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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 15:51

Le 7 novembre, en pleine Diada de Catalunya Nord, nous avez l'opportunité de suivre deux interviews captivantes entre Esteve Vaills et Marie Costa, diffusées en direct sur L'Archipel Contre-Attaque. Cette émission radio s'est tenue dans un contexte particulier, car cette année, l'anniversaire du Traité des Pyrénées, signé en 1659,

Le Traité des Pyrénées, qui a scellé la séparation historique de la Catalogne en deux après 25 ans de guerre entre la France et l'Espagne, continue de diviser. 365 ans après sa signature, ce traité fait toujours débat parmi les militants catalanistes, particulièrement dans le Roussillon, où l’on déplore les conséquences de cette partition : une région marquée par le chômage, un sentiment de déclin et une situation politique complexe, surtout depuis que Perpignan est tombée dans le giron de l'extrême droite. En revanche, la Catalogne du sud, sous la gouvernance de Barcelone, semble prospérer, renforçant le fossé entre les deux parties de la Catalogne historique.

Dans ce contexte, l’archipel de l’émission permis de revenir sur les débats autour de l’identité catalane et de la mise en location les pratiques culturelles et politiques

Lors de l’interview d’Esteve Vaills, qui se trouvait en direct du Cochon Hardi, une discussion s’est ouverte sur son rapport personnel à cette identité.

Loin d’être une simple réflexion sur le passé, ce débat a pris une tournure plus philosophique, lorsqu'Esteve a évoqué les perceptions que l'on peut avoir de l'identité catalane et les enjeux culturels transfrontaliers à travers une lecture contemporaine de la "caverne de Platon". Cette allégorie, de l'idée de liberté à la critique de la société, a servi de point de départ pour une analyse des relations complexes entre les cultures et leurs histoires partagées.

Le dialogue a ensuite glissé vers des sujets plus, spécifiques comme les les émeutes de Perpignan de 2005, un évènement qui, selon Esteve Vaills, n’a jamais véritablement eu lieu, mais qui symbolise un moment où la tension sociale était prête à exploser. Une vision critique de ces événements a émergé, en soulignant que, bien que perçues comme violentes, ces émeutes ont été davantage un symptôme de problèmes sociaux sous-jacents, que l’on a tenté de politiser pour des raisons bien différentes.

De son côté, Marie Costa, en direct de sa mairie d’Amélie-les-Bains, a abordé la question des mouvements régionalistes et transfrontaliers dans le cadre des universités d'été d’Unitat Catalana.

La discussion a pris un tour plus politique lorsqu’elle a parlé de la situation actuelle de la Catalogne Nord et des tensions croissantes avec l’État français. Marie a également évoqué les difficultés auxquelles se heurtent les militants pour promouvoir la langue et la culture catalanes, ainsi que les obstacles juridiques comme la décision du tribunal de Montpellier contre les maires des Pyrénées-Orientales qui souhaitent utiliser le catalan dans les conseils municipaux. Elle a également abordé les demandes des militants régionalistes d'extrême droite pour plus d'autonomie, un sujet sensible au sein du mouvement catalaniste.

Ces deux interviews ont offert une perspective enrichissante sur la manière dont l'identité catalane se vit de part et d'autre de la frontière et ont permis d’illustrer les divergences internes au sein du mouvement catalaniste, entre ceux qui prônent un modèle plus radical et ceux qui misent sur un rapprochement pacifique et pragmatique.

Ces réflexions viennent rappeler que, plus de trois siècles après la signature du Traité des Pyrénées, les tensions autour de l’identité catalane et de sa place dans l’État français restent vives, notamment à Perpignan, où l’histoire se mêle aux enjeux politiques contemporains.

Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
Diada, le mandéla day des catalans: histoire d'une identité 2 regards Esteve Vaills et Marie Costa ! interviews par Nicolas Caudeville
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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 22:07

À la demande d'une de ses très proche fan, l'archipel contre attaque a répondu positivement.Et s'est interrogé si l'adjoint à la culture de Louis Aliot, très préoccupé que celui-ci soit invalidé suite à son procès, et qu'il doivent prendre sa suite à son corps défendant: enfin si André Bonet était aimé à la hauteur de ce qu'il fait à la ville et ses habitants ?

Vous êtes-vous déjà demandé si, au fond de vous, vous étiez secrètement un inconditionnel d'André Bonet, alias l'indétrônable Président du Centre Méditerranéen de Littérature, ou si, au contraire, toute mention de son nom vous provoque un frisson d'angoisse culturelle ? Ce test est là pour vous éclairer sur cette question existentielle : êtes-vous Andrébonetophle (célébrant) ou Andrébonetophobe (fuyant) ? Attention, ce test est à prendre avec tout le sérieux de l’ironie.

Question 1 : Quand vous entendez le nom « André Bonet », quelle est votre première réaction instinctive ?

