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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 17:02

"Giovanni Drogo a choisi la carrière des armes. Dans une forteresse oubliée, aux confins de la frontière du Nord, il attendra de longues années, face à l'étendue aride, le début d'une guerre improbable. Jusqu'au jour où les mirages du désert s'animeront." texte bande annonce du "Désert des tartares" de l'italien Dino Buzzati https://www.youtube.com/watch?v=LTlL5YXIY1M . Aussi le perpignanais est un autre Giovanni Drogo qui attend en permanence le changement dans la ville qui ne dort jamais puisqu'elle fait tout le temps la sieste..

.Les perpignanais ont attendu le théâtre de l'archipel, la gare TGV, le campus Mailly, le retour des étudiants en centre ville ,le transfert de l'office du tourisme à la loge de mer, des événements architecturaux ou politiques qui feraient basculer la ville dans la modernité ou une autre dimension. La publicité a été faite par des entités publiques qui avaient recyclées avec plus ou moins de fortune , la fameuse phrase "demain, on rase gratis!" . C'est que le perpignanais a l'espoir chevillé au corps (en attendant le diable) , comme l'amoureux transi qui attend que sa belle laisse tomber son mouchoir afin qu'il se ramasse et existe enfin dans le regard de celle-ci. Mais le temps passe et passe encore le temps , et il se dit que ce sera pour la prochaine fois, un autre bâtiment construit (car quand le bâtiment v....mais comme même le bâtit ment...) ou une élection prochaine. Les jeunes candidats comme les vieux promettent comme des promoteurs, sur plan et même en 3D. 

"Quelle triste erreur, pensa Drogo, peut-être en est-il ainsi de tout, nous nous croyons entourés de créatures semblables à nous et, au lieu de cela, il n'y a que gel, pierres qui parlent une langue étrangère ; on est sur le point de saluer un ami, mais le bras retombe inerte, le sourire s'éteint, parce que l'on s'aperçoit que l'on est complètement seul."

(it) Le Désert des Tartares, Dino Buzzati

Chaque fois qu'il tend la main vers ce qu'il pense devoir obtenir la perspective s’étire et semble fuir à l'horizon comme pour Tantale dans le Tartare reporté aux calendes des grecs.  


"Mais une question lui vint ensuite à l'esprit : et si tout était une erreur ?"

(it) Le Désert des Tartares, Dino Buzzati

 Alors Perpignan serait-elle la métaphore de la punition , un lieu où l'on purgerait un karma chargé? Et les équipes municipales et autres élus du conseil général ne seraient que l'instrument de cette punition contre lesquels nous ne devrions pas nous opposer et même les remercier pour prendre leur temps pour nous purifier des pêchers de nos vies précédentes. Ainsi donc rien ne peut aboutir à Perpignan, parce que ce n'est pas l'objectif , l'objectif étant notre rédemption . Cette ville est là pour nous rendre humble. Tout perpignanais est un Sisyphe en puissance et Perpignan est le rocher qu'il doit rouler jusqu'en haut , pour le remonter à nouveau   .

"[...] Drogo s'aperçut à quel point les hommes restent toujours séparés l'un de l'autre malgré l'affection qu'ils peuvent se porter ; il s'aperçut que, si quelqu'un souffre, sa douleur lui appartient en propre, nul ne peut l'en décharger si légèrement que ce soit ; il s'aperçut que, si quelqu'un souffre, autrui ne souffre pas pour cela, même si son amour est grand, et c'est cela qui fait la solitude de la vie."

(it) Le Désert des Tartares, Dino Buzzati

Ainsi donc, cette ville commande le stoïcisme, ou comme on dirait maintenant à la "résilience" qui ne peut être obtenue que par "le lâcher prise" , jusqu'à ce que Godot soit élu maire ou président du conseil départemental...

"Ce qui est certain, c'est que le temps est long, dans ces conditions, et nous pousse à le meubler d'agissements qui, comment dire, qui peuvent à première vue paraître raisonnables, mais dont nous avons l'habitude. Tu me diras que c'est pour empêcher notre raison de sombrer. C'est une affaire entendue. Mais n'erre-t-elle pas déjà dans la nuit permanente des grands fonds, voilà ce que je me demande parfois"

En attendant Godot de Samuel Beckett

article dédié à Jan Bucquoy...

