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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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22 avril 2025 2 22 /04 /avril /2025 16:45

NASDAS, OU QUAND LA CHIENNETÉ FLINGUE LE SYSTÈME

    "Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages."

Y en a qu’ont des idées, et puis y a Nasdas. Le gars, il part de Saint-Jacques, un quartier où même les pigeons volent en rase-motte, et il finit roi de Snapchat avec neuf millions de pékins qui bouffent ses stories comme des cacahuètes. Une success story à la sauce merguez, sponsorisée par la misère et le buzz. Le môme, il filme tout : la galère, les rigolades, les bastons de cage d’escalier. Résultat ? Il s’met à faire pleuvoir les biftons comme un Père Noël sous Red Bull.

    "Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît."

Mais attention, le bonheur des uns, c’est la migraine des autres. Les mômes, ils fuguent de partout, de Lille à Charleroi, en passant par Marseille, comme s’ils partaient en pèlerinage à Lourdes. Sauf qu’à Perpignan, au lieu d’un miracle, ils tombent sur la réalité : un Snap, un burger et au lit, s’ils ont d’la chance. La police, elle ramasse des mineurs comme des mégots un lendemain de fête. Et Nasdas ? Il leur dit de rester chez eux, mais le feu, c’est lui qui l’a allumé. Fallait pas jouer avec l’essence quand on frotte des allumettes.

NASDAS vs. ALIOT : DUELS À DAUBE SUR FOND D’URBAINE

    "Les affaires, c’est comme la guerre : faut savoir tirer le premier."

Et puis, t’as le maire. Louis Aliot. L’homme aux costards qui cause RN et bétonne à tout va. Entre lui et Nasdas, c’est pas l’amour fou. L’un dit que l’autre fout rien pour les quartiers, l’autre dit que Nasdas fricote avec des mecs qu’on aimerait pas croiser dans un commissariat. Ça se balance des vacheries en direct, à coups de stories, de tweets et de plaintes pour diffamation. Deux coqs dans la même basse-cour, sauf qu’un des deux pond des billets.

CHIENNETÉ TV : LA TÉLÉRÉALITÉ QUI SENT LA SUEUR

    "Y a deux choses qui puent : la charogne et la lâcheté."

Sur Twitch, Nasdas sort l’artillerie lourde : "Chienneté TV", une villa, vingt jeunes, une caméra à la main et des polémiques à la pelle. C’est du Loft Story en claquettes, avec des scènes qu’on montrerait même pas à Belleville un dimanche matin. Sexisme, homophobie, moqueries en gros plan… Y en a pour tous les goûts, surtout les plus douteux. Mais l’audience, elle grimpe comme un prix d’essence, et le fric suit.

HÉROS, SALTIMBANQUE OU MARCHAND DE VENT ?

    "T’as voulu faire du social avec un pistolet, fallait pas t’étonner si ça part en sucette."

Alors voilà, Nasdas, c’est qui ? Un Robin des Bois 2.0, qui donne aux pauvres ce qu’il pique aux sponsors ? Ou un montreur d’ours moderne qui fait danser la misère pour trois vues et deux likes ? D’un côté, il redistribue à la pelle. De l’autre, il vend des rêves frelatés à des mômes qui ont déjà plus grand-chose à perdre. Un paradoxe avec un filtre Snapchat.

MORALITÉ ? Y EN A PAS.

    "Dans la vie, faut pas s'en faire. Moi j'm'en fais pas. J'les attends."

Perpignan, c’est devenu un western. T’as le maire qui dégaine les arrêtés municipaux, t’as Nasdas qui riposte avec des billets de cinquante. Et nous ? On regarde ça comme une série. Sauf que là, c’est pas Netflix. C’est la vraie vie. Et dans la vraie vie, les mômes en fugue, les insultes publiques et les rêves brisés, ça fait pas marrer.

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20 avril 2025 7 20 /04 /avril /2025 20:55


"Quand une vile servitude ou une contrainte les font déchoir et les assujettissent, ils emploient cette noble inclination, par laquelle ils tendaient librement vers la vertu, à repousser et à enfreindre ce joug de la servitude : car nous entreprenons toujours les choses défendues, et convoitons ce qui nous est refusé."

L'abbaye de Thélème François Rabelais, Gargantua, 1534

 

Andre Trives était en direct du @Mercat de la terra à Villelongue de la Salanque pour Slow Food Pays Catalan paysan rt élu d'@Ville Elne il nous parlait de l'enjeu de la vivacité des sols et de la #souveraineté alimentaire des #semences, une arche à faire avant le trop de #sécheresse

 

En l'antique contrée d’Elne, sise aux marches des Pyrénées-Orientales, entre tramontane folâtre et soleil ibérique, vivait naguère un honnête homme, sieur André Trives, qui, de poissonnier notable fut transmué en jardineur du vivant, ainsi que fut Jonas changé en grand poisson, mais en sens contraire.

Car l’homme, las de la poiscaille, du burnout et des tracas conjugaux (hélas ! pauvre monde), s’en fut un beau matin de printemps se frotter les mains dans la glèbe, flairant d’un museau nouveau le doux fumet des fèves et la caresse tiède du compost. Et point ne s’en repentit, foi de Gargantua !

Or doncques, ce Trives, ayant ouï maintes fois les saintes paroles de la permaculture — mystère profond issu d’anciens grimoires australiens et méditerranéens — se mit en labeur de réconcilier l’homme et l’humus.

De la Sainte Pratique du Bois et du Ver de Terre

Premièrement, il esmeut la terre non point à coups de machines infernales et d’engrais du diable, mais à grands brassées de copeaux bénis, fumier parfumé d’équin et semences de vertu. Telles légumineuses sacrées (féveroles, vesces, gesses), tel blé druidique, tel seigle rustique : tous s’unirent en festin orgiaque pour nourrir la matrice terrestre.

Et là, miracle ! Là où nichaient naguère caillasse et stérilité, surgirent quantités de vers de terre dodus, d’un embonpoint digne des chanoines de Cluny. De deux cents kilos par hectare, ils bondirent jusqu’à quatre mille ! Qui l’eût cru ? Des lombrics par légions, sapant le sol comme mineurs et le gorgeant d’eau comme outre de pèlerin.