    A) « André Bonet ? L’immense président du Centre méditerranéen de la littérature ? J'ai tous ses livres dédicacés ! »
    B) « André Bonet ? C’est qui, déjà ? »
    C) « André Bonet... n’était-ce pas lui qui a signé ces éloges hasardeux d’auteurs au passé douteux ? »
    D) « J'aimerais fuir, mais il semble être partout dans Perpignan... »

Question 2 : L’idée de lire Une Vie du saint curé d'Ars ou Une Vie de sainte Rita vous inspire…

    A) Une excitation quasi-mystique. Deux chefs-d'œuvre indispensables !
    B) Une curiosité prudente. Après tout, je pourrais en apprendre sur la foi, non ?
    C) Un grand soupir. Pourquoi ces sujets ?
    D) Une envie pressante de sortir et de consulter des auteurs moins... pieux.

Question 3 : L’Encyclopédie illustrée du Pays Catalan est publiée, signée par Christian Bourquin avec des passages littéraires d’André Bonet. Votre réaction ?

    A) J’achète immédiatement deux exemplaires ! Vive le patrimoine catalan et littéraire !
    B) Honnêtement, ça pourrait faire un joli cadeau de Noël pour quelqu'un de ma famille.
    C) J'ai un doute... n’y avait-il pas eu un petit scandale là-dessus ?
    D) Où est la touche "annuler" pour tout cela ?

Question 4 : On vous parle de Robert Brasillach, dont les écrits littéraires sont défendus dans l'encyclopédie. Que ressentez-vous ?

    A) Je suis prêt à analyser Brasillach avec distance, après tout, on parle de littérature !
    B) Il faut bien séparer l’homme et l’œuvre, non ?
    C) Malaise… Pourquoi parler de Brasillach ?
    D) Tout mon corps se crispe. On ne peut pas être sérieux, là.

Question 5 : Un dernier mot pour qualifier votre rapport à André Bonet ?

    A) Inspirant.
    B) Intriguant.
    C) Ambigu.
    D) Incommode

Résultats

Additionnez vos points selon vos réponses :

    A 4 points (Esprit ardent d’Andrébonetophilie)
    B : 3 points (Curiosité Andrébonetomodérée)
    C : 2 points (Indifférence Andrébonetomixte)
    D : 1 point (Andrébonetophobie franche et assumée)

De 15 à 20 points : Vous êtes un(e) Andrébonéophileophile (e) ! Vous admirez profondément André Bonet et ses œuvres, et chaque paragraphe est pour vous une fenêtre sur l’esprit littéraire catalan. Nul doute, vous êtes prêt(e) à défendre bec et ongles toute mention de son nom et vous songez à l'inviter à votre anniversaire.

De 10 à 14 points : Vous êtes un(e) Etrénéophile occasionnel(le). André Bonet vous intrigue mais sans susciter une passion débordante. Vous vous dites qu’il faut reconnaître ses efforts culturels même si certaines de ses positions littéraires vous échappent.

De 5 à 9 points : Vous êtes Andrébonetophobe en devenir. Entre admiration forcée et perplexité, votre relation à André Bonet est un mélange d'intérêt et de malaise. Vous ne pouvez ignorer son impact, mais l'idée de lire ses éloges littéraires vous donne des sueurs froides.

Moins de 5 points : Vous êtes un(e) Andrébonetophobephe(e). Toute cette histoire vous dépasse, et la simple évocation de ce nom vous exaspère. Une encyclopédie sans controverses serait plus à votre goût !

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 12:47

franc-maçon friendly ou franc-maçonnobe ?

Répondez aux questions pour découvrir votre "degré" d'ouverture à la franc-maçonnerie. Additionnez vos points à la fin et découvrez votre résultat.
Questions

    Quand vous avez-vous-vous-t-il, mot "loge", vous pensez :
        A) Un endroit pour ranger des choses ? (1 point)
        B) Une société secrète pleine de mystères ! (2 points)
        C) À des rites anciens, des symboles, et un peu de sagesse occulte. (3 points)

    Un de vos amis vous avoue être franc-maçon. Vous :
        A) Changez immédiatement de sujet. Pas envie de débats ! (1 point)
        B) Le questionnez gentiment, curieux de savoir de quoi il s’agit. (2 points)
        C) Suggérez un verre pour en parler, et lui demandez de vous initier. (3 points)

    Que tien-des des théories du complot autour de la franc-maçonnerie ?
        A) Y’a peut-être un fond de vérité, non ? (1 point)
        B) Ce sont surtout des histoires fantaisistes. (2 points)
        C) Ça me fait sourire – l’humanité aime bien exagérer. (3 points)

    Si vous croisez des symboles comme le compas et l’équerre, vous :
        A) Les ignorez, ce ne sont que des outils après tout ! (1 point)
        B) Y voyez peut-être un clin d’œil à la franc-maçonnerie. (2 points)
        C) Les analysez, cherchant le sens caché derrière chaque trait. (3 points)

    La phrase "liberté, égalité, fraternité" pour vous, c’est :
        A) Un slogan du passé, rien de plus. (1 point)
        B) Une belle devise qu’on devrait mieux appliquer. (2 points)
        C) Un principe inspirant que la franc-maçonnerie défend bien. (3 points)

    Si on vous vous inscription de une soirée de conférence sur la franc-maçonnerie :
        A) Vous auriez une excuse toute prête. (1 point)
        B) Pourquoi pas, par curiosité. (2 points)
        C) Vous y iriez avec enthousiasme, carnet en main ! (3 points)

Résultats:

Additionnez vos points pour découvrir résultat votre :
6 à 9 points : "Franc-maçonnobe"

Vous avez une distance naturelle – voire un scepticisme certain – vis-à-vis de la franc-maçonnerie. Les rituels, les symboles et les idéaux ne vous attirent pas spécialement, et vous pourriez facilement croire que les francs-maçons aiment entretenir un peu trop le mystère. La franc-maçonnerie ? Très peu pour vous. Mais qui sait, peut-être qu’avec le temps et un peu de curiosité, votre regard pourrait changer !
 

