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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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22 mars 2025 6 22 /03 /mars /2025 19:33

" - Tu brilles aussi fort qu’un miroir de bordel, même un aveugle te verrais à 10 lieux d’ici.
- J’aime bien que les gens me regardent moi.
- Ils ne partagent pas toujours ton plaisir."

Mon nom est personne, Jack Beauregard et Personne

Au moment où Joan Planes comptait ressortir le livre de son père Llorenç qui fut l'éponyme du concept: "le petit livre de la Catalogne Nord", la Géné (lorsqu'on l'épelait avec tendresse) a nommé un sorte de DJ de plage, en guise de directeur

L'homme qui tua le nom "Catalogne Nord

Perpignan, une ville où le vent joue les espions entre les ruelles, transportant des histoires de complots avortés et d'identités en suspens. Dans ce décor, un homme venait d’être parachuté à la tête de la Casa de la Generalitat, ce bureau censé entretenir la flamme catalane de l’autre côté de la frontière. Son nom ? Christopher Daniel Person. Un homme sans visage, ou plutôt, un visage trop lisse pour qu’on s’y attarde.

Une Casa sans cause ?

La Casa de la Generalitat à Perpignan, ce n’était pas juste une antenne culturelle. C’était un symbole, un mirador avancé de Barcelone en territoire français, une passerelle diplomatique, un vestige de la grandeur d’une Catalogne qui s’était rêvée indépendante. Depuis sa création en 2003, les directeurs qui s’y succédaient étaient des hommes de conviction, convaincus que cette enclave était une base arrière stratégique.

Parmi eux, **Josep Puigbert (2014-2023)**, un indépendantiste bon teint qui voyait en la Casa un laboratoire de catalanisme. Son successeur, **Alfons Quera (2023-2024)**, était du même moule, quoique plus prudent. Tous partageaient une obsession : faire vivre la culture catalane dans les Pyrénées-Orientales et entretenir le feu sacré de la "Catalogne Nord".

Mais les temps avaient changé. Depuis la tentative avortée d’indépendance de 2017, Barcelone avait perdu son mordant. Les nouveaux maîtres de la Generalitat n’avaient plus d’appétit pour les grands projets nationalistes. Le poste de directeur de la Casa n’était plus une mission stratégique. C’était devenu une sinécure. Alors, on avait choisi Christopher Daniel Person.

Un homme du sérail socialiste

Né en 1992 à Cervera, formé en sociolinguistique et en marketing, il n’était ni un militant chevronné ni un fervent catalaniste. Son atout ? Avoir le bon carnet d’adresses. Il était passé par le PSC, le Parti des Socialistes de Catalogne, ce qui en disait long sur la nature de sa nomination. On n’attendait pas de lui qu’il secoue l’institution, juste qu’il assure une présence, qu’il gère quelques dossiers sans faire trop de vagues.

Le crime parfait

Seulement voilà, au lieu de faire profil bas, il commit l’irréparable. Il tua un nom. **"Catalogne Nord".** Froidement, méthodiquement, il enterra l’expression sous un flot de justifications administratives. "Nous devons employer le nom officiel, 'Pyrénées-Orientales'", déclara-t-il, comme un bureaucrate raturant une note inutile sur un rapport. Ce fut un séisme. À Perpignan, les nationalistes avaient toujours défendu cette appellation, vestige d’un espoir inachevé, d’une terre rattachée à la France mais où battait encore un cœur catalan.

Les réactions ne tardèrent pas. 

**Jordi Borràs**, Agustí Colomines (**Junts**), Nicolas Garcia (**maire d’Elne**) et bien d’autres dénoncèrent un crime contre l’identité catalane. **Unitat Catalana** exigea sa tête. On le traita d’"ignorant", de "médiocre", de "subordonné servile".

Mais Person ne s’arrêta pas là. Il porta un second coup. Il osa dire que "personne ne parle catalan dans la région". Une phrase assassine, jetée négligemment, qui anéantissait des décennies d’efforts pour préserver la langue. Les flammes de la révolte s’allumèrent aussitôt.

Le mauvais ouvrier se plaint de son outil

Dans un roman noir, c’est toujours au moment où tout semble sous contrôle que les choses dérapent. Person croyait pouvoir imposer son post-modernisme, mais il n’avait pas anticipé que l’identité catalane, même en sommeil, restait un volcan. Son poste, jadis prestigieux, n’avait plus le poids stratégique d’antan, mais il suffisait d’un faux pas pour que le feu reprenne.

L’homme qui tua "Catalogne Nord" devint l’homme de trop. Les médias s’en emparèrent. Les critiques pleuvaient de toutes parts. Mais à Barcelone, ses protecteurs gardaient le silence. Le pouvoir socialiste qui l’avait placé là n’avait rien à gagner à un scandale. Il n’était qu’un pion sur l’échiquier, un exécutant interchangeable.

