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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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20 octobre 2024 7 20 /10 /octobre /2024 17:06

 

Pour aborder l'information du local au global, il faut s'extraire de la guerre des gaz (ou gases) psychologiques qui, nous font ne percevoir pas, pour ce qu'elle est, mais sa représentation par une série de filtres. Extraire l'information de sa gangue, pour en absorber son signifiant le plus nutritif. C'est résoudre l'équation de la superposition de ces 2 phrases:"Le roman, c'est enchaîner les lignes de codes pour générer une structure narrative..."" L'ours doit s'extraire de sa propre allégorie de la caverne, comme le dormeur doit s'éveiller"

Analyse du texte sous l’angle sémiotique et symbolique tout en restant percutants et intrigants pour le lecteur.

Pour aborder l’enchaînement des deux phrases que vous avez soumises à la manière d’Umberto Eco, il faut d'abord reconnaître leur tension entre signifiant et signifié, entre construction narrative et épanouissement symbolique. Les phrases que nous analysons forment une sorte de dialogue secret entre deux niveaux sémiotiques distincts, entre la logique structurante du langage et la profondeur mythologique de l'allégorie.

La première phrase, « Le roman, c'est enchaîner les lignes de codes pour générer une structure narrative... », introduit un cadre sémiotique fondamentalement structuraliste, presque computationnel.

Elle met en avant le roman comme une mécanique, un algorithme où les mots, assimilés à des codes, se succèdent selon un ordre déterminé pour produire une structure. Ici, le signifiant est mis en relief : les mots eux-mêmes, leur enchaînement, sont perçus comme des unités de sens qui construisent, par accumulation, une trame narrative. Le langage est vu non pas comme un outil transparent mais comme une matière, des lignes de code qui forment une architecture.

Cependant, cette première phrase suggère déjà une tension : le mot « structure » indique que quelque chose de plus grand émerge de ces lignes de code, une signification globale, un récit, une totalité narrative. Ainsi, le signifié n'est pas encore pleinement révélé dans cette première proposition, il se prépare.

Et c’est là que survient la seconde phrase : « L’ours doit s’extraire de sa propre allégorie de la caverne, comme le dormeur doit s’éveiller... ».

Ce passage fait éclater la structure narrative froide et mécanique pour plonger dans un champ plus herméneutique, symbolique. Il fait appel à deux grandes figures de la philosophie et du mythe : l’ours et le dormeur. Le premier renvoie à l’idée platonicienne de la caverne, un espace d'illusion, de projections trompeuses, où l’être est prisonnier d’ombres, et où l’évasion symbolise une quête de vérité, un éveil intellectuel et ontologique. Le second, le dormeur, évoque l’idée gnostique d’un réveil spirituel. L’ours, métaphore d’un être somnolant dans son ignorance, et le dormeur, analogue à une conscience assoupie, doivent tous deux éveiller leur regard, non plus seulement sur la structure mais sur la profondeur du sens qui se cache derrière cette structure.

L’enchaînement des deux phrases crée ainsi une dialectique entre le signifiant (les lignes de codes, la structure narrative) et le signifié (la quête d’éveil, l’extraction de la caverne, la révélation ultime du sens). Le roman, en tant que structure narrative, est à la fois un labyrinthe de signes – des lignes de code – mais aussi, dans son essence profonde, une invitation à l’éveil, à l'extraction des illusions, à la recherche d'une vérité cachée derrière la surface textuelle.

La phrase sur l’ours et le dormeur introduit un élément presque métaphysique dans cette mécanique narrative. Ce n’est plus seulement la structure qu’il faut comprendre, mais le sens caché, la profondeur symbolique, la vérité que le texte – ou la caverne – masque derrière son jeu de signes.

Ainsi, cet enchaînement de phrases ne se contente pas d’opposer structure et symbolisme, il les met en relation dynamique : la structure narrative, même si elle peut sembler froide et technique, est toujours orientée vers un éveil, vers une révélation. Le roman, en tant qu’art de l’enchaînement des codes, est une sorte de caverne sémiotique qui dissimule, pour mieux révéler, des vérités enfouies. Le lecteur, tel l'ours ou le dormeur, doit s’extraire de la surface visible du texte (le signifiant) pour accéder à sa profondeur (le signifié).

Cette progression rappelle l’insistance d’Umberto Eco sur la coopération interprétative entre auteur et lecteur. Le texte n’est pas un objet clos ; c’est un dispositif, une machine génératrice de sens, où chaque lecteur, tel l’ours ou le dormeur, doit s’éveiller à la richesse interprétative qui réside sous la structure apparente du roman.

