"Il y a très longtemps dans une très lointaine galaxie, très lointaine..."
"M'en voudrez-vous beaucoup, si je vous dis un monde où on est pas du coté du plus fort!" Jean Ferra Potemkine
"Toute chose cesse d'être drôle, à partir du moment ou elle s'assoie sur vous!" Arthur Koestler
"Les tragédies des autres sont toujours d'une banalité désespérante!" Oscar Wilde
A l'université, j'avais consacré deux mémoires à l'histoire de la Catalogne Sud. Le premier "Luttes propagandistes en Catalogne républicaine 1936/1939", le deuxième "Reconstruction de l'image de la Catalogne de la mort de Franco, à nos jours", puis j'avais travaillé pour une ONG de politique jeunesse comme correspondant et représentant de celle-ci en France etc..Ainsi donc continuer de faire des reportages sur le sujet, c'était une sorte de service après vente. Et puis,il y avait de la curiosité à suivre cette histoire de l'Indépendance . De ces citoyens qui voulaient se séparer du royaume d'Espagne pour avoir leur propre république.
Je parti alors avec mon Bill Ballantine à moi, j'ai nommé Jean Lhéritier qui n'arrêtais pas de me répéter avec un enthousiasme juvénile:" ça fait plus de 40 ans que j'attends ça"
Nous avions déjà couvert les années précédentes, les différents "11 septembre", des marches,des chaines humaines, des rassemblements à des millions de personnes à Barcelone ou travers la Catalogne.
C'est pourquoi, je m'étonnais de l'étonnement du gouvernement espagnol et du traitement de l'information en France (parce qu'il n'y a pas plus aveugle qu'un borgne qui ne veut pas voir) . Tout les éléments étaient là depuis longtemps pour mettre en place, ce qu'on pourrait qualifier de processus historique. Mais avec une Espagne gouvernée par le PP (Partido Popular) , genre de fin de race du franquisme qui n'avait jamais fait son "agiornamento" historique (Pour l'écrivain valencien Alfons Cervéra:" il n'y avait pas de mémoire du franquisme, parce que le franquisme n'avait jamais cessé d'exister en Espagne") et une France jacobine qui pensait avec terreur que si par malheur la Catalogne à ses frontières réussissait son indépendance, ce ne serait que le premier dominos qui tomberait...De plus des banques françaises avaient fait des investissements massifs en Espagne et une séparation d'avec la Catalogne risquait pensaient-elles à cause de l'instabilité déclenchée de leur coûter cher. http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/referendum-en-catalogne-les-banques-francaises-sont-les-plus-exposees-751273.html
Nonobstant, le traitement du sujet dans la plupart des médias français qui étaient sensés nous informer et qui semblaient n'y rien comprendre, se contentant de projeter leur grille d'analyse et leurs préjugés au passage. La manière dont il parlait notamment de "régions espagnoles" et pas d'autonomie (qui sont différentes suivant les parties du pays, suivant leurs histoires à travers le temps) . La manière dont les journalistes français ont interviewé le président de la Généralitat de Catalogne lors de son passage à Paris. Le traitement comme un petit garçon a qui on expliqué que ce n'était pas possible (particulièrement Léa Salamé sur France Inter) .Carles Puigdemont répondait alors avec patience et courtoisie (il en fallait), avec une argumentation construite sr le rapport à l'état espagnole, l'Europe, la France (Non, il n'annexerait pas les Pyrénées-Orientales comme les allemands les Sudètes, si indépendance, il y avait) . Et qu'il préférait " une défaite pacifique, à une victoire dans la violence" . En Catalogne, ils appelle ça "La révolucio dels somriures" , la révolution des sourires .
Mais ce n'est pas parce qu'on est pacifistes que l'on récolte des sourires en retour!
Hugo Pratt mettait dans la bouche de Corto Maltése dans "La ballade de la mer salée" : "L'autorité, on l'a jusqu'au moment où on l'exerce!"