Alors, que lui restait-il ? Tenir bon. Feindre l’indifférence. Attendre que la tempête passe. Mais Perpignan n’oublie pas ceux qui trahissent ses légendes. Person a peut-être cru qu’il pouvait enterrer un nom. Il découvrira bientôt qu’ici, les fantômes de l’histoire ne meurent jamais vraiment.

 

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21 mars 2025 5 21 /03 /mars /2025 22:24

"L'expression : Désormais, on nomme « cheval de Troie » toute manœuvre d'infiltration ou de sape pour détruire un adversaire. Dans le langage informatique, un « cheval de Troie » est un programme espion greffé à un autre et destiné à faciliter une prise de contrôle malveillante d'un ordinateur."

Lors d’une audition ce jeudi dernier au Parlement de Catalogne, le Directeur général de la Maison de la Generalitat à Perpignan, Christopher Person, a déclaré qu’il n’était pas possible d’utiliser le terme « Catalogne Nord »

« Cette délégation, située en dehors de la Communauté autonome de Catalogne, a été créée dans un espace territorial faisant partie du cadre culturel, historique et national catalan. Les habitants de la Catalogne du Nord, d’où qu’ils viennent, n’ont jamais eu de problème avec l’adjectif catalan. Les entreprises, les clubs sportifs et la population elle-même se définissent comme catalans. »

La récente controverse entourant la Casa de la Generalitat à Perpignan a mis en lumière des tensions concernant l'identité et la terminologie utilisées pour désigner la région communément appelée "Catalogne Nord". Le directeur de cette institution, Christopher Daniel Person, a suscité des réactions en refusant d'employer cette appellation, invoquant une "neutralité institutionnelle" et le respect des dénominations officielles françaises.

Lors de sa comparution devant la Commission des Affaires Institutionnelles du Parlement de Catalogne, Person a expliqué que, selon lui, l'utilisation du terme "Catalogne Nord" n'était pas appropriée dans un contexte officiel, car il n'est pas reconnu par l'État français. Il a précisé que la dénomination officielle du territoire est "Pyrénées-Orientales" et que, par respect pour l'État français, il convient d'utiliser cette terminologie. Il a également mentionné que le terme "Roussillon" n'est pas une dénomination officielle en France.

Cette position a provoqué des réactions vives de la part de plusieurs formations politiques catalanes. Le parti Unitat Catalana, historiquement impliqué dans la promotion de la culture catalane dans la région, a demandé la rectification des déclarations de Person ainsi que son remplacement. Le député de Junts, Agustí Colomines, a exprimé son soutien à cette demande, critiquant le fait que Person "ne sait pas où il vit" s'il refuse d'utiliser le terme "Catalogne Nord". De son côté, la CUP a également réagi en déclarant que "le directeur général de la Generalitat à Perpignan nie le pays et méprise ceux qu'il représente", estimant qu'il ne peut pas continuer à représenter les intérêts des Catalans. citeturn0search3

La Casa de la Generalitat à Perpignan a été inaugurée en septembre 2003 par le président Jordi Pujol. Ses principales fonctions sont de créer et renforcer les liens institutionnels, économiques, linguistiques, culturels et touristiques entre la Catalogne et les Pyrénées-Orientales. Depuis sa création, plusieurs directeurs se sont succédé à sa tête, Christopher Daniel Person ayant été nommé en 2024. citeturn0search6

Né à Cervera en 1992, Person est titulaire d'un master en sociolinguistique de l'Université Sorbonne de Paris et d'une licence en langues étrangères appliquées de l'Université Jean-Moulin Lyon III. Avant sa nomination, il a travaillé comme responsable marketing de contenu et spécialiste en SEO dans diverses entreprises. Entre août 2021 et septembre 2023, il a été directeur des opérations chez ERTL-Yang à Paris, Madrid et Lisbonne. citeturn0search1

La controverse actuelle met en évidence les sensibilités autour de l'identité catalane dans la région des Pyrénées-Orientales. L'utilisation du terme "Catalogne Nord" est perçue par beaucoup comme une reconnaissance de l'héritage culturel et historique catalan de la région. Le refus de cette appellation par un représentant officiel de la Generalitat suscite des interrogations sur la politique linguistique et culturelle menée dans cette zone.

Il reste à voir comment cette situation évoluera et quelles mesures seront prises pour répondre aux préoccupations exprimées par les différentes parties prenantes.

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 22:20

Carles Sarrat était en direct du Au Cochon Hardi pour parler de son roman Canigó Blues @CalligrafNarrativa,
 

**À propos de l'auteur :**  
Carles Sarrat (Prada, Conflent, 1949) est un autodidacte. Professionnellement, de manière éclectique et sans fil conducteur, il a travaillé dans l’industrie, a été libraire, journaliste, directeur de l’édition nord-catalane d’*El Punt*, maçon et bûcheron. Il est également peintre, graveur et illustrateur. En tant que musicien, il a dirigé le groupe rossellonais *Blues de Picolat* (1992-2018) dont il était le guitariste et le chanteur. Il en était le principal auteur et compositeur, et a également mis en musique de nombreux textes de l’écrivain Joan-Lluís Lluís pour le groupe.  

