Au commencement était la crise. Et la crise flottait à la surface des eaux. Le premier choc pétrolier de 1973, mettait fin au 30 glorieuses. Depuis , on s'entendait répéter : c'est la crise!
Une crise , c'est un moment passager entre un état et un autre. Donc, une crise qui dure, est-ce encore une crise? En grec le mot "crisis" signifie l'instant du choix. Donc une crise qui dure est un choix en suspens pour une durée indéfinie?
Ou bien, le mot "crise" est un produit de masquage qui va invisibiliser la révolution qui vise à réinstaller à minima les droits humains par une nouvelle lutte des classes. Comme le disait le milliardaire Warren Buffett (libre) :"Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c'est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner."
La chute du mur de Berlin est un coup d'accélérateur à la volonté de mettre fin a une classe sociale hybride que le capitalisme a lui-même laissé penser qu'il avait créé: la classe moyenne.
La classe moyenne, c'est le "soft power", le village Potemkine, qui dit au bloc de l'Est, que l'autre coté du rideau de fer, il y a une classe laborieuse prospère. Que le capitalisme sait nourrir tous ses enfants, du haut en bas de la pyramide, pour peu qu'ils soient méritants.
Mais le capitalisme et la société de marché s'attribuent quelque-chose qu'ils n'ont pas inventer et qui est issue de leurs décombres de la "crise de 1929" à la seconde guerre mondiale: le keynésianisme.
Le keynésianisme https://fr.wikipedia.org/wiki/Keyn%C3%A9sianisme est un régulateur de la pente naturelle du capitalisme, la dévoration permanente. Ce qui fera dire à Lénine :« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons »
La classe moyenne a 2 défauts majeurs depuis que le mur de Berlin est tombé et que les marchés n'ont plus besoin de faire semblant: c'est une classe éduquée et qui réclame le confort de la vie moderne.
Elle se pense au-delà d'une classe productive. Et pour un peu, elle croirait qu'elle a une âme! #psychologiedesfoulessentimentales Gustave Lebon-Souchon
Il a donc fallu la déconstruire matériellement et dans sa représentation mentale.Et c'est au nom de la modernité, qu'on a opéré une "thérapie de choc" , à coup d'injonctions contradictoires, sur le rôle et la dignité du travail, même a pouvoir d'achat inférieur au besoin du quotidien. On a instillé la dette par le crédit, afin de laisser la consommation continuer d'opiumer les masses jusqu'à en faire une religion, avec ses fêtes votives. D'anciennes fêtes religieuses comme Noël, puis des fêtes néo-païennes comme Halloween et enfin des post-fêtes comme le Black-Friday, ont creusé leur sillon dans l'esprit des gens jusqu'à leur en laisser des nouvelles normes, comme des marques sur des esclaves. Et comme les dettes des foyers, n'étaient pas suffisantes, on a généré des dettes aux états pour justifier le "There is no alternative" de la première ministre Britannique des années 80, Margaret Thatcher . Il n'y a pas d'alternative. Du coup, peu importe pour qui et pour quoi vous votez. La politique de votre pays ne saura guidé que par l'orthodoxie économique libérale.Le libre échange organisé par des traités, il reste l'échange . Mais le libre a été étouffé par les avocats d'affaires et les lobbys dans un coin sombre de notre absence de mémoire...Ainsi la classe qui se croit toujours moyenne (elle se pense classe moyenne déclassée) est atteinte du syndrome du membre fantôme ("nous étions beaux, nous étions grands"), alors qu'elle n'est plus qu'une classe médiocre en devenir.
De la classe moyenne zombie, surgira un nouveau lumpen-prolétaria en réalité augmentée!
Chaque révolution technologique a ses maîtres de forge! Et les nouvelles technologies ne profitent qu'à ceux qui ont su anticiper leurs impactes . Pas ceux qui les utilisent en tant que nouvelles normes sociales, comme dans une course de lévriers, les chiens courent derrière un leurre en forme de lapin qui glisse sur un rail. C'est la fameuse "destruction créatrice" énoncée par Joseph Alois Schumpeter
https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Joseph_Alois_Schumpeter/143616
Dans le monde globalisé (ceci n'est pas une redondance) capitaliste, la technologie n'est pas franchement là pour éviter la souffrance et la fatigue de la classe dominée, même peut être, pour tendre à l'évincer, la suppléer. Parce que la machine n'a pas de sécrétion incommodante . La machine ne porte pas de guenille. La machine ne braille pas comme la gueusaille.
La machine ne porte pas de gilet jaune...
La déconstruction de principes qui ont fait société en France depuis des siècles , impose de réinterroger les mots et les concepts dont les nouveaux signifiés ne renvoient plus au signifiant de leur origine. Pour les dirigeants français, les gilets jaunes semblent "une armée des morts" tout droit sortis du vortex de leurs cauchemars. On avait cru stabiliser le concept du populo en "citoyen lambda" (pas lambada) , et voilà qu'il revient en gilet jaune! Pas de corps intermédiaires pour les faire rentrer dans le rang. Pas de chef à qui parler, ou à acheter.
"Les gilets jaunes" sont cette créature qui a intérêt individuel équivalent, ont retrouvé le sens du collectif.
Il faut faire fi de ce qu'on voudrait croire être une histoire de "goutte de diesel qui fait déborder la base". C'est peut être la résurgence d'un inconscient collectif de ce qui a porté la révolution française et qui ne veut pas qu'on éteigne les lumières...
Voir aussi:
Du choc pétrolier de 1973 au « ça va mieux » de François Hollande, les politiques n’ont cessé d’afficher une foi inébranlable dans l’avenir.
20 citations de Margaret Thatcher (anglais - français)
http://integrersciencespo.fr/index.php?article132/20-citations-de-margaret-thatcher-anglais-francais