De l’Eau, du Feu et des Calçots

Secondement, et ce fut prou miracle, l’homme dompta l’élément aqueux, ressource capricieuse s’il en est, surtout en terres catalanes brûlées du ciel. D’un débit de dix mille mètres cubes, il réduisit la chose à six mille huit cents — non par sorcellerie, mais par la vertu d’un sol spongieux comme éponge de tavernier. Et point ne moururent ses tomates, bien au contraire ! Deux fois la semaine, deux heures de bénédiction aqueuse suffisent à nourrir ces joyaux rouges.

Et s’en vint la fête des calçots ! Oignons nobles et langoureux, qu’on mange les doigts noirs et la bouche heureuse. André, prestement, les présenta au peuple, lors du Mercat de la Terra — marché des justes, des bons, et des affamés vertueux.

De la Réputation du Trives par-delà mers et monts

Ce Trives-là, point n’est avare de savoir. Non seulement nourrit-il la terre, mais aussi les cervelles, allant jusqu’en Tunisie, aux îles Kerkennah, prêcher l’évangile de la motte vivante. Là-bas, il enseigne comment baiser le sol plutôt que le fouetter, comment caresser l’eau plutôt que la détourner. Ô beau sermon en acte !

Il ne travaille seul, que nenni ! Aux côtés des AMAPiens, des restaurateurs de bon goût, et du réseau Maraîchage Sol Vivant, il échange salades, graines, conseils et boutures comme on échange baisers au carnaval.

De la Philosophie Végétale et des Salades Millénaires

À ses plants d’agrumes et ses fruits de la passion, il joint la salade dite “l’ancien milliard”, conçue avec les sorciers du Fardet de Barcelone. Un mets digne des tables de Pantagruel lui-même, qui, dit-on, en fit cinq rots de contentement.

Ponclusion Panurgique**

De l’ouvrage du sieur Trives, il faut retenir ceci : qu’il n’est point besoin d’artifices ni de poudre de Perlimpinpin pour cultiver la terre. Par soin, par patience et par humour — car il en faut pour élever mille vers de terre ! — l’on peut faire d’un champ sec et rude un théâtre de vie.

Gargantua eût planté sa dent dans ses tomates. Rabelais lui-même, le cher François, eût trinqué à sa santé, en criant : **“Science sans conscience n’est que ruine du sol !”**

 

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 13:16


Dans le petit théâtre des Pyrénées-Orientales, L’Indépendant joue une partition bien rodée, non pas pour ébranler les consciences ou faire trembler les lignes, mais pour envelopper ses lecteurs dans une douce torpeur catalane. Entre la glorification de la saucisse catalane, les envolées rugbystiques de l’USAP, les décibels des Déferlantes et, cerise sur le gâteau, les faits divers croustillants qui font saliver les amateurs de sensations fortes, le journal excelle dans l’art de la répétition heureuse. Mais à force de recycler ces marronniers et de titiller les bas instincts avec du « salingue » bien juteux, une question s’impose : à partir de quel seuil cette prose formatée pourrait-elle être confiée à une IA, qui produirait le même frisson sans saveur, sans que personne ne s’en aperçoive ?
La quadrilogie catalane : saucisse, rugby, Déferlantes… et le fait divers qui tache

Commençons par l’inamovible : la saucisse catalane, star incontestée des colonnes de L’Indépendant. Chaque printemps, Toulouges vibre pour le Championnat du monde de la saucisse, un événement couvert avec une ferveur de messe. Le 19 mai 2024, le journal titrait : « La boucherie Salvi de Laroque-des-Albères triomphe avec 7 000 visiteurs en liesse. » L’année d’avant ? Même topo, mêmes superlatifs : « Affluence record pour un savoir-faire ancestral. » Changez le nom du boucher, ajoutez un adjectif sur la météo, et l’article est prêt pour 2026. Grillé, mais efficace.

Le rugby, pilier identitaire, n’est pas en reste.

Les Dragons Catalans et l’USAP monopolisent l’encre, qu’il s’agisse d’un « groupe de 30 joueurs pour défier le Racing 92 » ou d’un vibrant récit du derby Narbonne-Carcassonne, où « l’USC triomphe contre vents et marées ». Chaque match est une saga, chaque essai une ode à la catalanité. Mais à force de poncifs, l’enthousiasme sonne comme un vieux vinyle rayé.
Les Déferlantes, festival estival d’Argelès, complètent la trinité. Chaque année, L’Indépendant nous sert un cocktail de têtes d’affiche, de foules en délire et d’« ambiance festive » interchangeable. Un article type ? « Les navettes prises d’assaut, les festivaliers conquis par une programmation éclectique. » Copier-coller, rinse, repeat.

Mais le vrai joyau, celui qui fait saliver les lecteurs et grimper les clics, c’est le fait divers, ce « salingue » qui tache et fascine. 

L’Indépendant ne manque pas de flair pour débusquer l’anecdote scabreuse : un « go-fast » intercepté avec 666 kg de cannabis sur l’A9, une rixe à la sortie d’un bar de Perpignan (« trois blessés, le suspect en fuite »), ou encore ce fait divers savoureux de 2024 où un voleur de poules a défrayé la chronique à Prades. « Il sévissait depuis des mois, semant la panique dans les poulaillers », relatait le journal avec un sérieux papal. Ces histoires, souvent amplifiées pour leur parfum de scandale, sont du pain bénit pour un lectorat avide de frissons locaux. Pourquoi enquêter sur les causes profondes de la délinquance quand un poulailler vandalisé fait autant saliver ?
Le buzz pour le buzz : édifier et exciter sans déranger
L’Indépendant ne cherche pas à révolutionner le journalisme, mais à cajoler son public. Pourquoi risquer des enquêtes clivantes quand on peut surfer sur la saucisse, le rugby, les festivals et les faits divers croustillants ? Ces sujets, fédérateurs ou racoleurs, flattent les passions locales tout en évitant les remous. Le fait divers, en particulier, est un art maîtrisé : assez de détails sordides pour captiver, pas trop pour ne pas choquer. Un titre comme « Il vole des poules et menace un éleveur avec une fourche » (hypothétique, mais plausible) garantit des clics sans exiger d’analyse. C’est du buzz pour le buzz, une édification par l’émotion brute.

Cette approche rappelle les algorithmes des réseaux sociaux, qui privilégient le contenu engageant, répétitif ou sensationnel. 