 

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14 février 2018 3 14 /02 /février /2018 12:01

Où donc est-il question de Mas Marroch, de riz Koji, de peuple Sami, de Robert Parker, de mondial des oxydatifs secs, d’altération du beurre, de vieillissement agréable ou nauséabond, de Sicile et de Sardaigne, de Laureano Serres, de 100 mètres du centre du monde, de sercial, de morom , de renne fumé, de Reine Marie, d’Oristano, du danger de l’excès d’ignorance, de deux saumées de muscat en 1433, de rancune et de rancœur, de Benoît Danjou, de suovas, d’IGP, de décomposition en acide volatils, de vernaccia, des abbés Santol et Rous, de vieilles familles nobles, d’Alcover i Moll, de Nicolas Caudeville, d’exaltation de la cuisine, de ténacité…. et peut-être, au final, de Teddy Riner ?

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11 février 2018 7 11 /02 /février /2018 16:55
Les Liminanas au Médiator à Perpignan crédit photos Thierry Grillet

Samedi 10 février. Les Limiñanas défendaient la sortie de leur nouvel album Shadow people au Mediator à Perpignan. Certains témoins disent que la terre a tremblé. On cherche encore les lézardes sous les décibels.

Juste avant, on a eu droit au space show des Moowalks. Un trio de minots venus de feue la motor city Detroit. Au chant et à la guitare, Jacob Dean un éphèbe à frange blonde. Regard vide, corps aux limites de la possession. A ses côtés, deux miss âgées d’une petite vingtaine : Kate Gutwald (basse) et Kerrigan Pearce (batterie). Drôle d’ambiance les Moonwalks. Avec leurs trombines figées et élégamment fardées, leur présence désincarnée. Trois quart d’heure de ruptures rythmiques, de chants aux nerfs contenus, de fils mélodiques décousus. La cervelle qui lutte contre l’emprise barbiturique. Le Mediator remplit peu à peu sa jauge. Des jeunes, des vieux, des curieux, des convaincus qui se massent et s’entassent. Les rockers lunaires du Michigan remercient le public et disparaissent.
Sur scène, c’est le changement de plateau. Les zicos des Limiñanas viennent prêter la main pour câbler, régler et accorder les instruments. Marie Limiñanas, la cogneuse rousse et enjouée, se pose face à ses tambours et vérifie la hauteur de son micro. Lionel Limiñanas se fait exploser la gueule à coup de flash alors qu’il accorde sa gratte. Bien malgré lui, il est cette idole en gestation. Derrière, on voit la silhouette d’Ivan Telefunken s’affairer auprès de son matos psyché. Ce type est le plus barré de la bande. Il danse des transes. Renaud Picard est là aussi. Gratteux délicat au chant si pop. En fin de soirée, sa voix sera sirène et nous amènera débusquer les flamants roses des derniers étangs. A gauche et à droite, en arrière plan toujours, on voit deux autres barbus s’affairer : Mickey à la basse obsédante et Martin qui arpège son ukulélé ou fait hurler ses claviers. Anton Newcombe, l’ancien démon du Brian Jonestown Massacre, s’amuse sur scène à filmer le public avec son portable. Les stars filment le public ; le public filme les stars. Le pixel en dernier avatar du lien social. Porca miseria.
Les lumières s’éteignent. La salle est déjà en surchauffe. Au siècle dernier, l’oxygène du Mediator était embrumé d’entêtantes fragrances cannabiques. On fait avec l’asepsie du moment. Les plus audacieux sirotent une pisse d’âne nommée bière dans des gobelets en plastique. Les Limiñanas déboulent sur scène. Ça gueule, ça crie, ça gigote autour de moi. Je suis dans la fosse avec des excités. J’ai plus l’habitude. Un type me file des coups de coude. J’ai envie de le tarter. Lionel amorce le riff obsédant d’Ouverture. Moi qui avais lâché le rock depuis des années, je sais pas ce que je fous là. Ou bien si je le sais : je suis venu ré-offrir mes esgourdes au saignement des larsens. Avant tout, les Limiñanas sont un bloc de cohérence. Le son est granuleux et râpeux. La pulsation se cale sur un beat primitif. Je pense : Le Cri de Munch. Sur scène, le line-up se complète quand la très magnétique Nicka fait sonner son timbre d’enjôleuse.  
Presque une heure et demie de concert. Sans aucune opération de séduction. « Nous sommes les Limiñanas de Cabestany », sera la seule sortie notable de Lionel. Merde. Qu’ils jouent devant dix personnes dans un bar de village ou 1000 pékins au Mediator, les Limiñanas ne sont pas là pour plaire. Hormis la prestigieuse présence de Newcombe, le public catalan n’a droit à aucun traitement de faveur. On auraient pu croire mais non. Ce soir, les Limiñanas ne jouent pas à la maison. Ils jouent c’est tout. Ou plutôt non : ils sont. Paris ou Perpignan pour eux, c’est du kif. Dans une interview, Lionel avait abordé cette affaire d’intégrité : « La seule règle sur laquelle on ne reviendra jamais, c’est l’autonomie, ne jamais bosser avec un directeur artistique et continuer de sortir les disques au rythme qu’on veut. On ne veut pas que qui que ce soit foute son nez dans nos affaires. Si tu baisses ta culotte dans la musique c’est même plus la peine. » Les musiciens montent leurs boucles en intensité, enchaînent les pistes et les fureurs, fabriquent ce lourd tout en en cognements binaires. Quelque chose dans mes os devient friable. Le public est là pour ramasser ce qu’il peut. Et comme il est docile, il en redemande. On aura droit à deux bis. Avec en prime une resucée étonnamment organique du Gloria de Van Morrison. Puis ils quitteront la scène. Rapidement. Presque désinvoltes. Sans trop se soucier de nous. Qui restons au tapis, démembrés. Un sourire un peu béat sur les lèvres. Des confettis poisseux en guise de neurones. Demain les absents nous demanderont : « Alors c’était comment ? »
Je cherche encore les mots. 
 

