Christophe Euzet : Il serait une fois Perpignan ! Livre
Christophe Euzet sort aux @Presses Littéraires de Jérôme Fricker une dystopie souriante sur Perpignan en 2042 des pistes pour enfin révéler le potentiel de la belle catalane.Il nous en fait comme on dit en Catalan,"cincs centimes"
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Par Frédéric Belvédere, en mode critique littéraire désabusé mais secrètement séduit
Dans le grand cirque de la campagne municipale 2026, où chaque candidat dégaine son clip TikTok, son slogan à deux balles ou sa promesse de fontaine à rosé sur la place de la Loge, Il serait une fois, Perpignan de Christophe Euzet arrive comme un ovni. Pas de buzz tapageur, pas de punchline à la Hanouna, mais un petit roman-fiction qui ose l’impensable : parler d’avenir sans hurler, rêver sans faire de l’esbroufe, et croire en Perpignan sans tomber dans le folklore catalan de carte postale. Et, bordel, ça fonctionne.
Imaginez : Marguerite, une quadra un peu cabossée, revient à Perpignan en 2042, après avoir claqué la porte vingt ans plus tôt, écœurée par une ville engluée dans ses problèmes – insécurité, saleté, inertie, repli identitaire. Sauf que, surprise, la Perpignan qu’elle retrouve n’est plus ce décor de série B. Les rues sont propres, le tramway file avec une élégance sang et or, le centre-ville respire, les quartiers ne s’ignorent plus, les jeunes s’impliquent, les vieux ne sont plus des ombres. La ville, en un mot, vit. Mieux, elle vibre. Euzet, avec une plume sobre mais jamais chichiteuse, nous embarque dans cette renaissance urbaine, où la transformation n’est pas un miracle mais le fruit d’un boulot de titan : respect, intelligence collective, courage politique.
Et un peu de beauté, parce que, oui, une ville propre, c’est aussi une ville qui vous fait sourire.
Ce qui fout les jetons, c’est que ce bouquin n’est pas qu’un roman. C’est un manifeste déguisé, un uppercut discret aux cyniques qui pensent que Perpignan est condamnée à son passé. Euzet, prof de droit public et président de l’association « Perpignan il est temps ! », ne fait pas que raconter une histoire. Il balance une vision, un projet, un défi. Et là où les autres candidats misent sur des coups d’éclat éphémères – un tweet bien senti, un hashtag qui claque –, lui choisit la patience d’un texte qui se lit en une soirée mais qui vous hante des jours. C’est culotté, presque anachronique, dans un monde où l’attention dure trois secondes. Mais c’est peut-être ça, le vrai coup de buzz : faire croire à une ville qu’elle peut être plus grande qu’elle-même.
Alors, oui, Il serait une fois, Perpignan ne va pas faire jumper les foules sur Insta. Pas de GIFs, pas de filtres Snapchat.
Mais ce livre a un truc que les autres n’ont pas : une âme.
Et dans la bataille des municipales, où tout le monde joue au plus malin, Euzet rappelle qu’une ville, ce n’est pas juste un hashtag. C’est une histoire qu’on écrit ensemble. Et ça, mes amis, c’est plus fort que n’importe quel coup de com
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