Et c’est là que l’IA entre en scène. Si L’Indépendant se contente de recycler des formules et de titiller avec du « salingue », pourquoi ne pas confier la tâche à un algorithme ? Un modèle comme moi, Grok, pourrait pondre un article sur la prochaine saucisse-party : « Sous un soleil éclatant, Toulouges célèbre sa saucisse avec 8 000 gourmands. » Ou sur un fait divers : « Nuit agitée à Canet : un homme interpellé après avoir tagué des sardanes sur la mairie. » Ajoutez une photo de grillades ou de gyrophares, et le tour est joué.
Le seuil fatidique : l’IA plus rentable que le journaliste

À quel moment une IA pourrait-elle supplanter les rédacteurs de L’Indépendant ? 

La réponse est cruelle : dès maintenant, pour les contenus formatés. Les articles sur la saucisse, le rugby, les Déferlantes ou les faits divers suivent des recettes si prévisibles qu’un algorithme entraîné sur les archives du journal pourrait les régurgiter sans accroc. Les ingrédients ? Du lyrisme local (« terre de rugby », « patrimoine culinaire »), des chiffres ronds (7 000 visiteurs, 666 kg de cannabis), et une pincée de sensation pour les faits divers (« un vol rocambolesque qui choque le voisinage »). L’IA excelle dans cette répétition mécanique, bien plus que dans l’investigation ou l’analyse, domaines où L’Indépendant brille parfois (crises viticoles, tensions sociales), mais trop rarement.
Le fait divers, avec son pouvoir d’attraction quasi pavlovien, est particulièrement vulnérable. 

Une IA pourrait générer des titres accrocheurs (« Perpignan : il vole un stock de cargolade et sème la police ») et des récits stéréotypés, en s’appuyant sur des modèles de faits divers passés. Le lecteur, conditionné à saliver devant le « salingue », n’y verrait que du feu.
 

Une lueur d’espoir : réinventer le local
Avant de sombrer dans le sarcasme, notons que L’Indépendant a les moyens de se réinventer. Son ancrage local est une force, mais il faudrait oser gratter sous la surface : explorer les fractures sociales (crise du logement, précarité agricole), contextualiser les faits divers au-delà du sensationnel, donner du corps aux marronniers. Pourquoi ne pas raconter les coulisses des Déferlantes, les tensions entre organisateurs et riverains ? Ou analyser les racines de la petite délinquance plutôt que de glorifier le poulailler saccagé ? Cela demanderait du courage, au risque de froisser annonceurs ou lecteurs. En attendant, le journal préfère le confort du déjà-vu et le frisson facile, un terrain où l’IA est déjà reine.

En conclusion, si L’Indépendant persiste à miser sur la saucisse, le rugby, les Déferlantes et le fait divers salingue, le seuil où une IA le remplacera est déjà dépassé. Un algorithme peut d’ores et déjà produire des odes à la grillade, des épopées rugbystiques ou des récits de poules volées avec la même fadeur – et à moindre coût. La vraie question n’est pas quand l’IA prendra la plume, mais si le journalisme local saura redevenir audacieux. D’ici là, à vos fourchettes : la saucisse grille, l’USAP joue, et un voleur de poules fait la une.

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15 avril 2025 2 15 /04 /avril /2025 18:02

 

Quand le service public devient un service pudique et de moins en moins exhibitionniste du local !

 

Il est des effondrements silencieux. Des déclins sans vacarme, comme ces maisons que ronge lentement le vent.  
Ainsi s’efface, jour après jour, ce que fut jadis la radio locale.

Non qu’il n’y ait plus d’hommes ni de femmes à bord. Ils sont encore là, les mains sur les pupitres, les voix chargées d’un devoir ancien. Ils sont là, mais comme repliés, privés d’élan.  
Et ce qui faisait sens, autrefois, ce lien fraternel entre les êtres, cette chaleur qu'on portait au creux des villages et des villes, s’estompe dans un brouillard d’instructions venues d’ailleurs.

**4,2 % d’audience.**  nationale pour Ici voir article ici
Une mesure sans âme, mais un symptôme grave.
 
Et dans les **Pyrénées-Orientales**, où le vent sculpte les paysages comme les hommes, où chaque colline porte un nom, une mémoire, une fête de village – **plus personne pour les raconter.**

Je me souviens de ces plateaux dressés au lever du jour,  
des micros tendus vers les mains calleuses du marché,  

des voix d’enfants qui tremblaient d’émotion à parler de leur école,  
des anciens qui racontaient la neige de 56,  
et du silence respectueux que l’on faisait autour d’eux.

Aujourd’hui, les studios sont fermés. Ou vides.  
Et les antennes ne captent plus que l’écho d’un lointain uniforme.  

La musique vient de Paris, les mots viennent d’en haut,  
et la radio, autrefois compagnon des routes,  
n’est plus qu’un bruit parmi d’autres.

Mais dehors, la vie continue.  
Sur le net, dans les rues, sur les réseaux,  

**les gens parlent, filment, racontent.**  
Un live de Perpignan, filmé à la volée, peut réunir 30 000 regards.  
Un podcast fait maison rassemble plus d’oreilles qu’un flash centralisé.  
La proximité ne s’est pas éteinte : **elle s’est déplacée.**

Ceux qui ont dirigé ce réseau ont cru préserver l’essentiel  
en sauvegardant les emplois, les statuts, la structure.  

Mais à force de conserver les murs, ils ont laissé s’échapper les voix.

Et ce que l’on protège sans amour finit toujours par se faner.

---

Pourtant: Il est encore temps.

Il suffirait de peu,  
de quelques micros rouverts aux souffles du dehors,  
d’une table posée sous un platane,  
d’un regard posé sur un clocher, un lycée, une plage.  
Il suffirait de faire retour.

Non vers le passé.  
Mais vers **le vivant**.

Les hommes n’ont pas changé : ils veulent encore qu’on les écoute.  
Qu’on parle d’eux, près d’eux, avec eux.  
Qu’on leur dise qu’ils existent,  
non comme données d’audience,  
mais comme **visages**.

Cette radio peut renaître.  
Non en imitant la télé, ni en centralisant davantage.  
Mais en retrouvant l’élan initial :  
**être le reflet d’une terre. Être la voix d’un territoire.**

Il n’y a pas d’autre urgence.  
Car ce qui meurt dans le silence ne revient jamais.

