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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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20 juin 2025 5 20 /06 /juin /2025 13:34

"Quand on ne sait pas pourquoi on vit, on vit n’importe comment, au jour le jour ; on se réjouit de chaque journée passée, de chaque nuit venue noyer dans le sommeil l’ennuyeux problème de savoir pourquoi on a vécu cette journée et pourquoi vivra-t-on demain. "

 Oblomov
Ivan Gontcharov


À l’approche des élections municipales de 2026 à Perpignan, la scène politique locale s’anime d’une frénésie de positionnements, d’ambitions déclarées ou à peine voilées, et de critiques acerbes envers le maire sortant, Louis Aliot (Rassemblement National). Pourtant, à observer les gesticulations des candidats potentiels, on peine à discerner une vision cohérente pour l’avenir de la ville. Après près de six ans de mandat d’Aliot, les oppositions semblent davantage préoccupées par des postures stratégiques que par une analyse approfondie de la situation de Perpignan et de son devenir. Entre "gesticulations du sabre" et un "au doigtmouillisme" érigé en théorie politique, les électeurs risquent de se retrouver face à un débat aussi flou qu’un verre de whisky bu sous un ciel d’orage.
 

Louis Aliot : un bilan autoproclamé et un second mandat pour "achever le travail"
Seul à tirer un bilan clair – ou du moins à le revendiquer publiquement – Louis Aliot ne manque pas de défendre son action à la tête de Perpignan. Lors de réunions publiques en juin 2025, le maire RN a présenté un bilan de son mandat 2020-2026, mettant en avant une prétendue "réparation" des finances et de l’état général de la ville, qu’il jugeait dégradé à son arrivée. Selon lui, ce premier mandat a permis de poser les bases d’une transformation, mais un second est nécessaire pour "aller plus loin". Aliot, fort de son ancrage local et de sa capacité à rallier des électeurs au-delà du RN, comme en 2020, se projette déjà en conquérant d’un nouveau mandat, malgré une condamnation pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires, qui pourrait menacer son éligibilité en cas de confirmation en appel après mars 2026.
Mais qu’en est-il réellement de ce bilan ? Les chiffres avancés par certains observateurs locaux dressent un tableau moins flatteur : une augmentation des intérêts de la dette (+28 %), des dépenses de fonctionnement (+19 %), des charges de personnel (+14 %), des recettes fiscales (+20 %) et une chute de la capacité d’autofinancement (-47 %). Ces données, bien que partielles, suggèrent une gestion critiquée pour son "immobilisme" et une situation financière préoccupante, dénoncée par des opposants comme Bruno Nougayrède, qui pointe une "absence totale de réalisations d’envergure". Aliot, lui, continue de parier sur son image de maire de proximité et sur sa stratégie de communication, préférant les plateaux télévisés aux réponses concrètes sur la gestion de l’eau qui n'est pas de son fait, mais de celui, comme pour les ordures de la communauté urbaine (une fuite a privé le centre-ville d’eau en juin 2025) ou l’insécurité, qu’il promettait d’éradiquer, mais qui reste un point noir.
 

Les oppositions : beaucoup de bruit, peu de fond

Face à Aliot, les candidats potentiels multiplient les déclarations d’intention, mais leurs projets restent flous, voire inexistants. À droite, David Bret, adjoint au maire de Canet-en-Roussillon, se positionne timidement, affirmant "y réfléchir" sans proposer de vision claire pour Perpignan. Sa faible implantation locale (8 % aux législatives de 2022) et son alignement sur Eric Ciotti laissent planer le doute sur sa capacité à concurrencer Aliot, d’autant qu’un cadre socialiste ironise sur l’absence de "nuance" entre les deux. Bruno Nougayrède, élu d’opposition centre-droit, se montre plus offensif avec son association "100 % Perpignan", qui consulte les habitants pour bâtir un projet. Il critique l’"immobilisme" d’Aliot et promet un maire "d’action et de terrain", mais ses propositions restent pour l’heure au stade des généralités.Christophe Euzet ,lui, a au moins sorti un livre: "il serait une fois Perpignan" https://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2025/06/il-serait-une-fois-perpignan-le-roman-d-une-utopie-qui-defie-le-buzz-par-frederic-belvedere-interview-par-nicolas-caudeville.html

À gauche, la division règne.