"Les Liminanas" figurent aussi dans l'exposition et le livre "Daho l'aime pop" du chanteur Etienne Daho photographiés par Thierry Grillet

"Les Liminanas" figurent aussi dans l'exposition et le livre "Daho l'aime pop" du chanteur Etienne Daho photographiés par Thierry Grillet

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10 février 2018 6 10 /02 /février /2018 19:07

Clément Cividino et Marie Marcelino sont au désign, ce que les Liminanas sont à la musique: ils redonnent de la couleur à une époque . Le design a connu des envies plastiques, de couleurs, de formes, il a lui aussi voulu  conquérir l'espace: le design a voulu être un "futurisme" . Ainsi sont-ils pour leur travail, entre archéologues et spationautes, dans leur recherche du retour vers le futur! La planète est leur champ d'action, ils chinent, restaurent ou font restaurer, exposent et revendent dans le monde entier, et  Perpignan est le centre du monde où se concentre tout cela! 

Ils ont déjà été remarqué par l'émission culturelle de Léa Salamé "Stupéfiant" sur France 2https://www.youtube.com/watch?v=WFwjMD50LzA&t=8s et Clément Cividino est rentré dans le classement du magazine Technikart des personnes qui comptent.

A Perpignan, le duo à sa propre galerie showroom et lieu de stockage et leur bureau appartement à 2 pas de la gare TGV , juste à l'arrière de la friche des anciens courriers catalans. Ayant trouvé récemment une ancienne station service design de 100m2 en Finlande , il rêve de l'installer dans la friche pour débuter pour ce qui serait le début d'un espace interactif de design , où en plus de montrer, l'on pourrait apprendre à reconnaître et à restaurer, le lieu serait en péréquation avec la gare TGV et le centre d'art "àcentmètreducentredumonde" de l'excellent Vincent Madramany et pourrait constituer un pole d'attraction à la fois touristique et culturel pour la ville de Perpignan. Mais il leur faudra d'abord trouver des investisseurs visionnaires pour incarner le rêve ensemble...

Interview du pétillant Clément Cividino

Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville
Retour vers le futur du désign, les explorateurs du temps viennent de Perpignan! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville

 

Le désign s'expose au couvent des Minimes et ça fait le buzz! interview Clément Cividino par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/article-le-design-s-expose-au-couvent-des-minimes-et-a-fait-le-buzz-interview-clement-cividino-par-nicolas-114876926.html

 

Perpignan/ Jordi Vidal et Clément Cividino entre fermeture des beaux arts et Poptimisme! interview par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2014/08/perpignan-jordi-vidal-et-clement-cividino-entre-fermeture-des-beaux-arts-et-poptimisme-interview-par-nicolas-caudeville-0

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7 février 2018 3 07 /02 /février /2018 16:45
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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 15:57


Glocal est un mot-valise dont la genèse a accompagné la mondialisation (globalisation pour les anglo-saxons) ; dans la valise il y a "local" explicitement tandis que "global" est suggéré par analogie à une lettre près. C'est l'extension des activités économiques à la planète qui a incité les multinationales -conformément à leur obligation existentielle de croissance- à décliner leurs produits et services selon les pays et cultures diverses qu'elles se devaient d'investir. Bref il fallait localiser pour mieux vendre.