En tant que traducteur, il a traduit des œuvres du français au catalan et du catalan au français. En tant qu’activiste catalaniste, lors du référendum du Premier Octobre 2017, il a participé en tant que citoyen français en qualité d’Observateur International accrédité sur les bureaux de vote de l’Alt Empordà. Entre 2008 et 2020, il a chanté lors de divers événements nationaux (Diades, ANC, Catalunya Nord…) ou de manifestations (MAT-THT à Perpignan, Gérone, Figueres).  

Il est membre du Conseil Consultatif d’Hermes Comunicacions (éditeur de *El Punt Avui, Presència, L’Esportiu*,…). Carles Sarrat est l’un des seize personnages du livre *Aferrats al paradís* de David Vilaseca. Actuellement, il poursuit son activité musicale au sein de son trio *Xarly Blue*.

Inauguration des nouveaux locaux du Punt Catalunya Nord, bd Mercader, printemps 1990. de g- à d.: Hermínia Duran (phot.), Univers Bertrana (redac.), C.S. (dir.), Carles Puigdemont (redac-chef délégué), Alà Baylac (red.), Jep Bonet (red), Esteve Carrera (red) Pere Manzanares (dir Arrels)

**Description**  du roman
À Prades, sous la protection du Canigou et parfois bien au-delà, les trois voix narratives de ce récit tentent, chacune à leur manière, d’apaiser Norbert, leur ami commun, dont la maladie s’aggrave chaque jour. Chacun des trois personnages, sous la forme d’un journal intime ou d’une biographie incomplète, revisite son histoire, celle de sa famille, son parcours humain, ses émotions profondes et l’amitié profonde qu’il partage avec Norbert. Face à ce qui semble être une issue inévitable, les trois amis accompagnent leur frère de cœur avec réconfort, tendresse et humour, tout en faisant écho à son singulier désir.  

*Canigó Blues*, une histoire qui s’étend de la seconde moitié du XXᵉ siècle jusqu’à nos jours, raconte et revendique également l’identité nord-catalane, le lien — forcé et historique — que les Nord-Catalans entretiennent avec la France, l’agonie de leur langue, certaines conséquences de la Retirada républicaine, ainsi que l’importance, dans la conscience populaire, des Pyrénées et du Canigou.  

Au-delà du récit lui-même, Helena, tout comme Alexandre et Jacky, laissent entrevoir des sentiments profonds tels que l’amitié, la mémoire des ancêtres, l’amour pour leur pays, la passion pour la montagne, les liens avec la nature et la nostalgie d’un monde qui ne reviendra plus. 

 

Perpignan / les Albéres:  "Canigo Blues" un roman en Catalan de Carles Sarrat interview au Cochon hardi ! par Nicolas Caudeville
Perpignan / les Albéres:  "Canigo Blues" un roman en Catalan de Carles Sarrat interview au Cochon hardi ! par Nicolas Caudeville
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10 décembre 2024 2 10 /12 /décembre /2024 17:15

"La USAP canta l'Estaca, és magnífic El País, la terra la cultura, la llengua fan una nació. Ens hem de trobar els uns i els altres, ens hem de conèixer. Unitat: estiguem units, no podem ser d'acord amb tot, però ho hem de ser amb el més important."

Monserrat Biosca

Hier, s'est éteinte Montserrat Biosca à l’âge de soixante-dix-neuf ans, comme l’a annoncé Radio Arrels. Née à Barcelone en 1945, sous l’ombre oppressante du franquisme, elle fut une figure majeure de la défense de la langue et de l’identité catalanes, particulièrement en Catalogne Nord, où elle passa la majeure partie de sa vie.  L'Archipel contre attaque est triste, nous avions eu la chance de la rencontrer, ainsi que son époux, ces rencontres nous ont enrichi. Notre tristesse et nos condoléances, vont à ses fils (particulièrement à mon ami Joan)  et leur enfants...

**Une destinée ancrée dans l’engagement**  

En 1969, Montserrat Biosca traverse les Pyrénées pour rejoindre Prada et participer à la première édition de l’Université Catalane d’Été. C’est là qu’elle rencontre Llorenç Planes, un jeune Vallespirien. Trois ans plus tard, leur union scelle non seulement un mariage, mais aussi le début d’un projet commun : redonner un nom et une conscience à la terre septentrionale de la Catalogne.  

Avec Llorenç, elle refuse l’appellation réductrice de "Rosselló", qui néglige le Vallespir, le Conflent, la Cerdagne et le Capcir. Ensemble, ils forgent une identité : **"Catalogne Nord"**. Un nom, peut-être grammaticalement incorrect, mais porteur d’une ambition claire : rappeler que ces terres appartiennent au cœur battant de la culture catalane. En 1974, ils publient *Le Petit Livre de Catalogne Nord*, un manifeste identitaire qui prend racine avec une force insoupçonnée.  

