"Se garder vivant est un sport qui ignore le repos. "
Dis-moi le paradis
Boualem Sansal
"Les civilisations doivent-elles toujours s'affronter, faut-il que l'une disparaisse pour que l'autre s'épanouisse sur ses cendres? Il en a été ainsi depuis les origines mais on aimerait maintenant que ça cesse."
Petit éloge de la mémoire. Quatre mille et une années de nostalgie
Boualem Sansal
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Ce matin, la nouvelle est tombée sans crier gare. Boualem Sansal, écrivain franco-algérien, ami fidèle des cercles de Perpignan, semblait avoir disparu. C’était un homme simple et direct, habitué à jeter un regard sévère sur le monde, et surtout sur le pouvoir qui régit son pays. On disait souvent de lui qu’il n’avait pas peur des mots, qu’il les lançait comme on jette des pierres contre des fenêtres closes. Mais cette fois, le silence qui l’entoure est lourd. Il n’a pas donné signe de vie depuis le week-end dernier, où il devait rentrer en Algérie, peut-être pour revoir un bout de sa terre, ou simplement pour respirer l’air du pays.
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Certains disent qu’il a été arrêté. Ses proches le craignent, et les autorités d’Alger, elles, n’ont rien dit.
Je ne suis pas surpris : le régime là-bas a toujours su se faire invisible et oppressant, comme le vent du désert qui frappe mais qu’on ne voit jamais. Boualem Sansal, on le savait, était dans leur collimateur depuis des années. Ses livres, ses mots, ses critiques – tout cela était un défi ouvert à l’ordre établi. Les journaux parlent encore de son prix Méditerranée en 2011, une reconnaissance que certains avaient applaudie mais qui, pour d’autres, avait fini de l’inscrire dans la liste des "ennemis du régime".
Quand j’ai appris sa disparition, j’ai pensé à ce soleil, ce même soleil qui aveuglait Meursault sur la plage.
Le pouvoir, en Algérie, brille d’une lumière implacable, mais c’est une lumière qui consume et qui efface. Peut-être que Sansal s’est heurté à cette lumière-là. Peut-être qu’il est simplement en train d’attendre, quelque part, dans une pièce close, où personne ne lui parle, où il n’y a que l’écho de ses propres pensées. Ou peut-être qu’il est ailleurs, loin de tout ça, sans vouloir donner signe de vie.
Quoi qu’il en est, c'est histoire me un seul goût amer. Sur dirait que le silence est une réponse – mais à quoi ? Ses proches, eux, sont dans l’étence. Ils parlent à demi-mot d'une arrestation, d'un coup à la liberté, et je
FreeSansal nous l'avions rencontré par les bons soins du président du CML André Bonet, voir l'interview