C'est ainsi qu'on a pu dire qu'à Perpignan le Mammouth (une des premières grandes surfaces) est arrivé en dansant la sardane. Mais rapidement le terme a servi à désigner une entité nouvelle, plus conforme à la formation du mot. C'est dorénavant serait un lieu symbolique de recollement des choses globales existantes avec des choses locales existantes : par exemple, à chanter en anglais sur des rythmes en vogue les beautés et mérites du pays catalan ou, symétriquement à brocarder en catalan, les incartades de tel ou tel président. Glocal a donc gagné en symétrie. C'est ce qui, me semble-t-il, fait aujourd'hui tout son intérêt. C’est un élargissement du cadre qui permet de mieux penser ou repenser les questions locales. C'est sur ce propos que portera mon argument.


Le global c'est la perte d'identité


Tous ceux qui veulent se projeter dans le global doivent, pour y être seulement perçus, pour se donner une chance d'y exister, en adopter les codes. Des interprètes, par exemple, dans quelque domaine artistique que ce soit, doivent s’exprimer dans un anglais acceptable et se produire visuellement dans des codes vestimentaires et capillaires universellement partagés. Le concours de l’Eurovision en est l’illustration canonique. Quelques uns peuvent encore vendre une particularité locale mais alors elle devra retenir l’attention par un exotisme très marqué validable à l’international. L’exemple canonique est ici celui des Gypsy Kings , le groupe français qui a vendu le plus d’albums depuis 1982, qui a fait selon Wikipedia "autant de tours du monde que d’années de carrière", en exploitant allègrement un mélange de flamenco, de pop music et de rumba catalane. Mais c’est au prix "d’une faible reconnaissance dans leur pays d’origine". A la fin de leurs concerts disait le chanteur Nicolas Reyes, on leur demande s’ils sont espagnols ou mexicains (1). Dans tous ces cas l’identité d’origine est soit gommée soit détournée, exfiltrée, pour être vendable. Et perdre son identité c’est tout simplement se perdre.
 

Le local c'est l'enfermement dans un petit périmètre

A l’inverse le local pour se faire accepter dans son périmètre d’origine est contraint de forcer le trait et de justifier en permanence sa pureté socio-culturelle sur l’aire qu’il habite, et commencer par épater sa concierge, s’il en a une. Cela le rend d’autant moins exportable, pour cause d’étrangeté rédhibitoire. La clé presque exclusive de cet enfermement est la notion "d’artiste local" dont j’ai pu constater qu’elle déplaisait souverainement en général à ceux auxquels on l’appliquait. C’est ressenti quasiment comme une assignation à résidence. De plus, ce domaine est un enfer pavé de bonnes intentions tant il est vrai que la promotion acharnée du local et la célébration locale de ses mérites a pour effet de créer dans les esprits un couple oppositif local-global dans lequel chacun exclut radicalement l’autre. Local ou global, il faut choisir. L’artiste local est, de facto un artiste "rétréci" à l'échelle de sa localité. Mais on peut comprendre que cela suffise au bonheur de certains.es, et il serait stupide et injuste de jeter la pierre à quiconque.
 

Le glocal est un art nouveau

S’évader de cette prison locale par une démarche volontaire est une gageure. Elle a de très fortes chances d'apparaître comme un reniement aux yeux du public local. Le local exacerbé inhibe les désirs libérateurs. Le ressort de la motivation "économique" est certainement contre-productif dans la mesure où il pousse à singer les recettes qui marchent à l'extérieur. L’originalité de la création locale devient alors la pire des recommandations et les talents nouveaux se perdent dans d’improbables et pâles imitations. Je postule donc que les cas d’évasion constatés sont, en quelque sorte, des émergences involontaires inconscientes. On y trouve une aspiration naturelle et spontanée vers le glocal ; elles adviennent sans calcul préalable ; elles ne nécessitent aucune altération de la performance (au sens anglo-saxon de ce terme). Simplement le champ s’ouvre sous les pas de ceux.celles qui mettent en valeur  - parce que c’est aussi leur projet plus ou moins conscient-  des dimensions universelles dans leur pratique. Comment ne pas évoquer ici la carrière de Luis LLach, artiste "glocal" par excellence. Avec l’Estaca il a donné forme artistique à la contestation en Pologne -et dans combien d’autres pays-  avec la seule allégorie du pieu auquel nous sommes tous attachés » ; il a fait un triomphe au Japon en chantant en Catalan les mêmes chansons qu’à Barcelona ou Perpinya, et, revêtu de cette universalité, il est revenu dans ses terres représenter une circonscription au gouvernement de Catalunya. Le chanteur Cali joue dans la même cour : on a pu le voir avec le même naturel au stade Aimé Giral ou sur une tribune politique en période électorale porter l’espérance populaire et universelle du bonheur (2). Dans un autre domaine Barcelone, -ville-monde- constitue un exemple tout aussi convaincant. Le duo de Montserrat Caballé et de Freddy Mercury chantant Barcelona qui devait ouvrir les Jeux Olympiques de 1992 l’illustrent à merveille (illustration ci-dessus).
 

