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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
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30 septembre 2015 3 30 /09 /septembre /2015 01:18
Boris Netzer du Unknown Project, Laurent Sales de L'impasse Humaniste et Prêle Abélanet Cavale. avec Jean-Charles Sin, le propriétaire de l'hôtel
Boris Netzer du Unknown Project, Laurent Sales de L'impasse Humaniste et Prêle Abélanet Cavale. avec Jean-Charles Sin, le propriétaire de l'hôtel

Connaissez-vous ce vieil hôtel mystérieux des années 30, dans un village au bout du bout du monde ,qui est Cerbère, et qui se jette sur la mer? C'est l'occasion de venir s'imprégner d'un lieu unique en écoutant 3 concerts un brin cinématographiques... dans une salle de cinéma années 30! Non non c'est pas du reconstitué, c'est du vrai...The unknown project,l'impasse humaniste,Cavale. Des groupes avec du talent, créateurs de leur musique, qui ont en commun une musique onirique et évocatrice d'images, comme au cinéma. Comme une persistance rétinienne de l'oreille, ils instillent des images dans votre cerveau pour déchaîner os et coeurs et vos jambes. Un moment unique à vivre le 10 octobre à Cerbère, venir pour 19 heure avec 10 euros, et 20 de plus sur réservation : 04 68 88 41 54 si vous souhaitez manger.

En préparation sur le terrain, nous les avons rencontré et interviewé Boris Netzer du Unknown Project, Laurent Sales de L'impasse Humaniste et Prêle Abélanet. Entretien

Voir aussi:

CAVALE musique à imagination libre, sort son nouvel album "Partir" interview Prêle Abelanet,Olivier Chevoppe par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/06/cavale-musique-a-imagination-libre-sort-son-nouvel-album-partir-interview-prele-abelanet-olivier-chevoppe-par-nicolas-caudeville.htm

L’impasse humaniste http://www.lesinrocks.com/lesinrockslab/artistes/limpasse-humaniste/

The Unknown Project http://www.lesinrocks.com/lesinrockslab/artistes/theunknownproject/

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 11:45
Chronique moscovite (épisode 18) : Back to reality‏ par Félix Edmundovitch Dzerjinski



« En dernière heure, c'est toujours une poignée de soldats qui a sauvé la civilisation . » (Oswald Spengler), Ben nous, les Russiens, on a eu Blondin, le soldat du renseignement… Et puis aux origines, il y avait moi, le Chauve et Jo le Moustachu, toute la joyeuse bande !!!! Et toi, qui as-tu eu ? Tu te souviens de ceux qui t’ont libéré ? Pas les caincains, non, l’armée d’Afrique, celle de Leclerc, tu te souviens ? Les oublie pas !


« Dans une société fondée sur le pouvoir de l'argent, tandis que quelques poignées de riches ne savent être que des parasites, il ne peut y avoir de "liberté", réelle et véritable. » (Ah, mon pote le Chauve-fondateur, comme tes citations sont douces à entendre à mes oreilles, moi qui suis revenu en plein 21ème siècle post-moderne, si tu savais comme tu fus visionnaire).


Et un peu de poésie, car comme disait l’autre, « la beauté sauvera le monde », mais bon cette citation, c’est plutôt pour te sauver de toi-même petit Frantsouz : « Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous; enivrez-vous sans cesse! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. » (c’est du grand Charles, non, pas de Gaulle, Baudelaire).





Ben me revoilà, après presque trois mois de mission et de vacances, et surtout de silence, mais toujours l’œil aux aguets, normal c’est le métier, je ne dors jamais… Je t’ai manqué, oui ?, non ? En fait, ta réponse m’importe peu, « me ne frego », comme disaient les autres bien habillés à l’époque… Depuis tout ce temps.





Commençons par le commencement. Je me suis rendu à Kiev, en mission, afin d’humer l’air de la liberté. Parce que c’est bien ce que vous pensez de par chez vous, hein, les fascistes (ah oui, j’ai remarqué comme tu aimes à recourir à ce mot, ultime facilité la taxinomie quand tu as une chose complexe à appréhender) sont à Moscou. Alors, entre Russiens et Ukrainiens, c’est le divorce. Ils ont complètement changé de logiciel et sont pro-européens. C’est drôle parce que je trouve qu’en ce moment, l’Europe ne fait pas très envie… Doit y avoir un paquet de fric à la clé pour que les Ukrainien trouve du charme à l’Europe… Alors, tu verrais, ils ont complètement changé de logiciel et ils mettent leur législation en conformité avec les normes européennes, bref, en route vers le paradis de l’économie de marché. Je peux te dire que la population apprécie, ben ouais, les tarifs de l’énergie qui augmente de 150%, cela fait toujours du bien… Mais bon, je te rassure ou je t’inquiète, les Ukrainiens resteront les Ukrainiens : appels d’offre truqués, corruption, prévarication… Crois-moi, le Russien n’est pas fâché de s’en débarrasser… Et dire que j’entends des ânes par chez toi qui disent que Blondin veut reconstituer l’empire… Permets-moi, petit Frantsouz de te rafraîchir la mémoire sur tes nouveaux amis ukrainiens. C’est probablement passé inaperçu dans ta presse de révérence mais fin juin-début juillet, il y a eu de l’agitation dans les Carpates ukrainiennes. Ben ouais, les locaux sentaient bien que ce ne serait pas win-win pour eux de rester au sein de l’Ukraine, alors, ils demandaient leur rattachement à la Hongrie. Kiev n’a pas supporté et a envoyé les gros bras du Pravy Sektor pour mater la révolte. Bon, en fait, la prise de contrôle des divers trafics de la région serait également un enjeu. Tu te souviens de Pravy Sektor, un petit parti ultranationaliste, avec ses bandes armées, avec des logos sympas comme des runes nordiques. Ne me dis pas que tu as déjà oublié ces héros de Maïdan, tes nouveaux potes… M’est d’avis que ces mecs-là ne sont pas étrangers à l’attentat devant la Rada. Ben ouais, faudra s’y faire, le monde est plus complexe qu’un article de Libération…


