« C'est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l'atteindre dans sa langue et sa culture; nous proclamons le droit à la différence »
François Mitterrand, discours de campagne à Lorient le 14 mars 1981
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**Louis Aliot l’Américain n’aime pas la langue catalane au mariage**
L'info était sur un site catalan https://www.racocatala.cat/noticia/67040/batlle-perpinya-prohibeix-celebracio-dun-casament-catala?fbclid=IwY2xjawIuZ6lleHRuA2FlbQIxMQABHcQRhXvkHw3hAvtQddhyN87k2sEVLPZX9-GTMCpZ10UuiVm6PiNp_Rh-WA_aem_fDmhW5UgTbop8rSAmd318w
Grande nouvelle ! Louis Aliot, shérif en chef de la mairie de Perpignan, continue son inlassable croisade contre cette langue qui, semble-t-il, le hante dans ses cauchemars : le catalan. Cette fois, il a frappé fort. Lorsqu’il a appris qu’un couple d’audacieux prévoyait de se marier dans la langue de ses ancêtres (horreur !), il a tout simplement interdit la cérémonie dans la salle des mariages de la mairie.
Car oui, chez Aliot, parler catalan, c’est un peu comme brandir un drapeau ennemi en territoire conquis. Peu importe que, depuis 1993, les mariages aient pu se dérouler dans cette langue sans problème. Peu importe que la France ait ratifié des conventions permettant l’usage de langues régionales. Le maire de Perpignan, lui, a décidé qu’ici, c’est « English only »… ah non, pardon, « Français only » !
**Un maire qui veille sur l’uniformité linguistique**
Jaume Roure, ancien adjoint aux Affaires catalanes (un poste qui risque de disparaître sous ce règne), s’est indigné contre cette mesure qui relève d’un zèle digne des plus belles heures du jacobinisme. Il rappelle que « la langue française, langue officielle de notre pays, est un vecteur d’unité et d’inclusion », mais que cela ne devrait pas empêcher qu’un mariage puisse être aussi célébré en catalan.
Mais non, Aliot veille. Il veille pour que Perpignan ne se transforme pas en un repaire d’irréductibles Catalans refusant de plier le genou devant la glorieuse homogénéisation nationale. Et tant pis si la liberté individuelle, la diversité culturelle et même la Constitution française affirment le contraire. Ici, c’est Aliotland.
**Une croisade anti-catalane bien rodée**
Bien sûr, ce n’est pas la première fois que le maire s’en prend au catalan. Souvenons-nous du jour glorieux où il a arraché la senyera en pleine fête de la Saint-Jean, décidant d’un coup de main viril que les symboles locaux n’avaient plus leur place dans « sa » ville. Il a également débarrassé Perpignan de son surnom trop enraciné dans l’histoire (« la Catalane ») pour lui préférer un plus neutre et aseptisé (« la Radieuse »).
Et comment oublier ses acrobaties pour bloquer la construction du lycée La Bressola, histoire que les jeunes de Perpignan comprennent bien que parler catalan, c’est comme manger avec les doigts : mal vu.
**Et maintenant, le mariage ?**
Que va-t-il interdire ensuite ? Les noms de famille trop catalans sur les actes de naissance ? Les conversations en catalan sur la voie publique ? Les épiceries qui vendent trop de produits locaux ? On attend avec impatience son prochain coup d’éclat.
En attendant, les amoureux évincés de leur salle de mariage devront trouver un autre endroit pour se dire « sí ». Peut-être une autre ville, un autre pays, ou carrément une autre époque, quand la France savait encore que sa richesse résidait dans sa diversité.