Le local peut-être la grenouille de la fable

On objectera que c’est peut-être l’acharnement au travail, la volonté d’arriver, voire une ambition démesurée qui sont à l’origine du succès "hors les murs". Et l’on n’oubliera pas de parler de talent. Mais qu’est-ce que le talent sinon cette faculté d’appréhender le monde et d’y trouver une place. C’est Jean Giono, qui s'est surnommé lui-même "le voyageur immobile" disait : "je me suis efforcé de décrire le monde non pas comme il est mais comme il est quand je m’y ajoute, ce qui, évidemment, ne le simplifie pas".
S’ajouter sans se renier au monde globalisé, voilà le défi de l’artiste local qui se trouvant à l’étroit sur son aire, sûr de son talent s’attache à cultiver l’universalité dans ses productions les plus personnelles.
Et c’est très compliqué !

NOTES

http://www.parismatch.com/Culture/Musique/Les-Gipsy-Kings-le-temps-des-gitans-549700,  Paris Match, le 21/02/2014, entretien avec Benjamin Locoge.
2 C'est quand le bonheur ?
3 Dans mon blog "Les signes du temps"(http://robertmarty.unblog.fr/) commencé en janvier 2009, les 150 articles sont classés selon les 3 catégories qui font l'objet du présent article.

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4 février 2018 7 04 /02 /février /2018 13:53
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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 21:12

Dans une période qui s'aseptise, où il y a un parfum de dénégation de lutte des classes pour mettre en avant la lutte des places des premiers de cordée harcelés par les passions tristes de la jalousie de la France d'en bas en sous France, qu'il est bon de réécouter une musique qui savait ce que c'était que la protestation . On pense au rock, au punk, à la folk, mais le jazz a aussi été un vecteur protestataire."Attention l'armée" est la réédition d'un jazz des année 70 qui ne mâchait pas ses mots.

"Et toi .. ! Avec ton char qu'est-ce que tu fous sur mon champ ?". Le ton est donné, le ras-le-bol est général.

2 catalans et un allemands, à savoir Jean-Bernard Bassach, Gregory Tuban et Markus Detmer on fait à la fois un travail à la fois historique et musical en retrouvant rééditant cette perle http://www.bornbadrecords.net/releases/bb057-va-mobilisation-generale-protest-and-spirit-jazz-from-france-1970-1976/

Interview Jean-Bernard Bassach 

Perpignan: réédition d'un disque vinyle  par un collectif de catalan 'attention l'armée' ! interview Jean-Bernard Bassach par Nicolas Caudeville
Perpignan: réédition d'un disque vinyle  par un collectif de catalan 'attention l'armée' ! interview Jean-Bernard Bassach par Nicolas Caudeville
Perpignan: réédition d'un disque vinyle  par un collectif de catalan 'attention l'armée' ! interview Jean-Bernard Bassach par Nicolas Caudeville
Perpignan: réédition d'un disque vinyle  par un collectif de catalan 'attention l'armée' ! interview Jean-Bernard Bassach par Nicolas Caudeville
Perpignan: réédition d'un disque vinyle  par un collectif de catalan 'attention l'armée' ! interview Jean-Bernard Bassach par Nicolas Caudeville
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3 février 2018 6 03 /02 /février /2018 19:42

Présentation des activités photographiques de l'association BOP ainsi que de sa revue "Photo Analogies".par Arnaud de Grave animé par Nicolas Caudeville à la librairie Torcatis rue Mailly à Perpignan à 11 heure

Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis
Vidéo:Perpignan: la photo argentique et à l'image, ce que le vinyle est à la musique! Arnaud de Grave:Présentation du magazine BOP Photo Analogies librairie Torcatis

 