Après l’Ukraine, repos intégral et chez toi petit Frantsouz. Tu vois, en dépit des sanctions, je ne suis pas rancunier et puis comme l’avait théorisé l’oncle Adolf, le Frankreich, c’est tout de même pas mal pour les vacances. Mais tout de même, quel bordel cette Europe. J’ai lu dans votre presse que vous aviez des problèmes avec des hordes de vacanciers affamés, en guenilles, qui venaient du Sud. Ben la voilà l’attractivité de l’Europe, cette jolie vitrine avec sa croissance en berne, son chômage, son modèle social quasiment en voie de démantèlement. Bon, nous en Russie, nous aurions réglé le problème de deux façons. La première aurait consisté à couler les bateaux une première fois et à faire de même une seconde fois, histoire qu’ils comprennent. Je sais, il y a par chez toi des bonnes âmes, qui disent qui faut les accueillir mais comme le disait un Premier ministre socialiste, « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Et puis, un soupçon de paranoïa : qui te dit que leurs intentions sont pacifiques ? Qui te dit qu’il n’y a pas d’agents dormants de l’Etat islamique dans le lot ? Qui te dit que cette ouverture des vannes n’est pas le fait de l’Etat islamique à des fins de déstabilisation ? Tu réfléchis des fois ? Parce que la vraie guerre, elle est là, face à l’Etat islamique. A côté, le Russien est un délicat poète, tu vas apprendre comparer… Bon, revenons à nos touristes qui veulent à tout prix aborder chez vous. Autre solution, vous faites de mêmes. Vous remplissez des bateaux avec des Frantsouz, des Allemands, des Danois, des Finlandais et tutti quanti et vous les dirigez vers le Sud. Ah, je suis sûr qu’ils seront bien accueillis et que leur situation sera gérée avec la plus grande humanité par vos amis algériens, marocains, tunisiens, libyens et autres… Oui, oui, cela devrait bien se passer, je te suggère de tenter l’expérience. Bon question vitrine, tu auras la plage, mais tu l’as déjà de par chez toi, après pour te soigner, pour tenter de construire un avenir pour tes enfants, à mon avis, tu feras route en sens inverse. Chez nous, en Russie, fini l’internationalisme que je défendais jadis… Les réfugiés syriens, à Mourmansk, ben les Russiens les incitent à aller chez le voisin norvégien, ben ouais, le Norvégien, il est gentil et puis si le Russien peut l’embêter un peu... Remarque, ça vaut mieux pour eux même si question climat c’est kif-kif, mais question gentillesse vis-à-vis de l’étranger, y a comme une différence entre le Russien et le Norvégien. Je me souviens de festivals de la jeunesse organisée dans les années 1980, aux temps de l’URSS agonisante, quand des ressortissants africains arrivaient sue scène et chantaient cette chanson (https://www.youtube.com/watch?v=HjiSocqPP8k), qui dit que tu n’as pas de maison ni d’adresse et que ta maison, ton adresse c’est l’Union Soviétique, ben le Russien, tout communiste qu’il était, tout internationaliste qu’il se revendiquait, se mettait à huer le chanteur. Ben ouais, avec le Chauve, nous avons un poil échouer à construire l’homme nouveau…, le Russien est resté nationaliste, faut dire que Jo le Moustachu avec sa politique des nationalités a su réveiller le sentiment national, quel sacré droitier celui-là ! Ah, et puis j’y pense, parce que c’est un sujet vieux comme le monde mais récemment à la mode par chez toi, c’est so trendy, j’ai pas vi beaucoup d’Européens faire preuve de compassion pour les réfugiés des zones de conflit de l’Est ukrainien, qui ont tout perdu et qui ont déboulé par chez nous. T’as raison, chacun ses pauvres ! Ah, il est marrant ton universalisme ; que dis-je, ton indignation, à géométrie variable… Je crois que j’ai l’explication, ou tu te sens coupable (éternelle repentance de l’Allemand, qui n’est plus ce qu’il était) ou tu préfères l’exotisme, le lointain…, bref, tu serais resté néo-colonialiste que cela ne m’étonnerait pas.





Ah, et au fait, chez, j’ai vu des Frantsouz pendant mes vacances, en vrai. C’est dingue, je me serais cru dans un film de Claude Sautet, tellement je les ai trouvé déprimant dans leurs conversations, immobilier, scolarité des enfants (évidemment toujours l’excellence, retraite… Quel manque de curiosité… Tu pourrais parler littérature, peinture, que sais-je moi, osons, politique ! La vie dans la cité, ça a son importance (https://www.youtube.com/watch?v=5NtJMAxhcSg). Dire que c’est moi, le tchékiste crypto-archéo bolchevik qui suis obligé de te dire tout cela, de te réveiller, car tu dors, petit Frantsouz et j’ai peur pour toi au moment du réveil. C’est marrant, vous ne voyez pas le monde d’hier qui s’effondre, Daech au Moyen-Orient, les hordes de gueux qui frappent aux portes de l’Europe, la fin de votre modèle social quasi bolchevik, vous faites comme si de rien n’était. Et puis physiquement, petit Frantsouz, tu n’es pas taillé comme un conquérant. Tu n’es pas très grand, tu as du bide, tu bigles… Le problème c’est qu’avec tout ton confort, tu n’as plus vraiment faim. Tu ne penses qu’à accumuler et à jouir de biens, de personnes…Je peux te dire que les amis chinois ou sud-coréens, eux, ils ont faim et c’est eux qui vont façonner le monde de demain, pas toi. Bon, le Russien, il est comme l’ours de la taïga, faut pas venir l’embêter ou tenter de lui piquer son pot de miel, il répond parfois un peu violemment. Et dire que c’est vous, les Frantsouz, du moins tes ancêtres, les pères de la Révolution !! Tiens, je te dédis cette chanson de Ludwig von 88, c’est un peu toi… https://www.youtube.com/watch?v=YZCdQLxBi8E. Et celle-là, je l’aime bien, moyennement raccord avec la citation de Spengler tout de même, mais bon faut gérer sa schizophrénie et ses contradictions… https://www.youtube.com/watch?v=xPLaC2vPabg.





