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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 20:54

7 / La réécriture de l'histoire 
La novlangue postmoderne dissout tout ce qui pourrait, à partir de l’analyse des conditions existantes, inciter à la révolte. Elle tente de liquider toute référence historique au nom de la critique des grands récits fondateurs. L’invention du micro-récit est son arme de dissuasion massive ; celle qui disqualifie toute analyse critique de la société marchande et conforte le jugement généralement admis qu’on ne peut plus rien changer collectivement, sous peine de sombrer dans un nouveau totalitarisme. 
Tout ce qui a été vécu sous l’angle de l’individu et de la raison, tout ce qui tendait à une libre production de l’histoire s’est dissous au profit d’une organisation néoféodale de la société dont le processus semble irréversible. 


Le préliminaire au programme politique minimum du postmodernisme est la réécriture de l’histoire : la suppression du passé passe par sa réinvention. Ce qui est réellement arrivé ne peut avoir existé et doit être effacé de la mémoire des hommes. 
À la surface de la société du chaos ne subsistent que des fragments d’événements de plus en plus difficiles à dater. Cette entreprise d’éradication de l’histoire est directement au service d’un projet politique. 
Comment les postmodernes pourraient-ils admettre que la communauté humaine soit unie par une même histoire, alors que toute leur idéologie et leurs simulacres tentent de nous prouver le contraire, en nous certifiant qu’il n’existe que des fragments de connaissance historique, fatalement ennemis ? Comment toléreraient-ils que les hommes se reconnaissent dans une histoire qui cherche la vérité des faits et n’instrumentalise pas les victimes pour trouver un coupable ; une histoire qui refuse qu’on légifère en son nom sur les horreurs et les crimes du passé ? 
Un des aspects essentiels du postmodernisme est sa dissolution du langage ancien qui reposait, comme la pensée scientifique, sur la logique, la raison et la vérité pratique. Cette dissolution s’est accompagnée de la surproduction de micro-récits irrationnels. 
Partant du prédicat qu’il ne saurait exister de recherche de la vérité, ces micro-récits ont tous comme point commun de vouloir réduire les faits et le réel à des fictions langagières. 
Dans un univers si parfaitement inhumain, les penseurs postmodernes peuvent déclarer en toute impunité – sans jamais être démentis par la gauche ni par l’extrême gauche – que le langage révolutionnaire est sexiste, et que la révolution conduit inévitablement au colonialisme ; juger obsolète la lutte de classes et inventer un nouveau et très fictif micro-récit qui justifiera leur assertion.
La réécriture postmoderne de l’histoire est unilatérale et pervertit toute approche du langage par la raison : elle récuse la liberté universelle au nom du relativisme culturel et affiche sa haine de la démocratie au nom du pluralisme des modèles d’oppression. 
Le rejet postmoderne de toute histoire révolutionnaire ne s’explique que par le refus de l’universalisme anticlérical de celle-ci. Que le prolétariat soit absent de son argumentation n’est pas innocent : on y sent l’épouvantable odeur d’œuf pourri de Dieu.
Au centre inavouable de la politique postmoderne, on trouve la déconstruction, non des procédés de l’aliénation mais des motifs de la révolte.

Figures du féminisme révolutionnaire : des Lumières à la Révolution française
Etta Palm d’Aelders 1743/1799
Hollandaise, espionne et féministe néerlandaise, elle déploya une remarquable activité en faveur de l’émancipation des femmes et de l’égalité des femmes et des hommes.
Elle fut proche d’Olympe de Gouges et soutint ses idées. 
Le 30 décembre 1790, elle lut, devant le « Cercle Social » un discours sur « L´injustice des Lois en faveur des Hommes, aux dépens de Femmes ». 
Le 1er avril 1792, accompagnée d’un groupe de femmes elle intervint à l’Assemblée pour revendiquer au nom des femmes, le droit à l’éducation, la majorité à 21 ans, la liberté politique, l’égalité des droits, la loi sur le divorce. 

