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Mesdames, Messieurs, amateurs de l’écran court et du verre long, permettez-moi, à la manière de votre serviteur Sasha Guitry, de vous conter avec un soupçon d’ironie et une pincée de panache la 43e édition des Rencontres du court-métrage de Cabestany, qui vient de s’achever en ce doux mois de mars 2025. Sous la présidence éclairée de Florent Pallares, cet homme qui, tel un maestro, orchestre depuis des lustres cette symphonie d’images brèves avec une passion que beaucoup envieraient, ce festival a une fois encore fait vibrer les âmes et chatouiller les rétines.
Imaginez donc, en 1981, un certain André Abet, en collaboration avec la ville de Cabestany, planta une graine qui, d’année en année, a fleuri en une manifestation aussi charmante qu’un apéritif en terrasse. 47 œuvres proposées, aux émotions multiples, des réalisateurs internationaux : Levil / Alex Mn / Meryl Estraña / David Alonso / Remy Masdeu / Edouard Thomas / David Bravo / Alexandre Nicot / Charles Ritter / Marie Guillard / Lewis Eizykman / Cédric Prévost…
Quelle fierté d’avoir réuni, autour d’André Bonzel, un si beau jury : Delphine Poudou, Thierry Serbeto, Lucie MoMa, Lou Baron, Jean-Luc Charles et Sarah-Laure Ess !
Quarante-trois ans plus tard, des milliers de films, venus d’une centaine de pays – rien que ça ! – ont afflué, et quarante-sept d’entre eux, triés sur le volet, ont eu l’honneur de défiler sous les yeux d’un public toujours plus nombreux. Car oui, à Cabestany, on ne se contente pas de projeter des films : on crée des rencontres, on trinque avec un « verre de l’amitié » – une tradition qui, je le confesse, me sied à merveille – et on célèbre l’art dans une convivialité qui manque parfois à nos grandes messes cinématographiques.
Cette année, du 20 au 23 mars, le rideau s’est levé avec un hommage à la Fondation Film Spring Open, qui fêtait ses vingt printemps, et un flashmob réunissant trois cents âmes, dont des cinéastes locaux – une joyeuse sarabande pour ouvrir les festivités.
Puis vint le Concours de Courts Catalan, une tradition depuis 2009, où Andorre, Catalogne, Roussillon et même le Canada ont croisé le fer à coup de pellicule. Le vendredi, les enfants ont eu leur part de rêve avec des courts d’animation, pendant que les grands se délectaient des expositions d’artistes aux noms aussi chantants que Sylvie Dabazach ou Céline Dabazach. Et que dire du jury, présidé par André Bonzel, l’homme de C’est arrivé près de chez vous, qui, avec le public, a dû trancher dans ce vivier de talents, une tâche aussi ardue que de choisir entre un bon vin et un excellent cognac.
Mais, me direz-vous, qu’en est-il de cette visibilité du grand public, ce Graal que le court-métrage poursuit comme un amant éconduit ?
À Cabestany, on y travaille avec cœur. Florent Pallares, tel un chevalier du septième art, porte haut cette bannière, offrant une tribune à des cinéastes en herbe et un écrin à des œuvres qui, ailleurs, resteraient dans l’ombre. Pourtant, comparons un instant avec le Chouette Festival de Carcassonne, orchestré par la non moins talentueuse Delphine Poudou. Là-bas, on mise sur une approche différente : plus intimiste, peut-être, mais tout aussi fervente, avec un accent mis sur l’éducation et la découverte dans un cadre médiéval qui ajoute une touche de poésie. Si Cabestany brille par son ampleur et son rayonnement international, Carcassonne cultive une proximité qui séduit les âmes curieuses. Deux philosophies, deux écrins, mais un même amour du format court.
Le hic, mes amis, c’est que le court-métrage, malgré ces nobles efforts, reste un peu le parent pauvre du cinéma.
Le grand public, hélas, lui préfère souvent les longues épopées où l’on a le temps de s’assoupir entre deux scènes. À Cabestany, on attire les foules, certes, mais au-delà des frontières du festival, comment faire pour que ces pépites percent l’écran du quotidien ? Peut-être en osant davantage l’audace médiatique, en s’invitant dans les écoles, les télévisions, voire – soyons fous – les plateformes de streaming qui régentent nos soirées. Le Chouette Festival, avec ses ateliers pédagogiques, montre une voie ; Cabestany, avec son énergie festive, en trace une autre. Et si l’avenir était dans une alliance des deux ?
Un festival qui éduque et qui enivre, qui instruit et qui fête ?
En attendant, la 43e édition de Cabestany s’est close sur des applaudissements nourris, des verres levés et des promesses de retrouvailles. Florent Pallares, ce diable d’homme, a encore réussi son pari : faire du court un art grand. Mais gageons qu’il rêve, comme moi, d’un jour où le court-métrage ne sera plus une curiosité pour initiés, mais une habitude pour tous. À bon entendeur, salut, et à l’année prochaine pour un nouveau toast à l’image !
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Les 43e Rencontres du court-métrage de Cabestany, qui se sont déroulées du jeudi 20 au dimanche 23 mars 2025 au centre culturel, ont été marquées par une énergie débordante et une créativité hors normes grâce à leurs présentateurs vedettes : Bénédicte Fenech et Cyril Delon ! Ce duo explosif a véritablement enflammé les 4 jours de festival avec des prestations toniques et originales, transformant chaque instant entre les projections en un véritable spectacle vivant. Loin des animations fades et préfabriquées qu’on pourrait croiser dans une tête de gondole de supermarché – même à Venise, soyons sérieux ! , leur talent a apporté une fraîcheur et une spontanéité qui ont captivé le public sans jamais laisser place à l’ennui.
Bénédicte Fenech, actrice et comédienne dans l’univers du court-métrage(elle a joué dans "Courir toute nue dans l’Univers" de Guillaume Levil https://www.guillaumelevil.fr/?page_id=1217), a illuminé la scène par sa présence pétillante et son sens aigu de la répartie. Connue pour ses rôles dans plusieurs productions de Cyril Delon, comme Specimen ou encore AVJC, elle n’est pas qu’une simple interprète : elle incarne une passion communicative pour le cinéma. Son implication dans le festival est intense à son image, et son aisance à jongler entre humour et émotion a fait d’elle une maîtresse de cérémonie hors pair, capable de tenir le public en haleine entre deux films.
Quant à Cyril Delon, il est bien plus qu’un animateur talentueux : c’est une figure incontournable du cinéma indépendant ! Réalisateur, scénariste, producteur et vice-président du festival, cet enfant de Perpignan déborde d’énergie et d’idées. À la tête de sa société A304Prod, il a déjà signé une vingtaine de courts-métrages primés, dont certains ont brillé jusqu’au Short Film Corner de Cannes. Son dernier bijou, So What, récompensé par le prix du public au festival SMR13 en 2024, témoigne de son génie créatif. Sur scène, il apporte une touche de folie maîtrisée et une passion contagieuse, faisant de chaque transition un moment de pur plaisir.
Ensemble, Bénédicte et Cyril forment un tandem électrique qui ne se contente pas de présenter les films : ils les vivent, les célèbrent et les partagent avec une générosité rare. Leur alchimie est palpable, mêlant complicité et improvisation brillante, pour offrir au public une expérience qui va bien au-delà d’une simple animation. Pas de script ennuyeux ou de blagues recyclées ici, mais une vraie célébration du cinéma, portée par deux artistes qui savent rendre chaque seconde mémorable. À Cabestany, on ne s’ennuie jamais entre les films, et c’est à eux qu’on le doit !
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