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Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
Esplanade Pierre Sergent à Perpignan : SOS Racisme saisit le préfet des Pyrénées-Orientales à la suite de l’hommage provocateur rendu par Louis Aliot à Pierre Sergent, ancien chef de l’OAS en métropole
Jeudi 22 septembre, lors de la séance du conseil municipal de la ville de Perpignan, Louis Aliot et sa majorité ont tenu à rendre hommage à Pierre Sergent, en donnant à une esplanade de la ville le nom de celui qui participa activement au putsch des généraux en Algérie en 1961 et qui mit en place la branche métropolitaine de l’organisation terroriste connue sous le nom d’OAS.
Face à cette décision typique des offensives de l’extrême-droite, j'ai, au nom de SOS Racisme, saisi le préfet des Pyrénées Orientales (cf. courrier en photos) afin de demander à ce dernier d’exercer de façon rigoureuse et diligente le contrôle de légalité auquel la loi l’astreint.
Au regard de la personnalité de Pierre Sergent et du sens donné par les porteurs et défenseurs de cet hommage public à la délibération par laquelle Pierre Sergent se trouve honoré, la décision prise par le conseil municipal nous semble entachée d’illégalité et donc devoir être déférée devant le juge administratif afin que celui-ci en prononce l’annulation.
Il est notamment patent que les porteurs et défenseurs de la délibération incriminée cherchent à réhabiliter l’activisme pro-Algérie française de Pierre Sergent, indissociablement lié aux actions putschistes et terroristes que ce dernier mena en 1961 et 1962.
Loin d’un quelconque intérêt public local (qui doit ressortir de chaque décision d’une collectivité locale), très proche d’une réhabilitation de l’action putschiste et terroriste et accompagnée par une remise en cause de la légitimité des institutions républicaines, cette délibération doit se comprendre comme un signal envoyé à une partie de l’électorat perpignanais sensible aux thèses de l’Algérie française. Mais elle doit également se comprendre comme une stratégie de Louis Aliot dans sa tentative de prendre la présidence du Rassemblement national en se présentant comme celui qui serait le meilleur défenseur des fondamentaux d’un parti d’extrême-droite dont il nous rappelle une nouvelle fois l’extrême dangerosité.
SI le préfet ne faisait pas suite à notre demande malgré la gravité des propos tenus durant ce conseil municipal (propos qui sont repris avec précision dans le courrier adressé au préfet des Pyrénées-Orientales), nous étudierions la possibilité de saisir directement la justice administrative.
Les élections se suivent et ne se ressemblent pas toujours.
En 2017, le candidat sur la 3e circonscription des PO pour la FI avait lâché rapidement la politique et, depuis l’automne 2017, plus personne n’a eu de ces nouvelles. La rumeur veut qu’il aurait sombré quelque part dans le multivers et, disent certains, il aurait même déclaré que Carole Delga est de gauche. Tant de souffrances psychologiques, pour un seul homme, c’est trop. Beaucoup trop.
Nathalie Cullell, elle, continue de militer.
Et elle lutte notamment les « inégalités scolaires ». Cette lutte passe par la revalorisation du métier, mais, surtout, par le fait que les élèves aient tous un enseignant devant eux.
Et à ce sujet, Blanquer a beaucoup œuvré pour que ça n’arrive pas. Entre réforme à la con et tracasseries administratives, le manque de profs est criant.
Mi-septembre, elle relayait la grogne des parents d’élèves du lycée de Font-Romeu. En effet, de nombreux élèves ne peuvent avoir de cours d’anglais, par manque d’enseignant, alors qu’un prof est disponible sur place. Mais, pour ce qu’on a compris, le Dasen préfère que les profs restent à la maison, tant pis pour les élèves qui passent le bac en fin d’année.
Fin septembre, Nathalie Cullell nous envoyait un petit jeune, Théo Conventin, qui se retrouve dans une situation ubuesque. Alors qu’il a réussi le concours du CAPES, et qu’il devait commencer à travailler dans un collège de l’académie de Grenoble, son statut de fonctionnaire stagiaire lui a été retiré suite à une réforme à la con décidée par Blanquer.
Résultat, il se retrouve sans rien, et, pire encore, les élèves du collège en question n’a pas de professeur pour assurer les cours !
Théo a rédigé un courrier expliquant sa situation, qui est aussi celle de nombreux autres jeunes enseignants, dans le but de faire bouger les lignes sur ce sujet.
Voici donc la lettre de Théo Conventi, que Nathalie Cullell a aussi remise en main propre à François Ruffin.
« En juin 2022, j’ai fièrement obtenu mon concours du CAPES d’Éducation Musicale et Chant Choral.
Nous avons été 39 lauréats sur 127 postes à pourvoir.
La carence de professeurs dans cette matière est donc d’emblée de 88 postes avant même que l’année ne débute !
J’apprends début juillet ma mutation dans l’Académie de Grenoble au collège Le Vergeron de Moirans en temps plein, ce qui d’ores et déjà ne coïncide pas avec le statut de fonctionnaire stagiaire étant de 9 h par semaine (donc demi temps). Cependant, je n’ai pas validé ma deuxième année de Master l’année précédente.
J’ai appris dans la foulée que le ministère avait fait passer une réforme concernant la formation des futurs professeurs : il est impossible d’être fonctionnaire stagiaire tant que l’on a pas obtenu son M2 MEEF, tous les profs en activité ont toujours été pour la plupart en master 2 et fonctionnaire stagiaire à la fois.
On constate donc une réforme très rétrograde qui fait perdre au passage une année à l’étudiant et accentue les carences d’enseignants dans l’éducation nationale.
Je me renseigne donc dès juillet auprès du ministère de l’Éducation Nationale (Monsieur Arnaud Viala) qui m’indique clairement que je ne pourrai pas être fonctionnaire stagiaire, que je devrai donc passer mon M2 afin de pouvoir être fonctionnaire stagiaire l’année suivante.
Sauf que, mi-août, je reçois mon programme de rentrée de la part de mon établissement de mutation, cité précédemment ainsi que celui de l’Université de Grenoble qui me prend dans son M2. Je contacte donc mon futur tuteur de stage ainsi que l’IPR de Grenoble Monsieur Rauch qui ne sont absolument pas au courant des spécificités des récentes réformes et donc de ma place au sein de leur Académie : fonctionnaire stagiaire + étudiant en M2 ?
