“La philosophie est une lutte contre la manière dont le langage ensorcelle notre intelligence.”
De Ludwig Wittgenstein / Tractatus logico-philosophicus
À l'observation de la situation politique tant nationale http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2024/08/guide-marketing-savoir-se-placer-sur-le-marche-de-la-politique-par-coach-dainar.html que locale http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/2024/08/perpignan-se-defile-combien-de-dali-et-de-gala-peuvent-danser-a-la-pointe-d-une-aiguille-nicolas-caudeville.html, nous nous sommes dit qu'elle était la conjonction et la conséquence des comportements humains décrits dans 2 ouvrages qui ont presque 10 ans : entre "Alain Deneault, auteur de La médiocratie" "et "Roland Gori, auteur de La fabrique des imposteurs" #causesetconséquences
Cette conversation imaginaire entre Alain Deneault et Roland Gori reflète leurs préoccupations communes sur les dangers de la médiocratie et de l’imposture dans notre société moderne...
Dialogue Platonicien entre Alain Deneault et Roland Gori
Scène : Une agora moderne, au cœur d’une université désertée par l’esprit critique. Alain Deneault, auteur de "La Médiocratie" https://shs.cairn.info/revue-humanisme-2016-2-page-118?lang=fr, et Roland Gori, auteur de "La Fabrique des Imposteurs", se rencontrent pour discuter de l'état actuel de la société et des systèmes de pouvoir. L'ombre d'une bibliothèque imposante les surplombe, témoin muet de leur dialogue.
Alain Deneault : Cher Roland, nous vivons une époque où les médiocres ont pris le pouvoir. Pas par un coup d’État, ni par une révolution violente, mais par une lente et inexorable prise de contrôle des institutions. Nous sommes témoins d’une « révolution anesthésiante » où l’originalité et la critique ont été étouffées par une norme médiocre.
Roland Gori : Tu as raison, Alain. Et je dirais même plus, cette médiocrité n'est pas seulement un problème d'incompétence ou de manque d'originalité, c'est une imposture. Dans notre société, l'imposteur prospère, car il maîtrise l'art de paraître plutôt que celui d'être. Il valorise la forme au détriment du fond, se complaît dans l'apparence et se nourrit de l'illusion.
Deneault : Exactement, et cette illusion a permis à des individus sans vision ni véritable compétence de s’ériger en figures d’autorité. Le pire, c’est que ces médiocres ne se contentent pas de stagner, ils façonnent des systèmes entiers autour de leur propre médiocrité. Le compromis devient une norme impérieuse, une valeur en soi. C’est l’apothéose de la moyenne.
Gori : Cette culture de la moyenne a un allié de taille : le conformisme. L’imposture, telle que je la décris, est la sœur siamoise du conformisme. Ensemble, ils créent un milieu où tout est standardisé, où l’individu doit se mouler aux attentes stériles de la société, préférant l’audience au mérite et le pragmatisme à la vérité.
Deneault : N’est-ce pas là le plus grand danger pour notre société ? Un monde où la pensée critique est sacrifiée sur l’autel de l’efficacité apparente. Nous vivons dans une démocratie de caméléons, comme tu le dis si bien. Chacun se fond dans le paysage, adopte les couleurs du moment, mais aucun n’ose se démarquer par la pensée.
Gori : Cette absence de pensée est justement le terreau fertile de l'imposture. Nos institutions, qu’elles soient politiques, académiques ou culturelles, valorisent le succès visible et superficiel. On ne demande plus aux individus de créer ou de penser, mais de suivre des procédures, de respecter des normes qui, en réalité, sont vides de sens.
Deneault : Et ce vide de sens engendre une société où l'individu est interchangeable. L’ordre médiocre que j’évoque ne se contente pas de promouvoir les plus moyens, il uniformise les esprits, transforme les institutions en machines de production de la conformité.
Gori : Nous sommes donc face à une culture qui fabrique des imposteurs de manière systématique. Chaque individu, pour réussir, doit se plier à ces faux-semblants, à cette illusion de compétence, à cette hypocrisie institutionnalisée. L'imposture n'est pas une dérive, mais une conséquence logique de notre organisation sociale.
Deneault : Et que faire alors ? Comment renverser cette tendance à l'anesthésie, ce règne de la médiocrité et de l'imposture ?
Gori : La solution ne viendra pas d’une énième réforme ou d’un changement de façade. Elle viendra d’un réveil des consciences, d’une résistance collective et individuelle. Nous devons encourager une pensée libre, critique, audacieuse. Une pensée qui refuse la facilité du conformisme et l’attrait des faux-semblants.
Deneault : C’est là tout l’enjeu. Pour briser ce cercle vicieux, il faut réhabiliter la véritable valeur du savoir, de l’esprit critique et de l’innovation. Il faut que l’éducation, la politique, et même l’économie cessent de célébrer la médiocrité et commencent à valoriser la diversité des idées et la profondeur de la pensée.
Gori : En somme, il faut que chacun ose se confronter à la vérité, même quand elle dérange, et ne plus se laisser bercer par les illusions confortables de l’imposture. Ce n’est qu’en cultivant l’ambition de la culture et l’audace de la liberté partagée que nous pourrons espérer construire un avenir qui dépasse la médiocrité et l’imposture.
Deneault : Nous devons être les artisans de ce réveil. Ensemble, par la pensée et l’action, nous pouvons créer une société qui ne soit pas un simulacre, mais un espace de véritable épanouissement humain.
la societe du chaos - L'archipel contre-attaque !
Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel ...
http://l-archipel-contre-attaque.over-blog.fr/tag/la%20societe%20du%20chaos/
lectures - L'archipel contre-attaque !
Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel ...
commenter cet article …