant de céder à l’évidence de leur épuisement. Perpignan est de celles-là. Depuis mille ans, elle traîne son histoire comme un fardeau, ses ruelles comme des cicatrices, ses habitants comme des spectres d’une gloire qui n’a jamais vraiment existé. Et voici qu’un homme, un candidat à la municipale de 2026, ose enfin dire ce que tous murmurent dans l’ombre de leur lassitude : « Si vous m’élisez, je ne redresserai pas la ville. Je n’essaierai pas de la sauver. Je mettrai un terme à Perpignan. »

Cet homme, dont le nom importe peu – car les noms ne sont que des étiquettes sur des tombes –, ne promet pas des lendemains qui chantent. Il ne promet rien, sinon la fin. Et dans cette promesse, il y a une étrange sincérité, une lucidité qui tranche avec les mensonges sucrés des autres candidats. Eux parlent de « revitalisation », de « dynamisme », de « patrimoine à valoriser ». Lui, il regarde Perpignan et n’y voit qu’une farce cosmique, un décor usé qu’il est temps de démonter. « Mille ans, c’est assez, dit-il. Toute ville qui dure si longtemps est une offense à l’éphémère. »


Pourquoi vouloir détruire Perpignan ? Non pas par haine, mais par pitié. Cette ville, avec ses platanes fatigués, ses places où le vent semble s’ennuyer, ses habitants qui répètent les mêmes gestes depuis des siècles, n’a-t-elle pas mérité le repos ? Sauver Perpignan, ce serait la condamner à une agonie sans fin, à une survie artificielle, comme un patient branché à des machines qui ne font que retarder l’inévitable. La laisser disparaître, en revanche, c’est lui offrir une dignité qu’elle n’a jamais connue.

Ce candidat ne propose pas un programme, mais une apocalypse douce, une dissolution poétique. Il ne s’agit pas de dynamiter les murs ou d’incendier les archives. Non, sa méthode est plus subtile, plus insidieuse, presque mystique. Il veut que Perpignan s’efface d’elle-même, qu’elle s’oublie, qu’elle devienne une rumeur, un vague souvenir dans la mémoire des cartes. « Une ville ne meurt pas quand on la rase, dit-il. Elle meurt quand plus personne ne croit en elle. »
 

Et nous, habitants de ce théâtre en ruine, que devons-nous penser ? Devons-nous le suivre, cet apôtre de la fin, ou nous cramponner à nos illusions de grandeur ? Peut-être a-t-il raison. Peut-être Perpignan n’est-elle qu’un malentendu, une note de bas de page dans le grand livre de l’absurde. Peut-être est-il temps de dire : « Mille ans, ça suffit. » Et de laisser la ville s’éteindre, comme une chandelle qui a trop longtemps brûlé.

Liste des méthodes pour faire disparaître Perpignan, selon le candidat :

    L’oubli collectif : Encourager les habitants à cesser de prononcer le nom de Perpignan. Plus de panneaux, plus de cartes, plus de souvenirs. Une ville sans nom n’existe plus. « Si nous cessons de la nommer, elle s’effacera comme un rêve au réveil. »
    La désertion silencieuse : Proposer à chaque habitant de partir, un par un, sans bruit, sans explication. Pas d’exode spectaculaire, juste un abandon progressif. « Une ville sans âmes est une coquille vide, prête à s’effondrer sous son propre poids. »
    La dissolution administrative : Supprimer tous les registres, toutes les archives, tous les documents officiels. Sans trace écrite, Perpignan deviendra une fiction. « Une ville n’est qu’un tas de paperasse. Brûlons-la, et elle n’aura jamais existé. »
    L’invasion végétale : Laisser la nature reprendre ses droits. Ne plus tailler les arbres, ne plus désherber les rues, ne plus réparer les murs. En quelques décennies, Perpignan ne sera qu’un jardin sauvage. « La mousse et les ronces sont plus honnêtes que nos monuments. »
    L’effacement symbolique : Démonter les statues, débaptiser les places, effacer les inscriptions. Sans symboles, une ville perd son identité. « Ôtons-lui ses masques, et elle oubliera qui elle est. »
    La migration des souvenirs : Convaincre les habitants de raconter leurs histoires ailleurs, dans d’autres villes, jusqu’à ce que Perpignan ne soit plus qu’un écho dans des récits étrangers. « Une ville ne vit que dans les mémoires. Exilons-les, et elle s’évanouira. »
    Le silence absolu : Instaurer une journée par an où personne ne parle de Perpignan, ne pense à Perpignan, ne regarde Perpignan. Puis une semaine, puis un mois, jusqu’à ce que le silence devienne éternel. « Le silence est le tombeau des villes. »

 Le candidat n’est pas un destructeur au sens littéral, mais un philosophe de l’effacement, un poète de la finitude.

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7 avril 2025 1 07 /04 /avril /2025 12:16

---https://www.blast-info.fr/articles/2025/info-blast-louis-aliot-perd-un-nouveau-proces-contre-blast-ucE0hNuYSrKbZ_tvIEa6AA


Le maire de Perpignan, Louis Aliot, également vice-président du Rassemblement national, a été débouté dans un procès en diffamation qu’il avait intenté contre le média Blast. Le jugement a été rendu par le tribunal correctionnel de Perpignan le jeudi 3 avril 2025. 