Perpignan: présentation du Mag de photo argentique 'photo analogie' à la librairie Torcatis! interview Arnaud de Grave par Nicolas Caudeville

http://l.archipel.contre-attaque.over-blog.fr/2018/01/perpignan-presentation-du-mag-de-photo-argentique-photo-analogie-a-la-librairie-torcatis-interview-arnaud-de-grave-par-nicolas-caude

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1 février 2018 4 01 /02 /février /2018 16:24

Engagez-vous qui disaient ! Rengagez-vous! Les commerçants et particulièrement les restaurateurs de la place Rigaud et plus largement les restaurateurs du centre-ville agonisant qui attendent la grosse vague, les étudiants en droit pour la surfer, le D-Day et son débarquement massif, pas pour les repousser depuis leurs bunkers.

C'est que la propagande de l'université et de la mairie de Perpignan avaient sur-communiqué sur le retour des étudiants en centre ville, qui devaient le régénérer , voir quasiment l’ensemencer pour qu'il refleurisse de nouveau entourer d'une chorale d'arc-ciels .

Mais voilà, les inaugurations et leurs discours se sont succèdés et les étudiants qui arrivent au comptes gouttes ne claquent pas leur artiche dans les restos en orgies décadentes. Ils se pressent au Carrefours Market pour acheter des sandwichs et ou des plats à réchauffer dans le micro-onde de leur salle de repos vitrée. 
Mais c'est qu'il y a des restaurateurs qui ont investi en prévision de la manne et qui perdent de l'argent . Place Rigaud, il y a les Passengers et le Pams. Et c'est le Pams qui est tombé (pour elle) le premier . Michèle Larno-Perrin a investi  et s'est investie, transformant un café associatif à destination exotique en lieu "cosi" dans une logique de ré-gentrification de la place depuis le mois de juin de l'année dernière.

Mais les promesses n'étant pas tenues, elle a fait évoluer les propositions de son établissement au fur et à mesures du temps et de l'envie: petits déjeuners et déjeuners, tapas et apéritifs, concerts, événements culturels...

Michèle faisait la part belle aux artistes d'ici, qu'ils soient musiciens ou peintres!

Mais rien ni a fait.

Mais il y eut une conjonction de mauvaises situations, des travaux, des travaux, du bruit, de la poussières, des difficultés de parking, d'accessibilité et la dessus , l'arrivée des halles Vauban qui rajoute une concurrence là où le public n'est déjà pas si nombreux. Donc quasi 6 mois après son ouverture le Pam's jette l'éponge. Il avait ouvert sur une réunion du club de la presse et des communicants, il ferme de même . 

On aurait pu dire le Sud, si on avait laissé le temps de durer longtemps! 

Mais à Perpignan, les bonnes choses ne durent pas longtemps. Vous me direz que c'est le risque de tout commerce. Mais à Perpignan, la politique municipale et les promesses de l'université ont rajouté du risque au risque,  parce que ces gens la, font prendre les risques aux autres: à ceux qui ont le malheur de les écouter et de les croire. Il y aura des articles dans la presse pour re-transmettre leur discours. Mais il n'y aura pas erratum pour dire à quel point ces discours n'étaient pas bio, contenaient des OGMs et constituaient ce qu'on pourrait qualifier de "publicité mensongère", voir carrément de "duplicité mensongère" . 

Alors où sont les accords pris avec l'UCAP (l'association des commerçants du centre ville de Perpignan). A quoi l'agenda étudiant spécialement édité pour l'événement a-t-il servi (s'il a jamais été distribué) . Il faut demander des comptes aux responsables. Parce que c'est trop facile à la fin. Combien de Pam's faudra-t-il attendre? Avec pour seul réaction: "ha , c'est dommage!"

L’incompétence de certains pèse sur la plupart . Mais la lâcheté de la plupart démultiplie le poids de l’incompétence de certains. On paye toujours au prix fort les lâchetés individuelles au prix de notre confort personnel. La lâcheté est toujours un mauvais calcul !

L'archipel contre attaque avait enregistré de nombreuses interview, notamment celle du réalisateur tel, Jan Bucquois qui avait fini lui aussi par partir de la place Rigaud, de Perpignan, du Roussillon pour retourner chez lui en Belgique. Ce territoire tenu par des médiocres a la passion triste de gâcher les personnes de talent, comme pour se venger de leur propre médiocrité!

Perpignan/Place Rigaud: c'est l'amère Michèle qui a perdu son Pam's!  par Nicolas Caudeville
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