Sitôt rentré à Moscou, où souffle la tramontane du libéralisme économique le plus échevelé, à faire pâlir d’envie le socialiste Macron, je suis allé manger mes pelmeni chez Jivago et je suis allé me voir une expo photo consacrée à Norilsk. Tu connais Norilsk ? La péninsule de Taymir ? Charmant endroit… Norilsk, c’est un peu comme Saint-Pétersbourg, une ville qui a été créée à partir du néant, sur la volonté d’un homme, sauf que Saint-Pétersbourg c’était Pierre le Grand et que Norilsk, c’est Jo le Moustachu, ah, pas pareil. En 1935, le petit père des peuples décide qu’il faut y exploiter le nickel, en guise de main d’œuvre, les détenus des camps. Ils ont dû en faire une tête, les Dolganes, les habitants du cru, quand la ville a commencé à sortir de terre. Le camp portera le nom de Norillag et fera partie du système du Goulag. Cette ville aujourd’hui abrite le premier producteur mondial de nickel, Norilsk Nickel, qui appartient à l’oligarque Potanine, qui a bien su naviguer pour sauver ses couilles, pas comme l’autre idiot que vous adulez, le Khodokorski. Les conditions de vie y sont extrêmes et pourtant, nous avons fait surgir une ville. Les nuits y font 24 heures en décembre et les températures peuvent atteindre – 50°, l’hiver y dure neuf mois !!! Il y fait nuit sans interruption de début décembre à mi-janvier. La ville est à 400 km au nord du cercle polaire, entièrement construite par des prisonniers. Tu imagines, petit Frantsouz. Non, tu n’y arrives pas. Si cela t’intéresse, je te conseille de voir les photos de Elena Chernyshova (http://elena-chernyshova.com/wordpress/) et de lire le récit de Jacques Rossi qui y a été prisonnier en 1939. C’est tout de même beau de voir ce dont l’homme est capable, ce dépassement. Je crois que le Russien en est encore capable, tant le collectif peut primer sur l’individuel chez nous, à certains moments de notre histoire et chez toi, vous en seriez capables ? Bah, c’est vrai, chez le Russien, tu as aussi un petit côté Oblomov (à lire absolument).


http://elena-chernyshova.com/wordpress/wp-content/gallery/jour-de-nuits-nuit-de-jours/norilsk1.jpghttp://elena-chernyshova.com/wordpress/wp-content/gallery/jour-de-nuits-nuit-de-jours/norilsk11.jpghttp://elena-chernyshova.com/wordpress/wp-content/gallery/jour-de-nuits-nuit-de-jours/norilsk20.jpg


J’ai retrouvé le pays tel qu’il était avant mon départ. Une monnaie qui plonge et un peuple qui serre les dents. Ben ouais, forcément, quand ton salaire est divisé par deux, parce que c’est ça ou la porte, tu serres les dents et le reste. Tu vois, petit Frantsouz confortablement installé, ce que c’est que le vrai libéralisme économique dont tu te fais le parangon. Mais le Russien a vraiment une capacité de résilience que peu de peuples possèdent, et puis dans son histoire, il en a vu des choses, des Mongols aux hordes nazies. D’ailleurs, du fait de la chute du rouble et des sanctions, le Russien s’est fait rare par chez toi cette année. Et c’est le commerçant qui le déplore en premier, ah le commerçant français, il te vendrait sa femme et ses enfants, c’est une figure de votre patrimoine, à conserver. Et puis, tu as l’éleveur de porcs aussi, bien malheureux en ce moment…, à cause du méchant Russien ?

Les précédentes chroniques moscovites:

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/chroniques%20moscovites/

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14 août 2015 5 14 /08 /août /2015 15:23
Enfant géopolitique observant la naissance de l'homme nouveau est une huile sur toile de l'artiste surréaliste espagnol Salvador Dalí réalisée en 1943. Elle représente l'éclosion d'un homme hors d'un œuf sur lequel apparaît une mappemonde.
Enfant géopolitique observant la naissance de l'homme nouveau est une huile sur toile de l'artiste surréaliste espagnol Salvador Dalí réalisée en 1943. Elle représente l'éclosion d'un homme hors d'un œuf sur lequel apparaît une mappemonde.

Dali disait, “La peinture est la face visible de l’iceberg de ma pensée.” derrière le peintre et l’histrion se cachait-il autre chose? Les peintures de Dali alignaient dans le bon ordre, comme les lames du tarot, nous délivrent-elle un message. Pourquoi Salvador Dalí considérait la gare de Perpignan comme le lieu privilégié de son inspiration : « C'est toujours à la gare de Perpignan […] que me viennent les idées les plus géniales de ma vie […] L'arrivée à la gare de Perpignan est l'occasion d'une véritable éjaculation mentale qui atteint alors sa plus grande et sublime hauteur spéculative […] Eh bien, ce 19 septembre, j'ai eu à la gare de Perpignan une espèce d'extase cosmogonique plus forte que les précédentes. J'ai eu une vision exacte de la constitution de l'univers. L'univers qui est l'une des choses les plus limitées qui existe serait, toutes proportions gardées, semblable par sa structure à la gare de Perpignan. » À partir de 1960, Dalí se référa à plusieurs reprises à la gare comme « centre cosmique de l'univers », entre autres formules. La première d'entre elle fut liée, selon le peintre, à l'intuition d'une représentation de la troisième dimension à base de stéréoscopie. Cette citation fut reprise lors d'une conférence en 1983 à propos de La Queue d'aronde avec le mathématicien René Thom qui assura au peintre « que l'Espagne pivote précisément – pas dans la zone de – mais exactement là où se trouve l'actuelle gare de Perpignan ».


En retour, la rénovation de la gare effectuée au début du xxie siècle intègre plusieurs éléments de l'univers du peintre : le plafond du hall est peint dans son style (maquette de Robert d'Hoosche peinte avec Charançonnet sur commande de la SNCF), et le dallage posé devant la station s'inspire du tableau La Gare de Perpignan. Le centre commercial créé à cette occasion a été baptisé el Centre del Món (ce qui signifie « centre du monde » en catalan).

