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L'artiste belge Jan Bucquoy a vécu un an à Perpignan place Rigaud...
l’émission Entre Nous du 25 juillet 1992, avec le Professeur Choron, Noël Godin, Jean-Yves Lafesse et Jan Bucquoy, en soulignant pourquoi un tel programme ne serait plus envisageable aujourd’hui :
Entre Nous : Quand la provocation belge faisait trembler le petit écran
Le 25 juillet 1992, la chaîne belge RTL-TVI diffusait une émission qui allait entrer dans les annales de la télévision francophone : Entre Nous, animée par Hervé Meillon. Sous le titre provocateur "La provocation ! Jusqu’où pouvez-vous aller, Messieurs ?", ce programme réunissait un quatuor explosif : le Professeur Choron, figure légendaire de l’humour noir français, Noël Godin, l’entarteur belge en pleine ascension, Jean-Yves Lafesse, maître des canulars absurdes, et Jan Bucquoy, cinéaste anarchiste et provocateur invétéré. Ce qui s’annonçait comme un débat sur les limites de l’humour a vite dégénéré en un chaos jubilatoire, un moment de télévision brute et sans filtre, devenu culte avec le temps. Mais une telle émission, aussi mémorable soit-elle, serait-elle encore possible en 2025 ? La réponse est claire : non.
Un plateau hors normes
Dès les premières minutes, le ton était donné. Le Professeur Choron, avec son verbe corrosif hérité de Hara-Kiri et Charlie Hebdo, ne mâchait pas ses mots. Noël Godin, déjà connu pour ses attentats pâtissiers, apportait une énergie anarchique, tandis que Jean-Yves Lafesse injectait une dose d’absurde avec son humour décalé. Jan Bucquoy, quant à lui, poussait la provocation dans une veine plus intellectuelle, évoquant des objets absurdes comme "la banane de Baudouin" ou "le tampax de la reine du Maroc". Ensemble, ils formaient un cocktail détonant, défiant les conventions et les attentes d’un public habitué à des émissions plus policées.
Le direct, véritable marque de fabrique de l’époque, amplifiait l’imprévisibilité. Les producteurs, dépassés, ont dû jongler avec des interventions borderline et des dérapages qui, aujourd’hui, feraient frémir n’importe quel comité de conformité. L’émission, qui durait initialement deux heures, a été partiellement amputée dans ses rediffusions, mais les extraits subsistants témoignent d’un moment où la télévision osait encore le risque.
Une liberté révolue
Ce qui rend Entre Nous si unique, c’est précisément ce qui la rendrait impensable aujourd’hui. À l’époque, les années 90 marquaient une période charnière : la télévision privée, comme RTL-TVI, cherchait à se démarquer par des concepts audacieux, et les régulations étaient bien moins strictes qu’aujourd’hui. Les invités pouvaient s’exprimer sans filet, dans une ère pré-réseaux sociaux où les polémiques mettaient des jours à éclater, pas des minutes.
En 2025, plusieurs facteurs rendent une telle émission irréalisable :
Régulation et censure : Les autorités comme le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) en Belgique ou leurs équivalents ailleurs imposent des normes strictes sur le contenu diffusé. Les propos tenus par Choron ou les gestes provocateurs de Bucquoy seraient immédiatement sanctionnés pour "atteinte à la dignité" ou "incitation au désordre".
Culture de l’offense : L’essor des réseaux sociaux a amplifié la sensibilité du public. Une blague mal calibrée ou une provocation mal interprétée déclencherait un tollé instantané sur X ou ailleurs, forçant les chaînes à s’excuser dans l’heure.
Format télévisuel : Le direct, jadis un terrain de jeu pour l’improvisation, est aujourd’hui évité au profit de contenus préenregistrés et soigneusement édités. Les chaînes préfèrent jouer la sécurité plutôt que de risquer un scandale.
Changement d’époque : Les figures comme Choron ou Godin incarnaient un esprit libertaire et anti-establishment qui résonnait dans les années 90. Aujourd’hui, cet humour brut et sans concession est souvent perçu comme dépassé ou trop clivant.
Un héritage en sursis
Entre Nous reste un symbole d’une télévision qui n’existe plus, celle où l’audace primait sur le consensus. Jan Bucquoy lui-même a écrit que ce type d’émission n’a pas "survécu" à sa présence, suggérant que ces expériences ont marqué la fin d’une ère. Les archives, bien que rares, circulent parfois sur des plateformes comme YouTube, rappelant aux nostalgiques ce que la télévision pouvait être : un espace de liberté, même chaotique.
Pourtant, cet héritage est fragile. Les nouvelles générations, habituées à des contenus formatés ou à l’humour plus policé des influenceurs, pourraient ne pas saisir la portée de ce moment. Et si un producteur tentait de ressusciter un tel concept, il se heurterait à une réalité implacable : entre les avocats, les sponsors frileux et les algorithmes de modération, la provocation d’antan n’a plus sa place à l’antenne.
Moralité
Le 25 juillet 1992, Entre Nous a offert deux heures de télévision où tout semblait possible. Choron, Godin, Lafesse et Bucquoy ont repoussé les limites, pour le meilleur et pour le pire. Mais en 2025, cette émission appartient à un passé révolu, un vestige d’une époque où la télévision osait encore se brûler les ailes. Aujourd’hui, elle ne serait pas seulement improbable : elle serait tout simplement interdite.
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jan bucquoy - L'archipel contre-attaque !
Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel ...
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