" Le plan sècheresse n'est pas un arrosage."
Prix de l'humour politique 1990. (Ministre de l'Agriculture) de Henri Nallet
"Après la sècheresse, la pluie tombe comme des applaudissements."
Félix Leclerc
Ah, qu'il y en a gros, qu'il y en a gros ! Voilà qu’ils tirent tout au canon, les bonimenteurs d’en-haut ! Jérôme Bolte, vice-président d’Agissons pour le pays Catalan, en direct pour L’Archipel contre attaque, vous cause gras, bien gras, Messieurs-Dames ! Ce n’est plus qu’une rigolade : faut-il, oui ou non, des piscines d’eau salée pour que les terriens se sentent marins d'eau douce, qu’ils trempent à leur guise comme chez les Frères de la Côte ?
L’eau, mes bons amis, voilà le nerf de la guerre. Une flotte qui nous manque, un ruisseau qui se tarit, et voilà nos vallées toutes serrées du gosier, qui trinquent, par pitié, quand les bassins de nos touristes plouffent et renvoient le ciel à grand fracas !
Et on nous raconte que tout ça, c’est pour le bonheur des visiteurs, de la bonne économie nationale – qu’il paraît ! Mais quand les bassins privés s’étiolent et que la bêche des maraîchers boit la poussière, allez donc expliquer ça, Monsieur le Président, à ceux qui ici n’ont plus que les yeux pour pleurer !
Eh bien oui, il faut se lancer, Monsieur le Président ! Ouvrir les réseaux d’eau de mer, arroser le tourisme comme on ferre les bancs de poissons.
Ça s’est fait ailleurs ! Aqualandia, en Espagne, ne jure plus que par l’eau de mer, allez voir par vous-même si vous ne me croyez pas ! Link lien au fil de l'eau
À Canet-en-Roussillon, on draine déjà sous le sable, on alimente l’aquarium avec l’eau de la mer. Mais pour nous autres, pauvres hères des Pyrénées Orientales, c’est encore la disette.
Et puis regardez, Monsieur le Président, l’Agence régionale de santé ne se gêne pas pour nous dicter : trente litres d’eau pour chaque baigneur, à changer tous les jours ! Et les spas qu’il faut vidanger chaque semaine, les pédiluves, c’est journalier – quel gaspillage. Des litres d’eau douce gaspillés, pendant qu’on serre les vannes ! On doit se saigner en restrictions d’un côté, et de l’autre, ça coule comme un robinet cassé. Ah, c’est qu’elle est douce, la gabegie.
Un plan Marshall, Monsieur le Président ! Un plan Marshall pour l’eau, voilà ce qu’on réclame. Les militants d’Agissons s’y engagent tout cœur battant, prêts à réunir tout ce que le pays compte d’élus locaux, de professionnels de l’eau et du tourisme pour faire entendre raison, au nom du peuple sec et désolé des Pyrénées Orientales. Pour que les quelques gouttes qui nous restent ne soient plus volées par l’orgie touristique. Une telle infrastructure, on en serait les pionniers, les expérimentateurs pour la France entière.
On en appelle à vous, Monsieur le Président, que l’État prenne les rênes pour que l’eau de mer devienne l’avenir de nos côtes. Les élus, les citoyens attendent, se dessèchent, en prient, pour que l’État soit le fleuve providentiel qui irrigue le bon sens de la vie. Car, Monsieur le Président, ici-bas, l’eau douce, on n’a plus les moyens de la regarder comme un luxe, ni pour les parcs aquatiques, ni pour les hôtels de bord de mer, ni pour les piscines.
Monsieur Joan Nou
agissons66@gmail.com
Le 09 Février 2024
Objet : Projet de conversion de l’aqua-tourisme côtier à l’eau de mer.
