“Faire une élection, c'est raconter une histoire de telle façon que l'enfant qui sommeille en tout électeur croie que le candidat est le seul héros crédible de cette histoire.”
De Jacques Séguéla / L'Evénement du jeudi - 11 Octobre 1990
Or sus, mes amis, prêtez oreille à cette farce digne d’être mise en prose et chantée sur les places publiques ! Perpignan, cette bonne ville du midi, toute hérissée de cloîtres, tavernes et palais, se trouve embastillée sous la férule du redouté sire Louis Aliot, qui, à force de promesses sifflantes et d’airs populaciers, s’est assis en maître sur la grande écharpe tricolore. Mais voilà qu’un champion nouveau se lève, Maître Christophe Euzet, homme de lettres et de lois, qui se veut le délivreur de cette cité lasse et languissante.
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**Du règne d’Aliot, ou la fatigue des citoyens**
Louis Aliot, ce prévôt au verbe prompt, avait jadis promis à tout un chacun monts et merveilles : la sécurité pour les braves, l’ordre pour les dévoyés, et des rues propres comme des nappes à noces. Las ! Il advint que ses promesses ne furent que poussière et mirage. Les tavernes se vidèrent, les marchés décrurent, et le peuple, au lieu de chanter sous le soleil catalan, gémissait de lassitude.
Maître Euzet, observant ce triste tableau, s’écria : « Par le vin de Bacchus et les entrailles de Gargantua, Perpignan vaut mieux que ces fadaises populistes ! Il est temps de rendre vie et chaleur à cette bonne ville ! »
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**Du champion Euzet et de ses origines**
Ce maître Christophe, né sous le ciel perpignanais, mais devenu célèbre en terres héraultaises, n’est point novice en l’art des batailles politiques. Il fut député macroniste et érudit en droit, ce qui, en ces contrées de la Gascogne et du Roussillon, est à peu près aussi rare qu’un œuf de griffon. Or, las de ses voyages et des intrigues parisiennes, il décide de revenir au bercail, tel Ulysse retrouvant Ithaque, pour relever le défi et braver le terrible Aliot.
**"Perpignan il est temps" : ou comment rassembler les frères ennemis**
Maître Euzet, homme de grand esprit et de forte poigne, crée une association qu’il nomme « Perpignan il est temps ! » – un cri de ralliement qui, à lui seul, pourrait faire lever une armée de citoyens endormis. Mais l’astuce de cet homme subtil n’est point d’entrer seul en lice. Que nenni ! Il se fait rassembleur, unificateur, cherchant à unir sous une même bannière écologistes, centristes, socialistes et même quelques désabusés des promesses creuses d’Aliot.
Et tel Gargantua réunissant autour de lui compagnons de table et boute-en-train, il prêche la concorde, assurant que « l’union fait la force, et la division la déroute. »
--**Du programme et des grandes promesses**
Or, pour plaire à la foule, Maître Euzet se fait non seulement homme de verbe, mais aussi d’action. Il promet une économie relocalisée, des foires florissantes, des rues aussi animées qu’un banquet de noces, et une démocratie participative où chacun pourrait faire entendre sa voix, même entre deux gorgées de vin.
Mais attention, point de moulinets ou de promesses creuses. « Foin de vaines paroles ! » dit-il. « Ce que je propose, je le ferai, et je le ferai bien. » Et de clamer que la bonne gouvernance repose sur la justice sociale et la transparence, deux vertus rares dans les contrées administrées par son adversaire.
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**Du duel à venir et de la grande espérance**
Ainsi, la bataille pour la mairie s’annonce comme un duel digne des plus grands récits chevaleresques. D’un côté, sire Aliot, cuirassé de sa rhétorique populacière, entouré de ses séides et promettant des réformes qui n’en finissent jamais d’être repoussées. De l’autre, Maître Euzet, armé de son savoir et de son pragmatisme, prêt à défier l’adversaire sur le terrain des idées et des actes.
La foule, encore incertaine, murmure : « Parviendra-t-il à renverser ce despote et à réconcilier nos quartiers divisés ? » Et lui de répondre : « Mes amis, l’avenir ne se bâtit point avec des peurs, mais avec de l’audace et de l’espoir. »
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**Épilogue : une ville à réveiller**
Or donc, mes amis, tandis que les tambours de la campagne résonnent dans les rues de Perpignan, les esprits s’échauffent et les paris vont bon train. Aliot tiendra-t-il son bastion, ou bien Euzet, tel un nouvel Hercule, viendra-t-il nettoyer les écuries de la mairie ?
L’histoire ne le dit pas encore, mais si le bon peuple de Perpignan se lève et fait cause commune, qui sait ? Peut-être verrons-nous Maître Euzet porter l’écharpe tricolore, et notre bonne ville renaître, tel un phénix survolant le Canigou.
À boire et à rire, mes chers amis, et que vive Perpignan libre et prospère !