Perpignan, un soir d’avril 2022, trois spectacles en ville. Rien de plus.
Marine Le Pen fait la tournée des EHPAD et parle de jeunesse à des vieux, passéistes et en mort cérébrale depuis des décennies. À propos de Pétain, Georges Bernanos parlait « d’anémie mentale ». La France manque de fer, faut croire.
De vagues anti-fascistes, autoproclamés, comme tous les antifascistes de salon, tentent de faire un « Karnaval » place des Esplanades, bien loin des 3 000 personnes venues voir Marine. Peu imaginatifs et un poil lâches, les antifascistes 2022 fleurent bon le renfermé et la défaite. Loulou 2026, c’est déjà fait. Merci les gugus des Esplanades.
Et puis, et puis, il y a Jan Bucquoy. Oui, ma petite dame, Jan Bucquoy, himself !
Alors oui, il est Belge.
Et il faut être lucide, le seul truc bien avec la Belgique, c’est le Congo. Avec ce brave Léopold on s’était bien marré. Et puis ça nous a permis d’avoir « Au cœur des ténèbres ». Si on fait abstraction des 10 millions de morts, le bilan est franchement positif.
Mais Jan Bucquoy n’est pas Léopold, ou alors il le cache vachement bien.
Il serait plutôt du genre artiste. Limite provocateur, totalement libertaire, et un peu pâtissier (à cause d’un dénommé Noël Godin). Il est logique qu’il finisse à Perpignan, histoire de racheter ses pêchés.
N’oubliez pas, tout Perpignanais cache un lourd secret, une faute ignoble, qu’il doit expier.
Oui, à l’origine le tome 2 de « la Divine Comédie » devait s’appeler « Perpignan », mais pour des raisons marketings, l’éditeur de Dante a préféré « le Purgatoire ». C’est ballot.
Alors Jan Bucquoy est venu présenter le musée du slip à Perpignan. Et le Tout Perpignan Culturel était là !
En gros 40 personnes.
Mais attention, 40 personnes qui lisent des livres ; 40 personnes qui vont à des expositions ; 40 personnes qui considèrent que la culture est un besoin vital. Oui, 40 personnes pour qui les besoins ontologiques priment sur les besoins anthropologiques.
Vous trouvez que c’est grandiloquent ? Ben quoi, je vous ai dit que j’suis rentré seul et sobre. Vous avez cru que l’offense resterait impunie ?
Bref, on était 40 gus, autour d’une bière, à papoter, de choses et d’autres, en regardant des portraits de figures politiques majeures*, avec un slip sur la tête. Les figures politiques, s’entend, pas moi. Moi, je porte que des boxers. Question de bon goût.
Il faut reconnaître que dans le coin la culture c’est pas vendeur. On voit jamais les candidats dans les lieux culturels, ce qui est une forme de soulagement d’ailleurs. Ici c’est la « culture subventionnée » qui compte. Parce qu’il faut bien le dire, ça permet à des incultes de briller en société. Quand vous touchez 100 000 balles par an, vous êtes peu enclin à déclarer que l’adjoint au maire en charge de la culture est inculte, ou que la dernière fois que le Conseil départemental a commandé un livre, c’était pour réhabiliter Robert Brasillach.
Non, non, à Perpignan la « culture subventionnée » va bien, France Culture l’affirme.
Pour le reste de la création culturelle, ben, c’est pas jojo.
T’as juste 40 pèlerins qui se pointent au vernissage de l’expo d’un gars qui a sa propre page Wikipedia et a quand même fait un film avec Lolo Ferrari.
À Sparte, ils étaient 300 !
Je sais, ça n’a rien à voir, mais ça fait deux semaines que je veux la placer celle-là. Donc, acte !
Alors avec les copains présents, on s’est bien marré. On est même tombé sur un Belge, qui crèche à Bages, c’est dire s’il a des trucs à se reprocher, et qui a transformé sa maison en œuvre d’art. En plus son voisin brasse de la bière artisanale.
Le but d’un vernissage c’est de rencontrer des gens, dans un cadre sympathique et convivial. Des réseaux s’y créent, se côtoient. C’est le lieu idéal pour se bâtir une crédibilité, surtout si l’on veut gagner l’élection municipale.
Mais, comme je vous l’ai dit, les candidats ne viennent jamais !
#Loulou2026
*Non, Fabien Roussel n’est pas une figure politique majeure. Me faites pas dire ce que j’ai pas dit !
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