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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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15 avril 2025 2 15 /04 /avril /2025 18:02

 

Quand le service public devient un service pudique et de moins en moins exhibitionniste du local !

 

Il est des effondrements silencieux. Des déclins sans vacarme, comme ces maisons que ronge lentement le vent.  
Ainsi s’efface, jour après jour, ce que fut jadis la radio locale.

Non qu’il n’y ait plus d’hommes ni de femmes à bord. Ils sont encore là, les mains sur les pupitres, les voix chargées d’un devoir ancien. Ils sont là, mais comme repliés, privés d’élan.  
Et ce qui faisait sens, autrefois, ce lien fraternel entre les êtres, cette chaleur qu'on portait au creux des villages et des villes, s’estompe dans un brouillard d’instructions venues d’ailleurs.

**4,2 % d’audience.**  nationale pour Ici voir article ici
Une mesure sans âme, mais un symptôme grave.
 
Et dans les **Pyrénées-Orientales**, où le vent sculpte les paysages comme les hommes, où chaque colline porte un nom, une mémoire, une fête de village – **plus personne pour les raconter.**

Je me souviens de ces plateaux dressés au lever du jour,  
des micros tendus vers les mains calleuses du marché,  

des voix d’enfants qui tremblaient d’émotion à parler de leur école,  
des anciens qui racontaient la neige de 56,  
et du silence respectueux que l’on faisait autour d’eux.

Aujourd’hui, les studios sont fermés. Ou vides.  
Et les antennes ne captent plus que l’écho d’un lointain uniforme.  

La musique vient de Paris, les mots viennent d’en haut,  
et la radio, autrefois compagnon des routes,  
n’est plus qu’un bruit parmi d’autres.

Mais dehors, la vie continue.  
Sur le net, dans les rues, sur les réseaux,  

**les gens parlent, filment, racontent.**  
Un live de Perpignan, filmé à la volée, peut réunir 30 000 regards.  
Un podcast fait maison rassemble plus d’oreilles qu’un flash centralisé.  
La proximité ne s’est pas éteinte : **elle s’est déplacée.**

Ceux qui ont dirigé ce réseau ont cru préserver l’essentiel  
en sauvegardant les emplois, les statuts, la structure.  

Mais à force de conserver les murs, ils ont laissé s’échapper les voix.

Et ce que l’on protège sans amour finit toujours par se faner.

---

Pourtant: Il est encore temps.

Il suffirait de peu,  
de quelques micros rouverts aux souffles du dehors,  
d’une table posée sous un platane,  
d’un regard posé sur un clocher, un lycée, une plage.  
Il suffirait de faire retour.

Non vers le passé.  
Mais vers **le vivant**.

Les hommes n’ont pas changé : ils veulent encore qu’on les écoute.  
Qu’on parle d’eux, près d’eux, avec eux.  
Qu’on leur dise qu’ils existent,  
non comme données d’audience,  
mais comme **visages**.

Cette radio peut renaître.  
Non en imitant la télé, ni en centralisant davantage.  
Mais en retrouvant l’élan initial :  
**être le reflet d’une terre. Être la voix d’un territoire.**

Il n’y a pas d’autre urgence.  
Car ce qui meurt dans le silence ne revient jamais.

Et une radio sans proximité,  
c’est comme une mer sans sel.

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