L’Inspecteur Pédagogique Régional monsieur Rauch s’est donc renseigné auprès du rectorat et a reçu une réponse plus d’une semaine après me disant que je ne pourrai pas étudier à Grenoble en M2 (malgré les 5 démissions d’étudiants durant l’été) ni enseigner dans l’établissement Le Vergeron de Moirans là ou je fus nommé via le SIAL pour mon année de fonctionnaire stagiaire.
Cet établissement connaît donc une carence de professeurs représentant 18 classes qui a ce jour ne sont pas encore encadrées par un professeur d’éducation musicale.
Début septembre, je me retrouve donc sans rien, les inscriptions en universités sont terminées ainsi que les postes sont rares désormais, tous pourvus par des professeurs contractuels sans qualifications ni expériences.
J’ai effectué les démarches afin de m’inscrire à l’université, l’INSPE de Toulouse, car c’était mon université d’inscription l’année précédente donc cela reste faisable, c’est obligatoire de m’accepter si je n’ai rien. J’attends encore les réponses concernant la validité de mon inscription.
Cependant, on m’a soumis deux conditions, celle de suivre tous les cours malgré le fait que j’ai presque tout validé au semestre 1 et je dois également suivre OBLIGATOIREMENT un stage de pratique obligatoire (SPA) qui exige 18 h d’exercices dans un établissement de ma part condensées sur les jeudis et vendredis (les autres jours étant des jours consacrés aux cours de master).
Le comble avec ce SPA est que mon rôle durant un an sera le même que si j’avais été fonctionnaire stagiaire (sans l’obtention de ce statut) sauf que là j’interviens quotidiennement avec mes cours et par obligation dans la classe d’une titulaire.
Le tout rémunéré 1 200 € sur L’ANNÉE SCOLAIRE, à peu près 120,130 € par mois.
Comment puis-je faire pour assumer un appartement sur Toulouse en tant qu’étudiant uniquement rémunéré l’été en tant que saisonnier à 2 500 € par mois ? Comment puis-je perdurer toute mon année en étant payé comme un esclave a 1 200 euros par ans ? Sachant que la moyenne d’un loyer a Toulouse est de 500 euros ?
Je ne vais pas pouvoir étudier sur Toulouse si je ne trouve pas de solutions, car je me retrouverai à la rue. Je veux bien loger chez des amis, mais je ne suis pas sur terre pour vivre de la charité et de la générosité des gens.
Je demande à m’assumer en tant qu’homme, citoyen, sauf qu’aujourd’hui, tout cela est impossible dans ma situation d’étudiant comme Monsieur Blanquer L’a décidé.
Également, la situation n’est pas logique. Je me suis lancé dans des études longues afin d’enseigner mon art aux collégiens, lycéens, les réformes faites sont totalement à contre courant des besoins humains que l’on a aujourd’hui dans l’éducation nationale.
L’État préfère embaucher à tour de bras des Bouchers qui vont devenir profs de maths, des journalistes prof d’histoire sur de simples jobs dating de 5 minutes, pendant qu’on laisse des étudiants en cours de titularisation sur le carreau.
La situation n’est pas normale et j’aimerais s’il vous plaît que cette information remonte afin qu’on mette nos dirigeants le nez dans la merde et que les gens prennent conscience de la destruction des institutions et de l’éducation de nos enfants.
En espérant que les choses bougent. »
Voir aussi:
Vidéos /Législatives / 66: le transport trains/ bus un débat sur les outils de désenclavement du territoire!
Législatives 66 /Nathalie Cullell : montagnarde, Gilet Jaune et candidate NUPES, ou quand le réel s’invite dans les élections 3ième circo ! par Philippe Poisse
Premier bilan des 4 députées des Pyrénées-Orientales : pour l’instant ça bosse pas des masses
Septembre c’est la période des différentes rentrées. Rentrée des classes, rentrée politique, rentrée des blogueurs médisants. Donc, et c’est pas tellement de bonne grâce, je suis bien obligé de rentrer. Et puis j’ai été absent deux mois, donc bon.
Alors pour la rentrée, on va regarde ce que font nos 4 nouvelles députées RN à l’Assemblée. Ça sera toujours l’occasion de dire du mal du parlementarisme. Parce que bon, moi je suis d’accord avec Boris Eltsine, quand les parlementaires font chier, on envoie les chars d’assaut.
Alors on est allé jeter un œil au bilan d’activité des élues. Et c’est pas terrible.
6 questions écrites et une intervention courte. Et Anaïs Sabatini, la petite jeune élue sur la 2e circonscription, cumule à elle-seule 4 questions écrites, et, est la seule des 4 députées à être intervenue dans l’hémicycle.
Pour rappel, les interventions courtes sont des prises de paroles de moins de 2 minutes lors des débats dans l’hémicycle et leur nombre est plutôt limité.
Mais qu’il y ait aussi peu d’interventions montre clairement qu’au RN 66, les députés n’ont rien à dire.
En moyenne un député NUPES (quel que soit son groupe) est intervenu près de 45 fois. Les députés NUPES les moins actifs sont ceux issus du pôle écologiste. Ils ne sont intervenus, en moyenne que 30 fois. Pour leur part, les députés RN ne sont intervenus, en moyenne, « que » 28 fois.
Les députés RN bossent moins que les députés EELV !
La valeur travail fout le camp, y’a pas à dire.
Bon, on pourrait arrêter là, et se dire que, quitte à avoir des députés qui ne servent à rien, ou presque, on aurait pu élire Pierre Bataille ou, pire, Jacques Cresta. Parce que, localement, chez les macronistes, travailler c’est pas trop le genre de la maison.
Passons aux questions écrites.
Si on les lit, on distingue deux visions bien distinctes du travail parlementaire.
D’abord Sophie Blanc prend de la hauteur.
Début août elle pose une question d’ordre général concernant les finances des collectivités territoriales. Le gouvernement veut que les dépenses baissent alors que les charges augmentent. Ensuite, fin août elle s’inquiète, à juste titre, de la gestion de la forêt suite aux nombreux et violents incendies de cet été.