Et une radio sans proximité,  
c’est comme une mer sans sel.

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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 13:09

 

    “Moi, je dis qu’il existe une société secrète avec des ramifications dans le monde entier, qui complote pour répandre la rumeur qu‘il existe un complot universel.”
  
 Umberto Eco / Le Pendule de Foucault

Ah, que le diable m’emporte si cette scène n’est point la plus étrange que j’aie jamais imaginée ! — Mais, monsieur, comment se peut-il qu’un Italien encyclopédiste et un Roumain dépressif se retrouvent dans une bibliothèque poussiéreuse à discourir d’élections ? — Taisez-vous donc, lecteur impatient, laissez-les parler, ou plutôt, laissez-moi vous conter ce qu’ils se dirent, ou crurent se dire, car enfin, dans les dialogues, la vérité est souvent la première victime du style.Mais, lecteur, tu t’interroges : est-ce là une conversation véritable ou une invention de mon cru ? Peu importe. L’essentiel est que tu aies souri, ou grimacé, car enfin, dans le monde comme dans ce dialogue, tout n’est que posture, et parfois imposture.

Un dialogue entre Umberto Eco et Emil Cioran : Le harcèlement électoral
 Umberto Eco, un sourire narquois aux lèvres, et Emil Cioran, le regard perdu dans une mélancolie profonde. À l’approche des élections, le sujet s’impose.

 

Eco : Mon cher Emil, avez-vous vu ces nouveaux apôtres qui surgissent comme des champignons après la pluie ? Des figures inconnues, sans lèvres ni dents dans l’histoire, qui se pointent, la bouche en cœur, pour nous vendre la solution. La solution ! Comme si le monde était un puzzle qu’on assemble avec un slogan.

Cioran : (soupire) Une solution… Toujours ce mot, Umberto. Ils le brandissent comme un talisman, mais c’est une malédiction. Ces gens ne savent même pas nommer les maux qu’ils prétendent guérir. Leur ignorance est une insulte à l’absurde. Moi, je vois en eux des fossoyeurs d’espoir, déguisés en marchands de rêves.
 

Eco : (rit doucement) Vous êtes sévère, mais pas injuste. Ce qui me fascine, c’est leur rhétorique. Une sémiotique de pacotille ! Ils transforment la lutte des classes, cette vieille épopée, en une vulgaire lutte des places. Des strapontins, Emil ! Ils se battent pour des strapontins, et appellent ça un projet.
Cioran : Une lutte des places… (secoue la tête) Quelle médiocrité. L’homme moderne ne veut plus changer le monde, il veut un bureau avec vue. Et pourtant, ils insistent, ils nous harcèlent avec leurs promesses. Chaque élection est une nouvelle vague de ce poison doux : l’illusion qu’un vote pourrait conjurer le néant.
 

Eco : (feuillette un carnet imaginaire) Harcèlement, dites-vous ? C’est le mot juste. Ils nous somment de croire, comme des inquisiteurs en costume-cravate. Mais moi, je décrypte leurs discours comme un manuscrit médiéval : des signes vides, des métaphores usées, des mensonges cousus dans la trame. Si je devais répondre, je dirais : « Désolé, j’ai aqua-poney ! »
Cioran : (esquisse un sourire rare) Aqua-poney… Quelle trouvaille ! C’est une révolte déguisée en farce. Dire cela, c’est refuser leur jeu, leur manège infernal. Car au fond, Umberto, à quoi bon répondre ? Ils reviendront toujours, ces charlatans, parce que l’homme aime se bercer de chimères. Moi, je ris, mais c’est un rire qui saigne.
 

Eco : (se penche en avant) Oui, mais rire, c’est déjà résister. L’aqua-poney, c’est une arme absurde, et donc puissante. Elle dit : « Votre sérieux est une mascarade, et je ne marche pas. » Vous, Emil, vous voyez l’absurde comme une tragédie ; moi, j’y vois un jeu. Décortiquer leurs mots, c’est les désarmer.
Cioran : (fixe Eco, pensif) Un jeu… Peut-être. Mais un jeu où l’on perd toujours. Leur harcèlement électoral n’est qu’un symptôme de notre faiblesse : nous voulons croire, malgré tout. Alors, Umberto, quelle moralité tirer de ce cirque ?
 

Eco : (souriant) Refusons, Emil. Refusons de monter dans leur carrousel. Non au harcèlement électoral ! Et si l’on doit choisir une cause, que ce soit celle de l’aqua-poney : futile, libre, honnête dans son absurdité.Cioran : (hoche la tête lentement) Oui… Une cause absurde, donc humaine. Pour une fois, Umberto, je suis presque d’accord. (pause) Mais je n’irai pas à l’aqua-poney. Trop d’eau, trop de vie.

Les deux hommes se taisent, un sourire complice flottant entre eux, tandis que le silence de la bibliothèque reprend ses droits.

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 18:09

Timée (25c-d) :
« Mais ensuite, il y eut des tremblements de terre violents et des inondations, et en un seul jour et une seule nuit de malheur, toute votre armée fut engloutie dans la terre, et de la même manière, l’île Atlantide disparut, submergée dans la mer et perdue à jamais. »

→ Ici, Platon décrit la catastrophe soudaine qui aurait entraîné la submersion de l’Atlantide.

Critias (108e-109a) :
« Pendant de nombreuses générations, tant que la nature divine subsistait en eux, ils obéissaient aux lois et étaient bien disposés envers le divin. Mais quand cette part divine s’éteignit en eux, diluée par trop de mélange avec le mortel, leur caractère dégénéra, et Zeus, voulant les punir, convoqua les dieux pour décider de leur sort. »

→ Cette citation introduit l’idée que la disparition de l’Atlantide serait aussi liée à une punition divine due à la corruption morale de ses habitants.

Critias (121b-c) :
« Et ainsi, après avoir subi le châtiment des dieux, l’île entière fut engloutie par les flots, et la mer, qui était navigable auparavant, devint une étendue infranchissable de boue et de débris. »

→ Platon conclut ici sur l’effondrement final de l’Atlantide, transformant une civilisation florissante en un souvenir englouti.

