Mon garagiste me disait il y a quelques mois, que sa femme voulait divorcer, parce qu'il allait régulièrement à La Jonquera "tirer un coup". "Elle veux me quitter pour une petite connerie comme ça» m'expliquait-il. Cette anecdote "perso" montre bien qu’ici en Catalogne Nord, aller voir "les putes en Espagne” , fait maintenant partie des distractions et loisirs masculins socialement acceptés! Sans trop en parler, quand même (on ne sait jamais, ta femme pourrait être comme celle de mon exgaragiste qui, effectivement, a divorcé et vendu l'entreprise)!
Des voix s'élèvent, heureusement, contre cette exploitation humaine. Mais ici, tout le monde se voile la face: c’est devenu une habitude aller “en Espagne”, acheter du tabac, de l'alcool et se faire une ado à la limite de l'âge adulte. Et cela est valable pour les jeunes , vieux, bourgeois et ouvriers, sportifs et sédentaires. Les associations féministes ont manifesté à la frontière “, contre la prostitution et l'exploitation des femmes” avec le soutien de certains élus de gauche du Conseil Général, comme Ségolène Neuville,, et aussi du président de la région Languedoc-Roussillon Christian Bourquin. Ils denoncent le laxisme "en Catalogne": comme si le mal venait de là, derrière la frontière.
Une frontière qui permettrait de protéger "les français" d’un laisser aller qui officialise les bordels et permet que les routes soient bordées de prostituées qui offrent leurs services à l’air libre.
Mieux-vaudrait , peut-être, que politiciens, féministes et citoyens indignés avec la “permissivité catalane" regardent bien, par chez nous. Parce que, avouons-le, où finissent souvent la soirée nos adolescents quand ils sortent? Aux putes à La Jonquera. Où finissent la troisième mi-temps, les clubs de rugby toutes catégories confondues? Aux putes à La Jonquera. Et les groupes d'amis, après un repas entre copains? Aux putes à La Jonquera. Et ces maris serviables, qui disent à leurs épouses qu’ils font aller-retour pour faire les courses “en Espagne?" Aux putes à La Jonquera!
Double discours, double morale. Affirmer que “en France” cela n'arrive pas, pendant que 80% des clients de la prostitution de la région de Gérone sont de nationalité française. Quatre-vingt pour cent! Les réseaux de prostitution qui exploitent les pauvres filles adolescentes sont enrichis par l'argent de quatre-vingts pour cent d'honnêtes citoyens français! L'argent du joueur de rugby, de nos ados, de vos maris irréprochables, des nos élus, va dans les poches des trafiquants sans scrupules.
Quand verra-t-on, une manif de féministes soutenues par le Conseil Régional et Régional en plein centre de Perpignan? Une manif pour dénoncer ses propres maris, frères et fils, complices de la traite de blanches? Quand, nos institutions vont-elles retirer les subventions aux associations et clubs sportifs qui terminent leurs célébrations aux putes “en Espagne"? Quatre-vingt pour cent! Avant de vouloir imposer des règles morales “en Catalogne" nous pourrions commencer à les appliques ici, dans le “département des Pyrénées Orientales”
crédit (photos El PuntAvui)
http://blogs.elpunt.cat/aleixrenye/2011/11/28/el-teu-home-i-els-teus-fills-van-de-putes/
Le discours d'Aleix Renyé vous semble poussé, écoutez la 5 minutes (utilisez le curseur sur le lecteur) de l'interview de Dominique Sistach(de deux ans déjà) politologue et sociologue de l'université de Perpignan , qui sortira bientôt un livre sur le sujet