Agnès Langevine, ancienne candidate EELV-PS en 2020 (14,51 % des voix), annonce vouloir "sortir Perpignan de l’immobilisme" et créer des "espaces de débat" dès janvier 2024. Agnès Langevine a rejoint Place publique, le mouvement politique fondé par Raphaël Glucksmann. Selon des informations publiées le 26 octobre 2024, elle a confirmé son adhésion à ce mouvement, après avoir quitté Europe Écologie Les Verts (EELV) en 2022 suite à sa suspension pour avoir soutenu Carole Delga.Mais,  programme précis, là encore. Mathias Blanc, du PS, évoque une "stratégie gagnante" sans se déclarer officiellement, conscient qu’une candidature prématurée pourrait "flatter l’ego" plus que servir la victoire. Mickael Idrac, soutenu par LFI, prône une "rupture" mais rejette l’alliance "Perpignan Autrement", qui regroupe PS, PCF et centristes, la qualifiant de "tambouille politicienne". Cette gauche éclatée, incapable de s’unir autour d’un projet commun, illustre un manque de conviction collective, préférant les postures aux propositions concrètes.

"Au doigtmouillisme" et variables saisonnières : une absence de théorie politique
Ce qui frappe dans cette pré-campagne, c’est l’absence d’une véritable analyse de la ville et de ses besoins. Perpignan, avec ses 120 000 habitants, ses défis socio-économiques (chômage, précarité, insécurité) et son identité catalane, mériterait un débat de fond sur des enjeux comme la revitalisation du centre-ville, la gestion de l’eau, ou encore l’attractivité économique. Pourtant, les candidats se contentent de critiques stéréotypées ("immobilisme", "maire absent") ou de promesses vagues, comme si leurs stratégies relevaient d’un "au doigtmouillisme" électoral, adaptées aux "variables saisonnières" des sondages et des humeurs du moment. Aucun ne semble prêt à poser un diagnostic rigoureux sur les six ans de mandat d’Aliot, ni à articuler une vision précise de l’avenir.
Prenons l’exemple de l’insécurité : en 2021, un utilisateur d’X dénonçait déjà une aggravation sous Aliot, contredisant ses promesses de campagne. Pourtant, aucun adversaire n’a proposé de plan structuré pour y répondre, se contentant de pointer du doigt. De même, la fuite d’eau de juin 2025, liée à un contrat controversé avec Veolia, a suscité des critiques virulentes, mais sans qu’un candidat n’esquisse une alternative crédible pour la gestion des ressources. Cette absence de propositions concrètes laisse penser que les oppositions misent davantage sur l’usure d’Aliot, fragilisé par sa condamnation, que sur un projet capable de fédérer les Perpignanais.
 

Un whisky pour noyer l’absence de convictions ?
Dans ce théâtre politique, où les "gesticulations du sabre" tiennent lieu de débat, les électeurs pourraient être tentés de lever leur verre de whisky pour oublier la vacuité des discours. Aliot, malgré ses déboires judiciaires, conserve un avantage : il est le seul à revendiquer un bilan, même contesté, et à se projeter dans un second mandat avec une rhétorique claire. Ses adversaires, eux, semblent hésiter entre postures tactiques et déclarations d’intention, sans jamais s’engager sur un projet qui donnerait du sens à leur candidature. À 10 mois du scrutin, la bataille pour Perpignan ressemble à une danse sous la pluie : beaucoup de mouvements, mais peu de clarté. Les Perpignanais, eux, attendent autre chose qu’un énième verre d’"au doigtmouillisme" pour croire en l’avenir de leur ville.

Mais veulent-ils vraiment ce mandat pour la gestion d'une ville qui s'approche de l'abîme, ou simplement exister dans des médias locaux qui doivent remplir leur grille, comme on remplit un loto? 

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