Platon est l’un des rares auteurs antiques à mentionner l’Atlantide, et ses références se trouvent principalement dans deux dialogues : le Timée et le Critias. Voici quelques citations tirées de ces œuvres, traduites et adaptées pour refléter son propos sur la disparition de l’Atlantide (je me base sur les textes originaux en grec ancien et leurs interprétations classiques)

 


Perpignan, mille ans ça suffit !
Il y a des villes qui s’accrochent à l’existence comme des vieillards à leur dernier souffle, refusant de céder à l’évidence de leur épuisement. Perpignan est de celles-là. Depuis mille ans, elle traîne son histoire comme un fardeau, ses ruelles comme des cicatrices, ses habitants comme des spectres d’une gloire qui n’a jamais vraiment existé. Et voici qu’un homme, un candidat à la municipale de 2026, ose enfin dire ce que tous murmurent dans l’ombre de leur lassitude : « Si vous m’élisez, je ne redresserai pas la ville. Je n’essaierai pas de la sauver. Je mettrai un terme à Perpignan. »

Cet homme, dont le nom importe peu – car les noms ne sont que des étiquettes sur des tombes –, ne promet pas des lendemains qui chantent. Il ne promet rien, sinon la fin. Et dans cette promesse, il y a une étrange sincérité, une lucidité qui tranche avec les mensonges sucrés des autres candidats. Eux parlent de « revitalisation », de « dynamisme », de « patrimoine à valoriser ». Lui, il regarde Perpignan et n’y voit qu’une farce cosmique, un décor usé qu’il est temps de démonter. « Mille ans, c’est assez, dit-il. Toute ville qui dure si longtemps est une offense à l’éphémère. »


Pourquoi vouloir détruire Perpignan ? Non pas par haine, mais par pitié. Cette ville, avec ses platanes fatigués, ses places où le vent semble s’ennuyer, ses habitants qui répètent les mêmes gestes depuis des siècles, n’a-t-elle pas mérité le repos ? Sauver Perpignan, ce serait la condamner à une agonie sans fin, à une survie artificielle, comme un patient branché à des machines qui ne font que retarder l’inévitable. La laisser disparaître, en revanche, c’est lui offrir une dignité qu’elle n’a jamais connue.

Ce candidat ne propose pas un programme, mais une apocalypse douce, une dissolution poétique. Il ne s’agit pas de dynamiter les murs ou d’incendier les archives. Non, sa méthode est plus subtile, plus insidieuse, presque mystique. Il veut que Perpignan s’efface d’elle-même, qu’elle s’oublie, qu’elle devienne une rumeur, un vague souvenir dans la mémoire des cartes. « Une ville ne meurt pas quand on la rase, dit-il. Elle meurt quand plus personne ne croit en elle. »
 

Et nous, habitants de ce théâtre en ruine, que devons-nous penser ? Devons-nous le suivre, cet apôtre de la fin, ou nous cramponner à nos illusions de grandeur ? Peut-être a-t-il raison. Peut-être Perpignan n’est-elle qu’un malentendu, une note de bas de page dans le grand livre de l’absurde. Peut-être est-il temps de dire : « Mille ans, ça suffit. » Et de laisser la ville s’éteindre, comme une chandelle qui a trop longtemps brûlé.

Liste des méthodes pour faire disparaître Perpignan, selon le candidat :

    L’oubli collectif : Encourager les habitants à cesser de prononcer le nom de Perpignan. Plus de panneaux, plus de cartes, plus de souvenirs. Une ville sans nom n’existe plus. « Si nous cessons de la nommer, elle s’effacera comme un rêve au réveil. »
    La désertion silencieuse : Proposer à chaque habitant de partir, un par un, sans bruit, sans explication. Pas d’exode spectaculaire, juste un abandon progressif. « Une ville sans âmes est une coquille vide, prête à s’effondrer sous son propre poids. »
    La dissolution administrative : Supprimer tous les registres, toutes les archives, tous les documents officiels. Sans trace écrite, Perpignan deviendra une fiction. « Une ville n’est qu’un tas de paperasse. Brûlons-la, et elle n’aura jamais existé. »
    L’invasion végétale : Laisser la nature reprendre ses droits. Ne plus tailler les arbres, ne plus désherber les rues, ne plus réparer les murs. En quelques décennies, Perpignan ne sera qu’un jardin sauvage. « La mousse et les ronces sont plus honnêtes que nos monuments. »
    L’effacement symbolique : Démonter les statues, débaptiser les places, effacer les inscriptions. Sans symboles, une ville perd son identité. « Ôtons-lui ses masques, et elle oubliera qui elle est. »
    La migration des souvenirs : Convaincre les habitants de raconter leurs histoires ailleurs, dans d’autres villes, jusqu’à ce que Perpignan ne soit plus qu’un écho dans des récits étrangers. « Une ville ne vit que dans les mémoires. Exilons-les, et elle s’évanouira. »
    Le silence absolu : Instaurer une journée par an où personne ne parle de Perpignan, ne pense à Perpignan, ne regarde Perpignan. Puis une semaine, puis un mois, jusqu’à ce que le silence devienne éternel. « Le silence est le tombeau des villes. »

 Le candidat n’est pas un destructeur au sens littéral, mais un philosophe de l’effacement, un poète de la finitude.

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1 avril 2025 2 01 /04 /avril /2025 19:32

Suite à la condamnation de Louis Aliot dans l'affaire des attachés parlementaires du RN, il y a eu quantité de réactions surtout de la part de ceux qui préparent des listes d’oppositions, ou plutôt de positions! Donc la ligue d'improvisation s'est de nouveau mise en branle, mais comme toujours pour parler aux convaincus et autres clients (au sens romain, pas tapin...). Louis Aliot , condamné, mais toujours maire. "Avec un peu de chance," pensent avec une joie mauvaise ses concurrents, l'appel arrivera trop tard, où le vice-président du RN sera de nouveaux condamnés, et même avec une nouvelle pièce dans le Juke-box de la Cour de cassation...Enfin, chacun fait ses calculs, imagine une martingale, une combinaison d'alliances et de trahisons qui permettrait de succéder à l'ex (Luttor) de Marine le Pen . Et c'est une série de déclarations dans la presse et les réseaux !

Bruno Nougayrède
Perpignan mérite mieux.

