Arnaud De Grave (Ecopalimpsest.com // Agence Le Pictorium) et le projet scientifique CoForTips du CIRAD. Elle a pour volonté de faire le lien entre les scientifiques, les habitants des forêts du bassin du Congo (ici au sud-est du Cameroun) et l’audience en jouant sur les valeurs transmises par les images dans et hors contexte. Le contenu des photographies, prises en collaboration avec les villageois, a en effet été évalué par le photographe et les chercheurs en action sur les sites afin de juger si elles véhiculent des valeurs positives ou négatives, consensuelles ou non. Le choix des images et de la scénographie (noir et blanc argentique, simples ou en diptyques, positionnement de l’accrochage, pas de titre…) suivent cette évaluation. L’audience est invitée à juger à son tour ces images selon les mêmes critères et les résultats seront partagés lors d’une présentation durant le dernier jour de la conférence. Un diaporama en couleur montre d’autres points de vue sur le projet, les collaborations et le travail des scientifiques sur les sites autour du village de Mindourou, Cameroun.
Dr. Arnaud De Grave (Ecopalimpsest.com // Agence Le Pictorium) en collaboration avec Dr. Juliette Chamagne (ForDev // CIRAD) et Dr. Claude Garcia, (ETH ForDev // CIRAD)
En savoir plus sur le projet et sa genèse :
Le futur des forêts d’Afrique Centrale est façonné par les décisions prises en rapport avec l’utilisation du territoire et la manière dont les systèmes sociaux et écologiques réagissent aux changements globaux, politiques et climatiques. Comment est-il possible d’évoluer depuis des perceptions fragmentées vers une compréhension des multiples points de vue de chaque acteur d’un tel système ?
En plus des approches de recherche et d’engagement classiques (interviews, observation et modélisation participative) le projet CoForTips propose une manière supplémentaire de favoriser la transdisciplinarité à travers l’« ethno-photographie des sciences. » A cœur, cette approche utilise la photographie comme media pour confronter les points de vue de chercheurs et des acteurs locaux. Elle associe des séjours longs sur le terrain avec une attitude inconditionnellement positive dérivée des techniques de facilitation et de l’observation participative. En plus des méthodes scientifiques utilisées dans le projet, le photographe Arnaud De Grave a documenté la vie quotidienne et le travail des habitants des forêts du bassin du Congo, des chercheurs en action sur ce terrain et leurs interactions. La photographie intègre ainsi les différentes visions et points de vue sur le territoire, ses ressources et acteurs, et ce dès la prises de vue photographique grâce à une collaboration tripartite : photographe, chercheurs et parties prenantes locales. La réalisation opérationnelle passe par de nombreuses discussions et ateliers collaboratifs avec les « modèles » sur la façon dont ceux-ci souhaitent être représentés, ainsi que leur rapport à leur environnement. Par ailleurs, une utilisation de la photographie instantanée (de type « polaroid ») a été faite pour avoir des retours rapides, une pré-visualisation sur le terrain et pour laisser une trace/mémoire immédiate aux habitants.
Le but général du projet CoForTips est de promouvoir une meilleure gestion des forêts du bassin du Congo en favorisant le dialogue entre ses parties prenantes. Le projet cherche à développer un cadre pour la transdisciplinarité, pour la collaboration entre les sciences sociales et naturelles, entre les parties prenantes et les chercheurs. Cette exposition photographique présentée à la conférence ATBC 2016 organisée par le CIRAD au Corum de Montpellier est faite de diptyques et d’images simples de moments de la vie de villages autour de Mindourou, l’un des sites d’étude du projet CoForTips au Cameroun. Le contenu des photographies a été évalué par le photographe et les chercheurs en action sur le site afin de juger si elles véhiculent des valeurs positives ou négatives, consensuelles ou non… Le choix des images et de la scénographie (noir et blanc argentique, simples ou montées en diptyques, positionnement de l’accrochage, pas de titre…) suivent cette évaluation. L’audience est invitée à juger à son tour ces images selon les mêmes critères et les résultats seront partagés lors d’une présentation en session durant le dernier jour de la conférence.