Dans les deux cas, elle s’intéresse à des sujets essentiellement nationaux.
De sont côté, Anaïs Sabatini s’inscrit plutôt dans le local.
On serait médisant, on dirait que Loulou lui a demandé de préparer le terrain pour les sénatoriales de 2023. Bon, comme on est médisant, on va dire qu’elle prépare activement le terrain pour les sénatoriales de 2023.
D’abord, début août, sa première question porte sur les gens du voyage, ceux que Jean Vila, dans l’Indépendant du 4 juin 2020, qualifiait « de hordes de personnes sans foi ni loi comme au Moyen Âge ». Ceux-ci occupent souvent, illégalement, le domaine public, la députée veut donc que l’État règle le problème. On reconnaîtra ici le double discours typique des élus locaux : On veut plus de compétences, mais l’État doit tout gérer dès que ça tourne mal.
Ensuite, on a une belle question rappelant la gravité de la situation sécuritaire de Perpignan, et c’est vrai que c’est pas jojo, et mettant en valeur Loulou, parce qu’il le vaut bien. Extrait : « M. Louis Aliot, maire de Perpignan, a fait de la lutte contre les trafics de drogue une priorité de son mandat en renforçant les moyens humains et matériels afin de combattre ceux qui ont fait prospérer dans la plus grande impunité la violence et les trafics. La politique volontariste de l'équipe municipale a commencé à porter ses fruits et a permis de chasser les dealers de la résidence Les oiseaux et d'améliorer la situation sécuritaire d'autres quartiers comme au Champ de Mars, au centre-ville ou au quartier Saint-Jacques notamment. »
Anaïs Sabatini a la reconnaissance du ventre, elle sait que si elle est députée c’est d’abord et avant tout grâce au travail de Loulou. Parce Loulou, lui, il bosse. Ce qui n’est pas le cas d’Agnès L. ou de Mathias B. D’ailleurs je sais même pas pourquoi je parle d’eux.
Toujours dans l’hyper-local, Anaïs Sabatini prend la défense des pêcheurs de Canet dont l’activité et la survie sont menacées par le crabe bleu, une espèce invasive.
Elle alerte aussi le gouvernement sur le risque que le crabe bleu représente pour la conchyliculture. En effet, si les « zones de conchyculture » (la faute d’orthographe est bien d’Anaïs Sabatini, NDLR) il n’y aura pas d’huître à Noël. La fin de l’abondance, j’vous dis !
Notons, au passage, que le candidat NUPES, issu d’EELV, sur cette circonscription préfère se taire sur le sujet. L’écologie, ça n’a jamais été son truc.
Pour finir, et sans faute d’orthographe ce coup-ci, Anaïs Sabatini demande le renforcement de la législation concernant les trottinettes électriques. Rappelant qu’en 2021, 22 personnes sont mortes dans un accident impliquant une trottinette électrique, la députée demande de la fermeté. Si elle pouvait envoyer une copie de cette question écrite à la police municipale de Perpignan, ça serait sympa. Je dis ça, je dis rien.
Pour l’instant il n’y a eu que quelques semaines de travail parlementaire. Il va falloir attendre le début de la prochaine session parlementaire, qui débutera le 3 octobre, pour voir si nos députées seront capables de se faire un nom et de s’imposer dans le paysage médiatique, ou si, plus probablement, elles connaîtront un destin à la Laurence Gayte, anonymat et déchéance.
À Perpignan, on a de la chance. Beaucoup de chance même. On a « El Lider Minimo », et c’est pas peu de chose.
El Minimo est le plus grand spécialiste vivant de François Ruffin. C’est un sage parmi les sages.
Alors, quand François Ruffin sort un nouveau livre, et que la vindicte populaire locale veut, allez savoir pourquoi, une recension, l’idée de base c’est d’aller voir El Minimo.
Donc, je suis allé le voir.
Interrogé sur le sujet, il m’a déclaré « à Perpignan, les militants FI c’est tous des nostalgiques du GUD ! ». Puis il a rajouté : « je vais te mettre mon poing dans la gueule ! ». Et a fini par un « heuuuuu, veux du vin ! ».
Il était seulement 10 h du mat’, les librairies ouvraient. Pas d’autre choix que d’acheter le livre. Et, horreur, de le lire.
Parce que moi, je suis les préceptes d’André Bonnet : « les livres c’est pas fait pour lire. Les livres c’est fait pour décorer la bibliothèque utilisée en arrière-plan lors des réunions Zoom. »
François Ruffin, comme très peu d’autres, s’est clairement aperçu de la victoire idéologique du RN. Clairement, même si aucune référence à Antonio Gramsci n’est faite, il se désole de l’hégémonie culturelle dont jouit l’extrême droite actuelle.
Pour parler de cette hégémonie culturelle, François Ruffin axe sa réflexion sur le travail, et comment la social-démocratie ainsi que, plus récemment, le social-libéralisme le pressurise depuis le début de la Révolution Néoconservatrice de la fin des années 70.
Et le constat est accablant.
« Or, notre souci, aujourd’hui, c’est que ce « bloc historique » est traversé d’un double divorce : l’un, entre classes intermédiaires et classes populaires. L’autre, interne aux classes populaires, entre enfants d’immigrés dans les quartiers et « blancs » des Frances périphériques. Sans rassembler tout ça, c’est pas la joie…
[…]Alors, comment espère-t-on être majoritaire demain sans cette majorité ? Sans « contrer le Rassemblement national », sans contester son hégémonie, sans devenir, redevenir, à sa place, « le parti des classes populaires », de toutes les classes populaires, et pas d’une moitié seulement ? »
Extrait pages 27 et 28
Ce « bloc historique » c’est l’union des « intellectuels » et des « prolétaires ». En clair, des CSP+ et des classes populaires. Et la cassure est violente et ancienne, comme le montre François Ruffin.
Les CSP+, diplômées et urbaines, ont abandonné les populations les plus pauvres, se repliant sur elles-mêmes et défendant des sujets sociétaux n’intéressant que des niches de plus en plus limitées.