 **Un pilier de la culture catalane en terre nordique**  

En 1981, après une parenthèse parisienne, le couple revient en Catalogne Nord, à Théza, où ils s’installent pour contribuer à l’épanouissement local. Lui, ingénieur agronome ; elle, comptable. Mais c’est dans l’âme militante de Montserrat que se joue l’essentiel.  

À la tête d’**Òmnium Cultural Catalogne Nord**, petite sœur d’une des institutions catalanes les plus influentes, elle œuvre inlassablement. Elle impulse la **Nit Literària de Sant Jordi**, développe des cours de catalan dans les communes, tisse des liens entre culture et économie, donnant à la langue et à l’identité catalanes une place d’honneur au cœur d’une région souvent marginalisée.  

 **Une vie marquée par la résilience et la transmission**  

Lorsque Llorenç Planes s’éteint en décembre 2016, Montserrat Biosca reste fidèle à son combat. Elle affronte les dernières années de sa vie avec une force discrète, résistant à la maladie tout en continuant à incarner l’espoir d’une Catalogne Nord forte de sa culture et de ses traditions.  

 **L’héritage de Montserrat Biosca : un pont entre deux rives du destin catalan**  

Montserrat Biosca ne fut pas seulement une militante, mais une femme-pont, reliant Barcelone et Perpignan, le franquisme révolu et l’avenir catalan. Elle laisse derrière elle une Catalogne Nord consciente d’elle-même, fière de ses racines et prête à poursuivre l’œuvre qu’elle a entamée.  

Son nom entre aujourd’hui dans le panthéon des bâtisseurs de l’identité catalane. Comme elle l’a si bien incarné, "Catalogne Nord" n’est pas qu’un territoire, mais une idée, un appel à ne jamais oublier d’où l’on vient pour mieux savoir où l’on va. 

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3 décembre 2024 2 03 /12 /décembre /2024 20:59

"Dans les gares, il y a les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien! "

E. Macron https://fr.wikipedia.org/wiki/

“Les perdants ont toujours fêté leur victoire avant de gagner.”
Najib Ben Seffaj
 

### **Les Catalans qui gagnent : et les autres, alors ?**

Ah, les « Catalans qui gagnent » ! Que serions-nous sans ces étoiles locales, ces éclatantes figures de la réussite qui viennent illuminer les pages de *L’Indépendant* ? Chaque année, c’est la même ritournelle : un défilé de héros modestes, mais pas trop, auxquels on dédie un supplément entier pour mieux se féliciter de vivre sur cette terre bénie des Pyrénées-Orientales, où l’air de la montagne semble insuffler à quelques élus le souffle de la victoire. Oui, bravo à eux. Vraiment. On applaudit. Mais une petite question nous taraude : que fait-on de tous les autres ?

#### **Le culte des gagnants, ou l’art de s’auto-congratuler**http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2024/12/les-tests-de-l-archipel-contre-attaque-etes-vous-un-catalan-qui-gagne-lindependant.html

Car soyons honnêtes : il y a quelque chose de savoureusement narcissique dans cette célébration annuelle des réussites locales. Regardez-nous, semble clamer *L’Indépendant*, regardez comme nous savons dénicher ces perles rares, ces « belles personnes » qui font la fierté du « 66 ». Le ton déborde d’enthousiasme, un peu comme si chaque portrait était une victoire personnelle pour le journal lui-même. « Nous, acteurs du territoire, nous racontons les récits de ceux qui font la richesse des Pyrénées-Orientales ! » Quelle noble mission. Quelle humilité. Confucius n’aurait pas dit mieux.

Et à force de tambouriner cette hymne à la réussite, on en oublie que la majorité des habitants du coin ne figurera jamais dans ce palmarès doré. Ils ne sont pas médecins héroïques, ni entrepreneurs visionnaires, ni même lycéens courageux capables de se jeter à l’eau pour sauver une vie. Non, eux, ils triment en silence, invisibles, sans espoir de figurer dans un supplément. Mais qu’ils se rassurent : leur anonymat contribue à faire briller un peu plus ceux qui ont « la gagne ».

#### **Les strass de l’humilité**

L’édito prend pourtant soin de nous rappeler que tout cela se fait « sans strass ni paillettes ». Ah, quelle admirable modestie dans cette mise en lumière de l’authenticité ! Pas besoin de tapis rouges façon Césars, non, juste un bon vieux tapis de compliments bien épais. Ici, la simplicité devient un outil marketing, une vitrine où chaque gagnant est vendu comme une pépite brute, miraculeusement déterrée de cette terre de rigueur et d’authenticité qu’est le « 66 ». L’Indépendant s’érige en gardien de ces « vraies valeurs », avec une subtilité digne d’un spot publicitaire pour le terroir local.

