Le Zéro et l'Infini d'Arthur Koestler : Le "Wokisme" comme Signe des Temps
"Ecrit de 1938 à 1940, paru en France dès 1945, Le Zéro et l’Infini est un des grands « classiques » du xxe siècle, ainsi qu’un best-seller mondial.
Inspiré des grands procès de Moscou, le roman raconte l’itinéraire d’un responsable communiste, Roubachof, jeté en prison et jugé, bien qu’il eût été lui-même un « épurateur ».
Par-delà ce thème, l’écrivain dresse un réquisitoire contre les dictatures et le système totalitaire pour lesquels l’homme n’est rien, un zéro face à la collectivité, alors que l’humanisme voit en lui, au contraire, un infini.
Le Zéro et l’Infini est une de ces œuvres dont le temps n’abolit pas la portée." https://www.livredepoche.com/livre/le-zero-et-linfini-9782253003410
Arthur Koestler, dans son ouvrage "Le Zéro et l'Infini", dévoile les mécanismes du totalitarisme du XXe siècle. Toutefois, ses analyses résonnent étrangement avec les défis contemporains, annonçant un nouveau trait de notre époque : le "wokisme". Cette idéologie, souvent associée à une perte des valeurs et à un retour des "commissaires politiques", semble émerger comme un signe des temps dans la phase tardive du capitalisme.
Koestler, observateur averti des dérives idéologiques, met en lumière les mécanismes qui mènent à la suppression de la liberté individuelle au nom d'une idéologie unique.
Si le totalitarisme du siècle dernier avait ses commissaires politiques et ses gardiens de l'orthodoxie idéologique, le "wokisme" contemporain peut être perçu comme son héritier, avec ses propres gardiens de la morale.
Le "wokisme", dérivé de l'anglais "woke" signifiant "éveillé", se manifeste par une volonté de promouvoir la justice sociale et l'égalité.
Cependant, la question se pose : jusqu'à quel point cette quête de justice peut-elle basculer dans l'intolérance idéologique, rappelant les travers du totalitarisme dépeints par Koestler ?
Dans une époque où la dénonciation publique sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences dévastatrices, où le débat d'idées semble parfois censuré au nom de la sensibilité, on peut s'interroger sur le parallèle entre les "commissaires politiques" du passé et les gardiens de la morale contemporains.
Koestler mettait en garde contre l'instrumentalisation de l'idéologie au détriment de la liberté individuelle. Aujourd'hui, le "wokisme" soulève des questions similaires. Est-ce que la recherche de l'égalité peut glisser dans l'uniformité de la pensée ? Les individus sont-ils de plus en plus contraints de se conformer à une orthodoxie idéologique, de peur des conséquences sociales ?
Le débat sur le "wokisme" et ses implications n'est pas simplement une querelle intellectuelle, mais un reflet de la tension au cœur de notre société.
Là où Koestler dénonçait le totalitarisme, nous pouvons voir dans le "wokisme" une manifestation contemporaine qui soulève des inquiétudes similaires.
En conclu.inclusion, le "wokisme" émerge comme un signe des temps, portant en lui les défis et les dilemmes d'une époque en transition. En revisitant les avertissements de Koestler, nous sommes invités à questionner la manière dont les idéologies contemporaines influent sur la liberté individuelle et à rester vigilants face à toute tendance à ériger de nouveaux "commissaires politiques" au nom d'une morale supérieure.
Dialogue Imaginaire avec Arthur Koestler (Roubachof) sur le "Wokisme" et les Signes des Temps
Le décor est une petite pièce où Arthur Koestler, interprétant son personnage Roubachof du roman "Le Zéro et l'Infini", se retrouve dans une discussion fictive sur les échos de son œuvre dans le monde contemporain.
Arthur Koestler (Roubachof) : Assis ici, entre ces murs imaginaires, je ne peux m'empêcher de me remémorer les interrogatoires de mon personnage dans les cellules du Kremlin.
Arthur Koestler (lui-même) : C'est fascinant comment ces thèmes résonnent toujours aujourd'hui. Le "wokisme" semble être devenu une nouvelle idéologie à laquelle on doit prêter allégeance.
Roubachof : (sourire ironique) Le camarade Rubashov, jeté en prison pour ses propres crimes, est devenu une sorte de prophète. Mais quelle ironie que le "wokisme" soit devenu le nouveau manuel du "bien-penser".
Arthur Koestler : Là où nous dénoncions les purges idéologiques, voilà que le "wokisme" impose ses propres normes, une nouvelle orthodoxie qui condamne ceux qui ne suivent pas le dogme.
Roubachof : (soupire) C'est la tragédie répétée de l'histoire. Les idéologies changent, mais la tendance à ériger des "commissaires politiques" reste.
Arthur Koestler : Les "gardes rouges" d'hier semblent avoir trouvé leur équivalent dans les "guerriers de la justice sociale". Les noms changent, mais le résultat est le même : la pensée uniforme.
Roubachof : (amèrement) Autrefois, je me croyais investi d'une mission noble. L'éradication des ennemis du peuple, des "ennemis de classe". Mais c'était une illusion.
Arthur Koestler : Le pouvoir corrompt, et les idéologies, même les plus nobles en apparence, peuvent devenir des instruments de répression.
Roubachof : (regardant autour) Ces murs, même imaginaires, portent le poids des confessions forcées. Des aveux arrachés dans l'ombre au nom d'une vérité unique.
Arthur Koestler : Le "wokisme" impose sa propre forme de justice, où la dénonciation et la cancel culture deviennent des armes redoutables.
Roubachof : (avec un sourire ironique) L'ordre moral n'a pas disparu, il a simplement revêtu un nouveau masque. Les "commissaires politiques" d'aujourd'hui utilisent les réseaux sociaux au lieu des cellules d'interrogatoire.
Arthur Koestler : L'histoire bégaie, mon ami. Mais il appartient à ceux qui observent et réfléchissent de rompre ce cycle perpétuel.
Roubachof : (regardant vers l'horizon) Peut-être, mais il semble que la lutte pour préserver la liberté individuelle soit éternelle.
Arthur Koestler : (souriant) Alors continuons à écrire, à dénoncer, à questionner. Peut-être qu'un jour, les "commissaires politiques" n'auront plus de terrain fertile où semer leurs idéologies totalitaires.
Le dialogue fictif se termine, laissant planer l'ombre des interrogations et des avertissements de Koestler sur le monde actuel.
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