10-14 points : "Curieux des mystères"

Vous êtes ouvert d’esprit et intrigué par les légendes autour de la franc-maçonnerie. Sans être complètement "franc-maçon friendly", vous êtes prêt à discuter et à en savoir plus, sans jugements trop rapides. Pour vous, la franc-maçonnerie, c’est surtout une question de découvertes et de symboles. Avec une ou deux bonnes lectures, vous pourriez même devenir assez "friendly" !
 

15-18 points : "Franc-maçon friendly"

Vous êtes totalement "franc-maçon friendly" ! Vous admirez leurs idéaux, respectez leurs rites, et êtes fasciné par leur héritage. Pour vous, la franc-maçonnerie représente la quête de vérité, la fraternité, et un engagement noble pour l’humanité. Peut-être même qu’un jour, l’idée de franchir la porte d’une loge pourrait vous effleurer...

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 11:54

Ah ! Encore lui ! Jordan Bardella débarque à Perpignan pour le 11-Novembre, comme un vieux rituel bien huilé. Faut dire qu’il aime bien le coin, Jordan, surtout avec son pote Louis Aliot, maire de la ville et premier vice-président du Rassemblement national. Une vraie paire, ces deux-là, pour poser devant le monument aux morts et rappeler, solennel, l’armistice de 14-18. On les voit presque, cravatés et compassés, main sur le cœur, à honorer les "morts pour la France" comme s'ils rejouaient un tableau d’Histoire en technicolor.

À 10 h 30, donc, Bardella en mode : costume impeccable et visage grave, pile-poil au monument aux morts. Pas un pli qui pas qui, mannequin de but en vitrine.

Mais attendez, l’homme n’est pas là que pour les gerbes et les rubans Ah, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, Ce n’est qu’un avant-goût, mes petits amis. Voiture à 13h30, sur troque le Jordan en costard pour le Jordan à la panache Oui, Monsieur Bardella nous gratifie de son tout premier bouquin, Ce que je cherche, sorti tout chaud des presses le 9 novembre. Mais attention, monsieur n’ira pas dédicacer son œuvre dans une simple librairie, non non. Ce serait trop banal, trop simple. Il a réservé l’hôtel Pams, un cadre chic pour un auteur en devenir. L’effet est garanti.

Le Figaro s’est même amusé à publier quelques extraits, histoire de nous faire saliver.

Alors, on apprend que le pauvre Jordan a eu un petit complexe avec son prénom. “Jordan”, apparemment, ça ne sonnait pas assez "à l’ancienne" pour la France profonde. Il aurait essuyé des "sourires moqueurs" – oh, les vilains ! Et puis il se présente en enfant des classes populaires, fils de migrants italiens, héritier de la sacro-sainte méritocratie républicaine. Ça en jette, hein ? Ah, et pour le tableau "classe modeste", il mentionne sa mère, Atsem dans les maternelles, pendant que son père, lui, co-gérait une entreprise de distributeurs de boissons. Mais n’allez pas croire que le jeune Bardella a vécu sans un petit luxe ici et là : des voyages à Miami avec papa, une Smart pour ses 18 ans – ça laisse des souvenirs de jeunesse, non ?

Bref, en ce 11 novembre, le Bardella aura plusieurs casquettes : commémorant officiel et écrivain tout frais, avec en arrière-plan ce parfum de classe modeste à la sauce républicaine, comme il le vend si bien.

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 11:20

"Extrême-droite Go" :: Attrapez-les tous, les groupes de groupuscules de l'album

Bienvenue dans le monde de Extrême Droite Go ! StreetPress a recensé plus de 320 les groupusculeurs actifs en France. Ces créatures rares et ultra-radicaux se déclinent en différents types fascinants : les Identitarions, les Royalsaurius, les Catholiginaires, les Nationalatiks, et même les Confusionnateurs! Chacun avec ses propres attaques spéciales et mouvements subversifs. Attention, leur niveau de radicalité est toujours au max, et leur coup spécial ? La violence gratuite.
Attrapez-les (ou évitez-les) tous !

Le terrain de chasse est vaste : les pièces sombres, les ronds-points perdus, ou encore les réunions écouteurs. Mettez à votre jour pokéball de vigilance, départ qu’ils est, nombreux et non-déviseurs en mode surprise de l'attaque.
Radicaux et Prêts à En Découdre

Les Identitarions préfèrent jouer sur le territoire, avec leur défense « barricade culturelle » activée en permanence. Les Royalsaurius sont plutôt dans un délire de renaissance royale, tandis que les Catholiginaires se baladent en mode croisade, à base d'attaque « Inquisition ». Les Nationalatiks ? De vraies bombes de colère, capables de mouvements éclairs. Enfin, les Confusionnateurs sont les experts de la dissonance cognitive : parfaits pour embrouiller tout le monde en brouillant les pistes idéologiques.