Mais derrière cette façade d’humilité, on devine un message plus incisif : si vous ne figurez pas dans ce catalogue de champions, c’est sans doute que vous n’avez pas assez travaillé. Pas assez transpiré. Vous auriez pu gagner, si seulement vous aviez mis un peu plus de « jus de crâne ». Alors, tant pis pour vous.

#### **Le club fermé des gagnants**

Car soyons clairs : être un « Catalan qui gagne », ça se mérite. Il ne suffit pas de mener une vie honnête, de payer ses impôts ou d’élever des enfants dans un contexte difficile. Non, il faut exceller, briller, accomplir quelque chose de « remarquable ». Et pour ceux qui n’y parviennent pas, il reste le hors champ. La masse informe des « gens qui ne sont rien », pour reprendre l’expression présidentielle. On ne va tout de même pas gâcher un supplément entier pour célébrer des vies ordinaires, non ?

Et pourtant, que seraient les gagnants sans les perdants ? Sans ceux qui, par leur modestie et leur anonymat, leur offrent un contraste flatteur ? Il faut bien des spectateurs pour applaudir. Le supplément pourrait leur consacrer une petite page, peut-être. Mais cela ferait tache dans cette belle vitrine de réussites.

#### **Et si on célébrait les perdants ?**

Au fond, peut-être faudrait-il un supplément parallèle : *Les Catalans qui restent*. Pas de photos en première page, pas de récits vibrants. Juste des portraits honnêtes de ceux qui galèrent, qui survivent, qui maintiennent la machine en marche sans jamais recevoir la moindre médaille. Mais, soyons réalistes : cela se vendrait-il aussi bien ? Pas sûr. Alors, continuons à célébrer nos gagnants. Et laissons les autres dans l’ombre, où, visiblement, ils sont à leur place.

Estem orgullosos dels nostres catalans que guanyen. Mais pour les autres, un grand silence.

Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
Perpignan: l'indépendant et le département célébrent , "les catalan qui gagnent" ou s'auto-célébrent au palais des rois de Majorque? par Robert Dainar
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10 novembre 2024 7 10 /11 /novembre /2024 18:29

Nom d’un petit bonhomme, c’est pas hier qu’il faisait frais à Perpignan ! Non, c’était le feu du diable, un brasier en goguette ! Avec leurs slogans « Ni Francia, ni Espagna, pèro Catalunya ! » qui claquent comme des gifles, ils étaient tous là, les bougres, banderoles au vent, drapeaux sang et or brandis comme des trophées. Pas des mauviettes, non ! De la Catalogne, ils sont venus en meute pour secouer la poussière des siècles et souffler un vent de révolte digne de ce nom.

Le coupable de tout ce tralala ? Un vieux bout de parchemin, signé un certain 7 novembre 1659, qui a fait des Pyrénées la frontière à jamais de deux mondes.

Et, sacré nom d’une pipe, ils en ont gros sur la patate, ces Catalans ! Surtout Jordi Delgado, le Barcelonais à la mine décidée, qui attend, planté là, Place de Catalogne comme un gladiateur prêt au combat. "Ce qu’on veut ? Redonner du jus à la fraternité entre Catalogne du Nord et du Sud !" qu’il dit. Et pas avec des fleurs, avec des tambours, de la gralla, et des sacs de gemecs – que le diable m'emporte si je sais ce que c’est, mais ça réveille les morts !

Et là, vous croyez que ça s’arrête ? Non, mon pote ! T’as Joan, le Breton, venu de la lointaine terre d’Armor, un « ami de tous les peuples », qu’il se présente.

Il est là, en première ligne, pour défendre la langue, les sons, l’âme catalane ! Et puis il y a Jordi Recorda, un autre enragé, qui prêche pour son catalogue à lui : « Pour qu’on parle catalan, les gars ! Pas pour qu’on se contente de le fredonner le dimanche…»

Ausias, un Roussillonnais enragé, est là avec sa marmaille, prêt à mordre s’il le faut. "Chez nous, c’est à peine 7 % d’écoles bilingues !

En Pays Basque, ils sont à 50 %, et en Alsace ils se battent pour trois heures par semaine ! Et nous, qu’est-ce qu’on devient, hein ?" qu’il râle, les yeux remplis d’étincelles. Ce que ça lui coûte ? Tout ! Le voilà qui rêve d’un thème, d’une ligne commune pour toute cette manif qui gronde, pour pas se disperser à tout vent – mais bon, faut croire que les slogans, c’est comme les chapeaux, ça tient comme ça peut.

Les voilà tous à battre le pavé, en rangs serrés, les vieux et les jeunes, ceux du coin et les expatriés, comme Cristian et Maxime, deux Parigots dans l’âme mais Catalans dans le cœur. L’un se la joue fier-à-bras avec son tee-shirt sang et or, l’autre feuillette un manuel de catalan, pour essayer de choper les mots qui s’échappent dans l’air comme des envolées de cuivres.

