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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 10:19

gare1http://robertmarty.unblog.fr

En créant « El centre del món » la ville de Perpignan prétend « relever les défis du XXIe siècle ». Y sont réunis une gare TGV, un centre commercial, un centre d’affaires et deux hôtels. Sa dénomination trouve évidemment sa source dans les circonvolutions de la vision dalinienne du monde. On peut réduire sa portée à cette simple référence. C’est la visée de la communication officielle. On pense pouvoir bénéficier sans aucun risque de la notoriété du Maître Catalan. Cependant c’est malgré tout un alea que de situer aussi nettement cette réalisation urbanistique dans le champ de l’irrationalité surréaliste accolé au nom de Salvador Dali.  Il est possible que la signification agissante, celle qui détermine attitudes et comportements, se loge dans les méandres de sa pensée. Dans cette perspective un bref examen de sa méthode « paranoïaque-critique » nous sera d’une grande utilité. Elle pourrait nous permettre d’appréhender le vécu du visiteur ou de l’usager qui  se trouve immergé dans cet espace … et d’évaluer les risques encourus …

La méthode : la part non-négligeable du délire.

Fondamentalement et en dépit des provocations et des excentricités de son génial créateur il s’agit de connaissance. Dali décrit lui-même sa méthode comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur la critique objective et systématique des associations et interprétations délirantes ». En d’autres termes les délires individuels peuvent être rattachés à l’appropriation collective du monde par la connaissance. Une attitude cognitive finalement post moderne et qui vaut bien les délires de l’astrologie ou de la numérologie qui envahissent notre presse. En ce qui concerne la gare de Perpignan il s’agit moins de délire que d’une hypothèse scientifique posée à l’origine par Wegener et qui a ouvert la voie à la moderne « tectonique des plaques ». Au départ on trouve donc une tentative de fonder scientifiquement le propos. L’honnêteté intellectuelle impose alors d’en exposer intégralement la genèse.

La dérive des continents**

A l’origine de cette hypothèse  il y a une forte similitude dans le tracé des côtes de part et d’autre de l’Atlantique. De plus elle s’appuie sur  des faits d’observation qui peuvent être expliqués par une dérive des continents : des fossiles des mêmes plantes et animaux terrestres datant de 240 à 260 millions d’années ont été observés de chaque côté de l’océan. Ils sont représentés ci-dessous par des figures de même forme et de même couleur :

En recollant les continents selon ces indications on obtient

gare2.jpg

La méthode Dali, appliquée par les soins du Maître, conduit à conférer à la gare de Perpignan le rôle d’une sorte de rivet d’assemblage entre les plaques tectoniques qui aurait tenu bon pendant toutes ces années et évité aux Catalans de vivre aujourd’hui en Australie au milieu « d’horrriPles kangourrous »*** ! Son apport « paranoïaque » a donc simplement consisté à remonter le temps avec Wegener et à situer l’emplacement de la future gare de Perpignan dans le monde hypothétique du savant. C’est du délire certes mais il n’en présente pas la caractéristique fondamentale qui est de relever d’un verbalisme incohérent. Bref, ça se tient !

 

Perpétuation du délire dalinien ?

On ne peut répondre à cette question abstraitement, hors de toute expérience. Mais il faut bien avoir présent à l’esprit que l’entrée dans un délire a des conséquences pratiques. Un aliéné qui prétend s’appeler Napoléon, par exemple, se rend crédible à ses propres yeux en gardant sa main droite dans son gilet et en nommant autour de lui des cohortes de maréchaux. En conséquence on peut se demander à bon droit quels vont être les discours et les actes publics des promoteurs du projet pour accréditer factuellement le nom donné à cet espace. Déjà la communication institutionnelle de la ville donne le ton :  » Avec El Centre del Món, Perpignan entre dans le XXIème siècle et ses conceptions si différentes de celles qui ont dominé le siècle précédent. » On prétend donc avoir fait « différent » sauf qu’une simple visite rappelle bien des réalisations urbanistiques que des villes pas très lointaines ont concrétisées il y a prés de 30 ans !

Le premier délire ne serait-il pas alors de transformer le comblement nettement surdimensionné d’un retard en une entrée glorieuse et en fanfare dans le nouveau siècle ?

C’est une expérience que chacun peut faire en empruntant le passage de l’ancienne gare (qui date du milieu du XIXème siècle). Devient-il subitement galerie d’accès … au XXIème siècle ou tout simplement à une boursouflure du dernier quart du XXème siècle ?

La confrontation qui a lieu à cet instant nous plonge-t-elle dans le  délire perpétué du Maître ? Serons-nous dedans ou dehors ? Là est la question …

* Le centre du monde

** http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s1/derive.html

*** Video à ne pas manquer :
    
 http://www.ina.fr/video/DVC8008299401/salvador-dalii-plateau-luce-perrot.fr.html

 

 

 Voir aussi:

Perpignan : La galerie du Centre del Mon se vide, la direction change...

http://www.lindependant.fr/2013/08/21/la-galerie-se-vide-la-direction-change,1783803.php

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