Le gouvernement PP de Rajoy ne l'a pas compris et est tombé dans le piège catalan, qui n'ayant pas les moyens de la force se doivent d'être rusés. L'écrivain barcelonais Manuel Vasquez Montalban disait d'eux dans une fameuse enquête de son détective Pépé Cavalho, dans "La solitude du manager" : " Les catalans sont des florentins en habit de paysans"
Puigdemont se doutait bien de la réaction du gouvernement espagnol, qui ne ferait pas dans le détail. Avec les arrestations d'hommes politiques catalans en lien avec le référendum, les perquisitions dans la presse et autres ministères : le tout sans mandat. "What did you espect!" aurait dit Pénélope Cruz en sirotant son Sweeps!
Tout espagnol qu'il est, le premier ministre Mariano Rajoy aurait du lire ou relire le jésuite espagnol et son "art de la prudence" . Mais le voilà, comme le chat de Schrödinger rentré dans la boite.
Score pas encore finale en Catalogne 844 blessés (que du coté catalan), contrairement à ce qu'annonce France info qui annonce "après des affrontements" Il n'y a peu affrontement, il y a eu cassage de gueule de la vieille à la femme enceinte pour que comme dit Rajoy "force reste à la loi"
Plus de 400 bureaux de vote fermés par la force la Guardia Civil. Malgré les 844 blessés, 2262000 catalanes et Catalans (sur un peu plus 5 millions inscrits) ont voté au referendum, 2020144 ont voté oui à une république Catalane indépendante et 176 000 ont voté non.
De notre coté, nous voulions évité Barcelone (on se doutait des violences et je ne voulait pas finir comme Malik 0ussékine https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Malik_Oussekine). On allait se projeter sur Gérone , mais j'ai appelé un ami qui me répondit avec une voix morne qu'il s'était fait tabasser par la police espagnol et qu'il était à l’hôpital de Gérone. Nous décidons alors Jean et moi d'aller à Agullana à coté de la frontière, ville symbolique puisque elle accueillit le dernier gouvernement de la république espagnole avant la "retirada" . Une fois sur place notre contact nous annonçait que la police espagnole saisissant les urnes. Ils avaient décider de fermer leur bureau et de cacher les urnes: il était 17h30!
Alors nous partîmes pour Figuéres un peu à l'aveugle, les seuls contact que nous avions las-bas étant de bons producteurs de charcuterie,de vins et autres poissonniers...
Après une Orxata, on a fini par trouvé une jeune fille portant comme une cape le drapeau catalan avec "estellada" qui lui disant que nous étions de "Perpinya", nous indiqua le bureau de vote le plus proche (celui-ci avait déja du fermer à l'approche de la police espagnole, puis ré-ouvert , pour continuer de faire voter jusqu'à ce qu'il n'y plus personne.
Jean aller en avant trouver des gens à interviewer, puis faisaient la traduction simultanée en français, quand j'interviewai en catalan.
Le bureau de vote (il y en avais 3 à Figuéres, où une affiche prié les votant de rester afin de protéger les urnes) était le lycée privé Ramon Muntaner (historien chroniqueur catalan du moyen age, qui raconta notamment la saga des "Almogavares" et leur capitaine Roger de Flor)
Le résultat des vidéos , des sons, des photos que je vous invite à écouter et à voir!
Post scriptum: sur le retour nous écoutions successivement les radios catalanes, espagnoles et françaises.
Les catalans étaient tout à leur référendum le célébrant comme "une fête en larmes" la joie d'avoir réussi malgré tout, et la tristesse des violences et des blessés. Sur les radios espagnoles que nous captions, on parlait de football ou de corrida. Et enfin en France sur france info, l'attentat de Marseille et du référendum mais avec une sorte d'impartialité subjective...Quant à moi, je pensait à la chanson de François Bérenger , "une ville" https://www.youtube.com/watch?v=ERUcKQfZxac et je me demandais si les catalans n'allaient pas à nouveau avoir leur grand cimetière sous la lune, parce que les catalans ne sont pas comme les vénézuéliens assis sur le deuxième stock de pétrole du monde...
récit le jour de vote a référendum catalan à Figuéres par Josep Planes by Nicolas Caudeville
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Voir aussi:
Catalogne: adresse au président de la république française Emmanuel Macron sur les "événements" de Catalogne et de Barcelone! vidéo par le comité de rédaction L'archipel contre attaque
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