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L'archipel Contre-Attaque

  • : L'archipel contre-attaque !
  • : Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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  • L'archipel contre-attaque !
  • Depuis les émeutes de mai 2005, la situation de Perpignan et son agglomération(que certains appellent l'archipel) n'a fait que glisser de plus en plus vers les abysses: l'archipel contre attaque en fait la chronique!
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28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 15:53

« C’est dire que les classes moyennes n’ont pas vocation à combattre la domination sociale, mais au contraire à y participer pour aider à son accomplissement et en tirer quelque bénéfice pour leur part. Leurs membres sont, dans le principe, des substituts des maîtres. Ces derniers ne peuvent pas être partout et sont obligés de déléguer une partie de leurs pouvoirs à ceux qui les représentent auprès des classes laborieuses. »

 

La petite-bourgeoisie est la classe sociale la plus méprisée et la plus méprisable. Pourquoi ?

Parce qu’elle a le cul entre deux chaises et refuse de le reconnaître. Elle tangue, comme un bateau ivre, entre les dominants, qui la rejettent ostensiblement et les classes laborieuses, qu’elle préfère exploiter, croyant en retirer quelque profit, plutôt que de le lutter pour son émancipation.

Prenons l’exemple de Perpignan : en 2020, six listes avec un représentant de la petite-bourgeoisie à sa tête, une liste issue du prolétariat et deux listes de notables affairistes et réactionnaires.

Ces deux dernières sont les seules à avoir eu des élus. Les « vrais » bourgeois savent parler au « peuple », merci le cynisme. Les petits-bourgeois, engoncés dans ce qu’Alain Accardo nomme une « culture moyenne », ne peuvent que parler aux petits-bourgeois. Dans une ville extrêmement pauvre, cela ne suffit pas pour gagner une élection.

 

« Au fond, pour le capitalisme, la meilleure population, la plus réceptive, la plus docile et la plus enthousiaste, serait une population complètement atomisée et infantilisée d’adolescents perpétuels dont les liens de solidarité seraient réduits à des échanges groupusculaires, fusionnels et festifs, une population de consommateurs effrénés, dont les membres n’auraient plus rien en commun que le projet de jouir ensemble, de « s’éclater » indéfiniment, prisonniers béats d’un sybaritisme invertébré, c’est-à-dire d’un style de vie moralement anomique, où l’atrophie de la dimension éthique serait compensée par l’hypertrophie de la dimension esthétique, où le but de la vie serait de « se faire du bien » à défaut de faire le bien. »

Cette culture moyenne fait de la petite bourgeoisie l’allié sans faille du capitalisme écocide et du néolibéralisme assassin.

Avec des « écologistes » défonçant des plages pour y construire des ports pétroliers, avec des « libertaires » se vantant de voter à droite, avec des « mondialistes » anti-migrations et anti-migrants, la petite-bourgeoisie perpignanaise est un bon exemple du grand n’importe quoi que représente cette classe sociale.

C’est tout le propos de ce petit livre de 150 pages, écrit par un sociologue bourdieusien et chroniqueur dans La Décroissance.

Mais ce pamphlet, aussi humoristique soit-il, serait insipide s’il n’était qu’une critique de la volonté hégémonique de la petite-bourgeoisie, qui préfère se faire appeler « classe moyenne » d’ailleurs.

Ce livre est aussi une réflexion sur la manière de lutter contre la social-démocratie, qui domine en Occident, et ne peut qu’aboutir à l’arrivée au pouvoir du fascisme. Arrivée au pouvoir que l’Europe est en train de connaître.

Car, tout au long de ces pages, Alain Accardo montre que le capitalisme n’est pas seulement un « système de structures objectives de domination », ce qu’il désigne du nom de « capitalisme du dehors », mais qu’il est aussi composé de « structures de personnalité dont les individus sont porteurs du fait de leur socialisation », ce qu’il désigne sous le nom de « capitalisme du dedans ».

Ce livre nous montre qu’il faut arrêter le fantasme réformiste, qui revient à « prendre la décision désespérée de procéder à l’ablation d’un cor sur une personne malade d’un cancer. »

La petite-bourgeoisie est enfermée dans un mélange de sybaritisme, de bovarysme et d’anomie. Comme le montre Alain Accardo, tant qu’elle ne fera un travail d’introspection, tant qu’elle ne pratiquera aucune forme de pensée réflexive, elle ne sortira pas de la tyrannie de ses désirs.

Occupant une place importante dans les milieux économiques, médiatiques, et, malheureusement, politiques, la petite-bourgeoisie empêche les classes laborieuses de prendre la place.

Tant que le petit-bourgeois se rêvera gentilhomme, il participera de la domination capitaliste, et empêchera toute forme de révolution.

Texte écrit en écoutant « Das Wohltemperierte Clavier » de Bach, et dédié à « mon amoureuse ».

Le Petit-Bourgeois gentilhomme

Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes

Alain Accardo

Aux éditions Agone

ISBN 9782748904260

 

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