Olympe de Gouges 1748/1793
Féministe révolutionnaire, elle rédigea la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Elle fut partisane de l’abolition de l’esclavage ; sa pièce « L’esclavage des noirs, ou l’heureux naufrage » lui valut de multiples menaces de mort, notamment de la part des propriétaires d’esclaves. 
À l’avant-garde du combat féministe, elle revendiqua l’égalité des droits civils et politiques des femmes : elle réclama l’instauration du divorce, la suppression du mariage religieux, la mise en place d’un contrat civil qui prendrait en compte les enfants nés d’une « inclination particulière », la création de maternités,
Après l’arrestation des Girondins, en juin 1793, elle qualifia Marat, d’« avorton de l’humanité », et accusa Robespierre de conduire la Révolution vers la dictature. 
Arrêtée, elle fut guillotinée le 3 novembre 1793. 
Elle déclara : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune. »

Louise-Félicité de Keralio 1758/1821
En 1789, en fondant le « Mercure National et étranger ou journal politique de l’Europe». elle fut la première femme à être rédactrice en chef d’un journal. 
En décembre 1790, elle publia un article intitulé « Sur l’influence des mots et le pouvoir du langage » où elle proposait d’introduire le tutoiement en signe de fraternité. Elle fut une des premières femmes à utiliser un trait d’union entre son nom de naissance et celui de son mari. Elle serait également à l’origine de la disparition de Monsieur ou Madame au profit de citoyen et citoyenne. 
Très liée à Danton, Etta Palm et Camille Desmoulins, elle anima les « Sociétés de femmes », la « Société fraternelle de l’un et l’autre sexe », et se battit contre l’esclavage colonial.
Elle fut une pionnière de l’activité politique féminine. 

Mary Wollstonecraft 1759/1797
Féministe anglaise, elle participa à un groupe qui comprenait William Godwin, Thomas Paine, William Blake et William Wordsworth. Dans son essai, « Défense des droits de la femme », elle réclama l’égalité de traitement entre hommes et femmes en matière d’éducation. Pour elle, le système éducatif transformait délibérément les femmes en êtres frivoles et incompétents. Et qu’un système éducatif offrant aux filles les mêmes avantages qu’aux garçons formerait des femmes qui seraient alors capables d’accéder à toutes les professions. 
Elle affirmait que si de nombreuses femmes étaient sottes et superficielles, la raison n’était pas à chercher dans une déficience naturelle mais dans le déni d’éducation que leur imposait les hommes. 
En 1797, elle épousa Godwin. Ce mariage heureux fut de courte durée : elle mourut onze jours après avoir donné naissance à Mary (qui épousera Shelley et rédigera Frankenstein).
Elle déclara : « Endoctrinées dès leur enfance à croire que la beauté est le sceptre de la femme, leur esprit prend la forme de leur corps et, enfermé dans cette cage dorée, ne cherche qu’à décorer sa prison ».

Théroigne de Méricourt 1762/1817
En 1789, elle fut la seule femme à suivre les débats à l’Assemblée. Dans les tribunes. vêtue  en amazone, ses ennemis la décrivaient comme une bacchante sanguinaire.
Accusée d’avoir participé aux journées des 5 et 6 octobre 1789, elle quitta Paris et se réfugia à Liège. Tentant de revenir elle fut enlevée par un groupe d’émigrés qui la livrèrent aux Autrichiens. Cette séquestration accrut sa popularité à Paris qu’elle retrouva fin 1791. Qualifiée de « catin du peuple » elle devint la cible des journalistes contre-révolutionnaires. 
Au printemps 1792, elle tenta de créer une « phalange d’amazones » et, le 10 août 1792, participa à l’invasion du palais des Tuileries par le peuple de Paris.
Le 13 mai 1793, accusée de soutenir Brissot, le chef girondin, elle fut prise à partie par des « tricoteuses » qui la traitant de brissotine, la dénudèrent et la fessèrent publiquement. La violence de cette agression fut minimisée et tournée en dérision dans la presse montagnarde. Elle échappa à la guillotine, mais sombra dans la folie.