Comme le rappelle si bien François Ruffin, en 1984 lorsque le PS aide à la création de SOS-Racisme, celui-ci, en 3 ans, a déjà mis fin à « l’échelle mobile » qui permettait d’indexer les salaires sur l’inflation (1982) et le « tournant de la rigueur » a déjà eu lieu (1983). « La gauche crée toutes les conditions […] pour que l’extrême droite prospère… mais ripoline ça d’une dose de morale », écrit François Ruffin.
Et la conséquence est assez simple, et mortifère : la gauche verse des allocations de misère aux plus pauvres, dont le nombre ne cesse d’augmenter, laissant le champ libre à l’extrême droite pour diviser les plus pauvres et bâtir sur cette division son arrivée au pouvoir.
Pour une bonne partie des plus pauvres, la gauche défend les « cas soc’ », alors que l’extrême droite défend le travail et les travailleurs.
Si vous voulez une description, clinique et sociologique, de comment la gauche, en détruisant le travail en France, au nom de l’idéologie néolibérale, de la mondialisation, et, de la défense des intérêts du Capital, a, par contre coup, créé ces fameux « cas soc’ », moteur du vote RN, il suffit de lire l’excellent livre de Serge Ebersold « La naissance de l’inemployable ».
Le reste du livre est une description du monde du travail, pressuré et avili par la mondialisation et le néolibéralisme. Et c’est pas beau à voir.
40 ans de destruction du monde du travail passés à la moulinette en quelques dizaines de pages, avec de nombreuses références aux actions des divers gouvernements de gauche s’étant succédé entre 1981 et 2017.
Pour conclure, François Ruffin propose un projet pour lutter contre l’extrême droite : le « faire-ensemble ».
Son idée est de sortir des niaiseries du vivre-ensemble et de proposer un nouvel horizon. Pour cela il se base sur l’analyse d’Alain Supiot : « Les sociétés humaines ne sont pas des troupeaux. Elles ont besoin pour se former et subsister d’un horizon commun. Un horizon, c’est-à-dire à la fois une limite et la marque d’un au-delà, d’un devoir-être qui arrache leurs membres au solipsisme et à l’autoréférence à leur être. »
S’appuyant sur le modèle de Roosevelt en 1941, François Ruffin propose de passer à une « économie de guerre écologique », permettant de sortir tout à la fois de la crise économique, sociale et environnementale que connaît la France depuis des décennies.
Alors, dans le fond que penser de ce livre ?
Écrit en seulement deux semaines, en juillet 2022, ce livre est forcément court et un peu brouillon. Il reste toutefois un sacré coup de poing dans la gueule à toute forme de gauche bobo et/ou urbaine. Les travailleurs ont été relégués aux périphéries des grandes agglomérations, paupérisés et humiliés pendant que la gauche urbaine, éduquée et autocentrée, se vautrait dans la métropolisation, que dénonce si bien Guillaume Faburel dans « Les métropoles barbares ». Maintenant la gauche voit l’extrême droite aux portes du pouvoir, grâce au vote des classes populaires. L’histoire de l’arroseur arrosé.
Le travail de reconquête va être long, surtout pour une gauche, globalement, incapable d’une quelconque pensée réflexive. Les réactions de certaines figures de la FI à la sortie de ce livre le montrent, tout le monde n’est pas prêt pour le changement des discours et des pratiques.
Si ce changement n’a pas lieu, le RN continuera d’engranger des victoires électorales et d’imposer ses idées.
La gauche est prévenue, à elle de savoir ce qu’elle veut !
La méthode de François Ruffin pour lutter contre l’extrême droite :
"Orle
Le château, le village et le territoire d'Orle furent vendus, en 1271, à la milice du Temple du Mas-Deu, par le chevalier Bernard d'Oms, en franc-alleu, avec tous droits et toute juridiction.
En 1278, Jaubert du Soler, chevalier, vendit à la même milice tout ce qu'il avait de propriétés et de droits dans le hameau et dans le territoire de Saint-Etienne d'Orle, aux lieux dits « Las Grirrigolas », « l'Albedra », la Vallauria », et au lieu dit « la Pera » dans le territoire de Toulouge."
Perpignan dispose d’un patrimoine architectural et histoirique riche mais particulièrement méconnu. Dans les listes des bâtiments inconnus du grand public et, tout à la fois, menacés et devant être protégés, l’église Saint-Étienne d’Orla est tout en haut.
Et ces derniers temps les menaces se précisent.
Orles est un ancien village à l’ouest de Perpignan, datant du IXe siècle. Il est donc plus ancien que Perpignan de près d’un siècle.
En 1271 les Templiers achètent la seigneurie, qui quelques siècles plus tard deviendra une commanderie de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Après la Révolution, l’église sera achetée par des propriétaires du coin et finira par devenir une grange.
Le bâtiment, en sale état, et laissé à l’abandon depuis de longues années. Le développement de Saint-Charles autour d’Orles a littéralement ravagé ce secteur.
En 2018, des travaux d’aménagement pour permettre l’installation d’un grossiste en produit bio a entraîné le saccage du cimetière.
Le maire de l’époque, Jean-Marc Pujol, qui déteste Perpignan, ses habitants, son histoire et son patrimoine, avait laissé faire, en dépit de l’aspect clairement illégal des travaux.
En 2021, une partie du site archéologique a quand même été classé monument historique.
Au final, le propriétaire actuel n’a plus que deux choix devant lui : raser ou vendre !
Et apparemment il serait prêt à vendre, peut-être même à l’euro symbolique.
Et donc, l’opportunité de transformer l’ancienne église en un tiers-lieu culturel refait surface. Surtout que Perpignan manque cruellement d’un véritable lieu culturel, dynamique, et axé sur la création. Ici la culture, c’est surtout une histoire de petits fours, d’orangeades, de champagne tiède, et de propos glacés des femelles maussades de fonctionnarisés territoriaux, surtout les soirs d’été.
Bon, on ne s’attend pas à voir ouvrir un lieu comme La Halle Tropisme à Montpellier. Perpignan est trop en retard pour un tiers-lieu de ce type. Mais Orles a un sacré potentiel.
Les acteurs locaux sont capables de porter ce type de projet.
Il faut juste : un modèle économique, un business plan, un tour de table, et un financement, participatif de préférence.
Finalement que des choses simples.
La seule chose qui pourrait venir à manquer : de la volonté.
Parce que c’est vrai qu’ici, la volonté, surtout politique, ça ne court pas les rues.
