"Si ces messieurs n’ont rien de mieux à faire, ils ont raison, il faut égayer l’ennui d'un bureau, et il vaut mieux péter pour tuer le temps, que de médire, de faire des libelles ou de mauvais vers. "
Journal d'un génie adolescent
Salvador Dalí
Jeudi 23 mai 2024, lors d’une conférence de presse un tantinet insipide et manquant d’orangeade et de champagne tiède*, Louis Aliot présentait le projet de construction de logements sociaux dans le quartier Saint-Jacques. Deux îlots sont concernés : l’îlot Puig, où 36 appartements seront construits pour un montant de 6 762 855 € ; l’îlot Paradis, où 6 maisons de ville seront construites pour un montant de 1 243 440 €.
les appartements coûtent donc près de 180 000 € et les maisons près de 200 000 €. Question logements sociaux, on est sur la tranche haute.
La mairie et ses partenaires n’ont pas lésiné sur les moyens. Le lancement des travaux est prévu pour septembre 2024, avec une livraison pour fin 2025. l’inauguration de ces logements sera assurément un des points forts de la campagne municipale 2026 de Louis Aliot. Il pourra ainsi montrer qu’il a un bilan et qu’il agit. Comble du vice, le Département et la Région étant cofinanceur, Agnès Langevine et Françoise Fiter devront venir s’humilier en saluant le travail du maire sur le quartier. Pour la gauche, la campagne 2026 s’annonce comme un long calvaire.
Cerise sur le gâteau, le bâtiment construit sur l’îlot Puig possédera le plus grand moucharabieh de Perpignan. Pour pas dire le seul, parce que perso, j’en connais pas d’autre.
Mais bon, vu le tarif de la bâtisse, le contribuable est en droit d’attendre un peu de fantaisie.
Lors de cette conférence on aura aussi appris qu’il ne reste plus que 34 millions pour Saint-Jacques, sur les 130 millions promis à l’époque Amiel/Pujol.
Officiellement l’écart s’explique par des projets de voiries pharaoniques qui auraient gonflé les factures artificiellement. Officieusement, l’ancienne équipe aurait monté les dossiers n’importe comment.
Mais comme ici c’est Perpignan, personne ne rend jamais de compte. Surtout pas les élus !
Concernant le futur du NPNRU, au-delà des constructions à Saint-Jacques, il est clair que le dossier est vide. Certes quelques millions vont être investis dans la rue Llucia, mais il n’y a aucune visibilité au-delà de 2025. De plus, Louis Aliot n’a pas réussi à rétablir la confiance avec que la municipalité précédente a minutieusement détruite. Il n’en a peut-être pas envie d’ailleurs.
En attendant l’argent public va dans les poches du BTP et la ville et ses habitants s’appauvrissent encore et encore.
Mais d’ici peu, Perpignan aura un moucharabieh. Et ça, ça n’a pas de prix.
*Si vous ne pigez pas les références à Jacques Brel, changez de blog !
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