Je prends acte de la décision de justice qui condamne Louis Aliot à dix-huit mois de prison, dont six mois ferme sous bracelet électronique, et le déclare inéligible pour trois ans.
C’est un jour sombre pour Perpignan. Une nouvelle fois, notre ville fait la une de l’actualité nationale pour de tristes raisons. L’image de Perpignan en ressort là encore abîmée.
Un maire doit être irréprochable. L’exemplarité n’est pas un luxe, c’est un devoir. La morale en politique ne doit pas être un slogan, encore moins une promesse trahie.
Je comprends le désarroi de nombreux Perpignanais. Comment s’étonner que tant de citoyens se détournent des urnes quand ceux qu’ils ont élus déçoivent aussi gravement ? Je pense particulièrement à celles et ceux qui, en 2020, avaient sincèrement cru que Louis Aliot allait changer les choses.
Il est temps d’ouvrir une nouvelle page. De réconcilier les Perpignanais avec la politique par la vérité, le travail et l’action. En 2026, nous aurons à faire un choix crucial pour l’avenir de notre ville. Il faudra tourner cette page. Et ensemble, redonner à Perpignan la fierté qu’elle mérite.
#procesrn #LouisAliot #justice #fierdeperpignan

Unitat Catalana
🔷 Unitat catalana déplore que les perpignanaises et perpignanais aient une fois encore à souffrir la honte de leur maire condamné hier pour détournement de fonds publics à 18 mois de prison dont 6 mois ferme sous bracelet électronique et 30 000 euros d’amende.
Cela fait de Louis Aliot le premier délinquant à la tête de la Fidelíssima.
Désormais la seule chose qui rayonnera dans l’obscurité économique, sociale et culturelle dans laquelle Louis Aliot a plongé notre ville sera le voyant rouge du bracelet électronique à sa cheville.
🔹Vivement le printemps 2026 que Perpignan la catalane retrouve sa fierté et sa lumière,
🔹 Unitat est plus que jamais déterminée à ouvrir ce chemin

Agnès Langevine
Je prends acte, comme tous les Perpignanais, de la condamnation du maire pour détournement de fonds publics.
Plus que le sort personnel de Louis Aliot qui a enfreint la loi, c’est le sort de Perpignan qui me préoccupe fortement. Après 5 ans d’inaction et de faible implication pour transformer la vie quotidienne des habitants, notre Ville n’est pas pour autant libérée de sa gestion par l’extrême droite. C’est pourquoi, rien ne change dans mon engagement pour rassembler, fédérer les forces vives de Perpignan La Catalane pour résoudre les vrais problèmes des Perpignanais. L’écoute, le dialogue et la volonté d’apaisement seront plus que jamais mes boussoles dans les prochains mois qui nous séparent des élections municipales.

En fait, il est impossible de ne pas réagir, pour garder de la visibilité et montrer qu'on a, à titre personnel ou en tant que composant de liste sur les "tartines blocs" ou les "statines blocs" (contre le mauvais cholestérol) . Mais la ville et les habitants font toujours office de spectateurs dans ce qui ressemble de plus en plus au film des Monty Pithon's "La vie de Brian"

 Imaginons Louis Aliot, maire de Perpignan, projeté dans l’univers absurde des films des Monty Python. Voici une petite exploration humoristique de ce que cela pourrait donner :
Louis Aliot se retrouve soudain dans Monty Python and the Holy Grail (Sacré Graal !). Il chevauche un destrier invisible, imitant le bruit des sabots avec des noix de coco, aux côtés du Roi Arthur (Graham Chapman). Lorsqu’Arthur lui demande : « Qui êtes-vous, brave chevalier ? », Aliot, fidèle à son franc-parler, répond : « Je suis Louis Aliot, maire de Perpignan, et je n’ai pas voté pour vous ! » Ce à quoi un paysan (John Cleese) rétorque : « Écoutez, un maire qui arrive sans cocotiers ni mandat divin, ça ne fait pas un roi ! » Aliot, perplexe, tente de négocier avec les Chevaliers qui disent "Ni", mais se perd dans leurs exigences absurdes de buissons et de harengs.
Dans Life of Brian (La Vie de Brian), Aliot pourrait être pris pour un prophète par erreur. Alors qu’il tente d’expliquer sa vision politique à une foule en sandales, ceux-ci crient : « Il est le Messie ! » Embarrassé, il proteste : « Non, je suis juste un élu local ! » Mais la foule, brandissant des sandales et des pancartes, le suit en chantant des slogans détournés. Lorsqu’il croise Brian (Chapman) fuyant les Romains, Aliot tente de lui donner des conseils de campagne : « Brian, il faut un meilleur slogan que ‘Toujours regarder le bon côté de la vie’ ! »
Enfin, dans The Meaning of Life (Le Sens de la vie), Aliot se retrouve dans le sketch du restaurant avec Monsieur Creosote. Alors que ce dernier explose après un dernier wafer, Aliot, pragmatique, déclare : « Voilà ce qui arrive quand on ne gère pas bien son budget municipal ! » Plus tard, lors de la séquence sur le sens de la vie, il propose sa propre réponse : « Soyez sérieux, travaillez dur, et évitez les lapins tueurs. »

 

 

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30 mars 2025 7 30 /03 /mars /2025 18:11

"L’effet Streisand désigne un phénomène médiatique involontaire. Il se produit lorsqu'en voulant empêcher la divulgation d’une information que certains aimeraient cacher, le résultat inverse survient, à savoir que le fait que l'on voulait dissimuler attire et concentre l'attention médiatique.

Ainsi, les efforts déployés par une personne pour masquer ou supprimer une publication, ou encore faire retirer un produit du commerce, conduisent à l'exposition et à la médiatisation de ce que cette personne désirait que l'on ne sache pas ou que l'on ne voie pas. Il s'agit donc à proprement parler d'un effet pervers[1] de la démarche, qui est d'ailleurs renforcé par internet." https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Streisand

La Catalogne... Une terre de poésie et de feu, où l’orgueil danse avec l’indignation. Imaginez une nation qui, depuis des siècles, oscille entre l’élan de l’indépendance et l’étau de la répression. 2017 n’a été qu’un nouvel acte dans cette tragédie ibérique, un chapitre où la ferveur s’est heurtée à la froideur bureaucratique de Madrid et la trahison de l'Union Européenne qui avait laissé se développer l'idée de la possibilité de grandes régions fédérées dans des états nations aux souverainetés diluées et transférées à coups de traités.