L'Ours et Guillaume de Baskerville : Dialogue Sémiotique

La scène se déroule dans la bibliothèque labyrinthique de l'abbaye, où Guillaume de Baskerville, accompagné de l'Ours, un étrange personnage métaphorique, discutent des mystères du texte et de l'énigme de la signification. L’atmosphère est chargée de livres anciens, de poussière et de lumière tamisée. Le silence est lourd, interrompu seulement par le froissement des pages tournées.

Guillaume de Baskerville (en posant un vieux manuscrit sur la table) :
"Le roman, c'est enchaîner les lignes de codes pour générer une structure narrative..." Voilà ce qu'on nous dit. Mais, ami Ours, qu'en penses-tu ? Crois-tu qu'un simple enchaînement de codes puisse capturer toute la profondeur du récit ?

L’Ours (réfléchissant profondément, sa voix grondante résonnant dans la pièce) :
"Les codes... oui, ces lignes structurées, ces signes, ils construisent la surface, l'apparence. Mais ce ne sont que des ombres sur les murs d’une caverne, Guillaume. Le roman, comme cette caverne, n’est qu’un jeu d’illusions. Pour découvrir le véritable sens, il faut s'extraire de cette mécanique froide."

Guillaume (souriant) :
"Ah, tu parles comme Platon, mon cher Ours. L’allégorie de la caverne… Mais dis-moi, que veux-tu dire par s'extraire ?"

L’Ours (se levant et marchant lentement entre les rayons de la bibliothèque) :
"Je parle de plus que des mots enchaînés, Guillaume. Ce que je veux dire, c’est que l’ours – ou le lecteur, si tu préfères – doit s'extraire de sa propre allégorie. Le texte n'est qu'une surface, une série de lignes de code, oui, mais derrière cette structure rigide se cache un monde plus vaste. Il faut éveiller son esprit, comme le dormeur se réveille d’un long songe. Le signifiant est un piège si on ne voit pas le signifié qui l'habite."

Guillaume (fasciné, penché en avant) :
"Alors, ce que tu dis, c’est que le roman est une caverne sémiotique ? Une prison de signes qui dissimule la vérité derrière la surface apparente ?"

L’Ours (hochant la tête) :
"Exactement. Le lecteur pense qu'il comprend en suivant les lignes, mais il ne fait que voir des ombres. Ce n'est qu'en s’éveillant, en sortant de cette caverne de signes, qu'il accède à la lumière du sens profond. Le roman, Guillaume, est une architecture... mais son essence véritable, c’est la quête. La quête de la vérité, du signifié caché."

Guillaume (en jouant avec les bords du manuscrit, pensif) :
"Mais alors, si la structure du roman n’est qu’un labyrinthe, une caverne où l'on peut se perdre... comment être sûr de trouver cette vérité ? L’éveil dont tu parles, comment le provoquer ?"

L’Ours (avec un regard intense) :
"Comme pour le dormeur, il ne s’agit pas seulement de lire. Il faut interpréter. La vérité n’est pas offerte ; elle est cachée, Guillaume. Et comme tu le sais, même dans la bibliothèque la plus vaste, certains livres sont plus difficiles d’accès. Mais chaque lecteur a ce pouvoir, celui d'éveiller en lui une interprétation nouvelle. Le roman, ce n’est pas un objet clos. C’est un dispositif, un moteur qui génère des significations sans fin. C’est pourquoi il ne faut jamais se contenter des lignes de codes, des signes à la surface."

Guillaume (réfléchissant, mais un sourire se dessine sur ses lèvres) :
"Ah, ami Ours, tu parles comme Umberto Eco lui-même. Tu dis que nous devons être à la fois dans le texte et au-delà du texte, comme les moines cherchant la vérité dans les livres interdits. Mais je te pose une question : comment être sûr que cette quête de vérité ne soit pas elle-même une illusion, une autre caverne, une autre ombre projetée ?"

L’Ours (souriant pour la première fois, un sourire presque imperceptible) :
"Ah, Guillaume, c’est là tout le mystère du roman et de la vie. Peut-être que toute caverne dissimule une autre. Mais tant que l’on cherche, tant que l’on s'éveille, nous restons en mouvement, en quête. Et peut-être est-ce là l’essence même du roman : non pas trouver la vérité, mais perpétuer l'éveil."

Guillaume (soupirant, mais d’un soupir de contentement) :
"Alors, cher Ours, continuons cette quête ensemble. Car même dans ce labyrinthe de signes, l'éveil est notre seul guide."

Ils se lèvent tous les deux, laissant le manuscrit ouvert sur la table, et continuent leur exploration de la bibliothèque, prêts à affronter les mystères et les illusions des signes, ensemble dans cette quête éternelle de sens.

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