Sophie de Condorcet 1764/1822
Avant la Révolution et pendant la Révolution, son salon fut le centre naturel de l’Europe pensante. À l’inverse de celui de Madame de Staël qui affichait les idées chrétiennes et libérales de la monarchie constitutionnelle, le sien attirait tous ceux qui étaient favorables à la libre-pensée, à la Révolution et à la République. Toute nation, comme toute science y trouvait sa place ; tous les étrangers qui, après avoir reçu les théories de la France, venaient là en chercher, en discuter l’application. 
C’était l’Américain Thomas Paine, l’Anglais Williams, l’Écossais Makintosch, le Genevois Dumont, l’Allemand Anacharsis Cloots. Tous y venaient, Beaumarchais, Chamfort, Chénier, La Fayette, Volney : tous y étaient confondus. Pendant les années décisives pour l’avenir de la République, l’ardeur révolutionnaire n’en chassa pas l’esprit. 
Entre 1801 et 1804, elle publia vingt et un volumes des œuvres de Condorcet. Outre ses remarquables « Lettres sur la sympathie », elle traduisit Thomas Paine et Adam Smith.
Un jour que Bonaparte, affirmait ne pas aimer « les femmes qui se mêlent de politique », Sophie de Condorcet lui répondit : « Vous avez raison, Général ;­ mais, dans un pays où on leur coupe la tête, il est naturel qu’elles aient envie de savoir pourquoi.

Claire Lacombe 1765/ ?
Actrice, féministe révolutionnaire, proche des Enragés elle milita contre l’accaparement des richesses, et pour le droit des femmes. En mai 1793 elle fonda avec Pauline Léon la « Société des républicaines révolutionnaires » qui revendiquait pour les femmes le droit de porter les armes. Elle joua un rôle important lors des journées du 31 mai et du 2 juin 1793, en poussant à l’insurrection. 
Elle exigea par une pétition que tous les nobles de l’armée soient destitués, et en appela à l’épuration du gouvernement. Elle fut arrêtée. Le 7 octobre 1793, elle se présenta à la barre de la Convention pour réfuter les arguments de ses accusateurs, et dénoncer l’oppression dont étaient victimes les femmes : « Nos droits sont ceux du peuple, et si l’on nous opprime, nous saurons opposer la résistance à l’oppression ».
Des femmes de la Halle accusèrent les « Républicaines révolutionnaires » de les avoir forcées à porter le bonnet rouge, réservé aux hommes. Ce fut le prétexte, pour interdire tous les clubs féminins. 

Pauline Léon 1768/1838
Elle participa à la prise de la Bastille, et fut membre du « Club des Cordeliers », et de la « Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe ».
Elle pétitionna en faveur de l’armement des femmes. Le 6 mars 1792, elle se rendit à la tête d’une députation de citoyens à la barre de l’Assemblée Législative, où elle lut une adresse signée par 320 Parisiennes demandant la permission d’organiser une garde nationale féminine. Elle signa la pétition de la « Société patriotique du Luxembourg » qui réclamait la mort du roi. Elle fonda en mai 1793, avec Claire Lacombe la « Société des citoyennes républicaines révolutionnaires », cercle exclusivement féminin.
Le 2 juin 1793, elle conduisit une délégation de « Citoyennes républicaines révolutionnaires » qui souhaitent être admises à la Convention. Le 30 octobre, toutes les sociétés de femmes furent dissoutes. 
Manon Roland, née Jeanne Marie Phlipon 1754/1793
Pur produit des Lumières et de la Révolution, elle fut un parfait exemple de l’impossibilité faite alors aux femmes d’avoir un rôle politique.
Elle accueillit dans son salon Brissot, Buzot, Robespierre, et se rangea du côté girondin, dont elle devint l’égérie. Profitant de son statut, elle ouvrit à son mari, les portes du ministère de l’Intérieur où elle joua un rôle essentiel. Quand elle ne tenait pas la plume pour répandre ses idées, on lui reprochait d’être celle de son époux.
Après les massacres de Septembre, par la voix de Buzot, (les femmes n’ayant pas accès à la tribune) elle s’en prit de plus en plus violemment à Danton  sachant d’où venaient les attaques, s’écria : « Nous avons besoin de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur femme ». 
Son ministre de mari démissionna et quitta Paris. Elle resta sur place, fut arrêtée, embastillée à la Conciergerie, avant de monter à l’échafaud, avec une dignité remarquable, le 8 novembre 1793.
 

Voir les autres épisodes de la série:

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/

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