"Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie. "
La condition humaine
André Malraux
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Justine Renard, enseignante PRAG (Professeur agrégé) en écologie, géosciences et transition des territoires au département Génie Biologique de l’IUT de Perpignan, était une figure engagée et passionnée, tant sur le plan professionnel que militant. Son engagement se déployait sur plusieurs fronts, reflétant une conviction profonde pour la préservation de l’environnement et la justice sociale. Voici les détails de son engagement, basés sur les informations disponibles :
Engagement académique et pédagogique :
À l’IUT de Perpignan, Justine enseignait des matières liées à l’écologie, aux géosciences et à la transition des territoires, dans le cadre du parcours Sciences de l’Environnement et Écotechnologies (SEE) du BUT Génie Biologique. Elle mettait l’accent sur une formation pratique et ancrée dans le territoire, intégrant des sorties sur le terrain, des projets tutorés avec des acteurs locaux (collectivités, associations écologiques, syndicats de rivière), et des Situations d’Apprentissage et d’Évaluation (SAÉ) pour outiller les étudiants face aux défis environnementaux et sociaux.
Elle plaidait pour une approche interdisciplinaire et participative, mêlant sciences, arts, anthropologie et économie circulaire, afin de préparer ses étudiants à des solutions concrètes pour la transition écologique. Elle supervisait également des projets sur des thématiques comme la résilience alimentaire, la gestion des sols, ou l’aménagement durable des territoires, souvent en collaboration avec des professionnels et des structures locales.
Justine dénonçait les limites du système éducatif, notamment au lycée, où elle avait auparavant enseigné les SVT, critiquant le calendrier serré et l’absence d’interdisciplinarité, ce qui l’avait poussée à valoriser une pédagogie plus libre et créative à l’IUT.
Militantisme écologiste :
Justine était une militante reconnue et active dans les combats environnementaux. Elle s’était notamment opposée à des projets controversés, comme la construction d’un méga-golf à Villeneuve-de-la-Raho, qu’elle jugeait destructeur pour les écosystèmes locaux et socialement injuste dans un département parmi les plus pauvres de France. Lors d’une manifestation en mars 2024, elle avait pris la parole pour dénoncer l’exclusion des pollinisateurs et la perte de biodiversité liée à ce projet, soulignant l’urgence climatique et la nécessité de protéger les ressources naturelles.
Elle était également impliquée dans la lutte contre l’autoroute A69, un projet qu’elle considérait comme néfaste pour l’environnement et les territoires. Son activisme était relayé par des médias comme Reporterre, faisant d’elle une figure visible du mouvement écologiste.
Justine participait à des actions concrètes sur le terrain, comme des randonnées éducatives, des animations nature et des séjours en milieu naturel (en France et à l’étranger, notamment dans les Vosges, les Alpes, ou encore en Norvège), où elle sensibilisait enfants, adolescents et adultes aux enjeux écologiques et à l’écocitoyenneté (gestion des déchets, changement climatique, agriculture durable, etc.).
Engagement dans la transition écologique des territoires :
Elle travaillait sur la résilience des territoires, analysant leur histoire, leurs enjeux actuels et les leviers pour une transition écologique durable. Cela incluait des diagnostics sur des communautés de communes, l’étude des impacts climatiques, et la promotion de solutions comme l’agroécologie, les jardins partagés, ou les initiatives de récupération alimentaire et solidaire.
Justine contribuait à des réflexions collectives, comme celles du collectif « Éducation et transition écologique », où elle plaidait pour intégrer les enjeux environnementaux et sociaux dans la formation des enseignants et des étudiants, ainsi que dans le fonctionnement des institutions éducatives. Elle avait été auditionnée par des instances comme le Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Age, et des représentants des ministères de l’Éducation nationale et de la Transition écologique.
Dénonciation d’irrégularités professionnelles :
Justine avait découvert et dénoncé ce qu’elle qualifiait de « pratiques mafieuses » à l’IUT de Perpignan, notamment une répartition frauduleuse des heures d’enseignement. Selon des témoignages anonymes de collègues, cet engagement l’avait épuisée et contribué à un burn-out, la poussant à prendre un arrêt maladie avant sa disparition tragique en février 2025. Cette dénonciation, bien que non confirmée officiellement par l’université ou les autorités, a suscité des interrogations après son décès, bien que le parquet d’Épinal ait indiqué qu’aucun lien n’était établi entre ces faits et sa mort.
Vie personnelle et engagement physique :
Originaire des Vosges, Justine était une amoureuse de la montagne et de la nature, qu’elle pratiquait à travers des randonnées et des activités en plein air. Ces passions alimentaient son engagement écologique et sa pédagogie, lui permettant de connecter les savoirs théoriques à des expériences concrètes sur le terrain.
Son engagement était marqué par une intensité et une intégrité rares, mais aussi par une vulnérabilité face aux pressions professionnelles et militantes. Cette combinaison d’idéalisme et de réalisme en faisait une figure inspirante, bien que tragiquement marquée par sa disparition soudaine le 15 février 2025, dans les Vosges, où elle était rentrée pour se ressourcer. Son héritage perdure à travers ses actions pédagogiques, ses combats écologistes et l’émotion qu’elle a suscitée parmi ses collègues, étudiants et militants.