Alors, prêt pour un Extrême Droite Go ? Nous, on a enquêté sur eux... mais attention, ce n’est pas un jeu pour les âmes sensibles !

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4 novembre 2024 1 04 /11 /novembre /2024 09:22

Il est une mer vaste et incertaine que nous parcourons désormais sans même lever les yeux de nos écrans. Comme des navigateurs du virtuel, nous voguons sur des eaux sombres, faites des traces collectives de nos désirs, de nos peurs et de nos rêves. Ce monde numérique, tissé de données et d’algorithmes, devient une nouvelle "caverne," où la lumière projetée sur les parois représente moins une réalité qu’une série d’images manufacturées et répétées jusqu'à saturation. Cette caverne-là n’est plus celle de Platon mais celle d'un monde où l’algorithme sélectionne pour nous des ombres fabriquées dans les recoins insondables de serveurs planétaires.

Dans ce nouvel espace, la dialectique entre le réel et sa représentation prend une forme particulière.

Nous, les observateurs, les utilisateurs, sommes maintenus face à une réalité modifiée par des filtres, modelée par les choix invisibles d’une intelligence sans humanité, qui oriente discrètement nos goûts, nos opinions, nos choix. Comment se libérer d’une telle influence ? Comment affronter cet océan numérique qui, tel un courant puissant, nous entraîne et redéfinit notre perception du monde ?
L’Allégorie de la Caverne et la Matrice Numérique

Dans la caverne de Platon, les prisonniers n’ont jamais vu la vraie lumière ; ils ne connaissent que les ombres projetées par des objets qu'ils ne peuvent voir.

Leur compréhension est limitée, conditionnée par ce qu'ils perçoivent et prennent pour la réalité. Ce qui les libère, c’est l’éveil, la volonté d’arracher leur regard de l’ombre pour enfin affronter la lumière. Aujourd’hui, nous sommes peut-être les nouveaux captifs, enfermés non pas dans une grotte, mais dans la projection numérique des algorithmes, ces filtres invisibles qui dictent ce que nous devons voir, aimer, ou même penser.

Ces algorithmes ne sont ni innocents ni neutres ; ils sont façonnés par des objectifs commerciaux, par les lois du marché, par l’impératif de l’engagement.

En réalité, ce sont des forces omniprésentes, cachées dans le fonctionnement même de chaque plateforme, qui, à force de nous exposer à certaines idées, certains contenus, sculptent petit à petit nos perceptions. La caverne de Platon nous rappelait l’importance de se tourner vers le monde réel ; aujourd’hui, la question est : comment pouvons-nous naviguer à contre-courant dans cet océan numérique, et comment échapper à la mer illusoire qui nous entoure ?

Naviguer sur l’Océan de l’Inconscient Numérique

La mer, depuis toujours, symbolise la profondeur et l’inconnu ; elle est aussi le lieu de l’errance, de la recherche de soi. Dans l’univers numérique, la mer prend la forme de notre inconscient collectif, où des vagues d’images et de symboles, de données et de souvenirs, s’accumulent pour former un vaste réservoir d’images archétypales. Dans cet océan, nous sommes à la fois les explorateurs et les captifs, attirés par les courants que créent ces algorithmes, prisonniers des représentations qui, pourtant, émanent de notre propre inconscient collectif.

Les images que génère l’IA, ces « fragments d’archétypes », sont issues de nos propres récits, mais elles nous reviennent déformées.

Et comme des navigateurs qui se perdent au milieu de l’immensité, nous devenons des observateurs fascinés par ces reflets de nous-mêmes, reproduits, magnifiés, et disséminés dans chaque recoin de la toile. Ces images, échos de nos désirs et de nos peurs, nous rappellent que la mer est aussi le lieu de l'incertitude – une incertitude sur ce qui est réel ou simulé, sur ce qui est personnel ou conditionné.

La Force des Algorithmes et la Résistance Intérieure

Les algorithmes sont les vents qui façonnent notre navigation. Ils tracent des routes préférentielles, basées sur des probabilités et des modèles prédictifs, mais ces routes ne sont pas neutres : elles exercent sur nous une influence quasi hypnotique, nous maintenant dans des zones de confort, des sphères de pensée et de perception familières. En empruntant toujours les mêmes routes tracées par les algorithmes, en se laissant dériver au gré de leurs « recommandations », on finit par perdre de vue l’horizon, cet espace d’altérité et d’inconnu qui est pourtant nécessaire à toute aventure humaine.

Naviguer à contre-courant, c’est s’arracher à la docilité des algorithmes, c’est vouloir regarder au-delà des filtres.

C’est aussi choisir l’incertitude, cette mer profonde, où la carte n’est jamais complète, où chaque nouvelle île découverte défie la prévision. Cette résistance est une plongée dans l’inconnu, un acte de liberté qui rappelle que, pour échapper à la caverne numérique, il nous faut revenir à une exploration de nous-mêmes, hors des chemins balisés.

