« C’est un acteur déplorable qui gueule, et qui soulève, avec des " han! " de porteur d’eau, le vers qu’il faut laisser s’envoler. »
Cyrano de Bergerac , Edmond Rostand
**"Perpignan autrement" : la fabuleuse épopée du retour des listes UMPS**
Ah, l’éternel printemps de la politique perpignanaise ! Alors que 2026 s’approche à grands pas, voilà qu’un parfum bien connu emplit l’air de la ville. Non, ce n’est pas celui des fleurs des platanes ou des marchés colorés du centre-ville. C’est celui, subtilement enivrant, de l’union sacrée des contraires : la liste "UMPS", ressuscitée telle une tradition locale.
Sous le doux nom de *"Perpignan autrement"*, on assiste à un spectacle désormais classique : la promesse d’un changement radical… par les mêmes qui changent peu. Certes, la rose n’est plus ce qu’elle était, mais, comme disent les poètes, *"L’important, ce n’est pas la rose, mais son parfum."*
**Un mariage de raison, pour le bien commun (ou presque)**
D’un côté, les ex-roses qui ont tourné libérales pour séduire les diplômés urbains et les think tanks bienpensants. De l’autre, les centristes qui se découvrent soudain une passion pour la solidarité et la culture accessible à tous. Et au milieu, les habitants de Perpignan, qui s’interrogent : ce "rassemblement inédit" ne ressemble-t-il pas étrangement à une vieille recette réchauffée ?
Ah, mais quelle ambition ! Nous, habitant.e.s, citoyen.ne.s, militant.e.s syndicaux, et autres enthousiastes de la *cause commune*, avons lu l’appel vibrant : *"Perpignan a droit à son printemps !"* Le problème, c’est qu’après tant d’hivers, les bourgeons politiques ont un peu de mal à convaincre.
**Quand Terra Nova souffle encore sur la tramontane**
Derrière cette opération de "rassemblement", un vent venu de loin, celui des brillantes analyses de Terra Nova, le think tank préféré des réformistes en cravate. Ces stratèges, on s’en souvient, avaient en 2011 préconisé de délaisser les ouvriers – cette classe en "déclin" – pour se tourner vers les "outsiders" : diplômés, jeunes urbains, et minorités progressistes.
Les ouvriers ? Trop vieux jeu, trop classe sociale. Les nouveaux électeurs de gauche ? Des *values voters*, unis par des idéaux culturels plutôt que par des revendications matérielles. Ce qui tombe bien : ça coûte moins cher en programmes et en luttes.
Alors, à Perpignan, on reprend la formule : un soupçon de justice sociale, une pincée d’écologie, une louche de tolérance, le tout saupoudré de catalanité… et voilà une recette prête à conquérir les urnes.
**Un nouveau souffle asthmatique ? Ou le même vieux vent ?**
Et pourtant, la promesse de "Perpignan autrement" peine à masquer l’évidence : cette union n’est pas vraiment inédite. C’est le bon vieux front anti-Aliot, repeint en vert pastel et en rose délavé. Mais pourquoi changer une équipe qui… n’a pas vraiment gagné depuis des années ?
Dans cette pièce aux airs de déjà-vu, les spectateurs pourraient bien rester sur leur faim. Les Perpignanais, eux, attendent autre chose qu’un *remix* des années passées. Peut-être même qu’ils se demandent si l’important, ce n’est pas seulement le parfum, mais la substance.
Alors, à 2026, Perpignan ! Que le meilleur gagne. Et que les promesses – enfin – se réalisent.
**Tirade de la liste UMPS, à la manière de Cyrano de Bergerac :**
**Que dites-vous ? Rallier votre "Perpignan Autrement" ?**
Porter l’étendard rose fané d’un passé qui s’efface,
Ou celui, au centre, à la couleur de l’impasse ?
Reprendre, en chœur, vos refrains convenus,
Unir nos voix pour un énième "tout est perdu" ?
**Non, merci !**
Aller quêter l’espoir dans vos appels timides,
Vous qui, hier, applaudissiez des choix intrépides
Quand la rose se fit libérale, et que le peuple trahi
Chercha refuge ailleurs, seul, sans parti ?
**Non, merci !**
Louer vos grands principes, vos nobles intentions,
Tout en sachant bien que vos douces professions
Cachent des calculs, des alliances tacites,
Des "compromis nécessaires" qui sonnent hypocrites ?
**Non, merci !**
Vous suivre pour repeindre des façades déjà ternies,
Rassembler en façade, mais diviser en petits,
Faire d’Aliot votre seul ennemi commun
Quand les vrais maux sont ailleurs, anciens et importuns ?
**Non, merci !**
Moi, j’aurais préféré, face à ce désarroi,
Voir des actes, des projets, des luttes, une vraie foi,
Pas un parfum fané, ni un ersatz d’avenir,
Mais un printemps sincère qui ferait enfin fleurir !
**Oui, merci !**
Merci de m’inviter, mais je refuse ! Allez seuls !
Faites vos listes, vos alliances, vos duels,
Moi, j’irai marcher, sans promesse ni détour,
À chercher l’horizon d’un renouveau plus pur.
**Rester fidèle à mes valeurs, sans compromis ni peur,
Et si je tombe, au moins ce sera sans rancœur.**
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