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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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23 juin 2022 4 23 /06 /juin /2022 17:17

"Ne nous suicidons pas tout de suite il y a encore quelqu’un à décevoir." E.Cioran

Tu sors de la soirée électorale à la préfecture. Une fête se tient à Ille-sur-Têt entre militants. On t’a fait comprendre que tu ne dois pas y aller. On t’accuse, moins de 2 heures après que les résultats soient tombés, d’être responsable de la défaite. Pas suffisamment agressif avec le RN, pas assez de « fascistes », trop peu de « racistes ». Les conneries habituelles des perdants. On veut te protéger. On sait qu’à un contre cinquante, le combat n’est pas équitable. Surtout pour ceux d’en face.

Alors tu rentres chez toi.

Tu t’assois sur ton lit, le seul meuble sur lequel il est possible de s’asseoir dans ces 20 m² de misère.

Et tu pleures.

De tristesse.

De rage.

Ouais, surtout de rage !


Bon, il est des perdants. T’en as croisé plein de ces blaireaux qui pullulent un peu partout et qui tirent les collectifs, d’une manière ou d’une autre, vers le bas. Ça passe son temps à geindre ; ça répète encore et encore les mêmes erreurs, les mêmes méthodes, et ça échoue, lamentablement, sans jamais ni se remettre en question ni se dire qu’il existe d’autres manières d’agir.

Les pires d’entre eux, finalement, tu dois bien le reconnaître, c’est les états-majors des partis politiques locaux. Le département s’effondre, petit à petit, les indicateurs sont tous au rouge. Mais non, tout va bien. Ils ne changent ni leur discours, ni leur vision du monde. Leurs égos les rendent aveugles à la réalité.

Ils diront : « nous avons fait le travail ».

Mais : 4 députées RN !

Ils diront : « nous avons fait une bonne campagne ».

Mais : 4 députées RN !

Ils diront : « notre bilan d’élus est bon ».

Mais : 4 députées RN !

Ils diront : « moi, j’aurai gagné ».

Mais : 4 députées RN !

Ils diront : « nous, nous savons ».

Mais : 4 députées RN !

Ils diront : « nous connaissons la bonne méthode ».

Mais : 4 députées RN !

Et lorsque que l’on leur dira «  4 députées RN ? », ils diront : « … »

Ils ne diront rien.

Ils sont sociaux-démocrates.

Ils n’ont donc rien à dire.

Ils comptent, ils négocient leurs places, ils sauvent leur avenir, fut-il médiocre. Le reste, ils n’en ont cure.

Ils enverront des sms, une fois la défaite consommée, disant « on aurait dû travailler ensemble », histoire de faire oublier qu’ils ont fait campagne, en qualité d’élu local, contre leur camp.

Ils feront des analyses, holistiques, dénuées de sociologie, dénuées de politiques, dénuées d’intelligence, simplement pour se justifier.

Ils sont exsangues.

Ils sont vides.

Ils sont dépourvus de sens.

Ils sont risibles.

Ils sont sociaux-démocrates.


Pourquoi perdent-ils ?

Parce qu’ils n’ont jamais eu faim ; parce qu’ils n’ont pas faim ; parce qu’ils n’auront jamais faim.


Mais toi, tu sais ce que c’est qu’avoir faim.

Métaphoriquement, certes.

Mais en pratique aussi.


Alors tu aurais envie de leur balancer un bon vieux : « Sautez dans l’urinoir et tenez-vous sur la tête. Je suis le seul vivant. Vous êtes tous morts. »

Mais, ils ne comprendraient pas.

Non, ils ne comprendraient pas.


Toi, tu pleures de rage.

Eux, ils finissent le repas du soir.

Pas le même monde.

Pas la même classe sociale.

Pas la même souffrance.

Faut dire, la souffrance a choisi son camp.

Et elle sait s’acharner.

Toi, tu le sais.

Eux, non !

Toi, tu le vis.

Eux, non.


La social-démocratie c’est l’idéal de la classe politique locale. Personne n’y échappe. Pas même le Rassemblement national, quoi qu’il en dise.

Une société figée, avec le moins possible de tension, surtout sociale. Un monde dans lequel la culture est absente, ou totalement parodiée, voire parodique.

Une société tranquille, où ils pourraient briller d’un éclat terne.

Ils n’ont pas lu Alain Damasio. Ont-ils lu ? Alors ils ne comprennent pas que leur monde se meurt. Alors ils ne se rendent pas compte qu’ils n’ont pas d’idéal, juste des maisons de vacances.

Les sociaux-démocrates veulent un monde de perdants, parce qu’ainsi ils pourront geindre sans être critiqués. Sans être déplacés.


Toi, tu voudrais un monde où quand tu refuses de payer les 50 cents que la porte te réclame, elle te menace d’un procès. Et toi, tu souris, parce que tu sais, qu’être traîné en justice par une porte, tu peux y survivre.

Ouais, tu veux un monde où l’on vit.

Pas un monde où l’on s’emmerde.


Et puis, t’aimerais que quelqu’un fasse campagne dans le coin en parlant du bonheur. Ça devrait pas être compliqué pourtant, ça, de parler du bonheur, merde ! Mais non, il faut qu’ils te parlent de sujets insipides, la dette, le burkini, la 5G, etc.

Lorsqu’un noble lui déclara : « Vous, Français, vous vous battez pour l'argent. Tandis que nous, Anglais, nous nous battons pour l'honneur ! », Surcouf répondit : « Chacun se bat pour ce qui lui manque. »

Mais putain de merde, c’est pas plus compliqué que ça ! Il faut se battre pour le bonheur !


Mais c’est sans doute trop demander.


Tu es dans la forêt. Deux chemins face à toi. Un chat, au sourire étrange, te guide. D’un côté, te dit-il, se trouve un chapelier. De l’autre côté, précise-t-il, se trouve un lièvre. Tu peux aller à droite ou à gauche, c’est du pareil au même, te garantit-il. Tous les deux sont fous.

C’est cela la social-démocratie. Une forme de folie.

Ni de droite, ni de gauche. Tout à la fois.

L’absurde.

Et tant pis pour ceux qui en crèvent.


Le chat sourit. Et toi tu pleures.


Tu sais que demain, il faudra se lever. Arrêter de pleurer. Et affronter le monde. Ce monde !

Tu t’étais, parce que dans le fond tu y croyais vraiment, « avec elle, d’accord, on continuera à bouffer des pelletées de merde, mais les pelles seront plus petites ».

C’eut été un progrès.

Mais non, les pelles vont grandir. Encore et encore.


Alors tu es là, assis sur ton lit.

Il te reste la rage.

Formidable moteur.

C’est sans doute la seule chose que l’on ne peut pas te prendre.

C’est sans doute la dernière chose qui te permet de garder un peu de dignité humaine.


Jusqu’à quand ?


https://www.youtube.com/watch?v=onkbaz3KR_4

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