Il est plus facile de maudire l’obscurité que d’allumer une bougie. C’est dommage, parce que dans le coin, il y a tellement de gens qui savent manier le lance-flamme, que ça serait dommage de rester dans le noir !
On attend donc des nouvelles du CD66 et de la mairie.
L’été, traditionnellement, c’est la saison de la sécheresse. Il ne tombe pas une goutte ; il fait chaud, voire extrêmement chaud, et les nuits sont courtes. L’évapotranspiration est à son comble. Les plantes crèvent de soif la gueule ouverte.
L’été, c’est donc la meilleure période pour parler de l’eau.
Et comme me le répète souvent un élu du coin : « tu vois mon petit, l’eau, c’est pas fait pour boire. L’eau, c’est fait pour faire du pognon ! »
Et comment faire du fric sur l’eau sans que ça se voit de trop ?
En économisant sur l’entretien des réseaux !
Donc, comme c’est l’été et qu’on s’ennuie ferme, on a été cherché un peu des infos sur les fuites d’eau.
Le premier réflexe, qui fut plutôt malheureux au final, fut de passer un coup à un vieux pote, commercial chez TENA. Bêtement, on se disait, vu son secteur d’activité, qu’il doit s’y connaître en fuite. Mais il nous a répondu, sobrement : « Tu te goures, gros. Moi, j’suis dans l’incontinence anale. Ça c’est un métier honnête. Bon, t’évite de te renifler le soir, quand tu rentres à la maison, mais au moins tu peux te regarder dans une glace. »
On a donc été faire un tour du côté des blogs écolos du coin. Et faut dire que comme il n’y en a pas des masses, ça a été rapide. À croire que les écolos du coin ne savent pas écrire.
On a fini par trouver un article sur les fuites d’eau.
Rien qu’à Elne, la ville du responsable de l’eau au CD66, ça fuit à 23 %. Ce qui est un tantinet ridicule lorsque l’on se vante d’être un bon gestionnaire et qu’on rêve, à haute voix, de diriger une structure départementale gérant l’eau sur tout le territoire.
D’après la rumeur, à Pézilla-la-Rivière, qui fuit à 42 %, un forage fuirait abondamment depuis des années, mais tout le monde s’en fout.
La palme d’or va à Glorianes, et son taux de fuite culminant à 96 % !
Globalement le taux de fuite est de l’ordre de 20 %.
Dit comme ça, c’est pas impressionnant. Mais si on fait un petit peu de math, et qu’on se base sur les chiffres qu’on trouve dans la presse, on arrive à près de 5 millions de m³ qui disparaissent dans la nature entre les forages et les compteurs des abonnés, mais qui sont quand même facturés.
Grosso merdo, la consommation d’eau serait de 52 m³ par an et par habitant, et la population de 475 000 habitants. Il serait de bon aloi que les journaleux du coin nous sortent des dossiers plus précis, mais bon, les journaleux sont les journaleux…
Faut pas se leurrer, la sécheresse, ça va être un an sur trois, voire un an sur deux dans les décennies à venir. La gestion de l’eau va devenir un vrai problème et un enjeu économique fort.
Et il va falloir s’y mettre sérieusement, parce que 2022, d’ici 5 ou 10 ans, on s’en souviendra en rigolant. Il va bien falloir se poser la question de qui doit être prioritaire, les clubs de golf ou les agriculteurs. Pour rappel en 2022, les agriculteurs de la vallée du Tech se sont pris une interdiction d’irriguer dans la gueule, alors que les clubs de golf ont pu arroser. Celui le Villeneuve aura même le droit de pomper dans le lac en cas de coup dur, c’est dire si on marche sur la tête.
« Les poètes immatures imitent ; les poètes matures volent ; les mauvais poètes défigurent ce qu’ils prennent, et les bons poètes en font quelque chose de meilleur, ou du moins quelque chose de différent. »
The Sacred Wood est un recueil de 20 essais publiés en 1920. L’un de ces essais traite de l’œuvre de Philip Massinger, dramaturge anglais, représentant du théâtre élisabéthain. T.S. Eliot analyse les similitudes entre son œuvre et celle de Shakespeare. Clairement Massinger a plagié Shakespeare. Mais Shakespeare en a fait de même avec Montaigne. La différence entre les deux est simplement le talent.
L’œuvre de Massinger n’est qu’un « écho » de celle de Shakespeare.
Pour André Bonet, et sa politique culturelle, il en va de même.
Lors du conseil municipal du 22 juin 2022, Dédé nous a gratifié d’une petite sortie vindicative de près de dix minutes, histoire de tacler l’opposition qui avait eu l’outrecuidance de déclarer, je cite le journal municipal : « Pour la Culture : la nouveauté se résume à des cubes disposés aux quatre coins de la ville. »
Le communiqué des élus d’opposition peut se résumer à : « Nihil novi sub sole »
Et dans le fond c’est tout à fait vrai.
On ne peut pas dire que ce brave Dédé nous ait gratifié qu’un truc particulièrement nouveau. À croire qu’il a fait sien le conseil que donne Machiavel dans le chapitre VI du Prince : pas d’innovation !
Parce que bon, « l’art prend l’air », c’est du déjà-vu. Et l’idée, à la base, ne vient pas tellement de Dédé. On ne va pas ressortir la polémique que la première édition avait connue, vu qu’ici on ne fait pas dans le réchauffé. Non, on va juste dire que question nouveauté, on a vu mieux.
On va éviter de parler de Ruscino, parce que la vraie histoire est celle de 20 ans d’incompétence et de grand n’importe quoi. Sur le coup la mairie finalise un projet que n’importe qui de sensé aurait finalisé. Là aussi, pas de quoi sauter au plafond.
Le pôle muséal, c’est la même chose. Un projet dont on entend parler depuis des années, mais qui par incompétence et incapacité à comprendre l’importance de la culture pour le développement socio-économique de Perpignan n’a jamais été mis sur la table.
La médiathèque du Haut-Vernet, c’est une très bonne idée. Mais là aussi, il s’agit juste de compenser des décennies de mépris des habitants et de sous-équipement.
