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Lors des législatives 2022, à l’Archipel contre Attaque, on avait rencontré une candidate NUPES,
ancienne Gilet Jaune et plutôt marquée à gauche. Cette candidate semble avoir arrêté la politique, à notre grand dam, mais elle a laissé un petit dossier à traiter : les cahiers de doléances mis en place en 2018 dans le cadre du Grand Débat voulu par Emmanuel Macron suite à la crise des Gilets Jaunes.
Et nous, la lecture on aime bien.
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Donc, on les a lus.
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Et, en partie, retranscrits, proprement. Il faut dire que ce que l’on a récupéré c’est des scans, de plus ou
moins bonne qualité, des cahiers manuscrits conservés aux archives départementales.
Fin juin 2024, sur 63 cahiers, issus de 54 communes, 516 contributions ont déjà été retranscrites. Il reste
117 feuillets à saisir. Au final, le contenu des cahiers, une fois passé au traitement de texte, devrait
atteindre les 300 pages. Ce qui n’est pas rien.
On notera qu’aucun militant politique n’a demandé à participer à l’aventure. Mais bon, on connaît les
militants politiques, se frotter au réel, c’est pas leur truc.
Maintenant le décor posé, parlons du contenu des cahiers.
Et on est servi question contenu !
Politiquement on a de tout. De l’extrême droite bas du front, de la xénophobie, des réformes de gauche
qui feraient passer la FI pour des conservateurs, des attaques contre l’Algérie, des visions fiscales plus ou
moins alambiqués, de l’ultra local, de l’écologie, etc.
En somme, on a affaire à la France réelle. Ou pour le moins, aux Pyrénées-Orientales réelles.
Grosso modo, tout ce que la classe politique, surtout à gauche, n’aime pas.
De nombreuses contributions sont de véritables appels au secours. Parfois exprimés très crûment. Comme
cette jeune femme, en couple, qui ne s’en sort pas financièrement, qui voudrait des enfants, mais qui a
peur de ne pas avoir les ressources pour les élever correctement.
Ou cette maire, qui se plaint des baisses des dotations d’État. Ces donations étant fonction de la
population, on comprend vite pourquoi de nombreuses communes se sont lancées dans une urbanisation à
outrance, sans queue ni tête.
Au-delà des réactions primaires, parfois haineuses, on ressent le désarroi d’une bonne partie de la
population, notamment les retraités, qui ne comprend pas, ou ne comprend plus, le système social,
économique, politique et culturel dans lequel elle vit.
Prenons l’exemple d’une incompréhension profonde, entretenue notamment par la gauche ?
Le fameux « j’ai cotisé ! j’ai droit à une retraite ! »
Le système français est un système par répartition, les pensions de retraite sont payées par les cotisations
des travailleurs et des entreprises, à l’instant T. Prétendre avoir droit à une pension, et à un montant précis,
du fait de cotisations passées revient à assumer un système par capitalisation, à l’américaine. On notera
sur ce point, comme sur d’autres, l’hypocrisie de la gauche, qui ne semble pas vouloir affronter le
problème des retraites et de leur financement de front.
La méconnaissance, voire l’ignorance, du fonctionnement de l’État est aussi criante. Le poids de l’État, ou
du moins de l’administration centrale, est très surestimé. Cela s’explique, en partie, par l’incapacité à
appréhender les « ordres de grandeurs » de l’économie française.
Les contributeurs parlent en millions d’euros, l’économie française parle en milliers de milliards d’euros. De plus les mécaniques,
institutionnelles ou économiques, ne sont pas comprises non plus. On pensera à ce monsieur, qui explique,
très doctement, que les députés sont trop payés, et qui propose ensuite un système de rémunération qui ne
change en rien les montants des rémunérations. Son analyse est simplement basée sur une non- connaissance de la rémunération effective des députés. Et ce type de non-connaissance touche de
nombreux sujets.
À la lecture de ces cahiers de doléances, on se dit : « putain ! Y’a un truc à gratter, surtout pour le
Nouveau Front Populaire. »
Et puis on se rappelle de qui c’est, le Nouveau Front Populaire dans les P-O.
Entre ceux qui font du surf, parce qu’une élection législative c’est juste une histoire de vague, ceux à qui
on file des adresses et des contacts mais qui s’en foutent, ceux qui défendent le boulot des membres de
leur famille même quand c’est un tantinet contraire au programme du parti, et, ceux qui tablent sur les
réseaux clientélistes pour gagner, faut dire qu’on est pas sortis des ronces dans le coin.
Le besoin en termes d’éducation populaire est juste énorme. Et ce besoin concerne tous les pans de la vie sociale et économique.
L’incompréhension et le manque de connaissance ne peuvent qu’aboutir à du
ressentiment. Et ce ressentiment finira toujours dans la colère et une certaine forme de haine.
Et cette colère et cette haine sont le carburant du vote RN et du vote Reconquête.
Le Nouveau Front Populaire a donc un boulevard devant lui s’il saisit cette occasion. Il peut, et doit,
s’inscrire dans la lutte pour « l’hégémonie culturelle ». Il peut facilement faire infuser ses idées dans la
société.
Grâce à un vrai travail de fond, sachant que tout ce dont il a besoin est à portée de main, il peut même
s’imposer politiquement et arriver au pouvoir.
Malheureusement, localement, le Nouveau Front Populaire c’est surtout une belle bande de feignasses,
plus pressées de voir sa tronche dans les médias que de changer la vie des gens, pour le meilleur.
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