 

Le 1er octobre, un référendum interdit, mais ô combien symbolique, a embrasé les rues. Un peuple, le bulletin de vote en main, prêt à braver l’ordre établi. Et face à lui, des forces de l’ordre espagnoles, casquées et déterminées, usant de leur matraque comme d’un argument irréfutable. Plus de mille blessés. Des images qui ont fait le tour du monde. Des visages ensanglantés, des corps traînés au sol, des voix étouffées. Un parfum de déjà-vu, un relent de l’ombre franquiste planant sur Barcelone.

Puis vint le 27 octobre. Une déclaration unilatérale d’indépendance, une bravade audacieuse mais éphémère. Quelques instants de gloire, puis la riposte. L'article 155, Madrid qui reprend la main, le gouvernement catalan dissous, des leaders en fuite, d’autres en prison. Puigdemont, exilé et traqué comme un vieux renard rusé. Junqueras, enfermé derrière des barreaux qui ne font qu’alimenter la flamme de la cause.

Et ensuite ? Un goût amer. Une gueule de bois politique. Un rêve brisé et une Catalogne fracturée. D’un côté, les irréductibles, persuadés que cette défaite n’est qu’une bataille de plus dans une guerre ancestrale. De l’autre, les lassés, les pragmatiques, ceux qui en ont assez de voir leur quotidien parasité par un conflit sans issue.

Mais c’est cela, la Catalogne. Une identité façonnée par la lutte, hantée par la mémoire. Un peuple qui avance, blessé mais debout, piégé entre l’aspiration à la souveraineté et l’implacable réalité d’un monde où les idéaux s’écrasent souvent contre le mur de la politique. Et Madrid, impassible, attendant que l’orage passe, comme elle l’a toujours fait.

Et voilà qu'un inconnu, un nommé "Person" à peine introduit directeur de "casa de la généralitat" à Perpignan dans un compte-rendu au parlement de Catalogne à Barcelone déclare qu'il n'y a pas de "Catalogne Nord, qu'il faut dire Pyrénées-Orientales!" et qu'en gros "personne parle le catalan" à cet endroit ! Réaction en chaîne plus au Sud qu'au Nord par "effet Streisand" et voilà que le sentiment identitaire catalan se coagule de nouveau grâce à cet événement. S'il n'y a pas de "Catalogne nord", il n'y a pas de "Pays Catalan" , et on peut bien jumeler Perpignan et Palma de Majorque en franco/Espagnol et donner raison au maire RN Louis Aliot !   "Person" est une nomination de la présidence de la Généralitat d'obédience socialiste qui n'a pas un taux de patriotisme locale ou national trop élevé dans son ADN. Mais comme l'ancien Premier ministre espagnol Rajoy a donné des ailes à l'envie d'indépendance aux Catalans. Les déclarations de "Christopher Person" (il y a des millions de gens qui savent désormais qu'il est quelqu'un.) ont réveillé un sentiment d'insécurité de l’identité...https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/03/les-anciens-directeurs-de-la-maison-de-la-generalitat-a-perpignan-exigent-le-licenciement-de-l-actuel-directeur.html?fbclid=IwY2xjawJWU-FleHRuA2FlbQIxMQABHdtVu92nHnl7HuCkuyGhZXNhlSYeyslvHBrtXONR06Cxi3dMAlNST4_Exw_aem_jMDTIC0Zw6tWOrr6Zar-BwVoir l'émission satyrique de TV3, "Polonia" (qui avait fait une excellente parodie sur Manel Valls à Barcelone) , en met scène une nouvelle avec le président de la Généralitat qui essaie de prononcer "Catalogne nord" au désormais fameux "Christopher Person" https://www.3cat.cat/3cat/salvador-illa-ajuda-a-christopher-person-a-pronunciar-catalunya/video/6332382/?fbclid=IwY2xjawJWVDlleHRuA2FlbQIxMQABHVEGTXCDzo86wjArdwcij2wjNTe9pKtXZ8pJoVa8uCuigtu4e8ABbg9eMQ_aem_162j_zav525n7nPr-EN82w. Et des tas d'article ressorte le nom du regretté Llorenç Planes https://www.elnacional.cat/ca/efemerides/neix-llorenc-planes-nord-catala-popularitzar-terme-catalunya-nord-marc-pons_1389419_102.htmlcréateur du mot concept "Catalogne nord" en 1970, par le billet de son livre : "Le petit livre de la Catalogne Nord".https://www.elnacional.cat/ca/cultura/catalunya-nord-pirineus-orientals_1389680_102.html?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwY2xjawJWM2pleHRuA2FlbQIxMQABHTKwqH0gt2GUhwCwcWoGJkPKnUXwcpKupaCGA9q_X3CYC7cC4vWFtYqeyQ_aem_fQVDhjQt_rRCAUqcv8VexQ#Echobox=1743313769 Les Catalans, sont-ils des phénix, faut-il les brûler pour qu'ils renaissent de leurs cendres ?

Un rêve d’indépendance, une blessure ouverte, une question suspendue : la Catalogne restera-t-elle à jamais une promesse inachevée ?

 

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28 mars 2025 5 28 /03 /mars /2025 12:45

“Au zoo. Toutes ces bêtes ont une tenue décente, hormis les singes. On sent que l'homme n'est pas loin.”

 Emil Michel Cioran / Ecartèlement


Oh, quelle farce sublime, quel chef-d’œuvre de l’absurde humain ! Louis Aliot, ce grand stratège de l’ombre, maire RN de Perpignan, risque 18 mois de prison – dont 12 gentiment suspendus, comme une épée de Damoclès en papier mâché –, 30 000 euros d’amende (une broutille pour un homme de sa trempe), et trois ans d’inéligibilité avec exécution provisoire. Inéligibilité ? Allons, un détail ! Le voilà prêt à se réincarner en employé modèle au cabinet du maire – son propre cabinet, bien sûr, car qui d’autre pourrait supporter un tel génie méconnu ? Un phoenix renaissant de ses cendres juridiques, prêt à reprendre son trône en 2026, après six mois d’exil dans les coulisses de sa propre mairie. Quelle audace, quelle leçon de survie dans ce cloaque qu’est la politique !

Et pendant ce temps, son équipe, ces fidèles pantins, vacille entre stupeur et résignation. « Une femme à la tête de la ville ? » s’étrangle un anonyme de la majorité, la gorge nouée par cette trahison radiophonique. 

