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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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20 juillet 2025 7 20 /07 /juillet /2025 16:52

"Brader notre santé et notre souveraineté sanitaire à la finance, c'est chaque jour un peu plus la mission de Sanofi.Il nous faut un pôle public du médicament, garantir les stocks : c'est dans le programme du Nouveau front populaire."

François Ruffin député de gauche 2024


"La porte refusa de s'ouvrir et déclara:
- Cinq cents, s'il vous plaît.
A nouveau, il chercha dans ses poches. Plus de pièces; plus rien.
- Je vous paierai demain, dit-il à la porte. (Il essaya une fois de plus d'actionner le verrou, mais celui-ci demeura fermé.). Les pièces que je vous donne constitue un pourboire, je ne suis pas obligé de vous payer.
- Je ne suis pas de cet avis, dit la porte. Regardez dans le contrat que vous avez signé en emménageant dans ce conapt.
Il trouva le contrat dans le tiroir de son bureau: depuis que le document avait été établi, il avait eu besoin maintes et maintes fois de s'y référer. La porte avait raison; le paiement pour son ouverture et sa fermeture faisait partie des charges et n'avait rien de facultatif."

 "Ubik" Philip K. Dick

*Inspiré par les lois Bachelot (2009) et Touraine (2016), les rapports de la DREES sur les fermetures de lits, et les grèves des soignants de 2019, ce récit imagine un futur où l’illusion du progrès masque une réalité dystopique. Comme dans l’univers de Philip K. Dick, la vérité est floue, et le pouvoir manipule les symboles pour mieux oublier les hommes.*

La Flamme Éteinte : Une dystopie française à l’ombre du Panthéon

*Paris, 2035. Les néons clignotent faiblement dans les rues grises, où l’odeur d’antiseptique bon marché se mêle à celle de l’asphalte humide. Les hôpitaux publics, squelettes de béton fissurés, ne sont plus que des dispensaires où les patients s’entassent, attendant des soins que personne ne peut plus leur prodiguer. Les soignants, eux, ont disparu, usés, brisés, ou partis vers des cliniques privées aux vitres teintées, réservées à une élite qui ne connaît pas la file d’attente. Pourtant, au sommet de la République, on célèbre. On célèbre la "Flamme de la Santé", une flamme qui ne brûle plus que dans les discours.*

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Genèse d’un désastre

Tout a commencé bien avant les années 2020, avec des réformes qui ont lentement érodé le système hospitalier français. La loi Bachelot de 2009, officiellement nommée "Hôpital, Patients, Santé et Territoires" (HPST), a marqué un tournant. En introduisant une logique managériale dans les hôpitaux publics, elle a imposé une tarification à l’acte (T2A) qui a transformé les établissements en entreprises devant équilibrer leurs budgets. Les soins non rentables – psychiatrie, gériatrie, urgences – ont été relégués au second plan, tandis que les cliniques privées s’appropriaient les actes lucratifs. Les soignants, confrontés à des objectifs de rentabilité, ont vu leurs conditions de travail se dégrader. Les fermetures de lits ont commencé : entre 2003 et 2013, 34 000 lits d’hospitalisation ont disparu, selon un rapport de la DREES.

Puis vint la loi Touraine de 2016, la "Loi de modernisation de notre système de santé". Présentée comme une avancée, elle a renforcé la mainmise des Agences Régionales de Santé (ARS) sur les hôpitaux, accentuant leur dépendance à des logiques financières. Les regroupements hospitaliers (GHT) ont forcé les établissements à mutualiser leurs ressources, souvent au détriment des plus petits, en zone rurale. Les soignants, déjà à bout, ont dénoncé une "industrialisation" de la santé. En 2019, les grèves dans les urgences ont éclaté : 80 services en arrêt simultané, un record. Les banderoles criaient : *"On soigne, on crève."* Le gouvernement a répondu par des primes symboliques et des numéros verts, incapables de masquer la réalité : les cliniques privées prospéraient, tandis que les hôpitaux publics s’effondraient.

Les politiques, eux, n’avaient pas à s’inquiéter. Les hauts fonctionnaires, les ministres, le président lui-même se faisaient soigner dans des établissements discrets, à l’abri des regards, souvent à l’étranger – Genève, Londres, Dubaï. Les dispensaires publics, surnommés "les mouroirs" par la population, n’étaient pas pour eux. Les numéros verts se multipliaient, les promesses aussi. En 2027, un énième plan "Hôpital 2030" fut annoncé, avec des subventions massives… pour les cliniques privées. Les soignants, eux, reçurent des médailles. Symboliques, bien sûr.