L’hommage à Antoine de Roux arrive aussi après que l’ASPAHR a annoncé un séminaire dédié à son travail dans le courant de l’automne 2022. Comme on sait que Dédé n’aime pas l’urbanisme, le plagiat sur ce coup-là est flagrant.
Seul point positif, on notera un peu d’humour dans les noms des événements.
Vu qu’on s’emmerde à Perpignan, Dédé nous a fait un festival « Gastro ».
Pour l’édition 2023, la rumeur prétend que l’événement pourrait être sponsorisé par Tena.
Si l’on sait faire un pas de côté, si l’on sait sortir de la pensée en silo, qui caractérise bien Dédé, soit dit en passant, on se rencontre que cette « politique culturelle » n’est pas juste insipide. Elle est d’abord est avant tout un exemple flagrant de la « métropolisation » de la culture.
Louis Aliot et André Bonet inscrivent leurs politiques dans le cadre des mécanismes de métropolisation. Ils désirent inscrire Perpignan dans le cadre de la concurrence que les « métropoles » se livrent depuis plusieurs décennies. Or, Perpignan n’a pas les moyens de lutter. La ville, ainsi que le département, ne disposent pas d’atout unique, et les élus n’ont pas de vision à moyens longs termes. Ils radotent des recettes sans ambition, en espérant que ça marche.
Manque de pot, ça ne marche pas.
Et ça ne marchera jamais.
Pour se développer Perpignan doit sortir du phénomène de métropolisation. Sauf à devenir la banlieue-dortoir de Barcelone, ou de Toulouse, il n’y a pas d’autre manière d’agir.
Mais ni Louis Aliot ni André Bonet n’ont lu Guillaume Faburel. D’ailleurs Dédé ne lit pas, c’est bien connu.
La métropolisation est une « idéologie ». C’est l’idéologie qui nourrit la timocratie, version XXIe siècle.
Et localement, la timocratie c’est le sucre glace sur le gâteau de l’économie de la Rente.
Les timocrates modernes, dont Dédé est un magnifique exemple, ne s’intéressent plus qu’aux honneurs. Ils n’ont pas de fond, ils ne veulent que l’apparence.
À l’inverse des ploutocrates, ils ne cherchent même pas à accumuler de la richesse. Non, ils cherchent juste une forme abâtardie de prestige. Pour citer Francis Fukuyama, ils souffrent de « mégalothymie », c’est-à-dire d’une volonté, maladive, d’être reconnus comme supérieur aux autres.
Hélas, ils sont timocrates, pas « aristocrates ». Leurs faits d’armes ne parlent pas pour eux. D’ailleurs ils n’ont aucun fait d’armes.
Et c’est pas glorieux !
Alors ni plagiaire, ni génie, André Bonet n’est qu’un énième avatar de ces timocrates 2.0 qui pullulent de nos jours. Sans ambition, sans vision, la politique culturelle de Perpignan, sa politique culturelle, n’est ni culturelle ni même une politique à proprement parler. C’est juste une suite d’actions et d’événements sans envergure. Rien qui ne restera dans l’histoire de la ville.
Perpignan a les moyens d’avoir une politique culturelle ambitieuse.
Perpignan a besoin d’ une politique culturelle ambitieuse.
C’est juste que ce ne sont pas les bonnes personnes qui sont en place.
Voir aussi:
Culture / Perpignan: messe pour le temps présent ! par Jordi Vidal featuring Nicolas Caudeville
Covid19 / Occitanie: quel futur pour la culture en région? La réponse du président de la commission culture Serge Regourd, interview par Nicolas Caudeville
De temps en temps, il faut savoir sortir de la pensée en silo, il faut savoir lier des éléments disparates, il faut savoir écouter et comprendre les forces telluriques. En clair, il faut faire de l’analyse.
De la vraie !
Pas de la fausse, à la manière des post-adolescents narcissiques qui voudraient être, sans jamais bosser, et, qui pullulent dans le coin.
Et la pseudo-polémique sur les restaurants halal de la rue de la Cloche d’Or est un excellent exemple à étudier.
La rue de la Cloche d’Or a vu bon nombre de ses commerces fermer ces dernières années. Le marasme économique du centre-ancien, provoqué par une paupérisation de la population et la création de centaines d’hectares de zones commerciales périphériques, cumulé à la pandémie sont venus à bout de ces commerces, au modèle économique fragile.
Un promoteur a bien essayé de relancer la rue, avec un projet de « rue gourmande ». Mais des problèmes techniques ont fait capoter le projet. Le promoteur a donc décidé de vendre les 11 commerces.
Un groupe d’investisseur se serait porté acquéreur, pour un montant de l’ordre de 1 035 000 €. Sans être élevée, c’est une somme coquette.
Dans le lot, une franchise G La Dalle ouvrirait. Et comme il s’agit d’une chaîne de restaurant halal, la mairie voit rouge.
On a donc eu droit à une sortie contre les enseignes G La Dalle et Phuket Wok, accusées d’utiliser des capitaux étrangers pour saccager l’identité catalane de Perpignan.
Lors du même conseil municipal, Louis Aliot a aussi qualifié la NUPES « d’islamofasciste ». On le savait puéril par moment, on le découvre mauvais gagnant. On reviendra plus loin sur ce point.
Une rapide recherche sur le web (merci l’INPI, merci Infogreffe) permet de se rendre compte que les entreprises derrières ce projet ne dispose pas d’une grosse surface financière. On est loin des fonds d’investissement américains qui déferlent dans le sport professionnel français. On est plutôt face à des petites boîtes, assez bien gérées à priori, dont les chiffres d’affaires ne doivent pas tellement dépasser les dix millions d’euros.
Dix millions, pour une entreprise « nationale », c’est très peu. Le département compte plus de 170 entreprises dépassant ce niveau de chiffre d’affaires, et pourtant il est pauvre. Donc au niveau national, ces entreprises ne sont rien. On est très loin des grands groupes financiers menaçant la ville qui hantent les cauchemars du conseil municipal.
Revenons sur l’aspect mauvais perdant. Louis Aliot se plaint, tout à la fois, de l’opacité des transactions financières et immobilières, et, de la libre circulation des capitaux.
D’abord sur la circulation des capitaux, le RN n’est pas très vindicatif. De même sur l’opacité des affaires.