Oser l’Incertitude : Retrouver le Sens de l’Aventure

Dans cet océan numérique, où la réalité et ses représentations se confondent, l’incertitude devient un principe libérateur. Car oser l’incertitude, c’est reprendre en main notre relation au monde ; c’est ouvrir l’espace nécessaire pour réinterroger ce que nous voyons et ressentons, hors des codes programmés par d’autres. Cette incertitude est à l’image de la navigation en mer réelle : le risque, le déséquilibre, l’errance font partie de l’aventure humaine.

Le défi pour chacun d’entre nous est d’affronter cette dialectique entre le monde réel et ses représentations numériques, de retrouver notre place dans un monde où les images et les symboles se multiplient sans fin. C’est un retour à la profondeur, un désir d’échapper aux surfaces lisses et prévisibles des écrans pour aller vers la complexité.

Nous devons faire de cet espace numérique non plus une prison de reflets, mais un océan à explorer, un lieu où les algorithmes ne seraient pas les maîtres de notre destin, mais de simples outils de notre quête.

En refusant la passivité, en choisissant l’errance, nous redonnons au numérique sa place : non pas celle d’un miroir clos, mais celle d’un miroir brisé, reflet d’une humanité en quête de liberté.

Reprendre le Large

Alors, peut-être qu’au fond, ce combat contre la caverne numérique n’est qu’un retour vers une conquête intérieure. Platon aurait dit que notre quête n’est pas finie tant que nous ne nous sommes pas retournés vers la lumière, tant que nous n’avons pas cessé de prendre les ombres pour la réalité. Jung aurait compris que cette quête est aussi celle de l’exploration de notre inconscient collectif, et que ce monde numérique est un reflet, non de ce que nous sommes vraiment, mais de nos peurs, de nos désirs, de nos faiblesses.

Reprendre le large, c’est accepter que l’incertitude, loin d’être un obstacle, est la clé de toute liberté véritable. En nous affranchissant des courants faciles, nous redécouvrons notre capacité à nager, à lutter, à explorer. C’est là le véritable sens du voyage, celui que même les algorithmes ne pourront jamais nous voler.

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 20:23


“S'il existait un enfer pour les amoureux et les buveurs, le paradis serait désert.”

De Omar Khayyâm / Rubâ’iyât

 

    “Boire du vin et étreindre la beauté Vaut mieux que l'hypocrisie du dévot.”

    De Omar Khayyâm / Rubâ'iyyât

Cri de liberté : le courage d’une jeune femme qui déambule sans voile dans les rues de Téhéran

 

Comme une étoile brûlante, elle s'est avancée, défiant d'un seul regard l'ombre qui pèse sur son pays. Là, sur le sol lourd de son université, au cœur même de Téhéran, cette jeune femme s'est tenue, le corps libre, les cheveux flottants comme un drapeau. En quelques pas, elle a déchiré le voile du silence, et d'un geste, elle a montré à tout un peuple – à tout un monde – la puissance fragile du courage.

Sa silhouette, sans voile, en sous-vêtements, se dresse comme un cri dans la nuit d’un régime qui réprime, qui étouffe, qui enferme.

Et en elle, en cette scène inouïe qui s’est gravée sur les écrans, des millions de femmes iraniennes se sont vues, même de loin, même brièvement, libres de choisir. Les images ont circulé, capturant ce défi, et en une poignée d’heures, elles ont embrasé les réseaux sociaux comme un feu impossible à éteindre.

Elle n’est pas la première, hélas, à voir son corps et son âme emprisonnés pour avoir tenté d'être elle-même, pour s’être montrée comme elle est, sans barrière ni masque imposé.

On ne peut oublier Mahsa Amini et toutes ces femmes dont la vie fut brisée pour le simple crime d’avoir laissé apparaître une mèche de cheveux ou d’avoir baissé leur voile. Dans un pays où l’on emprisonne des poètes, où l’on enferme des rêveurs, où l’on traque le moindre éclat de liberté comme un crime d’État, son geste brise le cercle de la peur.

Nous vivons à une époque étrange, où un simple geste peut être une déclaration de guerre.

Car cette femme n’a pas simplement ôté son voile ; elle a jeté à terre les chaînes invisibles que tant d’autres ressentent au plus profond d’elles-mêmes. Elle a exposé le mensonge qui voudrait que l’oppression se pare de la vertu de la tradition. Elle a montré que sous ce voile, sous cet habit qu’on impose, il y a la vie, les rêves, la dignité qui refusent de se taire.

Ce qui est déchirant dans cette scène, ce n’est pas seulement son courage ou le poids de ce qu’elle risque : c’est ce qu’elle laisse en nous.

Son geste fait écho aux milliers d’Iraniens et d’Iraniennes qui, chaque jour, espèrent un sursaut de liberté. Aux hommes et aux femmes qui, avec elle, croient qu’il y a dans l’air, même invisible, une étincelle d'espoir capable d’enflammer tout un pays. Car dans la vision de cette jeune femme, déambulant comme une apparition, il y a quelque chose de l’esprit de liberté qui ne s’éteint jamais.

Que feront-ils d’elle ? L’ont-ils déjà enfermée dans l’une de ces prisons où l’on pense réduire au silence ceux qui osent rêver ?

Dans ce pays où chaque pas en dehors des normes devient un crime, cette jeune femme porte, par son geste, le poids de toute une génération qui s’élève contre l’injustice. Mais, par cette action, elle s’est aussi emparée de quelque chose de plus grand que le simple acte de dévoiler ses cheveux : elle a libéré l’esprit de ceux qui, en Iran comme ailleurs, voient en elle une promesse.