Monique Massot passionnée du Maître tente une théorie , pour ce qui n'avait jamais encore été décrypté!

Perpignan: Salvador Dali annonçait l’avènement de l'homme nouveau! interview Monique Massot par Nicolas Caudeville
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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 09:58
Pascal Comelade, à gauche, avec les Liminanas, avec lesquels il y beaucoup de collaborations artistiques et amicales
Pascal Comelade, à gauche, avec les Liminanas, avec lesquels il y beaucoup de collaborations artistiques et amicales

Pascal Comelade (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pascal_Comelade), est un musicien qui a conquis l'international par ses musiques (notamment de film) et ses brillantes collaborations (notamment avec la rockeuse anglais PJ Harvey). Il a finit par être connu la où il vit dans la Catalogne Nord.Récemment, il a sorti un coffret de CDs qui réuni la production locale, non rééditée en cassette et en vinyl, d'artistes comme pere Figueres, Gérard Jacquet, les Bella's et lui même:comme une revendication du culture musicale roussillonaise en langue catalane ou pas. Il porte un regard dure sur les lieux culturels et leurs politiques qui ont des prétentions trans-frontalières et qui ne programment finalement qu'en langue française: la roussillonite....On parle aussi de son dernier concert à Lyon avec l'orchestre Bel Canto, le tout dans une niche en pierre du Castillet, deux heure moins le quart avant l'expo du Bdiste normand de Riff...Entretien

Voir aussi:

Le site de Pascal Comelade

http://www.pascal-comelade.fr/

Pascal Comelade, à gauche, le dessinateur Riff, au centre, et le directeur (entre autre) du Festival international du Disc Jean Casagran

Pascal Comelade, à gauche, le dessinateur Riff, au centre, et le directeur (entre autre) du Festival international du Disc Jean Casagran

à la librairie Torcatis, Henri Bes, se transforme Mickey, avec les coffrets des artistes roussillonais de Pascal Comelade

à la librairie Torcatis, Henri Bes, se transforme Mickey, avec les coffrets des artistes roussillonais de Pascal Comelade

Pascal Comelade: Je ne suis jamais passé par les institutions! interview par Nicolas Caudeville
Pascal Comelade: Je ne suis jamais passé par les institutions! interview par Nicolas Caudeville
Pascal Comelade: Je ne suis jamais passé par les institutions! interview par Nicolas Caudeville
Pascal Comelade: Je ne suis jamais passé par les institutions! interview par Nicolas Caudeville
Pascal Comelade: Je ne suis jamais passé par les institutions! interview par Nicolas Caudeville
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25 juin 2015 4 25 /06 /juin /2015 22:28
 Perpignan:Place du Puig, une tyrolienne pour désenclaver le quartier gitan! par Sébastien Navarro

Jeudi 25 juin 2015, place Rigaud. Il est un peu moins de 14 heures et j’ai une demi-heure à tuer avant mon rancart. Je m’enfile dans la rue Emile Zola. Dépassant la médiathèque, je reviens sur mes pas par la rue de l’Université. Je marche à l’ombre. Un jeune pilotant un scooter assourdissant fend l’asphalte. Il est bronzé et n’a pas de casque. Un affreux sentiment d’insécurité écrase mon thorax. Quelques respirations enseignées par ma coach en sophrologie suffisent à dissiper le malaise. J’aborde la zone gitane avec une sérénité recouvrée. Rue des Farines, l’immeuble effondré en début d’année dernière laisse une béance inquiétante. En amont, la rue est barrée car d’autres immeubles sont menacés dans leurs fondations. Je suis obligé de rebrousser chemin et de prendre une autre rue. Ce sera celle de l’Anguille. Des coqs chantonnent, des câbles électriques pendent dans les rues, des ordures s’entassent dans le renfoncement des fenêtres. Saint-Jacques : quartier le plus pauvre de France. Quand je pense que bientôt cette enclave de misère va sortir de son isolement, des filaments de félicité me parcourent le ventre.

Deux Gitanes sont assises sur le pas de leur porte, à l’abri du soleil. Elles ne me regardent pas. Moi non plus. Ou bien rapidement, du coin de l’œil. Bientôt, mes belles, nous siroterons ensemble une piña colada sur le quai Vauban. Arrivé place du Puig, un beau brun me hèle discrétos. Je crois qu’il s’agit de mon contact. Hélas, l’homme est représentant en psychotropes. Je décline ses offres alléchantes, ma drogue à moi c’est l’humanisme, la fraternité mondiale, une immense sardane de Seattle à Vladivostok. Rue Villon, une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et me retourne : ils sont là. Jean-Paul, Gitan de père en fils depuis des siècles, et Hervé (1), chargé d’études à la DAU (Direction Aménagement et Urbanisme) de la mairie de Perpignan. On parcourt quelques mètres avant de rentrer dans un immeuble de deux étages. Je découvre un appartement coquet, propre et lumineux. Je rejoins Hervé sur le balcon. Son index est pointé sur la place du Puig : « C’est ici que sera implantée la plateforme de départ ». Je dégaine mon smartphone et fais quelques photos haute définition. Hervé me fait une rapide genèse du projet : « L’idée m’est venue alors que nous étions en pleins travaux de la passerelle. » Hervé fait référence à la nouvelle passerelle enjambant la Têt censée permettre aux déshérités du Vernet d’accéder en toute paix et simplicité au cœur historique de la cité. « Une ville moderne comme Perpignan ne peut pas se satisfaire d’un centre-ville aussi fragmenté, récite Hervé en croisant ses doigts fins et délicats. La misère, l’exclusion ne disparaîtront qu’en multipliant les flux. Flux de marchandises et flux humains. Avant d’être sédentaires, les Gitans de Perpignan étaient nomades. Ils avaient déjà tout compris : la vie, c’est le mouvement. »

