“Bien des métiers marchands pourraient être remplacés progressivement par des activités gratuites et bénévoles, ce qui pourrait réduire la nécessité de disposer d’un revenu pour en bénéficier.”
De Jacques Attali / La Voie humaine
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Nous avons tous entendu parler des « esclaves » de l’Empire Romain. Ces pauvres hères, enchaînés, forcés à travailler sous le joug impitoyable des patriciens romains. Mais, et si toute cette histoire d’esclavage n’était qu’un gigantesque malentendu ? Et si, en réalité, les Romains avaient inventé le bénévolat bien avant qu’on ne pense à organiser des collectes de fonds pour sauver les dauphins ?
Le « Benevolatus Romanus » : Un modèle de solidarité
Alors que la civilisation moderne pense avoir inventé le bénévolat, les Romains, eux, l’avaient déjà érigé en institution. Ces hommes et femmes, que les historiens qualifient hâtivement d’esclaves, étaient en fait de dévoués bénévoles, engagés à servir la société romaine.
Vous vous demandez pourquoi ces volontaires prenaient part à des tâches si ardues et exigeantes ? La réponse est simple : l’amour du devoir. Les Romains avaient un sens aigu de la res publica, la « chose publique ». Ainsi, quand un citoyen romain, disons un certain Lucius, se portait volontaire pour nettoyer les écuries ou récolter le blé, il ne le faisait pas sous la contrainte, mais par pur amour de la communauté.
« Servus », ou le bénévole modèle
Prenons l’exemple du « servus », traditionnellement traduit par « esclave ». En réalité, ce terme était probablement mal interprété. Le « servus » était en fait un bénévole modèle, dévoué corps et âme à son maître, ou plutôt, à son tuteur dans l’art de vivre selon les vertus romaines. Les écrits de Cicéron témoignent d'ailleurs que ces servus étaient souvent récompensés par un toit et de la nourriture, de quoi renforcer leur engagement sans faille envers leur noble cause.
Certains cyniques modernes pourraient appeler cela « travail forcé ». Mais nos ancêtres romains, toujours ingénieux, avaient simplement compris que le véritable bonheur résidait dans le fait de donner sans compter, que ce soit son temps, sa sueur, ou même ses liens de liberté. Quelle grandeur d’âme !
Le Colisée : le summum du bénévolat sportif
Le Colisée, cette merveille architecturale, où se déroulaient les fameux combats de gladiateurs, n’était pas une arène de violence, mais un lieu où les bénévoles les plus courageux et engagés s’adonnaient à des sports extrêmes pour divertir les foules. Quelle meilleure manière de montrer sa gratitude envers la société que de combattre un lion ? Les gladiateurs, ces sportifs bénévoles, acceptaient ces défis avec le sourire (ou du moins avec des dents serrées, signe évident de leur enthousiasme).
Le bénévolat, un acte citoyen intergénérationnel
L’idée de « bénévolat à vie » était même ancrée dans la culture romaine dès la naissance. Les nouveau-nés étaient « adoptés » par les familles patriciennes non pas pour être exploités, mais pour être éduqués aux vertus du bénévolat dès le plus jeune âge. Les familles s’assuraient ainsi que la tradition d’altruisme se perpétue de génération en génération, créant une société où chaque individu contribuait de bon cœur.
Une leçon pour l’humanité
Ainsi, loin d’être des tyrans exploitant une main-d’œuvre captive, les Romains avaient simplement réussi à institutionnaliser le bénévolat. Une forme d’altruisme si profonde que, pendant des siècles, nous l’avons mal interprétée. Au lieu de s’indigner sur des chaînes imaginaires, peut-être devrions-nous plutôt admirer cette société qui a su, avec tant d’avance, développer un système où chacun trouvait sa place en contribuant au bien commun… et cela, sans jamais compter les heures.
Alors, la prochaine fois que vous lirez qu’un Romain fouettait son « esclave », rappelez-vous : il ne faisait que stimuler l’esprit d’équipe de son bénévole préféré.
Car, après tout, qui refuserait un tel privilège ?
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