Que l’Iran, que le monde se souvienne de cette nuit où une femme a osé défier l’infini des interdits.

Que les dirigeants frémissent de savoir que, derrière les murs, dans les ruelles, dans les cœurs, grandit la même flamme. Car l’esprit de cette femme marche encore, et il ne s’arrêtera pas, aussi longtemps qu’il y aura des âmes prêtes à la suivre.

Dans son courage résonne une vérité que nul ne peut étouffer : la liberté, même bâillonnée, attend toujours son heure. Et cette femme, par son geste, vient de donner à cette heure un visage.

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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 16:28

"Le paradoxe catalan : être réprimé pour une liberté que l’on porte depuis des siècles." par Jaume Queralt

"La force impose l’ordre, mais elle ne peut jamais imposer le respect." par Raoul Pratt

"Chaque coup reçu par un rêve est un jour de plus accordé à sa mémoire." Pépé Montalban

7 ans l'anniversaire du 8 octobre reportage sur le référendum catalan et sa répression, est semble-t-il passé à l'as ici et en France. Parce qu'un clou chasse l'autre.  Mais après la Gréce, l'idée d'Europe garante de la paix et de la justice à l'intérieur en avait pris un coup. Il suffit de détourner le regard...Avec l'ami Jean, nous y étions allé le jour du référendum : une journée dans les bureaux de vote à Figuéres La contre estac

L’Étrange défaite de l’identité catalane : une analyse dans l’esprit de Bernanos

L’étrange défaite de l’identité catalane, telle que je l’appellerais, c’est la lente capitulation d’un peuple qui se croyait fort et uni, mais que l’on a brisé non par les armes, mais par la désillusion et l’indifférence des autres. Au matin du 8 octobre 2017, lorsque les foules se pressaient dans les rues de Barcelone, dans ce fracas étouffé, dans ce tumulte de colère et de douleur, ce n’était pas simplement un référendum qui échouait. C’était l’âme d’une région, le cœur battant de la Catalogne, qu’on étranglait, qu’on étouffait de la façon la plus insidieuse, la plus froide : par la force de l’État, par le silence de l’Europe.

Ce jour-là, au cœur de l’Espagne, un peuple s’était dressé, plein de cet espoir qui fait ployer les tyrannies. Ces hommes, ces femmes, par milliers, s’étaient levés non pas pour imposer une quelconque violence, mais pour répondre à l’appel d’une identité, d’une histoire.

À travers les coups de matraque, les fumées et les cris, ce n’était pas seulement une protestation politique qu’on écrasait : on anéantissait une dignité, celle de tout un peuple. Comme Bernanos le dépeint dans sa critique virulente contre les forces aveugles de la répression, il y a des actes si impitoyables, si insensibles, qu’ils broient l’esprit même de ceux qu’ils visent.

Et pourtant, cette défaite de l’identité catalane a quelque chose d’étrange, presque de silencieux, de spectral.

Comme la défaite française de 1940, elle a laissé une trace indélébile dans les esprits, un goût amer et tenace, une amertume que le temps ne pourra guérir. Car si la Catalogne a perdu une bataille, elle a perdu bien davantage encore : la foi en la justice d’un monde auquel elle croyait appartenir. Elle a perdu, peut-être, la foi en l’humanité.

Pour Bernanos, le pouvoir est un monstre froid, implacable. Il écrase, étouffe, brise, sans jamais reconnaître l’humanité de ceux qu’il opprime.

Et dans cette étrange défaite, ce 8 octobre, le gouvernement espagnol ne s’est pas seulement imposé par la violence ; il s’est imposé par une surdité volontaire, un refus de dialogue, par ce mépris qui transforme l’adversaire en ombre. On ne discute pas avec des ombres ; on les chasse, on les disperse, comme on dissipe la brume du matin. La Catalogne, pourtant, n’était pas une ombre ; c’était un peuple, une voix. Mais c’est précisément cette voix, ce murmure indocile qui refusait de se taire, que l’on a voulu effacer.

Et que dire de l’Europe, de ce vieux continent qui se targue de liberté, de démocratie, et de dignité humaine ? Que dire de ce silence assourdissant, de cette indifférence glacée face à l’humiliation d’un peuple ?

On a cru qu’elle défendrait les faibles, qu’elle serait le rempart de ceux que la force brutale tente de réduire. Mais ce jour-là, cette Europe s’est tenue, muette, comme Bernanos le décrirait sans doute, « impassible, les yeux tournés vers le sol, le cœur endurci par des années de confort et de lâcheté ». Elle a laissé faire, comme elle laisse souvent faire lorsqu’elle se complaît dans la commodité de la neutralité, ignorant que cette neutralité n’est qu’un autre visage de la trahison.

Alors, quel avenir pour cette Catalogne, cette âme blessée ? Le peuple catalan n’a-t-il donc que le choix entre une soumission amère ou une révolte sans issue ?

Peut-être, car, comme Bernanos le rappellerait, il n’y a rien de plus dangereux que cet étrange sentiment de fatalité qui prend le cœur des peuples humiliés. Ce sentiment d’impuissance, de résignation, est pire encore que la répression elle-même. Car il détruit lentement de l’intérieur, il éteint l’étincelle qui fait se dresser les hommes debout.