"Monsieur le Président de la République Française. ,
Je soussigné, Jérôme Bolte, vice-président du mouvement Agissons, ai l’honneur de
vous adresser ce courrier dans le but de sensibiliser l’appareil d’Etat au projet que
nous ambitionnons de voir éclore dans le département des Pyrénées Orientales et,
in extenso, dans toutes les régions côtières du territoire: la création de réseaux de
distribution d’eau de mer pour les complexes touristiques de stations balnéaires.
Vous ne devez pas ignorer, Monsieur le Président, que les Pyrénées Orientales sont
lourdement frappées par la sécheresse depuis plus de deux ans. Très à l’écoute de
nos concitoyens, force est de constater que des conflits d’usage pour l’eau
apparaissent à mesure que la ressource tarit et que les restrictions se multiplient.
Le monde agricole se heurte aux opérateurs de tourismes tandis que les particuliers
se sentent seuls appelés à la sobriété.
Alors que la saison estivale s’achève, le contexte hydrique ne s’améliorant pas
malgré quelques épisodes pluvieux, l’inquiétude monte quant au maintien du plan
d’austérité hydrique préfectoral. Même si le tourisme est un enjeu économique
majeur, beaucoup de vos concitoyens n’admettent pas les restrictions dans leur
culture potagère ou l’utilisation de leur piscine, quand les parcs aquatiques et les
piscines des hôtels, campings, tournent à plein régime et à la douce, parfois à moins
de cent mètres de la mer.
Certes l’Etat, par les biais de l’Agence de l’eau, et les collectivités locales engagent
des investissements pour le développement de la réutilisation des eaux usées, ce qui
nous permettra d’économiser la précieuse ressource ; pour autant, cela ne règle pas
la problématique de l’utilisation d’eau douce dans l’aqua-tourisme côtier qui devient
une aberration au regard du changement climatique.
Une solution nous parait évidente, c’est l’objet de ma missive, développer le captage
et la distribution d’eau de mer. Des exemples existent comme le parc Aqualandia à
Benidorm, sur la Costa Del Sol espagnole dont l’eau de mer est la seule ressource.
Dans notre département, à Canet en Roussillon, des drains ont été posés sous la
plage afin d’alimenter l’aquarium Marin d’Oniria.
L’agence régionale de santé recommande qu’à chaque baigneur 30 litres d’eau
soient remplacées, que les pédiluves soient vidés quotidiennement et les spas de
façon hebdomadaire ; cela ajouté aux projections et à l’évaporation, ce ne sont pas
loin de 25 litres au m2 d’eau douce qui sont gaspillés chaque jour dans les piscines
touristiques de bord de mer. Notre projet, peut mettre un terme à ce gâchis.
Permettez-moi d’ajouter, monsieur le Président, que la création d’une telle
infrastructure permettrait également d’approvisionner des unités de dessalement
sur lesquelles beaucoup d’élus locaux tablent pour l’avenir.
Monsieur le Président, la mission Racine de 1963 a développé les infrastructures
idoines pour l’accueil de la manne touristique dans les départements
méditerranéens. Aujourd’hui, les élus locaux et vos concitoyens plaident pour que
l’exécutif prenne un plan Marshall pour l’eau qui nous fait cruellement défaut.
Le mouvement Agissons en appelle à votre autorité afin que notre projet
d’adduction d’eau salée pour l’aqua-tourisme côtier soit un pan de ce plan Marshall
pour l’eau. Les militants d’Agissons et moi-même sommes très conscient des coûts
importants de ce projet tant pour la création de captages, le déploiement de la
distribution mais aussi l’accompagnement des opérateurs de tourisme dans
l’adaptation de leurs installations.
Monsieur le Président, le mouvement Agissons, est prêt à organiser un colloque
avec les collectivités locales, les professionnels de l’eau et du tourisme, mais rien ne
verra le jour sans que l’Etat impulse sa volonté dans le sens de ce projet. J’insiste
pour que notre département, le plus touché par la désertification, soit un pilote en
la matière.
En attendant un engagement fort par retour de mon courrier, veuillez agréer,
Monsieur le Président, l’expression de mes respectueuses salutations.
Jérôme Bolte, Vice-Président Agissons."
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