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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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4 avril 2021 7 04 /04 /avril /2021 14:27

Perpignan : le centre d'art contemporain Walter Benjamin a perdu son nom par la vertu de ceux qui était sensés le défendre, mais la mémoire des peuples vaincus finira par triompher ; ceci est une chose commune...

http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2021/03/perpignan-face-a-louis-aliot-le-nom-de-walter-benjamin-efface-par-les-progressistes-interview-jordi-vidal-par-nicolas-caudeville.htm

 

Walter Benjamin Paris capitale du XIXe siècle et Walter Benjamin Le Passé opprimé sont des essais filmiques qui prennent la forme d’une dérive cinématographique. Nous accompagnons le poète tout autant que le philosophe dans son exploration du XIXe siècle parisien et de ses « passages » artistiques, culturels, historiques et théoriques. Ce qui est révélé au cours d’une telle exploration est une préfiguration de l’époque de Benjamin, comme de la nôtre. La flânerie parisienne initiale « de passage en passage » annonce de façon belle et significative la dérive situationniste et la psychogéographie. Cette flânerie devient, au fil des actes des deux films, une remise en cause de l’imaginaire fantasmatique de Paris au XIXe siècle, puis l’expression métaphorique d’un déplacement bien plus vaste dans le temps et l’histoire. Nous suivons le cheminement intellectuel de Benjamin qui, par une approche historique fondée sur la remémoration, en vient à contester le présent au nom du passé opprimé et à formuler une nouvelle pensée et conception de l’histoire. Réalisée à partir d’un montage d’écrits de Walter Benjamin, la voix-off des deux films traduit, à la première personne, son errance physique et intellectuelle dans le Paris du XIXe siècle, comme dans sa propre époque, celles des décennies 1920 et 1930. Elle donne à entendre la constellation des thèmes qui viennent tous contester l’image historiciste de Paris et plus globalement encore de l’histoire elle-même. La traversée critique du passé parisien est pour Benjamin une manière d’évoquer les dangers qui menacent son propre présent, tout comme le film entend le faire du nôtre. Les deux essais filmiques entrecroisent des thématiques qui, avant Benjamin, étaient toujours considérées de manière séparée. Nous explorons ce qui lie le nouveau Paris d’Haussmann « l’artiste démolisseur » à la Bourse, au capitalisme, aux chemins de fer, aux rêves d’avenir, aux barricades de la Commune de Paris et aux utopies révolutionnaires. Nous confrontons le monde de reflets des marchandises aux vitrines de magasins, aux cafés, aux Passages, aux Grands magasins, aux intérieurs bourgeois, à l’architecture en métal, aux expositions universelles et au mythe du progrès. Nous croisons les figures de la mode, de la prostitution, de l’oisiveté, de Baudelaire, du moderne et de l’éternel retour. À partir d’une déambulation urbaine et historique d’où surgissent les « images dialectiques » nous accompagnons Benjamin dans sa reformulation des notions de rêve, de réveil et de révolution. Par une nouvelle approche du temps et de l’histoire Walter Benjamin développe une théorie critique qui réfute le mythe du progrès et reformule entièrement les termes de la modernité et d’une culture toujours exposée à la barbarie. Pour ne pas réduire sa pensée à une accumulation de concepts abstraits, il confronte ses intuitions théoriques à l’histoire de la photographie, aux questions soulevées par la reproductibilité des œuvres d’art, à l’aura, à la trace. Il récuse, à partir d’exemples concrets, l’historicisme au nom de la remémoration, qu’il oppose à la mémoire ; du réveil, qu’il oppose à la catastrophe. Selon Benjamin, puisque le collectif qui rêve ignore l’histoire, il faut que le rêveur s’éveille. Pour y parvenir, pour que les choses ne continuent plus comme avant, pour éviter la catastrophe, il en appelle à dynamiter le cours de l’histoire officielle au nom du passé opprimé et refoulé. Les deux essais filmiques reconstituent la pensée et le monde du philosophe et du poète en un édifice filmique composé d’innombrables archives dynamiques. Celles-ci rassemblent des photographies et des fragments de films : les photographes que Benjamin a aimés, comme les films et documentaires qu’il a pu voir. Le film est organisé comme une déambulation en spirale qui donne à voir et à comprendre, tout autant le XIXe siècle parisien, que notre XXIe siècle. À la manière de Benjamin, les images qui composent les deux films ne sont plus seulement des images du passé, mais des images du présent : d’un présent toujours en péril. Elles expriment au plus près les idées, les intuitions du philosophe et du poète. Les deux essais filmiques témoignent de la cohérence d’une pensée qui organise les fragments comme des moments constitutifs d’un projet unitaire, mais, hélas ! Inachevé. Un tel projet retourne la dialectique négative en mettant en avant sa part de positivité ; il attribue un rôle messianique à chacun et fournit des armes théoriques pour éviter la catastrophe. Au nom d’un passé qui n’est jamais le même de par son histoire postérieure et son histoire antérieure, au nom d’un passé vaincu qui vient saturer le présent jusqu’à le remettre en cause, Walter Benjamin Paris capitale du XIXe siècle et Walter Benjamin Le Passé opprimé invitent le spectateur à un retour possible vers un autre futur.

 
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