Chaque photographie, chaque diptyque ainsi que le catalogue global peuvent être vus comme des objets intermédiaires, faisant un pont entre l’académique et les acteurs locaux. Notre but est de créer une discussion entre l’audience de la conférence, plus habituée à regarder ces systèmes à travers le prisme des sciences, le public général et les villageois qui ont contribué à créer, en collaboration avec le photographe, la façon dont ils sont représentés. Un diaporama en couleur montre d’autres points de vue sur le projet, les collaborations et le travail des scientifiques sur les sites autour du village de Mindourou.
Biographie d’Arnaud De Grave :
Arnaud De Grave est un photographe. Il aime parfois se considérer comme un photoreporter neo-post-gonzo.
Après l’acquisition de son premier appareil photographique un peu sérieux (EOS 50 !) en 2000 afin de documenter ses débuts en matière de skateboard ainsi que son addiction au voyage, il devient le co-fondateur de l’association BOP (Bricolages Ondulatoires & Particulaires, depuis 2005, http://bop-photolab.org/). Il en est le président actuel. En 2015, il crée une entreprise individuelle nommée EcoPalimpsesto(Photo)Graphies (http://ecopalimpsest.com/) afin de rendre visible une pratique qu’il dénomme « l’ethno-photographie des sciences (environnementales) ». Entièrement autodidacte, il n’a pas suivi de formation photographique (ni technique, ni artistique ou de photo-journalisme) mais a acquis tout au long de son parcours les compétences nécessaires pour mener à bien des projets photographiques complexes et ambitieux, depuis l’idée originelle jusqu’aux réalisation finales : expositions, publications, en passant par la recherche de partenaires. Par ailleurs, il produit avec BOP le magazine Photo Analogies et en fait, entre autre, la mise en page.
La photographie ne se limite pas à la prise de vue et la partie « post-process » mais il s’agit bien d’une démarche complexe de montage de projet. Il développe ses négatifs et fait ses propres tirages lorsque les circonstances le permettent ou utilise en numérique des équivalents open-source aux logiciels connus (que ce soit en traitement d’image ou en publication). On retrouve dans sa démarche une composante collaborative forte : partenaires universitaires ou industriels, poètes, chercheurs, écrivains…
Il a été exposé dans plusieurs pays (sans ordre particulier) : Danemark, Japon, Canada, Panama, France, Belgique, Suisse et bientôt Madagascar et Cameroun. Des photographies ou des articles complets (incluant la partie rédactionnelle) sont parus dans des magazines divers dans les domaines du skateboard, du surf, de la « food culture », du cinéma underground mais surtout des sciences environnementales.
Ses intérêts, qui influencent notablement la façon de concevoir la photographie ou les sujets abordés lors des reportages, vont des science dites « dures » et naturelles (il possède un masters en fabrication mécanique, une agrégation de génie mécanique, un doctorat en génie industriel et un masters en gestion durable des écosystèmes forestiers), les sciences sociales (tous ses projets et thèses de doctorat/masters ont une composante sociologique forte), la littérature postmoderne, le skateboard, les musiques de type metal extrême et industrielle, les arbres, les forêts et la montagne… Il privilégie les projets longs et en immersion dans les contextes socio-culturels.
Il est actuellement basé dans un petit village perdu dans les Pyrénées Orientales, ou du moins est-ce là que sont entreposés la plupart de ses trop nombreux vinyles et livres. Il trouve toujours étrange de parler de lui à la troisième personne…
Voir aussi:
http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2016/09/perpignan-la-rumba-catalane-s-expose-dans-la-rue-pour-visa-pour-l-image-interview-pierre-parce-et-herve-parent-par-nicolas-caudevill
Perpignan: la rumba catalane s'expose dans la rue pour Visa pour l'image! interview Pierre Parcé et Hervé Parent par Nicolas Caudeville