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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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13 octobre 2025 1 13 /10 /octobre /2025 19:42

Portrait de Dalmau de Queralt, Comte de Santa Coloma, par un Observateur des Cours et des Hommes

Si l’on devait peindre en quelques traits vifs et mordants, à la manière de Saint-Simon, le caractère et la destinée de Dalmau de Queralt i de Codina, second comte de Santa Coloma et vice-roi de Catalogne, il faudrait mêler l’éclat d’une noblesse ancienne à l’ombre d’une fidélité mal récompensée, tout en soulignant la tragédie d’un homme pris dans les tourbillons d’une époque de fer et de révolte. Car Dalmau, né en l’an 1593 sous le ciel de Barcelone, fut à la fois un astre de la cour madrilène et une victime des passions catalanes, broyé par l’implacable machine des ambitions royales et des fureurs populaires.

Fils de Pere de Queralt, premier comte de Santa Coloma, et de Maria Codina, Dalmau hérita jeune, à peine sorti de l’enfance, des titres et des charges qui firent de lui un grand d’Espagne, mais aussi un pion sur l’échiquier de Philippe IV.

Sa naissance, le 17 septembre 1593, dans une maison illustre, le destinait à briller ; pourtant, son éclat fut terni par une fidélité aveugle à un roi distant et à son favori, le comte-duc d’Olivares, cet homme d’une morgue insupportable, dont les projets absolutistes allumèrent l’incendie où Dalmau devait périr.Dès 1612, à l’âge tendre de dix-neuf ans, il succéda à son père, sa mère ayant renoncé à ses droits en sa faveur, comme si elle pressentait que son fils, par sa droiture, serait plus apte à porter le fardeau des honneurs. Cette même année, il épousa, par procuration, Joana d’Alagó i Requesens, une Sarde de cinq ans son aînée, qu’il n’avait jamais vue avant que le contrat ne les liât. Ce mariage, arrangé avec la froideur des alliances nobiliaires, donna néanmoins deux enfants : Dalmau IV, qui perpétua le nom, et Maria Lluïsa, qui choisit le voile des monjas au monastère de Jonqueres. Ce fut là tout ce que Dalmau laissa de tangible, car son ambition et son zèle pour la couronne d’Espagne ne lui attirèrent que périls et disgrâces.

Homme de guerre et de conseil, Dalmau ne manquait ni de courage ni de talent. En 1630, il servit dans les armées du roi en Italie, montrant une bravoure qui aurait pu lui valoir la gloire si elle n’avait été éclipsée par les intrigues de la cour. En 1637, il refusa l’ambassade à Venise, choix qui dénote soit une prudence rare, soit une répugnance à s’éloigner des affaires catalanes, où il flairait peut-être déjà les orages à venir. Car, nommé vice-roi de Catalogne en 1638, il se trouva jeté dans une fournaise : celle d’une province fière, jalouse de ses privilèges, et exaspérée par les exigences de Madrid, qui, sous l’égide d’Olivares, voulait plier les Catalans à l’effort de guerre contre la France.Dalmau, en sa qualité de vice-roi, tenta de naviguer entre l’obéissance au roi et les murmures de son peuple. Il organisa l’armée catalane pour reprendre le château de Salses aux Français, exploit qu’il accomplit en 1639 avec une rigueur militaire que nul ne pouvait contester.

Mais sa loyauté envers Philippe IV, qu’il servait avec une droiture presque naïve, le rendit odieux aux yeux des siens. Il fit arrêter Pau Claris, président de la Generalitat, et Francesc de Tamarit, figures de proue de la résistance catalane, croyant ainsi mater les velléités de révolte. Vaine illusion ! Ces actes, loin d’éteindre le feu, l’attisèrent. Les Catalans, las des tercios castillans qui dévastaient leurs terres, voyaient en Dalmau non un compatriote, mais un valet de Madrid, un traître à la cause de la Catalogne.Le 7 juin 1640, jour funeste du Corpus de Sang, la foule barcelonaise, enflammée par la misère et la colère, se rua sur lui lors de la procession du Corpus Christi. Dalmau, qui avait cru pouvoir apaiser les esprits par sa présence, fut saisi, traîné, et massacré sans pitié par des mains qu’il avait peut-être, en d’autres temps, saluées.

Son sang, répandu sur les pavés, fut le signal de la grande révolte des Segadors, qui embrasa la Catalogne et fit trembler le trône de Philippe IV. Ainsi périt Dalmau, à quarante-six ans, non pas sous les coups d’un ennemi étranger, mais sous ceux de son propre peuple, qu’il avait servi avec une loyauté maladroite.Que dire de cet homme, sinon qu’il fut un jouet des circonstances ? Dalmau de Queralt n’était ni un génie ni un scélérat. Il avait l’étoffe des grands serviteurs, mais manquait de cette souplesse qui fait les survivants. Sa fidélité à la couronne, admirable en d’autres temps, fut sa perte dans une Catalogne où l’amour de la liberté l’emportait sur l’obéissance. Saint-Simon, s’il avait connu ce destin, aurait sans doute raillé son zèle mal placé, tout en louant, peut-être, la droiture d’un homme qui, jusqu’à son dernier souffle, crut en l’honneur de servir son roi. Mais l’histoire, impitoyable, ne retint de lui qu’un nom : celui d’un martyr de l’absolutisme, dont la chute annonça la tempête.
 

Catalunya, comtat gran - Els Segadors versió antiga amb Rafael Subirachs a Canet 1976 Rafael Subirachs i Vila interpreta la versió popular de l'himne nacional català, "Catalunya, comtat gran" segons va documentar Milà i Fontanals a "Romancerillo Catalán" (1882) i Francesc Alió al recull "Cançons populars catalanes" (1892). Es una versió força diferent del text que tots coneixem actualment de "Els Segadors", escrit per Emili Guanyavents l'any 1899.

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