Et pourtant, quelque chose me dit que cette étrange défaite, comme celle que dépeint Marc Bloch pour la France de 1940, ne sera peut-être pas une fin.

Ce genre de défaite, chez les peuples fiers, engendre parfois des forces inattendues. Car il est de ces humiliations qui ne se supportent pas, de ces blessures qui ne guérissent qu’en se dressant une fois encore, plus fort, plus haut. Peut-être, un jour, la Catalogne retrouvera sa voix. Peut-être, au-delà des brumes de la trahison et du silence, elle entendra cet appel puissant de l’histoire qui pousse toujours les peuples opprimés à se relever.

Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
Catalogne, il y a 7 ans, le 8 octobre:Ce que l’Espagne n’a pas compris, c’est qu’un peuple humilié n’oublie jamais, et qu’il attend.! par Robert Dainar
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3 novembre 2024 7 03 /11 /novembre /2024 14:33

 "L’incompréhension du présent naît fatalement de l’ignorance du passé. "

"Jusqu'au bout, notre guerre aura été une guerre de vieilles gens ou de forts en thèmes, engoncés dans les erreurs d'une histoire comprise à rebours : une guerre toute pénétrée par l'odeur de moisi qu'exhalent l'Ecole,le bureau d'état major du temps de paix ou la caserne. "

 L'étrange défaite
Marc Bloch

Séminaire
Hommage à Marc Bloch, historien et résistant  Résumé
À l’initiative du département d'histoire FRAMESPA UMR 5136 et de sa petite fille, Suzette Bloch, les enseignants-chercheurs du département d’Histoire de l’Université de Perpignan Via Domitia évoqueront la vie, l’œuvre et la postérité scientifique de Marc Bloch à l'occasion des 100 ans du livre Les rois thaumaturges et des 80 ans de sa mort, en 1944.

 


Programme
Le professeur Marc Bloch, un engagement pour la liberté, jusqu’à la mort.
Suzette Bloch, ancienne journaliste à l’AFP

Marc Bloch, historien universitaire, témoin et résistant.
Nicolas Marty, professeur des universités en Histoire contemporaine

Décloisonner le passé.  Marc Bloch et  les renouvellements de l’histoire rurale
Marc Conesa, professeur des universités en Histoire moderne  

Les caractères originaux de la médiévistique française, Marc Bloch et la tâche aveugle dans l’historiographie française.
Claude Denjean, professeure des universités en histoire médiévale

 

Conférence de Suzette Bloch : un hommage à l’ombre d’un géant, Marc Bloch

Il est de ces rendez-vous qui semblent moins choisis par l’homme que dictés par le souffle des temps. Mardi prochain, dans la salle feutrée de l’Université de Perpignan, Suzette Bloch, petite-fille de l’illustre historien et résistant Marc Bloch, prendra la parole au nom d’une mémoire. À 14 heures, tous ceux qui ont lu, admiré ou simplement entendu le nom de cet intellectuel de fer forgé par l’histoire et pour l’histoire, se rassembleront pour entendre résonner son œuvre et ses combats.

L’Étrange défaite : un cri d’alerte depuis l’abîme

Marc Bloch, cet homme pour qui les vérités de l’histoire n’étaient jamais simples, a écrit, dans le tourment de l’été 1940, un ouvrage qui reste aujourd’hui encore une gifle assénée à la France, pour la réveiller. L’Étrange défaite, publié en 1946, n’est pas seulement le récit de l’effondrement d’une armée ; c’est l’autopsie d’une nation prise au piège de ses propres errements. Bloch, de sa plume dense et acérée, a su pointer sans concession les maux profonds d’une France déchirée, aux prises avec ses illusions et ses faiblesses structurelles. Ce livre, Suzanne Bloch le fera revivre, dans toute son âpreté, dans toute son urgence.

Les Rois thaumaturges : une porte ouverte sur les mentalités anciennes

Mais Bloch n’était pas qu’un historien du présent douloureux ; il était aussi l’explorateur des croyances enfouies, le défricheur des mystères. Les Rois thaumaturges, son ouvrage de 1924, en est le témoin éclatant. Ici, Bloch nous entraîne dans l’univers surnaturel attribué à la royauté médiévale, là où les souverains touchaient les écrouelles et guérissaient par la grâce divine, ou du moins par celle que leurs peuples voulaient bien leur prêter. Suzette évoquera sans doute cette œuvre comme l’un des premiers jalons de l’anthropologie historique, cet espace où l’histoire rencontre les esprits et les sensibilités d’une autre époque.

Apologie pour l’histoire ou le Métier d’historien : le testament intellectuel

Et puis, il y aura l’Apologie pour l’histoire. Écrit dans les heures sombres de 1940 à 1943, inachevé comme tant de rêves brisés par la guerre, cet ouvrage posthume, publié en 1949, est aujourd’hui un texte fondateur. Ici, Marc Bloch ne dissèque plus des faits ni des puissants ; il se penche sur sa propre science, sur la discipline historique elle-même. Il y pose la question redoutable de la nature et des méthodes de l’histoire. Suzette, lors de cet hommage, nous invitera sans doute à méditer sur cette Apologie, ce testament qui est aussi un appel à voir l’histoire comme une quête de vérité, dépouillée de ses certitudes.