Au bout du cortège, tout derrière, Joseph Vidalou, vieux de la vieille, patriarche de la cause catalane.

Lui, il a fondé la Fédération de défense de la langue catalane il y a quarante ans, et il en a vu des flammèches et des coups de grisou. Il avance, tout en marmonnant que « la mondialisation a tout bousillé, que tout s’effrite, que tout s’efface » – mais bon, peut-être qu’un miracle arrivera et que cette manif lui donnera raison.

Enfin, après deux bonnes heures de défilé en couleurs, drapeaux au vent, ils finissent par s’amasser devant la préfecture. Et là, comme une armée d’insoumis, ils lèvent un Castell, la tour humaine qui grince et fléchit mais ne casse jamais, une sorte de pied-de-nez ultime aux lois, aux rois, et au traité d’il y a 400 ans. Bref, du grand spectacle, du genre à te faire dresser le poil, même si t’es pas Catalan.

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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 15:51

Le 7 novembre, en pleine Diada de Catalunya Nord, nous avez l'opportunité de suivre deux interviews captivantes entre Esteve Vaills et Marie Costa, diffusées en direct sur L'Archipel Contre-Attaque. Cette émission radio s'est tenue dans un contexte particulier, car cette année, l'anniversaire du Traité des Pyrénées, signé en 1659,

Le Traité des Pyrénées, qui a scellé la séparation historique de la Catalogne en deux après 25 ans de guerre entre la France et l'Espagne, continue de diviser. 365 ans après sa signature, ce traité fait toujours débat parmi les militants catalanistes, particulièrement dans le Roussillon, où l’on déplore les conséquences de cette partition : une région marquée par le chômage, un sentiment de déclin et une situation politique complexe, surtout depuis que Perpignan est tombée dans le giron de l'extrême droite. En revanche, la Catalogne du sud, sous la gouvernance de Barcelone, semble prospérer, renforçant le fossé entre les deux parties de la Catalogne historique.

Dans ce contexte, l’archipel de l’émission permis de revenir sur les débats autour de l’identité catalane et de la mise en location les pratiques culturelles et politiques

Lors de l’interview d’Esteve Vaills, qui se trouvait en direct du Cochon Hardi, une discussion s’est ouverte sur son rapport personnel à cette identité.

Loin d’être une simple réflexion sur le passé, ce débat a pris une tournure plus philosophique, lorsqu'Esteve a évoqué les perceptions que l'on peut avoir de l'identité catalane et les enjeux culturels transfrontaliers à travers une lecture contemporaine de la "caverne de Platon". Cette allégorie, de l'idée de liberté à la critique de la société, a servi de point de départ pour une analyse des relations complexes entre les cultures et leurs histoires partagées.

Le dialogue a ensuite glissé vers des sujets plus, spécifiques comme les les émeutes de Perpignan de 2005, un évènement qui, selon Esteve Vaills, n’a jamais véritablement eu lieu, mais qui symbolise un moment où la tension sociale était prête à exploser. Une vision critique de ces événements a émergé, en soulignant que, bien que perçues comme violentes, ces émeutes ont été davantage un symptôme de problèmes sociaux sous-jacents, que l’on a tenté de politiser pour des raisons bien différentes.

De son côté, Marie Costa, en direct de sa mairie d’Amélie-les-Bains, a abordé la question des mouvements régionalistes et transfrontaliers dans le cadre des universités d'été d’Unitat Catalana.

La discussion a pris un tour plus politique lorsqu’elle a parlé de la situation actuelle de la Catalogne Nord et des tensions croissantes avec l’État français. Marie a également évoqué les difficultés auxquelles se heurtent les militants pour promouvoir la langue et la culture catalanes, ainsi que les obstacles juridiques comme la décision du tribunal de Montpellier contre les maires des Pyrénées-Orientales qui souhaitent utiliser le catalan dans les conseils municipaux. Elle a également abordé les demandes des militants régionalistes d'extrême droite pour plus d'autonomie, un sujet sensible au sein du mouvement catalaniste.

Ces deux interviews ont offert une perspective enrichissante sur la manière dont l'identité catalane se vit de part et d'autre de la frontière et ont permis d’illustrer les divergences internes au sein du mouvement catalaniste, entre ceux qui prônent un modèle plus radical et ceux qui misent sur un rapprochement pacifique et pragmatique.

Ces réflexions viennent rappeler que, plus de trois siècles après la signature du Traité des Pyrénées, les tensions autour de l’identité catalane et de sa place dans l’État français restent vives, notamment à Perpignan, où l’histoire se mêle aux enjeux politiques contemporains.

Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 16:28

"Le paradoxe catalan : être réprimé pour une liberté que l’on porte depuis des siècles." par Jaume Queralt

"La force impose l’ordre, mais elle ne peut jamais imposer le respect." par Raoul Pratt

"Chaque coup reçu par un rêve est un jour de plus accordé à sa mémoire." Pépé Montalban

7 ans l'anniversaire du 8 octobre reportage sur le référendum catalan et sa répression, est semble-t-il passé à l'as ici et en France. Parce qu'un clou chasse l'autre.  Mais après la Gréce, l'idée d'Europe garante de la paix et de la justice à l'intérieur en avait pris un coup. Il suffit de détourner le regard...Avec l'ami Jean, nous y étions allé le jour du référendum : une journée dans les bureaux de vote à Figuéres La contre estac

L’Étrange défaite de l’identité catalane : une analyse dans l’esprit de Bernanos

L’étrange défaite de l’identité catalane, telle que je l’appellerais, c’est la lente capitulation d’un peuple qui se croyait fort et uni, mais que l’on a brisé non par les armes, mais par la désillusion et l’indifférence des autres. Au matin du 8 octobre 2017, lorsque les foules se pressaient dans les rues de Barcelone, dans ce fracas étouffé, dans ce tumulte de colère et de douleur, ce n’était pas simplement un référendum qui échouait. C’était l’âme d’une région, le cœur battant de la Catalogne, qu’on étranglait, qu’on étouffait de la façon la plus insidieuse, la plus froide : par la force de l’État, par le silence de l’Europe.

Ce jour-là, au cœur de l’Espagne, un peuple s’était dressé, plein de cet espoir qui fait ployer les tyrannies. Ces hommes, ces femmes, par milliers, s’étaient levés non pas pour imposer une quelconque violence, mais pour répondre à l’appel d’une identité, d’une histoire.

À travers les coups de matraque, les fumées et les cris, ce n’était pas seulement une protestation politique qu’on écrasait : on anéantissait une dignité, celle de tout un peuple. Comme Bernanos le dépeint dans sa critique virulente contre les forces aveugles de la répression, il y a des actes si impitoyables, si insensibles, qu’ils broient l’esprit même de ceux qu’ils visent.

Et pourtant, cette défaite de l’identité catalane a quelque chose d’étrange, presque de silencieux, de spectral.

Comme la défaite française de 1940, elle a laissé une trace indélébile dans les esprits, un goût amer et tenace, une amertume que le temps ne pourra guérir. Car si la Catalogne a perdu une bataille, elle a perdu bien davantage encore : la foi en la justice d’un monde auquel elle croyait appartenir. Elle a perdu, peut-être, la foi en l’humanité.

Pour Bernanos, le pouvoir est un monstre froid, implacable. Il écrase, étouffe, brise, sans jamais reconnaître l’humanité de ceux qu’il opprime.

Et dans cette étrange défaite, ce 8 octobre, le gouvernement espagnol ne s’est pas seulement imposé par la violence ; il s’est imposé par une surdité volontaire, un refus de dialogue, par ce mépris qui transforme l’adversaire en ombre. On ne discute pas avec des ombres ; on les chasse, on les disperse, comme on dissipe la brume du matin. La Catalogne, pourtant, n’était pas une ombre ; c’était un peuple, une voix. Mais c’est précisément cette voix, ce murmure indocile qui refusait de se taire, que l’on a voulu effacer.

Et que dire de l’Europe, de ce vieux continent qui se targue de liberté, de démocratie, et de dignité humaine ? Que dire de ce silence assourdissant, de cette indifférence glacée face à l’humiliation d’un peuple ?

On a cru qu’elle défendrait les faibles, qu’elle serait le rempart de ceux que la force brutale tente de réduire. Mais ce jour-là, cette Europe s’est tenue, muette, comme Bernanos le décrirait sans doute, « impassible, les yeux tournés vers le sol, le cœur endurci par des années de confort et de lâcheté ». Elle a laissé faire, comme elle laisse souvent faire lorsqu’elle se complaît dans la commodité de la neutralité, ignorant que cette neutralité n’est qu’un autre visage de la trahison.

Alors, quel avenir pour cette Catalogne, cette âme blessée ? Le peuple catalan n’a-t-il donc que le choix entre une soumission amère ou une révolte sans issue ?

Peut-être, car, comme Bernanos le rappellerait, il n’y a rien de plus dangereux que cet étrange sentiment de fatalité qui prend le cœur des peuples humiliés. Ce sentiment d’impuissance, de résignation, est pire encore que la répression elle-même. Car il détruit lentement de l’intérieur, il éteint l’étincelle qui fait se dresser les hommes debout.

Et pourtant, quelque chose me dit que cette étrange défaite, comme celle que dépeint Marc Bloch pour la France de 1940, ne sera peut-être pas une fin.

Ce genre de défaite, chez les peuples fiers, engendre parfois des forces inattendues. Car il est de ces humiliations qui ne se supportent pas, de ces blessures qui ne guérissent qu’en se dressant une fois encore, plus fort, plus haut. Peut-être, un jour, la Catalogne retrouvera sa voix. Peut-être, au-delà des brumes de la trahison et du silence, elle entendra cet appel puissant de l’histoire qui pousse toujours les peuples opprimés à se relever.

Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
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24 octobre 2024 4 24 /10 /octobre /2024 22:47

C’était inévitable, faut croire… encore un coup de massue, encore une embrouille qui tombe, comme si c’était pas déjà assez le bordel. L’air, il devient plus lourd que jamais dans ces foutus Pyrénées-Orientales. Y avait déjà la sécheresse, le sol craqué comme un vieux cuir, des champs desséchés à crever… et là, voilà, les urgences à l’hosto qui flanchent, c’est un monde ! Trop de monde, pas assez de médecins, ils sont à bout. Les couloirs pleins comme des cercueils en attente, des civières qui s’empilent. Tu sais, t’en as vu des comme ça… On appelle ça un service public, qu’ils disent… mais où qu’il est, le service ? Ils te regardent de haut, avec des grands mots : réorganisation, optimisation… tu parles !

Le train, lui, c’était la dernière corde, celle qui tenait encore un peu le monde d’avant, ce Paris-Latour-de-Carol qui roulait depuis la nuit des temps, qui emmenait les pauvres gens respirer l’air pur des montagnes, les touristes qui déballaient leur fric, et puis les gens du coin, ceux qui avaient besoin d’échapper à leur trou paumé.

Le dernier souffle de liberté qu’il te restait, pour t’arracher aux rails de la vie d’ici, de là-bas. Mais ils te le coupent, bien sûr… travaux, qu’ils disent ! Des rails qui s’effondrent, tout comme le reste. Bordeaux, Toulouse, tout ça sous les pelleteuses. Ah, modernisation… les mots, toujours les mots !

Latour-de-Carol, Porté-Puymorens, Bourg-Madame… tout ce qu’il te restait de tes montagnes, c’est ce train de nuit qui roulait comme une promesse, une illusion pour les cœurs fatigués.

Maintenant, c’est fini. Mi-décembre, rideau. T’as plus que tes yeux pour pleurer, ou alors t’enfiles tes vieilles godasses et tu marches, tu t’accroches aux chemins, mais le train jaune, celui-là, il sera peut-être là encore… ou peut-être pas. Ils te disent qu’ils le rouvriront un jour, quand tout sera réparé. On y croit tous, tu parles !

L’économie locale ? Elle se casse la gueule, faut pas être devin pour le voir.

L’hiver, t’auras plus personne pour les pistes. L’été, c’est pareil, plus de randonneurs à l’horizon. Tout ça pour des rails qui rouillent, des élus qui gesticulent, des promesses qu’on sait déjà mortes avant même d’être faites.

Tu vois, c’est ça la nouvelle.

Après la sécheresse, les urgences qui crèvent, le train qui s’arrête. Encore une mauvaise nouvelle, mais c’est presque devenu une habitude, ici.

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8 octobre 2024 2 08 /10 /octobre /2024 18:56

 

Le gitan Jérôme Espinas, nous a quitté hier : crise cardiaque. Peut-être qu'il a trop mis de cœur à gratter sa guitare pour jouer des "rumbas catalanes". Jérôme, c'était une figure du vieux Perpignan. La première fois que je l'ai croisé, j'avais 14 ans : il jouait dans le tunnel à l'entrée du palais des rois de Majorque. D'ailleurs à sa manière, il a toujours été un roi,avec des manières de prince : toujours tiré à quatre épingles, avec des bagues aux doigts. Il jouait le soir sur les terrasses quand le temps le permettait. Il avait été, un des grands guitaristes du groupe Tékaméli https://distrishow.fr/produit/tekameli/. Mais plus le temps passé plus, il se sentait vieux et fatigué. Ce midi, chez Maurizio, puis au "cochon hardi", on m'a dit qu'il s'en était allé... Adieu l'ami, que vaya con dios y descansa !

l gitano Jérôme Espinas ens va deixar ahir: atac de cor. Potser va posar massa cor a gratar la seva guitarra per tocar les "rumbes catalanes". Jérôme era una figura del vell Perpinyà. La primera vegada que el vaig veure, jo tenia 14 anys: tocava al túnel a l'entrada del palau dels reis de Mallorca. De fet, a la seva manera, sempre havia estat un rei amb maneres de príncep: sempre ben vestit, amb anells als dits. Tocava a les terrasses a la nit, quan el temps ho permetia. Havia estat un dels grans guitarristes del grup Tékaméli. Però com més passava el temps, més se sentia vell i cansat. Aquest migdia, al Maurizio, i després al "cochon hardi", em van dir que s'havia anat... Adéu amic, que vaya con dios y descansa!

 

Perpignan: le Gitan Jérôme Espinas, guitariste de Tékaméli, a rejoint "le grand duendé" pour l'éternité ! par Nicolas Caudeville
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Perpignan: le Gitan Jérôme Espinas, guitariste de Tékaméli, a rejoint "le grand duendé" pour l'éternité ! par Nicolas Caudeville
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