Du bas de la rue remonte le cri d’enfants. Jean-Paul s’allume une cigarette et me fixe avec ses yeux noisette : « Le Puig, on l’oublie trop souvent, au départ c’est une colline. Or quel moyen de transport est le mieux adapté pour désenclaver ce type de relief ? Un métro ? Un tram ? Jamais la mairie n’investira des millions dans un tel projet. » D’où l’idée d’installer une tyrolienne. Le Gitan déplie un plan de Perpignan sur la table. Ahuri, je découvre le tracé de ce projet censé relier, en moins de 600 mètres de câble galvanisé, la place du Puig à la place de la Victoire. J’imagine la glissade « sur un dénivelé de 3% », le survol des toits de la ville, la caresse de la tramontane dans les cheveux. Les familles de Saint-Jacques en survol pour profiter d’une ballade le long de la Basse. Le peuple catalan enfin réuni. Après le Centre del Món, le Théâtre de l’Archipel, la passerelle sur la Têt : la Tyrolienne du Puig ! Hervé abat soudain sa main sur le plan de la ville et me confie : « Pour l’instant, le projet est en étude de faisabilité. Nous avons déjà établi une première fourchette de financement mais je n’ai pas le droit de communiquer là-dessus. La semaine prochaine, j’ai rendez-vous avec Kanner [ministre de la Ville, ndlr] pour lui présenter le projet et je suis optimiste quant à un engagement conséquent de l’Etat. » Ce qu’oublie de me préciser ce fonctionnaire territorial,

c’est qu’il est de notoriété publique qu’il est un intime de Daniel Zielinski, actuel dircab de Kanner et ancien dircab d’une certaine… Ségolène Neuville. Un homme politique ne survit que grâce à la rentabilité de ses réseaux. A l’échelle locale ou nationale, ce principe vaut viatique.

Je pose une dernière question à Jean-Paul : comment l’arrivée de la tyrolienne est-elle perçue dans la communauté gitane ? L’homme éteint sa cigarette dans un cendrier en terre cuite et me sourit : « Tu sais, les Gitans ont fait preuve durant leur longue histoire, d’une grande capacité d’adaptation quelle que soit leur terre d’accueil. Je connais les regards des Français avant de rentrer dans une boutique du centre-ville. Gitan égale voleur, c’est comme ça que vous nous voyez, vous les Payous. Ma conviction est que la tyrolienne, en réduisant les distances entre vous et nous, va rapprocher nos peuples. Dans l’immédiat, mon vrai problème, c’est que j’ai un peu le vertige et l’idée de me retrouver à dix mètres au-dessus du sol ne me rassure pas vraiment. » L’homme éclate de rire et je ne tarde pas à lui emboîter la glotte.

S’il y a bien une ville où la fraternité n’est pas un vain mot, ce n’est pas dans les nouvelles mairies de Madrid ou de Barcelone où la graine gauchiste promet des lunes à des peuples désabusés, mais bien ici, dans ce fief roussillonnais, où hommes politiques visionnaires et industriels philanthropes s’affairent les mains dans le cambouis social. Ailleurs le chant strident d’un coq retentit. Demain n’est plus une impasse.

(1) L’anonymat a été requis

Voir aussi:

Le Qatar sur les startings-blocks pour acheter le Canigou! par Sébastien Navarro

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/05/le-qatar-sur-les-startings-blocks-pour-acheter-le-canigou-par-sebastien-navarro.html

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4 juin 2015 4 04 /06 /juin /2015 21:51
Contactez Cavale www.cavale.tk
Contactez Cavale www.cavale.tk

Le projet CAVALE www.cavale.tk est créé en 2011 par Prêle Abelanet qui réunit cinq musiciens autour de ses compositions, pour une musique instrumentale, arrangée collectivement. Alexis Lenoir au saxophone ténor, Arne Wernink à la trompette, Pierre Baradel à la batterie, Olivier Chevoppe à la contrebasse et Prêle Abelanet à l’accordéon, sont réunis pour « raconter » et improviser. La musique de Cavale semble raconter des histoires de vies – graves, joyeuses, mélancoliques, humoristiques, douce-amères, rêveuses - et donne ainsi un ton cinématographique et imaginaire. Cavale se nourrit d’influences puisées dans le jazz, musiques du monde, musique des Balkans, rock, cinéma et univers du cirque, à travers des compositeurs comme Nino Rota, François de Roubaix, la Kumpania Zelwer, Goran Brégovic, Carla Bley, Louis Sclavis, L’Attirail… Une partie des compositions est écrite en mesures impaires ( 5 tps, 7 tps, 9 tps, ) ce qui donne une particularité rythmique qui ouvre des voies d’improvisations larges et inattendues, et des champs d’expression contrastés. Cavale est comme un train en marche, dans lequel l’auditeur est pris, la musique devient le paysage qui défile, et procure le sentiment d’être en partance pour ailleurs. On ne sait où et quand sera le terminus …

Cavale joue son 1er concert aux musicales de l'Agly (Planèzes) en juillet 2011, et a pu approfondir sa création durant les résidences artistiques au Théâtre de Perpignan, et à la Casa Musicale, s'est produit sur les scènes du Théâtre de Perpignan, à ElMediator, au Château de Collioure, aux Jeudis de Perpignan, au Couvent des Minimes, au festival de Planèzes Les Musicales de l'Agly, à Salses-le-château au Portail à Roulettes, à l'Anthropo ... et continue d'explorer des espaces oniriques et poétiques en s'associant avec Thomas Pennanguer (plasticien-vidéaste) et Jérémy Tissier (poète-comédien).

L'archipel contre attaque essayait un nouvel outil, le ketch de Didier Brazeau. Au programme, interview de Prêle Abélanet et Olivier Chevoppe respectivement accordéon et demi contrebasse du groupe Cavale, qui sort un album, "Partir". Alors quoi de mieux qu'un voilier pour nous jouer un morceaux...