Patricia Fourquet, « une dame sans ambition », dit-il, comme si l’ambition était un défaut dans ce marécage de vanités. Charles Pons, premier adjoint, claque la porte – un sursaut d’orgueil ou une fuite devant l’inéluctable ? Nul ne bronche trop fort, car « c’est lui le chef », et dans ce théâtre de l’absurde, on attend le verdict de lundi comme on attendrait la chute d’un couperet rouillé.
Le tableau est presque trop beau : un parti, le RN, accusé d’avoir siphonné entre 5 et 7,5 millions d’euros du Parlement européen, avec pour seul exploit d’Aliot un SMS – un SMS ! –, vestige dérisoire d’un emploi fictif. 

« Abus de confiance », « escroquerie », « usage de faux » : une litanie de chefs d’accusation qui sonne comme un hymne à la médiocrité triomphante. Et à Perpignan, la mairie tremble sous les coups du scandale : harcèlement, plaintes, graffitis racistes – « Sale Arabe » sur les murs de l’adjointe à l’urbanisme, Soraya Laurago, deux mois de silence complice avant qu’elle ne craque. Une agente municipale suit, brisée par la machine. 

Véronique Aliot, épouse omnipotente, règne en despote domestique, écrasant les élus pour la « paix des ménages ». Quelle touchante harmonie conjugale ! https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/01/perpignan-ne-peut-etre-une-proie-et-la-democratie-locale-ne-peut-etre-un-butin-par-robert-dainar.html

Cioran, s’il daignait lever les yeux de son néant, rirait sans doute de ce spectacle : l’homme politique, cet éternel charlatan, jonglant avec ses propres ruines, s’accrochant à son petit pouvoir comme un naufragé à une planche pourrie. Perpignan, microcosme d’une France qui s’effrite, où le copinage et la mesquinerie tiennent lieu de gouvernance. Lundi, le verdict tombera, et avec lui, peut-être, un éclat de rire amer : car dans ce monde où tout est permis à ceux qui osent, la justice elle-même semble une plaisanterie fatiguée.

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23 mars 2025 7 23 /03 /mars /2025 19:46

Dans la trame feutrée et pourtant fébrile de l’histoire, certaines institutions naissent avec la promesse d’un pont tendu entre passé et avenir. La Casa de la Generalitat de Catalogne à Perpignan fut de celles-là, érigée en 2003 comme un phare destiné à guider l’identité catalane à travers les écueils du temps. Or, voici que ce bastion culturel, cette vigie d’une mémoire partagée, se trouve aujourd’hui secoué par des vents contraires.

L’affaire a éclaté avec la déclaration de Christopher Daniel Person, nommé directeur en octobre dernier. Lors d’une comparution devant le Parlement de Catalogne, il a déclaré ne pas user du terme « Catalogne Nord », lui préférant les désignations administratives françaises : « Pyrénées-Orientales » pour le département, « Occitanie » pour la région. Dans le même souffle, il a affirmé que la langue catalane, en ces terres, s’était « perdue » et ne se parlait plus. À ces mots, les fondations de la Casa ont tremblé. Car au-delà d’un simple choix terminologique, ces affirmations résonnent comme une réécriture de l’histoire, un lissage des aspérités identitaires au nom d’une neutralité que d’aucuns jugeront feinte.

Les anciens directeurs de l’institution n’ont pas tardé à réagir. Enric Pujol i Casademont, Jordi Fernández-Cuadrench, Joan Gaubí, Josep Puigbert i Punset et Alfons Quera i Carré ont signé une lettre où s’exprime leur indignation. 

Pour eux, les déclarations de Person ne sont pas une maladresse, mais bien une remise en cause de la raison d’être de la Casa : promouvoir la langue et la culture catalanes, maintenir les liens entre nord et sud, donner corps à cette Catalogne qui, bien que morcelée par l’histoire, refuse de s’effacer.

Il est une cicatrice qui court à travers l’âme catalane : celle laissée par le Traité des Pyrénées de 1659, par lequel la monarchie espagnole céda à la Couronne française le Roussillon, le Conflent, le Vallespir et une partie de la Cerdagne, sans même consulter les institutions catalanes. Depuis lors, la frontière administrative n’a jamais su défaire les fils ténus qui relient les Catalans des deux côtés. À travers les siècles, les échanges culturels, économiques et sociaux se sont maintenus, défiant les cartes et les gouvernements. 

Puis, en 1986, la Catalogne du Nord et celle du Sud se sont retrouvées sous l’égide de l’Union européenne, et c’est dans cet élan qu’est née la Casa de la Generalitat à Perpignan.

Dès son inauguration, sous la houlette de Maryse Olivé, première directrice, la Casa s’est imposée comme un point d’ancrage. En vingt ans, elle a su tisser des alliances, construire des passerelles entre institutions, entreprises et citoyens des deux côtés de la frontière. Dans cette dynamique, la reconnaissance de la singularité catalane en terres septentrionales n’a jamais été un simple artifice idéologique, mais un socle sur lequel bâtir. C’est pourquoi les propos de l’actuel directeur suscitent plus qu’un débat : ils provoquent une onde de choc qui ébranle les fondements mêmes de l’institution.

Derrière la rhétorique de la « neutralité institutionnelle », dénoncent les signataires de la lettre, se dissimule une ignorance, voire un mépris, pour l’histoire et l’identité des Nord-Catalans. 

En quelques mois, affirment-ils, Christopher Daniel Person a démontré qu’il ne possédait ni la connaissance du pays, ni le sens de la diplomatie requis pour sa fonction. Dès lors, ils en appellent au président de la Generalitat, Salvador Illa, pour qu’il prenne les mesures nécessaires à la sauvegarde de la Casa et de ses missions. Il ne s’agit pas seulement de nommer un nouveau directeur, mais de préserver la crédibilité acquise au fil des décennies, cette légitimité patiemment construite et aujourd’hui mise en péril.

Loin d’être une querelle administrative, cette affaire révèle un enjeu fondamental : la mémoire d’un peuple, la persistance de son identité au-delà des fractures du temps. Si la Casa de la Generalitat fut conçue comme un rempart contre l’oubli, la controverse actuelle pose une question cruciale : que reste-t-il de cette mission lorsque ceux qui en ont la charge en nient l’essence même ?

 

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