3 novembre 2013
7
03
/11
/novembre
/2013
20:06

On nous répète souvent, jusqu'à la nausée que nous sommes "individualistes". C'est à dire que nous pensons que nous pouvons nous
tirer tout seul de ce merdier que devient la société. Problème étant, plus nous nous comportons finalement en égoïste, en niant notre inter action avec les autres, plus la société se dégrade et
plus plus nos vies communes en reçoivent les dégâts collatéraux. Preuve encore ce matin. Je vis à coté de la place Cassanyes, plus grand marché public de la ville de Perpignan. Ce matin, je vais
sortir de chez moi. Mais un gros quatre/quatre est garé devant ma porte, bien serré: impossible de sortir. Déjà, la semaine dernière, ouvrant ma porte, au bon moment, j'avais pu empêcher un autre
automobiliste de faire de même. L'apostrophant, je lui demande, pourquoi, il se gare devant ma (une) porte, bouchant ainsi la sortie des habitants du lieu. Il fait d'abord mine de ne pas voir que
l'on s'adresse à lui. Puis, lui posant la main sur son épaule à travers de sa fenêtre ouverte (il faisait encore chaud), il est bien obligé de se rendre compte que je ne suis pas une voix dans sa
tête et que je pourrais bien être une main dans sa gueule (C'est que tant que je ne suis pas allé à la messe, j'ai le dimanche matin violent) Il me répond alors d'une voix perdue:" Je croyais que
la maison était abandonnée!". Et de se dépêcher de partir...
Ce matin, le gougnafier était déjà parti. Impossible de passer. Je demande à une voisine gitane (en catalan) de le dire à ma
cafetière préférée (bar Cassanyès chez Gilles) sa mère fait le tour du marché pour trouver des policiers municipaux. Ceux-ci intervinrent rapidement une demi heure plus tard la fourrière retirait
le véhicule.

Imaginons, qu'une personne soit cardiaques et qu'elle fasse une crise, ou tout autre cas tragique. La personne bloquant la porte
d'une bâtisse est dans la "mise en danger d'autrui" article 121.3 du code pénal.
Mais surtout, ce qu'il faut retenir, c'est que cette personne, n'en avait rien à foutre. Il pensait sûrement qu'il n'y avait aucun
mal, et qu'il aurait été "bien con" de ne pas le faire. Que de toute manière, c'est ce n'était pas lui, ç'aurait été un autre. Donc, qu'il valait mieux que ce soit lui. Et que pour une fois,
qu'il n'est pas celui qui est humilié et qu'il est l'humiliateur: il ne va pas se priver. Et puis dans ce quartier, on peut tout se permettre.
Sauf que voilà, il va devoir payer la fourrière, récupérer sa voiture, payer et se trouver temporairement sans véhicule.
Cela lui aura-t-il servi de leçon. Non, il trouvera ce qui lui est arrivé "dégueulasse", et pestera contre "l'abruti" qui a appelé la police municipale. A l'avenir, il ne se risquera plus un
certains temps à faire de même, puis, recommencera...Parce dans son fort intérieur, il pense qu'un individualiste mène sa vie comme il l'entend, transcendant le "contrat social", les règles et
les lois qui sont pour les autres: les cons! Individualiste, c'est la manière "post-moderne" de dire connard!