Cavale, Album "Partir" l'interview

Cavale album "partir" le show case partie 1

Cavale album "partir" le show case partie 2

La couverture de l'album http://foglia.ultra-book.com/

La couverture de l'album http://foglia.ultra-book.com/

CAVALE musique à imagination libre, sort son nouvel album "Partir" interview Prêle Abelanet,Olivier Chevoppe par Nicolas Caudeville
CAVALE musique à imagination libre, sort son nouvel album "Partir" interview Prêle Abelanet,Olivier Chevoppe par Nicolas Caudeville
CAVALE musique à imagination libre, sort son nouvel album "Partir" interview Prêle Abelanet,Olivier Chevoppe par Nicolas Caudeville
CAVALE musique à imagination libre, sort son nouvel album "Partir" interview Prêle Abelanet,Olivier Chevoppe par Nicolas Caudeville
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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 16:07
Perpignan:Jean-Marc Pujol, un maire qui travaille la ville en bon père de famille,patrie....
Perpignan:Jean-Marc Pujol, un maire qui travaille la ville en bon père de famille,patrie....

"Je suis très inquiet pour l’avenir de cette ville exceptionnelle qu’est Barcelone." Dans un des derniers articles de son blog "officiel" (faut croire qu'il y a des contrefaçons) ,le maire de Perpignan s'inquiète :"après les élections locales qui ont eu lieu dimanche dernier 24 mai, aucune majorité stable ne se dégage. Le pouvoir, quel qu’il soit, va devoir trouver un compromis pour pouvoir gouverner. " Lui, n'aime pas le compromis (la compromission, je ne sais pas) . Il aime le pouvoir pur, ne pas s'encombrer de discussion (voir le cas de l'école des beaux arts) ou d'alliance avec des moins qualifiés que lui (voir le sort qu'il a fait à Romain Grau http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/05/perpignan-ou-sont-passees-les-delegations-renforcees-de-romain-grau-par-nicolas-caudeville.html et à l'héritage alduyste). Ha régner sans partage!

Déjà à Perpignan, cela serait humiliant, mais une grande ville comme Barcelone!

"Le maire sortant, M. Trias (et avant lui M. Maragall), qui a fait de Barcelone l’une des villes comptant parmi les plus belles et la plus avant-gardiste du monde, qui a contribué à faire du port de Barcelone un exemple de dynamisme qui rayonne dans tout le bassin méditerranéen et au-delà, n’est pas jugé sur ses réalisations mais uniquement sur un sentiment de rejet national visant les élites politiques "

Merde, salauds de pauvres, qui ne regardent pas au mérite du travail, mais au rejet de l'élite! Ils ne méritent pas la démocratie.

La démocratie, c'est l'infini, mis à la portée des caniches ( Désormais, non content d'aboyer: ils mordent!)

Ils rejettent l'élites! Que monsieur Pujol ne s'inquiètent pas. Ni ses réalisations, ni le fait qu'il appartienne à l'élite des experts comptables ne le mettent en danger!

"C’est, me semble-t-il, un vote populiste porteur de nuages et peut-être même d’orages qui s’installe dans le ciel de Barcelone. Car le mouvement Podemos n’aura que le choix entre la renonciation à ses promesses et la fuite en avant dans l’application d’un programme qui ne peut que ruiner la ville."

Lorsque des personnes font appellent au peuple, ils ont pour ceux qui ont l'habitude de gouverner sans eux des manières "populistes" . Parce que la vulgarité, c'est la manière dont se comportent les autres. Les pets qu'on fait on toujours bonne odeur, voire celle de la sainteté!

Podémos n'aura pas le choix que la renonciation à ses promesses...Jean-Marc Pujol lui à toujours fait comme ça, pas par incompétence.Mais que comme va s'en apercevoir le nouveau pouvoir à Barcelone, lorsqu'on réalise ses promesses, on est inéluctablement condamné au chaos!

Résumons les propos du pape de la gestion municipale, qui ignore l'existence du sur-moi, parle sans filtre: la démocratie, c'est bien si on continue de voter pour les maîtres, puisque de toutes manières, il est illusoire de faire le bonheur du peuple!

Vivement le retour de Franco en Espagne!

Voir aussi:

Jean-Marc Pujol, le peace-maker! par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/07/jean-marc-pujol-le-peace-maker-par-nicolas-caudeville.html

Perpignan: on a retrouvé le général Tapioca par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/article-perpignan-on-a-retrouve-le-general-tapioca-par-nicolas-caudeville-106306109.html

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 14:57
 Minima Strategia par le théoricien Jordi Vidal

Un petit rappel historique de stratégie militaire.

Chacun peut y puiser et en faire un usage immédiat.

Lorsque Xénophon, le philosophe-stratège, nous instruit de ses victoires et de ses défaites, il nous force à reconsidérer la guerre moderne. Il annonce d’ailleurs Clausewitz quand il différencie, pour mieux les relier, la tactique et la stratégie. Son expérience du combat et de la pensée nous fait pressentir que la tactique est l’emploi des forces dans le combat pour atteindre la victoire, et la stratégie, l’emploi des victoires pour atteindre les objectifs de la guerre. Il préfigure Jomini lorsqu’il note que le chef, qui doit en savoir toujours plus, doit obtenir l’adhésion, le dévouement et l’obéissance de ses soldats par tous les moyens ; même s’il lui faut feindre et dissimuler pour atteindre la victoire. L’issue d’une bataille, puis de la guerre dépend selon Xénophon et Jomini du nombre d’hommes engagés, mais tout autant de leur courage et de leur savoir-faire technique. Une discipline et une cohésion sans faille doivent entretenir leur sentiment de supériorité combative, intellectuelle et morale. Si Xénophon accorde à ses soldats le droit de méditer sur son jugement, s’il les entretient de ses raisons et leur soumet les résultats qu’il pense atteindre, c’est, par une parfaite maîtrise de l’intelligence et de l’affectivité de ses troupes, pour obtenir une obéissance absolue. Être entretenu, même faussement, des raisons de leurs efforts justifie tous les sacrifices. Cette confiance aveugle détermine le choix d’une armée rapide, souple et disciplinée à la manœuvre.