Une influence au-delà des années et des frontières

Marc Bloch, l’homme des Annales, l’homme de l’Histoire, reste une figure universelle. Dans le monde anglo-saxon, ses idées ont circulé bien après les années de silence en France, influençant des générations d’historiens et renouvelant les manières de penser le passé. Ce n’est qu’au début des années 90, avec la réédition critique de son œuvre, que la France, par la plume de Jacques Le Goff, redécouvre la profondeur et la modernité de son message.

Rendez-vous à l’université de Perpignan le 5 novembre, de 14h à 17h

Le 5 novembre prochain, c’est l’esprit d’un siècle qui se ravivera pour quelques heures au cœur de Perpignan. Suzette Bloch, non seulement héritière mais aussi gardienne d’une mémoire, nous y attendra, prête à nous conduire dans l’univers intellectuel et moral d’un homme que l’histoire n’a pas oublié. Un hommage, simple et sincère, à celui qui, avec le regard aigu d’un homme lucide et l’espoir têtu d’un patriote, a su nous rappeler que l’Histoire n’est pas une collection de faits mais un appel à la vigilance, un engagement pour l’avenir.

 

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2 novembre 2024 6 02 /11 /novembre /2024 18:22

"L’artiste libertaire Jan Bucquoy, porte drapeau de la cause anarchiste et figure mythique de la vie bruxelloise est un  personnage hors-série. Mais derrière l’image de trublion sans cause, incontrôlable et capable des pires provocations burlesques, se cache un être complexe, d’une profondeur insoupçonnée.

Sur l’agenda de Jan Bucquoy, la date du 21 mai, jour anniversaire de la Commune, est cerclée de noir. Ce jour-là, tous les ans, à 14h pétantes, avec quelques amis ralliés à sa cause, il quitte son quartier général du Dolle Mol, un café de la rue des Eperonniers, à Bruxelles, et, drapeau rouge et noir orné d’une banane sur l’épaule, il se dirige d’un pas décidé vers le Palais Royal, lieu emblématique du pouvoir en place. Son objectif ? Prendre le palais d’assaut et tenter un coup d’Etat ! Ni plus ni moins. Evidemment, chaque année, Jan Bucquoy se fait gentiment coffrer par la police pour avoir franchi en force la zone neutre interdite à toute manifestation. Et, chaque année, il ressort hilare du commissariat en proclamant que c’est une victoire, un coup d’Etat à la belge !

Noël Gaudin, le plus célèbre entarteur du Plat Pays, reste très sceptique quant aux méthodes de son vieil ami : «Je ne trouve pas ça extraordinairement malicieux. Pour ma part, je préfère l’attentat pâtissier. Mais puisque le splendide Jan Bucquoy, qui a mis toute sa vie dans cette aventure corrosive, a décidé de faire ce drôle de coup d’Etat, advienne que pourra, j’y vais aussi ! » le clou d'éclat permanent

Le coup d'éclat permanent de capitaine Flandre

Ah, mes p’tits poulets, vous connaissez pas encore Jan Bucquoy fiche technique? Une sorte de "général Alcazar" belge, celui-là ! Mais si, tu sais, le général aux airs révolutionnaires qui passe son temps à comploter contre l’oppresseur dans Tintin et les Picaros (la vie politique des belges). Eh bien, Bucquoy Jan in Perpignan, c’est un peu ça, version moules-frites et humour au vitriol. Il se prend pour un guerrier des arts, et son terrain de jeu, c’est le Palais Royal de Bruxelles, rien que ça !

Entre 2005 et 2010, notre Jan a tenté pas moins de cinq fois de prendre d’assaut le palais.

Et pas à la manière d’un soldat, non ! Lui, il y va tout en poésie et en burlesque, comme si c’était une performance au théâtre. Une conquête symbolique, qu’il disait, un pied de nez à la royauté, l’artillerie remplacée par des idées. Mais bien sûr, ça a fait du bruit, forcément ! Les médias et les curieux se sont régalés, les institutions belges un peu moins. Entre nous, c’est pas le genre de mec qui tient la langue dans sa poche.

Evidemment, à force de titiller la couronne et de piquer les fesses du pouvoir, il s’est pris quelques procès dans la tronche, pour lèse-majesté, pas moins !

Parce que oui, en Belgique, attaquer la dignité du roi, c’est encore sérieux, et Jan, il s’est retrouvé à défiler devant les juges plus d’une fois.

Mais c’est mal connaître le bougre ! Rien que ça, ça l’a pas calmé, ça l’a même motivé. Depuis, il continue à secouer les cocotiers et à amuser la galerie, toujours prêt à bousculer le bourgeois et à dynamiter les conventions.

Art, cinéma, performances improbables, il touche à tout, le Jan ! Et il fait jaser le monde, remettant en question toutes les belles structures de la société belge.

En résumé, Bucquoy , c’est le général Alcazar bio, mais en plus pince-sans-rire et en plus persistant. Et tant que la Belgique aura des palais, des rois, et des conventions, ce bon vieux Jan trouvera bien quelque chose à leur balancer dans les gencives.

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