De plus, avec 4 députées dans les PO, et un groupe de 89 députés à l’Assemblée, Louis Aliot pourrait tenter de faire passer des lois qui durcissent les contrôles. Mais, en bon petit soldat du Capital, le RN n’ira jamais dans cette direction. Le secret des affaires passe avant la France.
C’est bien connu.
Mais le vrai problème n’est pas dans l’opacité, ni dans la cuisine halal.
Il ne s’agit que d’alibis.
Il ne s’agit que d’une simple réduction de dissonance cognitive.
Le vrai problème c’est que Louis Aliot s’est cogné dans le réel.
Et ça fait mal !
En une semaine seulement la mairie de Perpignan a quitté l’agence d’attractivité de Perpignan Méditerranée Métropole (en ayant pour projet de créer la sienne) et a demandé à récupérer la compétence tourisme, dans le cadre de la loi 3DS.
Dans les deux cas, ni Louis Aliot, ni aucun de ses élus, n’ont exposé clairement leurs projets. Aucun document stratégique n’a été publié. Ni vision, ni budget prévisionnel, rien de fonctionnel.
Pourtant la municipalité s’est payé un « développeur de centre-ville ».
Mais celui-ci est d’une incroyable discrétion. En 8 mois, il n’a fait aucune apparition publique, ni conférence de presse, ni interview. Il serait bon qu’il s’exprime au sujet de la Cloche d’Or. Il a touché de l’argent public pour éviter que les restos de junk food pullulent en ville.
Cette polémique, stérile, illustre l’incapacité de la classe politique locale a développé une vision pour le département. Louis Aliot n’a pas plus d’ambition qu’Hermeline Malherbe. Sauf que, elle, au moins, assume de vivre dans la « quatrième dimension ».
Personne au sein du conseil municipal ne parle économie. Personne ne parle de développement. Personne ne parle de l’avenir.
Ça vivote bien tranquillement, en tablant sur la médiocrité de ceux d’en face pour être réélu.
Ça ne parle pas de capital risque, qu’il faudrait développer. Ça ne parle pas formation de cadres, dont les entreprises locales manquent cruellement. Ça ne parle pas de stratégie, et pourtant il en faut une, de toute urgence.
Dans « La lie de la terre », Arthur Koestler explique qu’il existe 3 types de fascismes : le fascisme grande gueule (Mussolini), le fascisme militariste (Hitler), et, le fascisme sénile (Pétain).
Il en va de même pour le Capitalisme.
Il existe un Capitalisme sénile, incapable de penser, incapable de s’adapter, incapable de trouver des solutions au moindre problème. Un capitalisme sénile, juste bon à vivre de « l’économie de la rente ».
Louis Aliot vient de comprendre qu’il existe d’autres formes de capitalisme, notamment le Capitalisme financier, que son parti soutient, et qui, outre son amoralité, se caractérise par une voracité et une violence sans limite.
Lorsque l’on se croit fort, parce que l’on a gagné une élection, tomber nez à nez face au Capitalisme financier, sans y être préparé, c’est l’assurance de voir mourir ses illusions.
Et comme le dit si bien Arthur Koestler : « Aucune mort n'est aussi triste et définitive que la mort d'une illusion. »
"Ne nous suicidons pas tout de suite il y a encore quelqu’un à décevoir." E.Cioran
Tu sors de la soirée électorale à la préfecture. Une fête se tient à Ille-sur-Têt entre militants. On t’a fait comprendre que tu ne dois pas y aller. On t’accuse, moins de 2 heures après que les résultats soient tombés, d’être responsable de la défaite. Pas suffisamment agressif avec le RN, pas assez de « fascistes », trop peu de « racistes ». Les conneries habituelles des perdants. On veut te protéger. On sait qu’à un contre cinquante, le combat n’est pas équitable. Surtout pour ceux d’en face.
Alors tu rentres chez toi.
Tu t’assois sur ton lit, le seul meuble sur lequel il est possible de s’asseoir dans ces 20 m² de misère.
Et tu pleures.
De tristesse.
De rage.
Ouais, surtout de rage !
Bon, il est des perdants. T’en as croisé plein de ces blaireaux qui pullulent un peu partout et qui tirent les collectifs, d’une manière ou d’une autre, vers le bas. Ça passe son temps à geindre ; ça répète encore et encore les mêmes erreurs, les mêmes méthodes, et ça échoue, lamentablement, sans jamais ni se remettre en question ni se dire qu’il existe d’autres manières d’agir.
Les pires d’entre eux, finalement, tu dois bien le reconnaître, c’est les états-majors des partis politiques locaux. Le département s’effondre, petit à petit, les indicateurs sont tous au rouge. Mais non, tout va bien. Ils ne changent ni leur discours, ni leur vision du monde. Leurs égos les rendent aveugles à la réalité.
Ils diront : « nous avons fait le travail ».
Mais : 4 députées RN !
Ils diront : « nous avons fait une bonne campagne ».
Mais : 4 députées RN !
Ils diront : « notre bilan d’élus est bon ».
Mais : 4 députées RN !
Ils diront : « moi, j’aurai gagné ».
Mais : 4 députées RN !
Ils diront : « nous, nous savons ».
Mais : 4 députées RN !
Ils diront : « nous connaissons la bonne méthode ».
Mais : 4 députées RN !
Et lorsque que l’on leur dira « 4 députées RN ? », ils diront : « … »
Ils ne diront rien.
Ils sont sociaux-démocrates.
Ils n’ont donc rien à dire.
Ils comptent, ils négocient leurs places, ils sauvent leur avenir, fut-il médiocre. Le reste, ils n’en ont cure.
Ils enverront des sms, une fois la défaite consommée, disant « on aurait dû travailler ensemble », histoire de faire oublier qu’ils ont fait campagne, en qualité d’élu local, contre leur camp.
Ils feront des analyses, holistiques, dénuées de sociologie, dénuées de politiques, dénuées d’intelligence, simplement pour se justifier.
Ils sont exsangues.
Ils sont vides.
Ils sont dépourvus de sens.
Ils sont risibles.
Ils sont sociaux-démocrates.
Pourquoi perdent-ils ?
Parce qu’ils n’ont jamais eu faim ; parce qu’ils n’ont pas faim ; parce qu’ils n’auront jamais faim.
