"Ci-gît Zozimos, orateur épris de beau langage et qui voulait le règne de la Justice. Souvenez-vous, passants, qu'il n'y a ni beau langage ni justes gouvernants aussi longtemps qu'il reste sur terre des hommes injustement traités."
"Allez au fond des choses. Vous constaterez alors que l'Etat ne sait ni ce qu'il fait ni de quoi il vit ; l'Etat c'est l'aristocratie des bureaux, [...] L'orgueil de caste et la tradition viennent s'en mêler aussi pour l'empêcher de rien comprendre aux grandes lois économique. Il s'ensuit que les vrais maîtres de l'Etat romain sont les fermiers des taxes, les publicains, les financiers, les spéculateurs, les concessionnaires des mines et les marchands d'esclaves. Ce sont eux qui décident de la guerre et de la paix, qui font à leur gré la prospérité ou la ruine du pays."
Spartacus
Arthur Koestler
Dans les replis du temps, un murmure épique se fait entendre à travers les champs de France et d'Europe, évoquant une révolte qui résonne comme un retour de balancier, une nouvelle page dans l'histoire des luttes populaires. Telle une force ancienne qui renaît, la révolte des agriculteurs émerge, parallèle aux échos lointains des révoltes des "gilets jaunes". Certains voient en cette vague de mécontentement le reflet d'une résistance moderne des nouveaux serfs, des héritiers des esclaves de Spartacus, tels que décrits dans la plume visionnaire d'Arthur Koestler.
Comme les murmures lointains d'une armée prête à en découdre, les champs de France et d'Europe se dressent en rébellion.
Les agriculteurs, dépositaires d'une tradition millénaire, semblent vouloir inscrire leur propre épopée dans les annales contemporaines. Leurs revendications, souvent étouffées par les complexités des marchés et les aléas climatiques, résonnent désormais comme un cri de liberté contre les chaînes de la détresse financière et de l'incertitude.
L'écho de Spartacus, l'ancien gladiateur qui mena la célèbre révolte des esclaves contre l'Empire romain, semble résonner dans cette lutte.
Arthur Koestler, dans son roman visionnaire, a peint le portrait de ces hommes et femmes qui se soulèvent contre l'oppression, cherchant à briser les chaînes de leur condition. Aujourd'hui, les agriculteurs, modernes Spartacus, brandissent non pas des glaives, mais des tracteurs et des banderoles, réclamant justice et équité.
Tout comme les "gilets jaunes" avant eux, ces nouveaux héros de la terre se dressent contre les inégalités, les impératifs économiques impitoyables et les politiques qui semblent les laisser pour compte.
Leurs champs deviennent le théâtre d'une bataille symbolique pour la survie, où les sillons tracés par les charrues deviennent les lignes de front d'une lutte pour la dignité.
Les rues des capitales européennes résonnent du pas cadencé de ces hommes et femmes qui réclament une juste rétribution pour leur labeur acharné. Leurs doléances, portées par la force de l'unité, résonnent comme un appel à l'équité, à la reconnaissance d'une profession souvent sous-estimée et sacrifiée au nom du progrès.
Alors que les épées ont cédé la place aux pancartes et les boucliers aux outils agricoles, cette révolte contemporaine prend une dimension presque mythique.
Elle incarne le retour de l'esprit Spartacus, un appel à l'émancipation face à des conditions perçues comme insoutenables. Les nouveaux serfs des temps modernes, par le labour de leurs terres et le soin de leurs troupeaux, écrivent une nouvelle page héroïque dans les livres de l'Histoire.
Au-delà des débats politiques, la révolte des agriculteurs résonne comme un rappel que l'histoire ne cesse de se répéter.
nouvelles générations de Spartacus se dressent, et dans leurs sillons, elles plantent les graines de changements, de justice et de rédemption. Quelle que soit l'issue de cette épopée contemporaine, elle laissera une empreinte indélébile dans la mémoire collective, rappelant que les champs sont bien plus que des terres à cultiver, ce sont des territoires où se jouent les grandes batailles de notre temps.
Voir aussi:
Vidéo,3 histoires de révolutions en Roussillon et en France: Gilets Jaunes / Révolution française / Commune par Michel Cadé, Jérome Quaretti, Sébastien Navarro animé par Nicolas Caudeville
Un conte sans se défilé de presque Noël : "Le Président du MEDEF Devient le Héros des Gilets Jaunes : Le Miracle de la Cape de l'Abbé Pierre"! par l'abbé Bertrand