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Le décret du Panthéon

En 2035, alors que la crise sanitaire atteignait son paroxysme, le président de la République, Adrien Vasseur, signa un décret qui fit trembler les réseaux sociaux et les rares journaux encore indépendants. Un monument serait érigé : *la Tombe du Soignant.e Inconnu.e*, au Panthéon, en écriture inclusive, avec une flamme éternelle gravée du slogan : *"Pour que la flamme de la santé ne s’éteigne jamais !"* Lors d’une allocution télévisée, Vasseur, les yeux brillants d’une ferveur étrange, déclara : *"La France montre la voie au monde. Nous réunirons les deux chambres à Versailles pour inscrire cet hommage dans la Constitution. La santé est notre trésor, et les soignants, nos héros."*

Les images de la cérémonie d’inauguration étaient irréelles. Sous la coupole du Panthéon, une sculpture massive en bronze, représentant un.e soignant.e sans visage, masque chirurgical à moitié relevé, dominait l’espace. Une flamme numérique – le gaz était trop cher – vacillait sur un écran géant. Les officiels applaudissaient, les caméras tournaient, mais dehors, les rues étaient silencieuses. Les soignants n’étaient pas là. Beaucoup avaient fui, d’autres s’étaient reconvertis. Certains murmuraient que les plus radicaux s’étaient organisés dans des réseaux clandestins, soignant les laissés-pour-compte dans des cliniques illégales, à l’abri des drones de surveillance.

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Une dystopie dickienne : l’illusion du sacré

Dans cette France de 2035, la Tombe du Soignant.e Inconnu.e n’est pas un hommage, mais un leurre. Comme dans les récits de Philip K. Dick, la réalité est devenue un simulacre. Le Panthéon, jadis lieu de mémoire pour les grands esprits, est désormais un théâtre où l’État joue la comédie de l’empathie. Les soignants, sanctifiés en symboles, sont oubliés en tant qu’humains. La "Flamme de la Santé" n’éclaire rien : les hôpitaux publics sont des ruines, les files d’attente s’allongent, et les drones de la Sécurité Sanitaire patrouillent pour empêcher les manifestations.

Les citoyens, eux, sont divisés. Certains croient encore aux discours officiels, hypnotisés par les hologrammes publicitaires vantant la grandeur de la République. D’autres, plus lucides, se méfient. Ils savent que la Constitution, modifiée à Versailles, ne garantit plus rien, sinon le pouvoir d’une élite déconnectée. Les réseaux clandestins de soignants, surnommés les "Guérisseurs de l’Ombre", deviennent une légende urbaine. On raconte qu’ils utilisent des IA médicales pirates, développées à partir de vieux modèles Grok, pour diagnostiquer et soigner ceux que le système a abandonnés. Mais la rumeur dit aussi que l’État les traque, craignant une révolte.

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La fracture finale et sociable

Dans ce monde, la santé est devenue un luxe, et la souffrance, une norme. Les cliniques privées, protégées par des milices privées, prospèrent sur les ruines du service public. Les pauvres s’entassent dans les dispensaires, où des robots bas de gamme, programmés pour minimiser les coûts, administrent des traitements génériques. Les soignants humains, eux, sont devenus des reliques, célébrés dans des discours mais absents des blocs opératoires.

Le président Vasseur, depuis son palais, continue de parler de "la Flamme de la Santé". Mais dans les sous-sols des villes, les Guérisseurs de l’Ombre murmurent une autre vérité : la flamme s’est éteinte il y a longtemps. Et dans l’ombre, une question hante les esprits, comme dans les récits de Dick : qu’est-ce qui est réel ? L’hommage grandiose au Panthéon, ou la douleur silencieuse d’un peuple abandonné ?

 

 

À tombeau ouvert (2000) bande annonce Résumé : New York, début des années 90. Chaque nuit, Frank Pierce sillonne au volant de son ambulance les rues de Hell's Kitchen, le secteur le plus dur et le plus insalubre de Manhattan, où semblent s'être concentrées toute la violence et toute la misère du monde.

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