Mais toi, tu sais ce que c’est qu’avoir faim.
Métaphoriquement, certes.
Mais en pratique aussi.
Alors tu aurais envie de leur balancer un bon vieux : « Sautez dans l’urinoir et tenez-vous sur la tête. Je suis le seul vivant. Vous êtes tous morts. »
Mais, ils ne comprendraient pas.
Non, ils ne comprendraient pas.
Toi, tu pleures de rage.
Eux, ils finissent le repas du soir.
Pas le même monde.
Pas la même classe sociale.
Pas la même souffrance.
Faut dire, la souffrance a choisi son camp.
Et elle sait s’acharner.
Toi, tu le sais.
Eux, non !
Toi, tu le vis.
Eux, non.
La social-démocratie c’est l’idéal de la classe politique locale. Personne n’y échappe. Pas même le Rassemblement national, quoi qu’il en dise.
Une société figée, avec le moins possible de tension, surtout sociale. Un monde dans lequel la culture est absente, ou totalement parodiée, voire parodique.
Une société tranquille, où ils pourraient briller d’un éclat terne.
Ils n’ont pas lu Alain Damasio. Ont-ils lu ? Alors ils ne comprennent pas que leur monde se meurt. Alors ils ne se rendent pas compte qu’ils n’ont pas d’idéal, juste des maisons de vacances.
Les sociaux-démocrates veulent un monde de perdants, parce qu’ainsi ils pourront geindre sans être critiqués. Sans être déplacés.
Toi, tu voudrais un monde où quand tu refuses de payer les 50 cents que la porte te réclame, elle te menace d’un procès. Et toi, tu souris, parce que tu sais, qu’être traîné en justice par une porte, tu peux y survivre.
Ouais, tu veux un monde où l’on vit.
Pas un monde où l’on s’emmerde.
Et puis, t’aimerais que quelqu’un fasse campagne dans le coin en parlant du bonheur. Ça devrait pas être compliqué pourtant, ça, de parler du bonheur, merde ! Mais non, il faut qu’ils te parlent de sujets insipides, la dette, le burkini, la 5G, etc.
Lorsqu’un noble lui déclara : « Vous, Français, vous vous battez pour l'argent. Tandis que nous, Anglais, nous nous battons pour l'honneur ! », Surcouf répondit : « Chacun se bat pour ce qui lui manque. »
Mais putain de merde, c’est pas plus compliqué que ça ! Il faut se battre pour le bonheur !
Mais c’est sans doute trop demander.
Tu es dans la forêt. Deux chemins face à toi. Un chat, au sourire étrange, te guide. D’un côté, te dit-il, se trouve un chapelier. De l’autre côté, précise-t-il, se trouve un lièvre. Tu peux aller à droite ou à gauche, c’est du pareil au même, te garantit-il. Tous les deux sont fous.
C’est cela la social-démocratie. Une forme de folie.
Ni de droite, ni de gauche. Tout à la fois.
L’absurde.
Et tant pis pour ceux qui en crèvent.
Le chat sourit. Et toi tu pleures.
Tu sais que demain, il faudra se lever. Arrêter de pleurer. Et affronter le monde. Ce monde !
Tu t’étais, parce que dans le fond tu y croyais vraiment, « avec elle, d’accord, on continuera à bouffer des pelletées de merde, mais les pelles seront plus petites ».
C’eut été un progrès.
Mais non, les pelles vont grandir. Encore et encore.
Alors tu es là, assis sur ton lit.
Il te reste la rage.
Formidable moteur.
C’est sans doute la seule chose que l’on ne peut pas te prendre.
C’est sans doute la dernière chose qui te permet de garder un peu de dignité humaine.
« Madame Nathalie Cullell, candidate NUPES 3ème circo. des PO, je ne vous laisserai jamais déboulonner La Croix du Canigou »
C’est avec cette simple phrase, agrémentée d’une photographie de la croix du Canigó, que Laurence Martin, candidate LR sur la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales, a décidé d’attaquer Nathalie Cullell, candidate NUPES sur cette même circonscription, à moins de deux jours de la clôture de la campagne officielle.
D’abord, et même si c’est anecdotique, quitte à défendre notre patrimoine, nos traditions, autant écrire correctement le nom du Canigó.
Il s’agit du Canigó, notre montagne sacrée, à nous, Catalans de sang et Catalans de cœur.
Pas d’une vulgaire boite de pâté pour chien !
Mais le problème n’est pas l’inculture, criante, de Laurence Martin. Des candidats incultes, malheureusement, il en existe plein. C’est sans doute la norme.
Le problème est le procédé derrière ce post Facebook, accompagné d’un tweet.
Laurence Martin invente une polémique de toute pièce.
Nathalie Cullell n’a jamais déclaré vouloir déboulonner la croix du Canigó. La France Insoumise, ni localement, ni nationalement, n’a jamais abordé ce sujet.
Certes des militants peuvent en parler, y compris sur les réseaux sociaux. Mais cela n’engage qu’eux et non le mouvement dans son ensemble.
Et ce qui vaut pour la France Insoumise veut pour la NUPES.
Il serait facile de déclarer que Laurence Martin entend des voix à défaut de les recevoir ; que Laurence Martin est "stupide".
Ce serait facile. Mais ce serait faux.
Cette déclaration est réfléchie. Elle entre dans une stratégie de communication, particulièrement grossière, certes, mais totalement assumée.
Laurence Martin tient des propos, à la limite de la diffamation, visant à discréditer une adversaire, capable de l’emporter. Et comme, elle n’a pas de fond programmatique sur lequel s’appuyer, Laurence Martin s’attaque à un symbole, chère au cœur des habitants de la circonscription, et d’ailleurs.
La méthode est banale. Laurence Martin table sur la lenteur de la justice. Un procès pour une affaire de diffamation prendrait des mois, voire des années, à avoir lieu. L’élection, elle, est dans quelques jours.
Laurence Martin montre ainsi toute la bassesse de son âme. Et son indigence (de la république) politique en devient criante.
La NUPES propose un programme complet et, relativement, long. Un opposant a l’assurance d’y trouver des angles d’attaques. Et sans doute assez de matière pour y créer des polémiques. Encore faut-il le lire.