Jomini en s’inspirant de la stratégie napoléonienne conseille de faire vivre l’armée sur le dos du pays à conquérir, alors que les généraux du XVIIIe siècle subordonnaient tout « au calcul des boulangeries ». Il est partisan de déplacements rapides portant la masse de l’armée sur « tous les points de sa ligne ». Il se fait l’avocat de l’offensive et préconise de faire preuve de la plus grande vigueur. Admiratif, il constate : « L’Empereur ne livrait pas bataille pour la gagner simplement ; mais bien pour achever l’anéantissement des corps organisés de l’ennemi ». Il fait dire à Napoléon : « Un général ordinaire se serait contenté à ma place de chercher à battre les ennemis, je portai mes vues plus haut : je résolus de les détruire. » Pour Jomini, le théoricien de la mobilité, une bonne armée doit avoir l’initiative du mouvement et combiner solidité et rapidité dans l’attaque. Sa tactique sera, selon le rapport des forces en présence, d’attaquer le point le plus faible ; d’attaquer les deux extrémités de la ligne ennemie ou de briser et disperser les troupes rivales par de fausses attaques. Pour qu’une telle tactique réussisse, il lui faut connaître les positions ennemies et avoir des troupes convaincues de leur bon droit et bien disciplinées.

Tel Maurice de Saxe encourageant la qualité plutôt que la quantité, Charles Ardant du Picq est favorable à l’armée de métier. Il se méfie « des armées de masse des démocraties » et préconise d’utiliser des « mercenaires, soit, et bien payés ». Il pense la stratégie militaire en termes de psychologie collective et conteste et critique les armées de masse de type napoléonien. Il leur préfère des armées de taille plus modeste, composées de troupes supérieurement entraînées et disciplinées qu’il oppose aux armées de masse « désordonnées ».

Pour Clauzewitz, le concept de la guerre est le mouvement de la violence pure, son absolu. Sa théorie de la guerre se fonde sur l’interprétation des résultats guerriers, mais n’ambitionne pas la réalisation de son concept. Le conflit guerrier, chez Clauzewitz, rentre nécessairement en contradiction avec le présupposé de sa violence, car son origine est subordonnée à la politique. Si l’intérêt politique instrumentalise la violence pure, il ne peut jamais s’y abandonner sous peine d’être emportée par elle. Clausewitz remarque : « Si la guerre appartient à la politique, elle prendra naturellement son caractère. Si la politique est grandiose et puissante, la guerre le sera aussi et pourra être poussée jusqu’aux sommets où elle revêt sa forme absolue. » Autrement dit, la guerre recherche la violence pure mais ne peut s’y maintenir durablement. Cette distinction entre guerre réelle et guerre absolue nous rappelle que la politique contemporaine, ou ce qu’il en reste, est réduite à l’essence de la guerre. Si le langage de l’économie, en tant que langage dominant, est un langage guerrier, c’est que l’économie contemporaine est une économie de guerre. Engels notait déjà, faisant référence à Clauzewitz que c’est au commerce que la guerre ressemblait le plus.

Sun Zi observe que la guerre est la voie de la vie et de la mort, celle qui mène à la survie ou à l’anéantissement, et qu’il est impossible de ne pas l’étudier. Il précise aussitôt que c’est l’art de duper. Celui qui peut doit faire croire qu’il ne peut pas. Celui qui est disposé à combattre doit faire croire qu’il ne l’est pas. Celui qui est proche doit faire croire qu’il est loin, et inversement. Sun Zi constate encore : si l’ennemi présente un intérêt, attirez-le ; s’il est dans le désarroi, emparez-vous en ; si l’ennemi est groupé, protégez-vous en ; s’il est puissant, fuyez ; s’il s’emporte, troublez-le ; s’il est vil, rendez-le arrogant; s’il se repose, harcelez-le ; s’il est uni, divisez-le. Sun Zi conseille d’attaquer l’ennemi lorsqu’il n’est pas prêt, et de tenter une sortie lorsqu’il ne s’y attend pas. Il conclut avec un art ou la subtilité le dispute au cynisme que si tout ceci augmente les chances de victoire du stratège, on ne peut rien dire à l’avance.

Cet art stratégique de la ruse s’attache aux concepts antithétiques tels qu’apparence et réalité, majorité et minorité, force et faiblesse, attaque frontale et guet-apens, avance et retraite. La déduction stratégique, héritière du rôle de l’intuition dans le discours philosophique chinois, est toujours opportuniste et se base sur le principe de non-contradiction, ou du moins sur un principe où la multi-contradiction impose un choix stratégique intégrant l’incertitude. Ce mode de raisonnement s’oriente vers la conduite d’actions indirectes et privilégie le dispositif médiatique de la désinformation qui attise la peste émotionnelle et organise l’agression psychologique (propre à la cyberguerre). Toute action de force est subordonnée à la victoire d’une première attaque indirecte. L’arrière plan logique d’une telle stratégie est de vaincre sans recourir à l’affrontement physique direct, en ménageant la vie des soldats sans pour autant se soucier de la vie des civils.

Parmi les stratagèmes « passifs » se détachent ceux qui dissimulent la réalité et ceux qui la simulent. Parmi les stratagèmes « actifs », ceux qui favorisent l’encerclement de l’ennemi, font prendre l’initiative et donnent un avantage. Cet art stratégique dissimule sa complexité sous une formulation d’une apparente simplicité dont la logique

sémantique renvoie à la pensée héraclitéenne. Elle masque dans la forme, et organise dans les faits, un art du commandement qui subordonne toute prise de décision à une intuition dynamique et complexe.

Assiéger Wei pour sauver Zhao.

Tuer avec un couteau emprunté.

Profiter d’un incendie pour commettre un vol.

Clameur à l’est, attaque à l’ouest.

Créer quelque chose à partir de rien.

Observer l’incendie sur la rive opposée.

Le prunier se dessèche à la place du pêcher.

Emprunter un cadavre pour le retour.

Pour saisir quelque chose, commencer par lâcher.

Jeter une brique pour gagner un morceau de jade.

Pour neutraliser une bande de brigands, capturer d’abord leur chef.

Voir aussi:

Perpignan: Jordi Vidal le directeur de la culture démissionne interview par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/07/perpignan-jordi-vidal-le-directeur-de-la-culture-demissionne-interview-par-nicolas-caudeville.html

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/07/perpignan-jordi-vidal-le-directeur-de-la-culture-demissionne-interview-par-nicolas-caudeville.html

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/article-jordi-vidal-la-societe-du-chaos-est-une-mise-en-scene-inverifiable-interview-partie-2-par-nicolas-111043196.html

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 15:06
Avoir un bon copain!
Avoir un bon copain!