Cette décision fait suite à une enquête de Blast, publiée en mai 2023, intitulée Contrôle au faciès, interpellations violentes, menaces : À Perpignan, la sale besogne de la « milice municipale » de Louis Aliot, qui documentait les pratiques de la police municipale de la ville. Une seconde enquête, parue en janvier 2024, intitulée Dérives à Perpignan : la police municipale en correctionnelle, avait également été publiée par Blast, accompagnée de documents vidéo.
Denis Robert, directeur de la rédaction de Blast, et le média ont été relaxés des poursuites engagées par Louis Aliot, qui agissait au nom de son conseil municipal et de sa commune. Le tribunal a validé le travail journalistique de Blast, dont les enquêtes restent accessibles au public. Louis Aliot dispose de 10 jours pour faire appel de cette décision.
Par ailleurs, cette semaine a été marquée pour Louis Aliot par une autre condamnation, annoncée le lundi précédent : dans l’affaire des assistants parlementaires européens, il a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 mois ferme sous bracelet électronique, une amende de 8 000 euros, et 3 ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics.

 

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1 avril 2025 2 01 /04 /avril /2025 22:09

La condamnation de Louis Aliot le 31 mars 2025 dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement National (RN) a effectivement des implications politiques majeures pour les élections municipales de Perpignan en mars 2026, mais elle ne garantit pas automatiquement un avantage décisif à son principal concurrent, Bruno Nougayrède. Analysons la situation.

Louis Aliot, maire RN de Perpignan depuis 2020, a été condamné à 18 mois de prison (dont 6 mois ferme sous bracelet électronique), 8 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité, sans exécution provisoire. Cela signifie qu’il conserve son poste de maire jusqu’à la fin de son mandat en 2026, sauf si une condamnation définitive intervient avant. Ayant fait appel, il reste éligible pour se représenter en 2026, tant que le procès en appel n’est pas conclu. Si les recours juridiques (appel, voire cassation) retardent une décision définitive au-delà de mars 2026, Aliot pourrait briguer un second mandat, ce qui complique les calculs de ses adversaires.

Bruno Nougayrède, figure montante de l’opposition de centre-droit et porte-parole de l’association 100 % Perpignan, s’est positionné comme le principal challenger d’Aliot. 

Sa stratégie repose sur une critique systématique du bilan d’Aliot (qu’il juge marqué par l’immobilisme et le manque d’exemplarité) et sur une consultation citoyenne visant à fédérer les Perpignanais autour d’un projet alternatif. Les résultats de cette consultation, publiés en mars 2025, révèlent un mécontentement notable : 42 % des répondants ne sont pas fiers de vivre à Perpignan, citant des problèmes de propreté, de sécurité et d’attractivité du centre-ville. Nougayrède capitalise sur ce « désamour » pour proposer une vision de renouveau.

La condamnation d’Aliot pourrait renforcer les chances de Nougayrède de plusieurs façons. 

Premièrement, elle ternit l’image d’Aliot, un atout que Nougayrède exploite déjà en insistant sur l’exemplarité attendue d’un maire. Il a qualifié le verdict de « jour sombre pour Perpignan », soulignant le désarroi des habitants face à un maire condamné. Deuxièmement, elle pourrait démobiliser une partie de l’électorat RN ou pousser des électeurs modérés à chercher une alternative, potentiellement en faveur de Nougayrède, qui se présente comme un candidat de rassemblement au centre-droit. Enfin, si l’appel d’Aliot aboutit à une inéligibilité confirmée avant 2026, Nougayrède affronterait un adversaire affaibli ou un remplaçant moins charismatique, comme Patricia Fourquet, désignée par Aliot comme successeure potentielle.


Cependant, plusieurs facteurs limitent cet avantage. 

Aliot reste une figure politique implantée, bénéficiant d’une base électorale fidèle au RN. Un sondage IFOP de mars 2025, commandé par la mairie, indiquait que 70 % des Perpignanais étaient satisfaits de son action, bien que ce chiffre soit contesté par l’opposition. Sa stratégie de victimisation – dénonçant une « injustice » judiciaire – pourrait galvaniser ses soutiens, à l’image de précédents succès électoraux de leaders RN malgré des controverses. De plus, le calendrier judiciaire joue en sa faveur : un procès en appel pourrait ne pas se tenir avant 2026, lui permettant de se présenter. Enfin, l’opposition à Perpignan reste fragmentée, avec d’autres candidats potentiels comme Agnès Langevine (Place Publique) ou David Bret (LR), ce qui pourrait diviser le vote anti-Aliot et bénéficier au maire sortant.

Pour Nougayrède, la clé sera de transformer le mécontentement local en dynamique électorale tout en unifiant la droite et le centre derrière sa candidature. 

Sa capacité à proposer un projet concret et à surmonter son déficit de notoriété face à un Aliot nationalement connu sera déterminante. La condamnation d’Aliot lui offre une opportunité, mais pas une victoire assurée. En l’état, ses chances augmentent, mais elles dépendent autant de sa propre campagne que des aléas judiciaires et de la résilience politique d’Aliot. Le scrutin de 2026 s’annonce donc serré et incertain.

Bruno Nougayrède était en direct Au Cochon Hardi pour présenter la somme et les réflexions issues du questionnaire auprès de 3000 Perpignanais qui ont répondu pour qu'on les écoute...

 

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