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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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27 octobre 2025 1 27 /10 /octobre /2025 17:55

"C'était une blonde. Une blonde pour laquelle un évêque serait prêt à donner un grand coup de pied dans un vitrail."

Raymond Chandler

En pleine période préélectorale,pour marquer le coup de presque 6 ans sans n'y avoir rien fait alors que le bâtiment jouxte le "Campus Mailly" (rien à voir avec Camping Paradis) , v'là que la ruine menace vraiment de s'écrouler (par lettre ou par une vidéo TicTok). On avait fini par croire que c'était de l'éveil à l'art contemporain pour les étudiants (ya, pas que le droit dans la vie, ya le gauche...). Du coup, ya Arlette et pas qu'à Malibu (j'ai connu une polonaise.. Enfin bref, au petit-déjeuner...) sur le communiqué de presse municipal, une coalition qui compte pas moins de 4 participants : la préfecture des PO, l'Agence National pour la rénovation urbaine dite ANRU, la communauté urbaine Perpignan / Méditerranée et la mairie de Perpignan. Si avec ceux-là, on reprend pas le Dombas, et on arrive pas jusqu'à Moscou pour y mettre le feu nous-même: c'est qu'il a maldonne (non, pas Danone, c'est pas du Yaourt !) À l'Archipel contre-attaque, ça nous a donné des idées de polar, du genre "Perpi/ Urba confidential" !

L’Ombre de Fontaine Neuve
Un polar à la manière de Shandler

Le crépuscule tombait sur Perpignan, drapant le quartier Saint-Jacques d’une lumière sale, comme si le soleil lui-même hésitait à s’attarder. Les ruelles étroites de l’îlot Fontaine Neuve exhalaient une odeur de pierre humide et d’oubli. Les murs, fatigués par des siècles de secrets, semblaient murmurer sous le vent d’octobre. Mais ce lundi 27 octobre 2025, un frisson nouveau parcourait le quartier. Quelque chose allait mourir. Et ça n’avait rien de métaphorique.L’inspecteur Gabriel Leduc, un type taillé dans le roc avec des yeux qui voyaient trop, mâchait un cure-dent au coin de la rue du Moulin Pares. Il fixait les numéros 4, 6, 8, comme s’ils allaient lui confesser un crime. À ses côtés, son partenaire, Vignes, un ingénieur reconverti en limier du bâtiment, feuilletait un rapport encore chaud, tout juste sorti des bureaux d’études. « Dégradation rapide », « instabilité structurelle », « risque imminent ». Les mots dansaient comme une sentence. L’îlot Fontaine Neuve était condamné. Démolition en extrême urgence, avait décrété la mairie. Les pelleteuses arriveraient jeudi, dans trois jours, pour raser ce bout d’histoire. Mais Gabriel n’aimait pas les coïncidences. Et encore moins les urgences décrétées par des costumes.« Ça sent le coup monté, Vignes », marmonna-t-il, jetant son cure-dent dans une flaque. « Deux rapports indépendants qui tombent pile le même jour ? Et cette histoire d’arrêté de police… Trop propre. »

Vignes haussa les épaules, son éternel sourire en coin. « Tu vois des complots partout, Gabe. Les immeubles sont vieux, ils s’effritent. C’est pas un polar, c’est la gravité. »

Mais Gabriel n’écoutait plus. Il scrutait les fenêtres barricadées du numéro 3 bis, rue Fontaine Neuve. Derrière, des ombres. Des familles. Une vingtaine, d’après le communiqué de la mairie. Des gens qu’on allait « reloger temporairement ». Temporairement. Ce mot puait la paperasse et les promesses non tenues.Il repensa au chantier de l’îlot Puig, pas loin. Sept millions d’euros, des logements flambant neufs, des T3, T4, tout ce qu’il fallait pour vendre du rêve énergétique.

Saint-Jacques changeait de visage, disait la mairie. Mais à quel prix ?

Gabriel avait grandi dans ces rues. Il savait que sous les pavés, il n’y avait pas que de la terre. Il y avait des histoires, des dettes, des rancunes. Et parfois, des corps.La réunion d’information prévue pour les riverains lui trottait dans la tête. Une belle mise en scène : des techniciens en cravate, des PowerPoint, des sourires rassurants. Mais Gabriel connaissait le scénario. On parlerait sécurité, renouvellement urbain, partenariat avec la Préfecture et l’ANRU. On parlerait de tout, sauf de ce qui se tramait vraiment. Pourquoi cette urgence ? Pourquoi maintenant ?

Et qui tirait les ficelles derrière cet arrêté de démolition ?

Il alluma une cigarette, malgré les regards désapprobateurs des passants. La fumée s’élevait, se mêlant au brouillard qui rampait depuis la Têt. « Vignes, trouve-moi tout ce que tu peux sur les propriétaires de ces immeubles. Et sur les bailleurs sociaux qui s’occupent du relogement. »
« Tu crois qu’il y a un os ? » demanda Vignes, soudain sérieux.


« Je crois qu’on ne rase pas un quartier historique en quatre mois sans une sacrée bonne raison.

Ou une sacrée mauvaise. »Le vent tourna, charriant une odeur de ferraille et de poussière. Jeudi, les pelleteuses arriveraient. Mais d’ici là, Gabriel Leduc avait trois jours pour fouiller les gravats de la vérité. Dans l’ombre de Fontaine Neuve, quelque chose attendait d’être déterré. Et il comptait bien le trouver avant que tout ne s’effondre.À suivre…
 

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