Vendredi 29 mai (jour anniversaire des émeutes de Perpignan) à 18 heure à la librairie Torcatis à Perpignan conférence débat:"Béziers – Perpignan : le jumelage le temps d’un soir"

Dans son édition du 3ème trimestre 2014, la revue de géographie et de géopolitique Hérodote revient sur les élections municipales de Béziers et Perpignan de 2014. Dans un article intitulé « Les nouveaux maîtres du Sud », les géographes David Giband et Marie-Anne Lefèvre dressent une cartographie comparative de ces deux villes du sud où l’extrême-droite métastase à la faveur d’une misère sociale grandissante et d’une clique politicienne obnubilée par sa reproduction clanique. « Béziers et Perpignan figurent parmi les villes les plus pauvres de France et se caractérisent par l’ "ultrapaupérisation" des quartiers centraux et par une fragmentation socioéthnique de l’espace urbain. (…) La "souffrance du centre-ville", argument des discours de Ménard et d’Aliot, sert à dénoncer l’inefficacité des équipes municipales en place. Aliot dénonce "les politiques clientélistes éhontées, la situation désastreuse de certains quartiers. On achète la paix sociale". Pendant que Ménard se veut le porte-parole d’un "ras-le-bol généralisé après dix-ans de gestion UMP". Elle alimente une rhétorique antisystème amalgamant insécurité, crise du centre, paupérisation, immigration, pauvreté, clientélisme et communautarisme. » Dans cette configuration de cloaque, les communautés (gitanes, arabes, pied-noires, etc.) sont soit courtisées en tant que réservoir de votes soit stigmatisées et promises au karcher d’une République qui ne s’est jamais remise de l’effondrement de son ancien empire colonial.

Après avoir garni les panneaux publicitaires de Béziers de flingues, « nouveaux amis » de la police municipale, Ménard créé à nouveau le buzz avec ses statistiques ethniques visant à ficher les enfants scolarisés. Jouant la même partition que Le Pen avec son « détail de l’histoire », le communicant Ménard a bien compris qu’une politique dans l’air du temps se construit avant tout sur un savant mélange de faux dérapages et d’habiles provocations. Les périodes de crise ont toujours été propices aux crispations xénophobes. Jouant avec le sifflet d’une cocotte-minute prête à imploser, Ménard enchaîne ses numéros de triste clown et pleurniche son paradis perdu : cette terre d’Algérie où les Français firent tant de merveilles durant plus d’un siècle. « Coloniser c’est mettre en valeur » nous rappelle, à Perpignan, le Centre national de documentation des Français d’Algérie.

Il y a dix ans éclataient les « émeutes gitano-arabes » de Perpignan. Le 29 mai 2005, Driss Ghaib était assassiné devant chez lui, une semaine après le meurtre de Mohamed Bey Bachir, et la ville s’embrasait. Résumée dans les colonnes du Figaro du 31 mai 2005, la première nuit d’émeute prend des airs de western catalan : « Ils [les Maghrébins] sont très vite des centaines dans la rue. Ils portent des barres de fer, des battes de base-ball, des cocktails Molotov. On verra même des sabres. Et ils déferlent en direction du quartier gitan, saccageant au passage vitrines et abribus, retournant sans distinction voitures et poubelles avant d'embraser le tout. La rue Foch n'est plus qu'un champ de bataille. Place Cassanyes, au pied du quartier gitan assiégé, des coups de feu partent des balcons. Plus de quatre cents policiers et gendarmes sont là pour s'interposer, mais la foule est définitivement incontrôlable. Aux deux compagnies de CRS déjà mobilisées, viendront s'ajouter des renforts venus de tout le Sud. » Pendant une semaine, Perpignan, l’archipel des ghettos, sera quadrillée par un millier de flics. Depuis, on nous l’assure, le calme est revenu. Le 29 mai 2015, nous recevrons une poignée de biterrois animateurs du journal numérique En vie à Béziers qui lutte pied à pied, avec un humour corrosif, contre le verbe « nauséabond » de Ménard. Sous l’égide du site l’Archipel contre-attaque, autre poil à gratter au sein de la presse catalane, on vous propose une petite causerie au sein de la digne librairie Torcatis, à 18h00. La rencontre se veut

avant tout échange : parce que ces villes, nos villes, avant d’être des professions de foi sur papier glacé pour politiciens battant la campagne, naissent dans la bouche des peuples qui les habitent. Parce que mettre des mots sur ce que nous vivons est déjà le début d’une certaine reprise en main.

Voir aussi:

Perpignan: le 29 mai prochain, on fêtera les 10 ans des émeutes! interview Sébastien Navarro par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/05/perpignan-le-29-mai-prochain-on-fetera-les-10-ans-des-emeutes-interview-sebastien-navarro-par-nicolas-caudeville.html

Des images:de la grande manif après la mort de Bay Béchir, les échauffourées de la place Cassanyes, les incendies de la rue Foch

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24 mai 2015 7 24 /05 /mai /2015 20:09
école des beaux-arts en lutte, une étudiante de 3éme année Isabelle Ernest — avec Isabelle Ernest.
école des beaux-arts en lutte, une étudiante de 3éme année Isabelle Ernest — avec Isabelle Ernest.

Quatrième jour d'occupation pour les étudiants des beaux-arts de Perpignan, en lutte contre la fermeture de l'école par le maire Jean-Marc Pujol.. Les soutiens des perpignanais commencent à affluer, nourriture par les maraîchers et les commerçants du centre ville, des signatures des citoyens. Isabelle Ernest étudiante de troisième année raconte.Pour les soutenir financièrement https://www.leetchi.com/c/projet-du-comite-doccupation-de-la-heart

Voir aussi:

Perpignan: les beaux arts contre attaque/un manifeste et un blog! par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2015/05/perpignan-les-beaux-arts-contre-attaque-un-manifeste-et-un-blog-par-nicolas-caudeville.html

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